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« Style parental » : différence entre les versions

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Le '''style parental''' est un concept de la [[psychologie]] qui désigne les conduites ou groupes de conduites que les parents utilisent pour élever leur enfant et qui influencent les résultats de l'enfant.
[[Fichier:Bundesarchiv Bild 183-20728-0003, LPG Güsen, Vorsitzende der LPG mit Kind.jpg|vignette|upright=0.6|Une mère et sa fille.|alt=Photo en noir et blanc montrant une enfant et une femme lisant un livre]]
[[Fichier:Bundesarchiv Bild 183-13443-0008, Löbersdorf, Bauer mit seinem Sohn.jpg|vignette|upright=1.0|droite|Un père et son fils.|alt=Photo en noir et blanc montrant un enfant et un homme assis à une table]]


Le '''style parental''' est un concept de la [[psychologie]] qui désigne les conduites ou groupes de conduites que les parents utilisent pour élever leur enfant et qui influencent les résultats de l'enfant.
Il existe plusieurs [[théorie]]s et beaucoup d'opinions différentes sur les meilleurs moyens d'élever des enfants. Ces théories sont influencées par les contextes historiques et culturels ainsi que par les idéologies sur [[Enfance|l'enfance]]. Depuis le {{S-|XVIII}}, suite aux écrits de [[John Locke]] (1693) au Royaume-Uni puis de [[Jean-Jacques Rousseau]] en France, nombre de philosophes, puis éducateurs, médecins psychiatres, psychologues, ou journaliste-écrivains n'ont cessé de publier leurs opinions sur le style parental qu'ils pensaient optimal pour le développement de l'enfant. Ainsi à la fin du {{S-|XX}}, apparaissent des concepts comme la parentalité positive, le ''slow parenting'', ou encore les parents « dauphins ».


Plusieurs [[théorie]]s et beaucoup d'opinions ont été avancées sur les meilleurs moyens d'élever des enfants. Les théories sont influencées par les contextes historiques et culturels ainsi que par les idéologies sur l'[[enfance]]. Succédant aux écrits de [[John Locke]] en {{date-|1693}} au [[Royaume-Uni]], qui prône l'éducation et la discipline raisonnée, et de [[Jean-Jacques Rousseau]] qui au contraire condamne l'intervention excessive des adultes dans la vie enfantine, nombre de philosophes, puis éducateurs, médecins psychiatres, psychologues ou journalistes-écrivains ont publié leurs opinions sur les conduites parentales qu'ils pensaient optimales pour le développement de l'enfant.
[[File:Diana Blumberg Baumrind, 1965.png|thumb|Diana Blumberg Baumrind, 1965]]
Depuis le milieu du {{S-|XX}}, les [[Recherche empirique|recherches empiriques]] dégagent des relations statistiquement significatives entre certaines pratiques parentales et les comportements et réussites ultérieurs des [[Enfant|enfants]] dans plusieurs domaines comme les relations sociales, le bien-être psycho-social, la santé mentale et les troubles des comportements, ou encore les résultats scolaires<ref name=":1">{{Article|langue=English|prénom1=Christopher|nom1=Spera|titre=A Review of the Relationship Among Parenting Practices, Parenting Styles, and Adolescent School Achievement|périodique=Educational Psychology Review|volume=17|date=2005-06-01|issn=1040-726X|doi=10.1007/s10648-005-3950-1|lire en ligne=http://dx.doi.org/10.1007/s10648-005-3950-1|consulté le=2016-08-02|pages=125–146}}</ref>{{,}}<ref>{{Article|langue=en|prénom1=Paul R.|nom1=Amato|prénom2=Frieda|nom2=Fowler|titre=Parenting Practices, Child Adjustment, and Family Diversity|périodique=Journal of Marriage and Family|volume=64|date=2002-08-01|issn=1741-3737|doi=10.1111/j.1741-3737.2002.00703.x|lire en ligne=http://onlinelibrary.wiley.com/doi/10.1111/j.1741-3737.2002.00703.x/abstract|consulté le=2016-08-02|pages=703–716}}</ref>{{,}}<ref>{{harvsp|Lerner|Castellino|2000|p=46-50}}.</ref>{{,}}<ref>{{harvsp|Kreppner|2000|p=50-55}}.</ref>. Les styles parentaux ont été décrits par [[Diana Baumrind]] en 1971. Pour Baumrind, les styles parentaux décrivent comment les parents réagissent (leur réactivité ou sensitivité) et ce qu'ils exigent (contrôles et exigences) de leurs enfants chez des familles ordinaires. Ses recherches ont mis en évidence que les parents qui offrent à leurs enfants suffisamment de [[wikt:soutien|soutien]] (''nurture'' en anglais) et [[wikt:indépendance|indépendance]] tout en faisant preuve d'une certaine fermeté et contrôle de leurs comportements, ont des enfants qui ont de meilleurs résultats dans plusieurs domaines.


La [[psychanalyse]], les recherches sur [[Théorie de l'attachement|l'attachement]], puis les [[Recherche empirique|recherches empiriques]] des premiers [[Psychologie du développement|psychologues du développement]] ont mis en évidence des relations systématiques entre l{{'}}[[affection]] parentale et le [[wikt:contrôle|contrôle]] parental, d'une part, et les comportements et réussites ultérieurs des [[enfant]]s d'autre part. Les travaux de [[Diana Baumrind]], débutés dans les [[années 1960]], et la typologie mise en évidence, complétée par Maccoby et Martin ({{date-|1983}}), sont les plus souvent cités. Selon Baumrind, les styles parentaux décrivent comment les parents réagissent (leur réactivité ou sensitivité) et ce qu'ils exigent (contrôles et exigences) de leurs enfants. Ses recherches mettent en évidence que les parents qui offrent à leurs enfants suffisamment de [[wikt:soutien|soutien]] (''{{lang-en|nurture}}'') et d'[[wikt:indépendance|indépendance]] tout en faisant preuve d'une certaine fermeté (ou contrôle) de leurs comportements, ont des enfants qui ont de meilleurs résultats dans plusieurs domaines. Dans le domaine de la [[psychopathologie]] et de la [[psychiatrie]], des typologies de style parentaux sont également proposées : parents abusifs, [[Parent narcissique|parents narcissiques]], parents surprotecteurs ou « [[Parent hélicoptère|parents hélicoptères]] ».
Les études de Baumrind ont plusieurs limites, mais la typologie des styles parentaux mis en évidence a été validée dans plusieurs populations et est souvent reprise dans ce champ de recherche. Ainsi vers le milieu des années 1980, des [[mesure longitudinale|études longitudinales]] ont été mises en place pour comprendre comment les styles parentaux influencent le développement de l'enfant dans le long terme et quelles sont les compétences et conduites à risque les plus affectées. Des [[Questionnaire|questionnaires]] et méthodes d'observations systématiques ont été développés pour évaluer les styles parentaux.


