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« Serlon II de Hauteville » : différence entre les versions

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'''Serlon<ref>Sarlon, Serlo, Sarlo (en italien, ''Serlo[ne]'' ou ''Sarlo[ne]'', en latin, ''Serlo'' ou ''Sarlo'').</ref> II de Hauteville''' (en italien : ''Serlone d'Altavilla'' ; v. 1035 - 1072) est un chevalier [[Normands|normand]] qui participa à la conquête de la [[Émirat de Sicile|Sicile musulmane]].
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== Biographie ==
== Biographie ==
Natif du [[duché de Normandie]], Serlon est le fils de [[Serlon de Hauteville]], l'un des nombreux fils de [[Tancrède de Hauteville]], petit seigneur du [[Cotentin]].
Natif du [[duché de Normandie]], Serlon est le fils de [[Serlon de Hauteville]], l'un des nombreux fils de [[Tancrède de Hauteville (seigneur du Cotentin)|Tancrède de Hauteville]], petit seigneur du [[Cotentin]].


Dans les années 1050, il décide d'émigrer en [[Italie méridionale]] où se sont déjà illustrés plusieurs membres de [[Maison de Hauteville|sa famille]]. Il quitta peut-être la Normandie en même temps que plusieurs de ses oncles dont [[Roger Ier de Sicile|Roger]], qui arrivèrent dans le sud de l'Italie vers 1057. Au début des années 1060, Serlon se trouve en Sicile où il combat les [[Musulmans]] aux côtés de son oncle Roger. En [[1063]], dirigeant une petite troupe de trente chevaliers, il participe aux côtés de son oncle, d'[[Arisgot de Pucheuil]] et de [[Roussel de Bailleul]], à la célèbre bataille de [[Cerami]] où, selon la légende, 136 Normands<ref>Peut-être assistés par des fantassins italiens, notamment calabrais.</ref> osent s'affronter à une armée musulmane de {{formatnum:50000}} hommes<ref>Nombre très largement exagéré.</ref>. Dans cette bataille, où [[saint Georges]] en personne serait intervenu, tout de blanc vêtu, armé d'une lance et chevauchant aux côtés des chevaliers normands, les troupes musulmanes furent battues.
Dans les années 1050, il décide d'émigrer en [[Italie méridionale]] où se sont déjà illustrés plusieurs membres de [[Maison de Hauteville|sa famille]]. Il quitta peut-être la Normandie en même temps que plusieurs de ses oncles dont [[Roger Ier de Sicile|Roger]], qui arrivèrent dans le sud de l'Italie vers 1057. Au début des années 1060, Serlon se trouve en Sicile où il combat les Musulmans aux côtés de son oncle Roger. En [[1063]], dirigeant une petite troupe d'une trentaine de chevaliers, il participe aux côtés de son oncle, d'[[Arisgot de Pucheuil|Ansgot de Pucheuil]] et de [[Roussel de Bailleul]], à la célèbre bataille de [[Cerami]] où, selon la légende, 136 Normands<ref>Peut-être assistés par des fantassins italiens, notamment calabrais.</ref> osent s'affronter à une armée musulmane de {{nombre|50000|hommes}}<ref>Nombre très largement exagéré.</ref>. Dans cette bataille, où [[saint Georges]] en personne serait intervenu, tout de blanc vêtu, armé d'une lance et chevauchant aux côtés des chevaliers normands, les troupes musulmanes furent battues.


Conjointement avec son compagnon d'arme Arisgot, il reçut en 1071 (ou 1072) de la part de ses oncles Roger (devenu comte de Sicile) et [[Robert Guiscard|Robert]] (duc d'[[Comté d'Apulie|Apulie]] et de [[Calabre]]), la moitié de la Sicile (dont la conquête n'est pas encore achevée).
Conjointement avec son compagnon d'arme Arisgot, il reçut en 1071 de la part de ses oncles Roger (devenu comte de Sicile) et [[Robert Guiscard|Robert]] (duc d'[[Comté d'Apulie|Apulie]] et de [[Calabre]]), la moitié de la Sicile<ref>''Roberto il Guiscardo e il suo tempo : atti delle prime giornate normanno-sveve (Bari, 28-29 maggio 1973)'', p. 360, Università di Bari (Centro di studi normanno-svevi). DEDALO, 1991.</ref> (dont la conquête n'est pas encore achevée).


En [[1072]], quelques mois après le partage de l'île et la prise de [[Palerme]] sur les Musulmans, Serlon trouva la mort près de [[Nicosie]]. Trahi par un riche seigneur musulman de [[Castrogiovanni]] prénommé Ibrahim (avec qui il s'était lié d'amitié), il tomba dans une embuscade et, avec une petite troupe, s'était réfugié en haut d'une roche où, plutôt que de se rendre, lutta vaillamment jusqu'à la mort, mourant en héros. Décapité, sa tête fut envoyé en ''[[Ifriqiya]]'' au sultan [[Tamim ben al-Muizz]] qui fera défiler ce trophée dans les rues de [[Mahdia]].
En [[1072]], quelques mois après le partage de l'île et la prise de [[Palerme]] sur les Musulmans, Serlon trouva la mort près de [[Nicosia]]. Trahi par un riche seigneur musulman de [[Enna|Castrogiovanni]] prénommé Ibrahim (avec qui il s'était lié d'amitié), il tomba dans une embuscade et, avec une petite troupe, s'était réfugié en haut d'une roche où, plutôt que de se rendre, lutta vaillamment jusqu'à la mort, mourant en héros. Selon le chroniqueur [[Geoffroi Malaterra]], des soldats musulmans lui auraient arraché le cœur et l'auraient mangé pour s'approprier sa valeur guerrière et sa vertu chevaleresque<ref>Brown (2003), p. 137.</ref>{{,}}<ref>Cette anecdote est douteuse.</ref>. Décapité, sa tête fut envoyé en ''[[Ifriqiya]]'' au sultan [[Tamim ben al-Muizz]] qui fera défiler ce trophée dans les rues de [[Mahdia]].


Sur le lieu du massacre sera plus tard élevée en son souvenir une grande [[Croix monumentale|croix]], et aujourd'hui encore ce lieu se nomme la « Pietra di Serlone<ref>Serlo, Sarlone, Sarlo, Sarno, Sario, Serio.</ref> », c'est-à-dire la « Pierre de Serlon ». Cette croix était encore présente au milieu du {{s-|XX|e}}.
Selon le chroniqueur [[Geoffroi Malaterra]], des soldats musulmans avaient arraché le cœur de Serlon et l'avaient mangé pour s'approprier sa valeur guerrière et sa vertu chevaleresque. Cette anecdote est douteuse.


Son épouse était une fille de Rodolphe de Moulins<ref>L'un des fils de [[Guimond de Moulins]].</ref>, comte de [[Bojano]]. À sa mort, elle se remaria avec un certain [[Angelmar]].
Sur le lieu du massacre sera plus tard élevée en son souvenir une grande [[Croix monumentale|croix]], et aujourd'hui encore ce lieu se nomme la « Pietra di Serlone<ref>Serlo, Sarlone, Sarlo.</ref> », ou « Pietra di Sarno<ref>Sario, Serio.</ref> ». Cette croix était encore présente au milieu du {{s-|XX|e}}.


== Notes et références ==
== Notes et références ==
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== Sources ==
== Sources ==
* [[Geoffroi Malaterra]], ''De rebus gestis Rogerii Calabriae et Siciliae comitis...'', L. II.
* [[Geoffroi Malaterra]], ''De rebus gestis Rogerii Calabriae et Siciliae comitis et Roberti Guiscardi ducis fratris eius'', {{nobr|L. {{II}}}}.


== Bibliographie ==
== Bibliographie ==
* Gordon S. Brown, ''The Norman Conquest of Southern Italy and Sicily'', McFarland, 2003.
* Gordon S. Brown, ''The Norman Conquest of Southern Italy and Sicily'', McFarland, 2003.
* [[John Julius Norwich]], ''The Normans in the South, 1016-1130'', Longman : London, 1967.
* [[John Julius Norwich]], ''The Normans in the South, 1016-1130'', Longman : London, 1967.
* [[Ferdinand Chalandon]], ''Histoire de la domination normande en Italie et en Sicile'', t. I, Paris, 1907.
* [[Ferdinand Chalandon]], ''Histoire de la domination normande en Italie et en Sicile'', {{nobr rom|t. I}}, Paris, 1907.


== Liens externes ==
== Liens externes ==
* {{it}} Raoul Manselli, ''Altavilla, Serlone (Sarlone) d''', dans : "Dizionario Biografico degli Italiani", Volume 2 (1960).
* {{it}} Raoul Manselli, ''[http://www.treccani.it/enciclopedia/serlone-d-altavilla_(Dizionario_Biografico)/ Altavilla, Serlone (Sarlone) d']'', dans : « Dizionario Biografico degli Italiani », Volume 2 (1960).
* {{it}} "[http://cronologia.leonardo.it/storia/aa1040b.htm Sicilia - Le conquiste normanne - Fino a Palermo (dal 1063 al 1091)]" ;
* {{it}} "[http://cronologia.leonardo.it/storia/aa1040b.htm Sicilia - Le conquiste normanne - Fino a Palermo (dal 1063 al 1091)]" ;
* {{it}} "[http://cronologia.leonardo.it/storia/aa1040a.htm Sicilia - I Normanni - Le conquiste di Roberto e Ruggero (dal 1040 al 1062)]".
* {{it}} "[http://cronologia.leonardo.it/storia/aa1040a.htm Sicilia - I Normanni - Le conquiste di Roberto e Ruggero (dal 1040 al 1062)]".
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[[Catégorie:Décès en 1072]]
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Dernière version du 15 septembre 2024 à 20:24