Des [[questionnaire]]s et méthodes d'observations systématiques ont été développés pour évaluer les styles parentaux. Vers le milieu des [[années 1980]], des [[mesure longitudinale|études longitudinales]] ont été mises en place pour comprendre l'influence des styles parentaux dans le long terme. La [[Validité prédictive|validité]] interculturelle du modèle, souvent critiquée, a fait l'objet d'études à partir des [[années 1990]]. Malgré l'étendue des recherches sur le style parental, de nombreuses questions restent posées.
Dans le domaine de la psychopatholologie et de la [[psychiatrie]], les styles parentaux peuvent référer aux parents abusifs et aux parents ayant des comportements aux conséquences négatives sur le développement de leurs enfants (parents abusifs, [[Parent narcissique|parents narcissiques]], parents surprotecteurs ou [[Parent hélicoptère|parents hélicoptères]]). Des études de large ampleur sont entreprises dans certains pays pour mieux en comprendre les [[Facteur de risque|facteurs de risque]].

De nombreuses questions restent encore sans réponse dans ce domaine. Les principales questions que cherchent à résoudre les chercheurs ou cliniciens, par l'étude des styles parentaux, sont de définir et repérer les facteurs de risque, comprendre les mécanismes d'influence entre parent et enfant, mieux cerner les [[Psychologie interculturelle du développement|différences culturelles]] et [[Psychologie différentielle|différences individuelles]]. Sur le plan pratique, une meilleure compréhension du sujet permet de développer des programmes de [[prévention]], d'[[éducation parentale]] ou de [[psychothérapie]] optimaux pour mieux protéger et soutenir les enfants.


== Définitions ==
== Définitions ==
=== Quand parle-t-on de style parental ? ===
[[Fichier:Oscar Pletsch Und nun trägst du schon Zöpfchen.jpg|vignette|Interaction entre des parents et leur fille. Oscar Pletsch, {{date-|1861}}|alt=gravure représentant une famille, au premier plan une jeune fille, à ses côtés sa mère, au fond son père]]Le [[Psychologie de l'enfant|développement de l'enfant]], de sa [[naissance]] à l'âge adulte, exige des parents une grande adaptation. Être un bon [[parent (famille)|parent]] exige de guider, soutenir, être aimant, mais aussi discipliner et imposer des limites à l'[[enfant]]. Obtenir l'équilibre entre ces exigences est difficile, d'autant que l'enfant change sans cesse en grandissant. L'enfant doit être très protégé au départ, mais doit aussi gagner en [[wikt:indépendance|indépendance]] pour devenir un adulte mature et autonome, ce que les parents doivent aussi encourager tout en le protégeant<ref>{{Article |prénom1=Susan H.|nom1=Landry|titre=Le rôle des parents dans l'apprentissage du jeune enfant|périodique=Encyclopédie sur le développement des jeunes enfants|mois = décembre | année = 2014|lire en ligne=http://www.enfant-encyclopedie.com/habiletes-parentales/selon-experts/le-role-des-parents-dans-lapprentissage-des-jeunes-enfants|pages=}}.</ref>. Pendant la première année de vie du [[nourrisson]], les parents essaient de s'ajuster à un nouveau mode de vie qui consiste à s'adapter à leur enfant et à s'attacher fortement à leur nouveau bébé. Cette relation entre parent et enfant est décrite par le concept d'[[attachement]]. Par la suite, la scolarisation confronte les enfants à un milieu où de nouvelles règles sont en place, de nouveaux moyens disciplinaires employés, un milieu où l’autodiscipline devient nécessaire, où l'enfant doit socialiser avec ses pairs et avec de nouveaux adultes, et pour cela, s'adapter à de nouvelles normes et conventions sociales. À l'[[adolescence]], les parents rencontrent de nouveaux défis lorsque leur enfant cherche à développer son indépendance<ref>{{Lien web|langue=en|titre=Parents and Caregivers Are Essential to Children’s Healthy Development|url=http://www.apa.org/pi/families/resources/parents-caregivers.aspx|site=apa.org|consulté le=2016-08-02}}.</ref>. Le style parental influence les résultats des enfants à toutes ces étapes de développement.


Le style parental désigne les {{citation étrangère|langue=en|patterns}} ou [[wikt:Régulier|régularités]] qui décrivent les pratiques courantes d'un parent envers son enfant pour le guider et l'encadrer dans son développement. En effet, alors que certaines conduites parentales spécifiques sont largement commentées et étudiées (par exemple discipliner son enfant en utilisant la [[Claque|gifle]] ou la [[fessée]], ou bien faire la lecture à son enfant le soir), beaucoup de chercheurs ont remarqué que c'est l'ensemble des conduites et leurs patterns généraux qui influencent le [[bien-être]] de l'enfant<ref name=":13">{{Référence Harvard sans parenthèses|Darling|1999|p=1-2|id=Darling1999}}.</ref> et qui créent un milieu général, ou « style ». La compréhension de ce contexte général est nécessaire et les études qui ne prennent en compte que certaines pratiques disciplinaires spécifiques ne sont pas suffisantes pour expliquer l'influence des parents sur leurs enfants<ref name=":2" />{{,}}<ref name=":21">{{Ouvrage|langue=en|prénom1=P. W.|nom1=Symonds|titre=The psychology of parent-child relationships|lieu=Oxford, England|éditeur=Appleton-Century|année=1939|pages totales=228}}.</ref>{{,}}<ref>{{Article|prénom1=H.|nom1=Orlansky|titre=Infant care and personality|périodique=Psychological Bulletin|volume=46|date=1949-01-01|issn=0033-2909|lire en ligne=https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/18111589|consulté le=2016-10-12|pages=1–48}}.</ref>{{,}}<ref name=":22">{{Article|langue=en |prénom1=Alfred L.|nom1=Baldwin|titre=Socialization and the parent-child relationship.|périodique=Child Development|volume=Vol 19|date=1948|issn=1467-8624|issn2=0009-3920|lire en ligne=http://psycnet.apa.org/psycinfo/1949-05344-001|consulté le=2016-10-12|passage=127-136.}}.</ref>. La plupart des chercheurs qui travaillent sur ce thème s'appuient sur le concept de style parental tel que décrit par [[Diana Baumrind]]<ref name="Geneviève-Bergonnier-Dupuy-Hélène-Join Lambert-Paul-Durning-style-parental-315-327"/>.
=== Quand parle-t-on de style parental? ===
[[File:Oscar Pletsch Und nun trägst du schon Zöpfchen.jpg|thumb|Interaction entre des parents et leur fille (1861)]]Le [[Psychologie de l'enfant|développement de l'enfant]], de sa [[naissance]] à l'âge adulte, exige des parents une grande adaptation. Être un bon parent leur demande de guider, soutenir, être aimants, mais aussi discipliner et mettre des limites à leurs enfants. Obtenir l'équilibre entre ces exigences est difficile, d'autant que l'enfant change sans cesse en grandissant. L'enfant doit très être protégé au départ, mais doit aussi gagner en [[wikt:indépendance|indépendance]] pour devenir un adulte mature et autonome, ce que les parents doivent aussi encourager tout en le protégeant<ref>{{Article|langue=|auteur1=|prénom1=Susan H.|nom1=Landry|titre=Le rôle des parents dans l'apprentissage du jeune enfant|périodique=Encyclopédie sur le développement des jeunes enfants|date=Déc. 2014|issn=|lire en ligne=http://www.enfant-encyclopedie.com/habiletes-parentales/selon-experts/le-role-des-parents-dans-lapprentissage-des-jeunes-enfants|pages=}}</ref>. Pendant la première année de vie du [[nourrisson]], les parents essaient de s'ajuster à un nouveau mode de vie qui consiste à s'adapter à leur enfant et à s'attacher fortement à leur nouveau bébé. Cette relation entre parent et enfant est décrite par le concept d'[[attachement]]. Par la suite, la scolarisation confronte les enfants à un milieu dans lequel une nouvelle discipline est imposée, dans lequel l’auto-discipline est enseignée et encouragée, un milieu où l'enfant doit socialiser et adhérer à certaines normes et conventions sociales. À l'étape de [[Adolescence|l'adolescence]], les parents rencontrent de nouveaux défis, en particulier le fait que les adolescents qui cherchent l'indépendance<ref>{{Lien web|titre=Parents and Caregivers Are Essential to Children’s Healthy Development|url=http://www.apa.org/pi/families/resources/parents-caregivers.aspx|site=http://www.apa.org|consulté le=2016-08-02}}</ref>. Le style parental influence les résultats des enfants à toutes ces étapes de développement.


Dans sa [[Article de revue|revue de la littérature]], Christopher Spera (2005) cite Darling et Steinberg (1993){{note|groupe=Note|Les travaux réalisés par Darling et Steinberg et dont les rapports ont été publiés en {{date-|1993}}, déterminent un modèle typologique de ce qu'est le style parental. À cet effet, les auteurs Bergonnier-Dupuy, Join-Lambert et Durning rappellent que :
Le style parental désigne les patterns ou régularités qui décrivent les pratiques courantes d'un parent envers son enfant pour le guider et l'encadrer dans son développement. En effet, alors que certaines conduites parentales spécifiques sont largement commentées et étudiées (par exemple la [[Claque|gifle]], la [[fessée]]), beaucoup de chercheurs ont remarqué que c'est l'ensemble des conduites et leurs patterns généraux qui influencent le bien-être de l'enfant<ref name=":13">{{Référence Harvard sans parenthèses|Darling|1999|p=1-2|id=Darling1999}}</ref>. La plupart des chercheurs qui travaillent sur ce thème s'appuient sur le concept de style parental décrit par [[Diana Baumrind]].
{{citation bloc|Selon ce modèle, le style parental et les pratiques éducatives parentales résultent en partie des buts et des valeurs des parents, mais chacune de ces deux variables parentales influence le développement de l'enfant par différents processus. Les pratiques parentales ont un effet direct sur le développement de traits caractéristiques (e.g., autonomie) et de comportements spécifiques (e.g., réussite académique).|Bergonnier-Dupuy, Join-Lambert et Durning, ''Traité de l'éducation'', {{date-|2013}}, {{p.|325}}<ref name="Geneviève-Bergonnier-Dupuy-Hélène-Join Lambert-Paul-Durning-style-parental-315-327"/>.}}.}} qui suggèrent qu'il est important de bien comprendre les différences entre les styles parentaux et les pratiques parentales : {{citation|Les pratiques parentales sont définies comme les comportements spécifiques que les parents mettent en œuvre pour socialiser leurs enfants}}<ref name=":1" />, tandis que le style parental réfère au {{citation|[…] climat émotionnel dans lequel les parents élèvent leurs enfants}}<ref name=":1" />. Darling le décrit comme le « milieu parental général »<ref name=":5">{{Référence Harvard sans parenthèses|Darling|1999|p=1.}}.</ref>. Selon Bergonnier-Dupuy, Join-Lambert et Durning, le {{citation|style parental réfère à un ensemble d'attitudes qui sont communiquées à l'enfant et qui crée un climat émotif à travers lequel les comportements parentaux sont exprimés}}<ref name="Geneviève-Bergonnier-Dupuy-Hélène-Join Lambert-Paul-Durning-style-parental-315-327"/>.

Dans sa [[Article de revue|revue de la littérature,]] Christopher Spera (2005) cite Darling et Steinberg (1993) qui suggèrent qu'il est important de bien comprendre les différences entre les styles parentaux et les pratiques parentales : « Les pratiques parentales sont définies comme les comportements spécifiques que les parents mettent en œuvre pour socialiser leurs enfants », tandis que le style parental réfère au « climat émotionnel dans lequel les parents élèvent leurs enfants »<ref name=":1" />. Il est décrit également comme le « milieu parental général »<ref name=":5">{{Référence Harvard sans parenthèses|Darling|1999|p=1.}}</ref>.


=== Autres concepts proches ===
=== Autres concepts proches ===
La [[parentalité]] est un terme général qui englobe tous les aspects et conséquences du fait d'être parent, la condition de parent et les fonctions de parent<ref>{{Article|langue=fr|prénom1=Béatrice|nom1=Lamboy|titre=Soutenir la parentalité : pourquoi et comment ?|périodique=Devenir|volume=21|date=2009-03-23|issn=1015-8154|lire en ligne=http://www.cairn.info/resume.php?ID_ARTICLE=DEV_091_0031|consulté le=2016-09-30|pages=31–60}}</ref>. On parle de parentalité chez l'animal, en médecine, en droit, etc. (en anglais, ''parenthood'').
La [[parentalité]] est un terme général qui englobe tous les aspects et conséquences du fait d'être parent, la condition de parent et les fonctions de parent<ref>{{Article|prénom1=Béatrice|nom1=Lamboy|titre=Soutenir la parentalité : pourquoi et comment ?|périodique=Devenir|volume=21|date=2009-03-23|issn=1015-8154|lire en ligne=http://www.cairn.info/resume.php?ID_ARTICLE=DEV_091_0031|consulté le=2016-09-30|pages=31–60}}.</ref>. On parle de parentalité chez l'animal, en médecine, en droit, etc. (en anglais ''parenthood'').


Le degré auquel [[Éducation|l'éducation]] de l'enfant fait partie de la [[parentalité]] est un autre sujet de débat : on parle alors d'[[éducation familiale]] pour référer à la transmission de savoirs, connaissances ou savoir-faire dans le cadre de la famille.
Le degré auquel [[Éducation|l'éducation]] de l'enfant fait partie de la parentalité est un autre sujet de débat : on parle alors d'[[éducation familiale]] pour référer à la transmission de savoirs, connaissances ou savoir-faire dans le cadre de la famille<ref name="éducation-familiale-Annie-Feyfant-14">{{article | prénom1 = Annie | nom1 = Feyfant | titre = Les effets de l'éducation familiale sur la réussite scolaire | périodique = Publications de l'ENS - IFA | numéro = 63 (Dossier d'actualités : Veilles et analyses) | mois = juin | année = 2014 | consulté le = {{date|20|octobre|2016}} | lire en ligne = http://www.education.gouv.fr/archives/2012/refondonslecole/wp-content/uploads/2012/07/dossier_d_actualite_ife_n_63_les_effets_de_l_education_familiale_sur_la_reussite_scolaire_juin_2011.pdf}}.</ref>.