Serlon II de Hauteville
Biographie
Naissance
Décès
Activités
Famille
Père
Conjoint
Altrude de Moulins, Signora di Geraci (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Enfants
Serlon III de Hauteville (d)
Eliusa de Hauteville (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Blason

Serlon[1] II de Hauteville (en italien : Serlone d'Altavilla ; v. 1035 - 1072) est un chevalier normand qui participa à la conquête de la Sicile musulmane.

Natif du duché de Normandie, Serlon est le fils de Serlon de Hauteville, l'un des nombreux fils de Tancrède de Hauteville, petit seigneur du Cotentin.

Dans les années 1050, il décide d'émigrer en Italie méridionale où se sont déjà illustrés plusieurs membres de sa famille. Il quitta peut-être la Normandie en même temps que plusieurs de ses oncles dont Roger, qui arrivèrent dans le sud de l'Italie vers 1057. Au début des années 1060, Serlon se trouve en Sicile où il combat les Musulmans aux côtés de son oncle Roger. En 1063, dirigeant une petite troupe d'une trentaine de chevaliers, il participe aux côtés de son oncle, d'Ansgot de Pucheuil et de Roussel de Bailleul, à la célèbre bataille de Cerami où, selon la légende, 136 Normands[2] osent s'affronter à une armée musulmane de 50 000 hommes[3]. Dans cette bataille, où saint Georges en personne serait intervenu, tout de blanc vêtu, armé d'une lance et chevauchant aux côtés des chevaliers normands, les troupes musulmanes furent battues.

Conjointement avec son compagnon d'arme Arisgot, il reçut en 1071 de la part de ses oncles Roger (devenu comte de Sicile) et Robert (duc d'Apulie et de Calabre), la moitié de la Sicile[4] (dont la conquête n'est pas encore achevée).

En 1072, quelques mois après le partage de l'île et la prise de Palerme sur les Musulmans, Serlon trouva la mort près de Nicosia. Trahi par un riche seigneur musulman de Castrogiovanni prénommé Ibrahim (avec qui il s'était lié d'amitié), il tomba dans une embuscade et, avec une petite troupe, s'était réfugié en haut d'une roche où, plutôt que de se rendre, lutta vaillamment jusqu'à la mort, mourant en héros. Selon le chroniqueur Geoffroi Malaterra, des soldats musulmans lui auraient arraché le cœur et l'auraient mangé pour s'approprier sa valeur guerrière et sa vertu chevaleresque[5],[6]. Décapité, sa tête fut envoyé en Ifriqiya au sultan Tamim ben al-Muizz qui fera défiler ce trophée dans les rues de Mahdia.

Sur le lieu du massacre sera plus tard élevée en son souvenir une grande croix, et aujourd'hui encore ce lieu se nomme la « Pietra di Serlone[7] », c'est-à-dire la « Pierre de Serlon ». Cette croix était encore présente au milieu du XXe siècle.

Son épouse était une fille de Rodolphe de Moulins[8], comte de Bojano. À sa mort, elle se remaria avec un certain Angelmar.

Notes et références

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  1. Sarlon, Serlo, Sarlo (en italien, Serlo[ne] ou Sarlo[ne], en latin, Serlo ou Sarlo).
  2. Peut-être assistés par des fantassins italiens, notamment calabrais.
  3. Nombre très largement exagéré.
  4. Roberto il Guiscardo e il suo tempo : atti delle prime giornate normanno-sveve (Bari, 28-29 maggio 1973), p. 360, Università di Bari (Centro di studi normanno-svevi). DEDALO, 1991.
  5. Brown (2003), p. 137.
  6. Cette anecdote est douteuse.
  7. Serlo, Sarlone, Sarlo, Sarno, Sario, Serio.
  8. L'un des fils de Guimond de Moulins.
  • Geoffroi Malaterra, De rebus gestis Rogerii Calabriae et Siciliae comitis et Roberti Guiscardi ducis fratris eius, L. II.

Bibliographie

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  • Gordon S. Brown, The Norman Conquest of Southern Italy and Sicily, McFarland, 2003.
  • John Julius Norwich, The Normans in the South, 1016-1130, Longman : London, 1967.
  • Ferdinand Chalandon, Histoire de la domination normande en Italie et en Sicile, t. I, Paris, 1907.

Liens externes

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