Les parents diffèrent aussi quant à leur [[investissement parental]] : le temps et l'effort qu'ils sont prêts à investir.
Les parents diffèrent aussi quant à leur [[investissement parental]] : le temps et l'effort qu'ils sont prêts à investir.


Les parents peuvent recevoir une [[éducation parentale]] pour améliorer leurs pratiques.
Les parents peuvent recevoir une [[éducation parentale]] pour améliorer leurs pratiques.

== Histoire des courants philosophiques, idéologiques et scientifiques ayant influencé les styles parentaux     ==
== Histoire des courants philosophiques, idéologiques et scientifiques ayant influencé les styles parentaux ==
[[File:6 Burlington Gardens facade Locke.jpg|thumb|Statue de John Locke, Londres]]
[[Fichier:6 Burlington Gardens facade Locke.jpg|vignette|Statue de John Locke (Londres).|alt=Photo d'une statue en pied intégrée dans un bâtiment]]

=== Du Siècle des Lumières à la fin du {{S-|XVIII}} ===
=== Du Siècle des Lumières à la fin du {{S-|XVIII}} ===
Au [[Siècle des Lumières]], deux [[Philosophe|philosophes]] ont écrit des œuvres qui ont été largement influencé l'éducation des enfants en [[Europe]]. Philosophe, médecin et défenseur de l'approche empiriste, [[John Locke]], dans ''[[Pensées sur l'éducation|Pensées sur l'Éducation]]'' (1693) a posé les fondements de l'enseignement de la [[pédagogie]]. Locke a décrit l'esprit de l'enfant comme une ''[[Tabula rasa (philosophie)|tabula rasa]]'' et a souligné l'importance des expériences pour le développement de l'enfant. Ce développement devait passer par le développement d'un corps harmonieux, la formation d'un caractère vertueux, et le choix d'un curriculum académique approprié. Il donne de nombreux conseils aux parents pour leur permettre de développer la pensée rationnelle de leur enfant, met en garde les parents contre les punitions qui ne sont pas expliquées et toutes formes de châtiment corporel. Son ouvrage est reconnu comme l'un des plus influents du siècle des lumières en Europe <ref>{{Référence Harvard sans parenthèses|Cunningham|2006|p=110|id=Cunningham2006|}}.</ref>.
Au [[siècle des Lumières]], les ouvrages de deux philosophes ont largement influencé l'éducation des enfants en [[Europe]]. Dans ''[[Pensées sur l'éducation]]'' (1693), [[John Locke]], philosophe, médecin et défenseur de l'approche empiriste, pose les fondements de l'enseignement de la [[pédagogie]]<ref name="locke-éducation-concertée-tabula-rasa-érudition-morère-pierre-71-92"/>. Il décrit l'esprit de l'enfant comme une ''[[Tabula rasa (philosophie)|{{lang|la|tabula rasa}}]]''<ref name="locke-éducation-concertée-tabula-rasa-érudition-morère-pierre-71-92"/> et souligne l'importance des expériences pour le développement de l'enfant. Ce développement passe par le développement d'un corps harmonieux, la formation d'un caractère vertueux et le choix d'un curriculum académique approprié. Il donne de nombreux conseils aux parents pour leur permettre de développer la pensée rationnelle de leur enfant, les met en garde contre les punitions qui ne sont pas expliquées et toutes formes de châtiment corporel. Son ouvrage est reconnu comme l'un des plus influents du siècle des Lumières en Europe : il est traduit en français et [[néerlandais]] avant la fin du {{S-|XVII}}, puis en [[allemand]], [[italien]] et [[suédois]] au siècle suivant<ref>{{Référence Harvard sans parenthèses|Cunningham|2006|p=110|id=Cunningham2006}}.</ref>{{,}}<ref name="locke-éducation-concertée-tabula-rasa-érudition-morère-pierre-71-92"/>{{,}}<ref name="thèse-Delphine-Joannin-éducation-concertée-Locke-19">{{chapitre | langue = fr | prénom1 = Delphine | nom1 = Joannin | titre chapitre = Étudier la socialisation enfantine dans des instances socialisatrices plurielles | auteurs ouvrage = Delphine Joannin (Doctorante) | titre ouvrage = Les pratiques corporelles des filles et des garçons | sous-titre ouvrage = socialisations sexuées et variations interindividuelles (Thèse doctorante Université de Toulouse). | année = 2014 | éditeur = Université de Toulouse | pages totales = 446 | passage = 19 | consulté le = 7 octobre 2016 | lire en ligne = http://thesesups.ups-tlse.fr/2513/1/2014TOU30185.pdf}}.</ref>.

En [[1762|{{nobr|1762}}]], le philosophe français [[Jean-Jacques Rousseau]] a publié un ouvrage sur l'éducation, ''[[Émile ou De l'éducation|Emile, ou de l'Éducation]]''<ref name="emile">{{Ouvrage|title=Émile, ou De l'éducation|first=Jean-Jacques|last=Rousseau|year=1762}}</ref>. Il a proposé que l'éducation précoce repose plus sur les interactions de l'enfant avec le monde et moins sur les livres. De ces deux philosophes, [[Jean-Jacques Rousseau|Rousseau]] a une position plus proche du mouvement « {{lang|en|Slow}} » (voir ci-dessous) tandis que Locke serait plus proche des pratiques parentales décrites comme l'érudition concertée ou la culture concertée (''concerted cultivation'', voir ci-dessous).
[[Fichier:Jean-Jacques Rousseau (painted portrait).jpg|vignette|gauche|[[Jean-Jacques Rousseau]] ({{nobr|1712-1778}}). Pastel de [[Quentin de La Tour]], {{nobr|1753}}|alt=Portrait d'un homme aux cheveux blancs.]]
[[File:Naughty boy.jpg|thumb|Une mère réprimande verbalement son jeune fils (Angleterre, {{date-|1885}})]]

Depuis les écrits de Locke, les manuels visant à [[Éducation parentale|éduquer les parents]] se sont multipliés en Europe occidentale. Certains parents les lisent et en respectent certains aspects, mais beaucoup d’autres les ignorent et continuent les pratiques traditionnelles. Ainsi l'historien Hugh Cunningham, dans son histoire de l’enfance au Royaume-Uni, décrit que malgré les écrits de Locke qui recommandait de ne pas utiliser de punitions corporelles, certains parents continuaient à battre leurs enfants dès leur plus jeune âge<ref name=":12">{{Ouvrage|langue=en|prénom1=Hugh|nom1=Cunningham|titre=The Invention of Childhood|éditeur=Random House|date=2012-10-31|passage=page121|isbn=9781446416150|lire en ligne=https://books.google.com/books?id=A7BNRzNz8A8C|consulté le=2016-08-30}}</ref>.
Le second ouvrage est ''[[Émile ou De l'éducation]]'', publié par le philosophe [[Jean-Jacques Rousseau]] en 1762<ref name="emile">{{Ouvrage |langue=fr |prénom1=Jean-Jacques |nom1=Rousseau |lien auteur1=Jean-Jacques Rousseau |titre=Émile, ou De l'éducation |lieu=Paris |éditeur=[[Groupe Flammarion|Flammarion]] |collection=Poche Flammarion |année= |année première édition=1762 |réimpression=2009 |pages totales=841 |isbn=978-2-08-120692-2}}.</ref>. Dans cet ouvrage, Rousseau propose l'idée que l'éducation précoce repose plus sur les interactions de l'enfant avec le monde et moins sur les livres{{note|groupe=Note| À la différence de Locke, Rousseau rappelle ceci :
Néanmoins, les écrits de Locke ont influencé fondamentalement certaines pratiques parentales dans le courant du {{S-|XVIII}} : les mères se sont rapprochées de leur enfant, [[Allaitement|l’allaitement]] par la mère (et non par une [[nourrice]]) a été grandement encouragé par des médecins influents de l'époque ; les nourrices ont petit à petit disparu durant cette époque, ainsi que l’emmaillotement des nourrissons (on note une augmentation spectaculaire de {{unité|30|%}} sur la survie des bébés de {{nobr|1750 à 1775}} en Angleterre, qu'il est possible d'attribuer en partie à ces changements)<ref name=":12" />. Les relations parent-enfant semblent être devenues plus ouvertement affectueuses<ref name=":12" />.

Le {{S-|XVIII}} est donc l’époque où les parents commencent à se préoccuper et à se soucier de leur impact sur leurs enfants, un souci qui n'a d'équivalent qu'aux {{sp-|XX| et début du |XXI|e}}<ref name=":12" />. Les enfants deviennent beaucoup plus [[Surveillance|surveillés]]. Plus [[Enfant gâté|gâtés]] également, ce que Locke dénonçait déjà à son époque. Paradoxalement, le commerce des [[Jouet|jouets]] a fleuri après Locke, car les jouets se sont vendus avec la promesse qu’ils aidaient au développement de l’enfant en facilitant leurs apprentissages (p 125<ref name=":12" />). La [[Littérature d'enfance et de jeunesse|littérature pour enfants]] a pris son essor à cette époque au Royaume-Uni, accompagnée de nombreux débats sur les lectures bénéfiques ou inappropriées aux jeunes. Le changement est également notable dans les [[Autobiographie|autobiographies]] : des auteurs parlent désormais de leur enfance de manière beaucoup plus approfondie, cherchant dans leur enfance des clefs de leur compréhension de soi, ce qui la [[psychanalyse]] poursuivra plus d'un siècle plus tard<ref>{{Ouvrage|langue=en|prénom1=Dror|nom1=Wahrman|titre=The Making of the Modern Self: Identity and Culture in Eighteenth-century England|éditeur=Yale University Press|date=2006-01-01|isbn=0300121393|lire en ligne=https://books.google.com/books?id=6LRdEAntclMC|consulté le=2016-08-30}}</ref>.
{{citation bloc|On se fait une grande affaire de chercher les meilleures méthodes d'apprendre à lire ; on invente des bureaux, des cartes ; on fait de la chambre d'un enfant un atelier d'imprimerie. [[John Locke|Locke]] veut qu'il apprenne à lire avec des dés. Ne voilà-t-il pas une invention bien trouvée? Quelle pitié. Un moyen plus sûr que tout cela, et celui qu'on oublie toujours, est le désir d'apprendre. Donnez à l'enfant ce désir, puis laissez là vos bureaux et vos dés, toute méthode lui sera bonne.|[[Jean-Jacques Rousseau]], ''[[Émile ou De l'éducation]]'', {{date-|1762}}, {{p.|116}}<ref name="Jean-Jacques-Rousseau-émile-éducation-style-parental"/>.}}.}}{{,}}<ref name="Jean-Jacques-Rousseau-émile-éducation-style-parental">{{article | langue = fr | prénom1 = Dominique | nom1 = Mvogo | titre = Théorie de l'apprentissage chez Jean-Jacques Rousseau | périodique = Revue des sciences de l'éducation | volume = 16 | numéro = 3 | année = 1990 | pages = 451 à 460 | consulté le = 9 octobre 2016 | lire en ligne = https://www.erudit.org/revue/rse/1990/v16/n3/900679ar.pdf}}.</ref>. Il met en lumière sa vision de ce que doit être l'[[éducation parentale|éducation d'un enfant]]. Il précise ainsi :

{{citation bloc|L’éducation doit être au service de l’homme lui-même, sans idée préconçue, attentive au potentiel de chacun. Car l’Homme est naturellement bon, et c’est donc en prenant pour modèle l’Enfant, dans un environnement au plus proche de la Nature, qu’on peut espérer en faire un adulte libre et responsable.|[[Jean-Jacques Rousseau]], ''[[Émile ou De l'éducation]]'', 1762.}}

[[Jean-Jacques Rousseau|Rousseau]] a une position plus proche du mouvement « {{lang|en|Slow}} » ou laisser-faire<ref name="Rousseau-education-parental-slow-nouvelles-pédagogies-Sylvain-Menétrey-Stéphane-Szerman">{{chapitre | langue = fr | prénom1 = Sylvain | nom1 = Menétrey | prénom2 = Stéphane | nom2 = Szerman | titre chapitre = Slow Education | auteurs ouvrage = Sylvain Menétrey et Stéphane Szerman | titre ouvrage = Slow attitude ! | sous-titre ouvrage = Oser ralentir pour mieux vivre | éditeur = Armand Colin | mois = juin | année = 2013 | pages totales = 256 | passage = paragraphe : « Les pédagogies nouvelles » | consulté le = 7 octobre 2016 | lire en ligne = https://books.google.fr/books?id=yVZAiU3rwtoC&pg=PT56&dq=%C3%A9ducation+slow+enfant+Jean-Jacques+Rousseau&hl=fr&sa=X&ved=0ahUKEwjTnPmlpcjPAhVG0hoKHT6TAloQ6AEIHjAA#v=onepage&q=%C3%A9ducation%20slow%20enfant%20Jean-Jacques%20Rousseau&f=false}}.</ref> (voir ci-dessous), tandis que Locke serait plus proche des pratiques parentales décrites comme l'érudition concertée ou la culture concertée<ref name="locke-éducation-concertée-tabula-rasa-érudition-morère-pierre-71-92">{{chapitre | langue = fr | nom1 = Morère | prénom1 = Pierre | titre chapitre = L'idée d'éducation chez Locke et ses fondements empiriques. | auteurs ouvrage = Pierre Morère et al. | titre ouvrage = XVII-XVIII. Revue de la société d'études anglo-américaines des {{sp-|XVII| et |XVIII}}. | numéro = 61 | année = 2005 | passage = 71 à 92 | DOI = 10.3406/xvii.2005.2042 | consulté le = 07 octobre 2016 | lire en ligne = http://www.persee.fr/doc/xvii_0291-3798_2005_num_61_1_2042}}.</ref>{{,}}<ref name="Jean-Jacques-Rousseau-émile-éducation-style-parental" /> (voir ci-dessous).

[[Fichier:Naughty boy.jpg|vignette|Une mère réprimande verbalement son jeune fils. Angleterre, {{date-|1885}}|alt=tableau représentant deux enfants, une fille assise et un garçon debout, et leur mère assise dans un fauteuil rouge.]]

Depuis les écrits de Locke, les manuels visant à [[Éducation parentale|éduquer les parents]] se sont multipliés en Europe occidentale<ref name="rousseau-slow-education-style-parental-interactions-enfant-monde-Colin-Heywood-220">{{chapitre | langue = en | prénom1 = Colin | nom1 = Heywood | titre chapitre = The state intervenes | auteurs ouvrage = Colin Heywood | titre ouvrage = Childhood in Nineteenth-Century France | sous-titre ouvrage = Work, Health and Education Among the 'Classes Populaires' | éditeur = Cambridge University Press | mois = mai | année = 2002 | pages totales = 364 | passage = 220 | consulté le = 07 octobre 2016 | lire en ligne = https://books.google.fr/books?id=4nLmPLL1Yo8C&pg=PA220&dq=%C3%A9ducation+slow+enfant+Jean-Jacques+Rousseau&hl=fr&sa=X&ved=0ahUKEwjTnPmlpcjPAhVG0hoKHT6TAloQ6AEIKzAC#v=onepage&q=%C3%A9ducation%20slow%20enfant%20Jean-Jacques%20Rousseau&f=false}}.</ref>. Locke met en garde contre les [[Châtiment corporel|châtiments corporels]], qui restent malgré cela une pratique courante au {{S-|XVIII}}<ref name=":24">{{Ouvrage|langue=en|prénom1=Hugh|nom1=Cunningham|titre=Children and Childhood in Western Society Since 1500|lieu=New York|éditeur=[[Routledge]]|année=2005|pages totales=238|isbn=978-0-582-78453-6|lire en ligne=https://books.google.com/books?id=yRGTmjdVE6wC&printsec=frontcover|id=Cunningham2005}}.</ref>. Avant lui, [[Érasme]] s'était également insurgé contre les mauvais traitements dont les enfants étaient victimes au nom de l'éducation, mais les écrits de Locke ont beaucoup plus d'influence<ref>{{Référence Harvard sans parenthèses|Cunningham|2005|p=44}}.</ref>. L'historien Hugh Cunningham illustre le décalage entre idées et pratiques, en citant l'écrivain [[James Boswell]], cultivé et ouvert aux nouvelles idées [[Humanisme|humanistes]] sur l'éducation. Malgré ses idées progressistes, James Boswell décrit et justifie, dans son journal intime, avoir [[Châtiment corporel|battu]] très sévèrement son fils de trois ans parce que celui-ci a dit un [[mensonge]]<ref>{{Harvsp|Cunningham|2006|p=121}}.</ref>.

Néanmoins, les écrits de Locke influencent fondamentalement certaines pratiques parentales dans le courant du {{S-|XVIII}} : les mères se sont rapprochées de leur enfant, l'[[allaitement]] par la mère (et non par une [[nourrice]]) a été grandement encouragé par des médecins influents de l'époque ; les nourrices ont petit à petit disparu durant cette époque, ainsi que l’emmaillotement des nourrissons (on note une augmentation spectaculaire de 30 % sur la survie des bébés de {{nobr|1750 à 1775}} en Angleterre, qu'il est possible d'attribuer en partie à ces changements)<ref>{{Référence Harvard sans parenthèses|Cunningham|2006|p=119}}.</ref>. Les relations parent-enfant semblent être devenues plus ouvertement affectueuses<ref>{{Harvsp|Cunningham|2006|p=115-121}}.</ref>.

Le {{S-|XVIII}} est donc l’époque où les parents commencent à se préoccuper et à se soucier de leur influence sur leurs enfants, un souci qui n'a d'équivalent qu'aux {{sp-|XX|et début du |XXI}}<ref>{{Harvsp|Cunningham|2006|p=244-245}}.</ref>. Les enfants deviennent beaucoup plus [[Surveillance|surveillés]]. Plus [[Enfant gâté|gâtés]] également, ce que Locke dénonce déjà à son époque. Paradoxalement, le commerce des [[jouet]]s fleurit après Locke, car les jouets se sont vendus avec la promesse qu’ils aidaient au développement de l’enfant en facilitant leurs apprentissages<ref>{{Harvsp|Cunningham|2006|p=125}}.</ref>. La [[Littérature d'enfance et de jeunesse|littérature pour enfants]] prend son essor à cette époque au Royaume-Uni, accompagnée de nombreux débats sur les lectures bénéfiques ou inappropriées aux jeunes.

Ce nouvel intérêt pour la période de l'enfance est également notable dans les [[autobiographie]]s : des auteurs parlent désormais de leur enfance de manière beaucoup plus approfondie, cherchant dans leur enfance des clefs de leur compréhension de soi, ce que la [[psychanalyse]] poursuivra plus d'un siècle plus tard<ref>{{Ouvrage|langue=en|prénom1=Dror|nom1=Wahrman|titre=The Making of the Modern Self|sous-titre=Identity and Culture in Eighteenth-century England|éditeur=[[Yale University Press]]|date=2006-01-01|pages totales=414|isbn=0-300-12139-3|lire en ligne=https://books.google.com/books?id=6LRdEAntclMC|consulté le=2016-08-30}}.</ref>{{,}}<ref>{{Référence Harvard sans parenthèses|Cunningham|2006|p=135}}.</ref>.

=== Le {{S-|XIX}} ===
[[Fichier:A&TLincoln.jpg|vignette|gauche|Le président américain [[Abraham Lincoln]] et son fils. |alt=Photo en noir et blanc montrant un homme assis lisant, un jeune garçon à ses côtés.]]
Vers le milieu et la fin du {{S-|XVIII}} commence la [[révolution industrielle]]. Les enfants de familles riches sont entourés et choyés par des gouvernantes et autres personnes affectées à leur éducation. Les enfants de milieux pauvres, au contraire, sont les victimes de l'[[industrialisation]] et de l'[[urbanisation]] très rapides en Europe : beaucoup sont exploités dès le plus jeune âge sur les lieux de travail tels que les [[usine]]s et [[mines de charbon]]. Le mouvement [[Romantisme|romantique]] présente l'enfance comme une période idéalisée où les caractéristiques enfantines, telles que l'innocence et la naïveté, sont valorisées et regrettées. Cette valorisation de l'enfance est nouvelle<ref>{{Harvsp|Cunningham|2006|p=140}}.</ref>. Les romans de [[Charles Dickens]] mettant en scène de jeunes enfants remportent un succès immédiat. Les fantaisies et [[contes de fées]] sont publiées et remportent un grand succès (notamment des ouvrages tels que ''[[Les Aventures d'Alice au pays des merveilles]]'', les [[Contes d'Andersen]]) : les mondes de l'enfant et de l'adulte se différencient définitivement<ref>{{Harvsp|Cunningham|2006|p=148-154}}.</ref>.

La [[psychanalyse]] naît à la fin du {{s-|XIX}} et, au début du {{S-|XX}}, les théories de la psychanalyse vont rendre la position des parents plus complexe que jamais. En effet, avec la psychanalyse, les termes de [[complexe d'Œdipe]] ou de [[complexe d'infériorité]], et autres concepts liés aux troubles psychologiques durant l'enfance, entrent dans le [[langage courant]]. Les parents commencent à s'inquiéter pour leur enfant et à chercher auprès des spécialistes des réponses à leurs préoccupations : quelle est la meilleure manière d'élever un enfant ? Les problèmes du «[[Énurésie nocturne|pipi au lit]]» ou de l'enfant qui n'arrête pas de [[Succion du pouce|sucer le pouce]], deviennent des préoccupations : il ne s'agit plus seulement de problèmes de comportement relevant de la discipline, mais de symptômes qui pourraient indiquer des problèmes psychologiques sous-jacents. L'[[angoisse]] des parents augmente donc à cette période, ainsi que la recherche de réponses auprès des spécialistes<ref name=":17">{{Référence Harvard sans parenthèses|Cunningham|2006|p=200-202}}.</ref>. Les travaux expérimentaux et les observations systématiques de [[John Bowlby]], et de [[Mary Ainsworth]] au siècle suivant, démontrent l'impact d'un [[Théorie de l'attachement|attachement]] sécurisant à un âge très précoce sur le développement émotionnel et social des enfants. L'importance de l'affection montrée à l'enfant est un concept important dans les modèles des styles parentaux développés par la suite.


=== Au début du {{S-|XX}} ===
=== Au début du {{S-|XX}} ===
[[File:Child laborer.jpg|thumb|Jeune enfant travaillant illégalement dans une filerie pour soutenir sa famille financièrement (États-Unis, {{date-|1908}}).]]
[[Fichier:Child laborer.jpg|vignette|Jeune enfant travaillant illégalement dans une filerie pour soutenir sa famille financièrement (États-Unis, {{date-|1908}}).|alt=Photo en noir et blanc montrant une jeune fille entre deux machines]]
Vers {{date-|1930}}, les experts internationaux partagent presque tous unanimement l'opinion que la [[Châtiment corporel|punition corporelle]] fait plus de mal que de bien. Plusieurs décennies passeront avant que la pratique des châtiments corporels ne soit interdite dans les écoles (en {{date-|1982}} au Royaume-Uni). La punition corporelle reste légale dans de nombreux pays, à l'école et au domicile familial. Les cas présentés devant les cours de justice ont cependant considérablement diminué entre le début et le milieu du {{S-|XX}} (données du Royaume-Uni)<ref name=":12" />.
Le {{S-|XX}} marque un tournant dans l'histoire des relations parents-enfants sous de nombreux aspects. Les [[fille]]s, dont l'éducation scolaire avait été encore plus négligée que celle des garçons, voient leur statut social s'améliorer. La durée de [[scolarisation]] s'allonge et le [[Travail des enfants|travail de l'enfant]] diminue drastiquement en occident. L'enfant reste au domicile parental plus longtemps et apparaît alors la notion d'[[adolescence]], née de l'extension de la scolarisation<ref>{{Référence Harvard sans parenthèses|Cunningham|2006|p=207-208}}.</ref>. La discipline s'adoucit. Vers {{date-|1930}}, les experts internationaux partagent presque unanimement l'opinion que la [[Châtiment corporel|punition corporelle]] fait plus de mal que de bien. Plusieurs décennies passeront avant que la pratique des châtiments corporels ne soit interdite dans les écoles (en {{date-|1982}} au Royaume-Uni). Les cas présentés devant les cours de justice ont cependant considérablement diminué entre le début et le milieu du {{S-|XX}} (données du Royaume-Uni)<ref name=":17" />.


[[Fichier:Genf 12 J-Piaget.JPG|vignette|gauche|Buste de [[Jean Piaget]] ({{nobr|1896-1980}}).|alt=Photo en couleur d'une sculpture de couleur noire de buste d'un homme]]
Une nouvelle préoccupation parentale apparaît au {{S-|XX}} : les doutes et incertitudes sur [[Adolescence|l'adolescence]], une catégorie nouvelle, née de l'extension de la scolarisation<ref name=":12" />.
Vers le milieu du {{S-|XX}}, la [[Psychologie expérimentale|psychologie scientifique]] prend son essor et les premiers travaux qui fondent la [[psychologie du développement]] commencent à être publiés.


Vers le début du {{S-|XX}}, la [[psychologie du développement]] a commencé à influencer les pratiques parentales et éducatives. La [[Paliers d'acquisition|théorie du développement cognitif]] développée par [[Jean Piaget]] (reconnu comme l'un des fondateurs de la psychologie du développement) décrit comment les enfants se représentent et raisonnent sur le monde dès leur plus jeune âge<ref>{{Ouvrage|author=White, F., Hayes, B., & Livesey, D.|year=2005|title=Developmental Psychology: From Infancy to Adulthood|publisher=NSW:Pearson Education Australia}}</ref>. Sa théorie [[Psychologie du développement|développementale]] en stades, ou [[paliers d'acquisition]], décrit comment, à chaque étape, l'enfant transforme son mode de pensée en s'appuyant sur le précédent pour s'adapter de mieux en mieux à son environnement<ref>{{Référence Harvard sans parenthèses|Papalia|2010|p=82-89}}</ref> : l'intelligence commencerait donc à se construire dès la naissance, grâces aux interactions du nourrisson et du jeune enfant avec le monde physique. Piaget a été un pionnier dans le domaine du développement [[cognitif]] et [[morale|moral]] de l'enfant. Ses théories ont été largement reprises, validées, critiquées et complétées par le mouvement des {{lien|fr=néo-plagétiens|trad=Neo-Piagetian theories of cognitive development|langue=en}}, la [[psychologie du développement]], la [[psychologie cognitive]], la psychologie du [[théorie du développement moral de Kohlberg|développement moral]]. Piaget a beaucoup influencé les théories de l'éducation et les pratiques des éducateurs, des professeurs et les pratiques parentales<ref>{{Ouvrage|prénom1=Jean|nom1=Piaget|titre=L'éducation morale à l'école|éditeur=Economica|date=1997-01-01|isbn=9782717834109|lire en ligne=https://www.amazon.fr/L%25C3%25A9ducation-morale-l%25C3%25A9cole-Jean-Piaget/dp/2717834109|consulté le=2016-08-02}}</ref>.
La [[Paliers d'acquisition|théorie du développement cognitif]] développée par [[Jean Piaget]], l'un des fondateurs de la psychologie du développement, décrit comment les enfants se représentent et raisonnent sur le monde dès leur plus jeune âge<ref>{{Ouvrage| langue=en| prénom1=F.| nom1=White| prénom2=B.| nom2=Hayes| prénom3=D.| nom3=Livesey| titre=Developmental Psychology| sous-titre=From Infancy to Adulthood| éditeur=NSW:Pearson Education Australia| année=2005| isbn=}}.</ref>. Sa théorie [[Psychologie du développement|développementale]] en stades, ou [[paliers d'acquisition]], décrit comment, à chaque étape, l'enfant transforme son mode de pensée en s'appuyant sur le précédent pour s'adapter de mieux en mieux à son environnement<ref>{{Référence Harvard sans parenthèses|Papalia|2010|p=82-89}}.</ref> : l'intelligence commencerait donc à se construire dès la naissance, grâce aux interactions du nourrisson ou du jeune enfant avec le monde physique. Piaget a été un pionnier dans le domaine du développement cognitif et [[morale|moral]] de l'enfant. Ses théories ont été largement reprises, validées, critiquées et complétées par le mouvement des {{Lien|langue=en|trad=Neo-Piagetian theories of cognitive development|fr=néo-plagétiens}}, la [[psychologie du développement]], la [[psychologie cognitive]], la psychologie du [[théorie du développement moral de Kohlberg|développement moral]]. Piaget a beaucoup influencé les théories de l'éducation ainsi que les pratiques des éducateurs, des professeurs, de même que celles des parents<ref>{{Ouvrage|prénom1=Jean|nom1=Piaget|titre=L'éducation morale à l'école|éditeur=[[Economica]]|date=1997-01-01|isbn=978-2-7178-3410-9}}.</ref>.


[[Fichier:Lev Vygotsky 1896-1934.jpg|vignette|droite|[[Lev Vygotsky]] ({{nobr|1896-1934}}).|alt=Photo en noir et blanc d'un homme portant en costume]]
Vers la même époque, plusieurs psychologues vont observer le développement intellectuel, linguistique ou cognitif de l'enfant et notent l'importance de l'interaction entre le jeune enfant et son environnement. La théorie du développement socioculturel de l'enfant développée par [[Lev Vygotski]] repose également sur l'idée que l'enfant participe à son propre développement dans ses interactions avec l'environnement. Mais à la différence de Piaget, Vygotsky met l'accent sur le rôle de son environnement (de ses parents, fratrie, professeurs,...) sur le développement cognitif de l'enfant. Il utilise le concept de « collaboration active » et décrit la « [[zone proximale de développement]] », distance entre ce que l'enfant sait déjà et le niveau qu'il doit atteindre pour accéder à une connaissance supérieure. Ce sont les « guides », adultes ou enfants plus âgés, qui l'aident à accéder à ces nouveaux apprentissages<ref>{{Référence Harvard sans parenthèses|Papalia|2010|p=22-23}}</ref>. Cette théorie (contrairement à l'approche prônée par Rousseau) considère que l'enfant ne peut pas se développer seul lui-même, mais a besoin de guides, personnes plus âgées que lui, qui lui fournissent des outils psychologiques (le plus important étant le [[langage]]) pour développer son intelligence et autres activités mentales de plus en plus complexes.


Vers la même époque, plusieurs psychologues vont observer le développement intellectuel, linguistique ou cognitif de l'enfant et notent l'importance de l'interaction entre le jeune enfant et son environnement. La théorie du développement socioculturel de l'enfant développée par [[Lev Vygotski]] repose également sur l'idée que l'enfant participe à son propre développement dans ses interactions avec l'environnement (de ses parents, fratrie, professeurs, pairs…). Il utilise le concept de « collaboration active » et décrit la « [[zone proximale de développement]] », distance entre ce que l'enfant sait déjà et le niveau qu'il doit atteindre pour accéder à une connaissance supérieure. Ce sont les « guides », adultes ou enfants plus âgés, qui l'aident à accéder à ces nouveaux apprentissages<ref>{{Référence Harvard sans parenthèses|Papalia|2010|p=22-23}}.</ref>. Ces guides lui fournissent des outils psychologiques (le plus important étant le [[langage]]) pour développer son intelligence et des activités mentales de plus en plus complexes.
Dans le domaine du développement de la personnalité de l'enfant (développement émotionnel et social), le rôle de l'environnement sur le développement de l'enfant commence également à être observé systématiquement dans la période de l'après-guerre. Le [[psychanalyste]] et psychologue du développement [[Erik Erikson]] a réalisé des observations sur des adolescents troublés et des enfants [[amérindiens aux États-Unis]] (où il a émigré en {{date-|1933}} pour fuir la menace nazie)<ref>{{Harvsp|Papalia|2010|p=15-16}}</ref>. Ses observations et son expérience personnelle de l'immigration l'ont amené à élaborer une [[Stades du développement psychosocial|théorie du développement psychosocial]] dans laquelle les valeurs parentales et sociales influencent fortement le développement de la personnalité de l'enfant. Erikson a proposé [[Stades du développement psychosocial|huit étapes dans le développement psychosocial]] par lesquelles chaque personne passe au cours de sa vie, ce qui construit le moi, l'identité et est au cœur de la personnalité de chacun. Chaque étape est une  « [[Crise existentielle|crise »]] produite par le fait qu'un équilibre doit être obtenu entre deux pôles. Les cinq premières étapes prennent place dans l'enfance. Par exemple, de la naissance à environ un an, l'enfant construit la vertu de [[Espoir (philosophie)|l'espérance]] qui repose sur l’équilibre entre la [[confiance]] et la [[méfiance]] fondamentale : à cette étape, un enfant équilibré apprendra à faire confiance au monde mais gardera assez de méfiance pour pour se protéger des situations dangereuses. Le rôle des parents est déterminant à chaque étape de ce processus de développement. Les parents peuvent choisir des styles de parentalité ou styles parentaux appropriés à chaque étage en aidant ainsi leur enfant à traverser l'étape, en l'encourageant et en le guidant<ref name="Jean-Pascal Lemelin-George-Mikhaïl-Tarabulsy-160-161-162-163-parent-guide-accompagnement">{{chapitre | langue = fr | prénom1 = Jean-Pascal | nom1 = Lemelin | prénom2 = George | nom2 = Mikhail Tarabulsy | titre chapitre = L'accompagnement parental | auteurs ouvrage = Jean-Pascal Lemelin et George Mikhail Tarabulsy | titre ouvrage = Développement social et émotionnel chez l'enfant et l'adolescent: Les bases du développement | volume = 1 | éditeur = PUQ | année = 2012 | pages totales = 452 | passage = pages 160 à 163 | consulté le = 2 octobre 2016 | lire en ligne = https://books.google.fr/books?id=BgJub1py9KUC&pg=PA161&lpg=PA161&dq=parent+guide+enfant+d%C3%A9veloppement&source=bl&ots=2nMR4a0qDY&sig=yyvZkkpd0vk66K2SxiUKKDDBom8&hl=fr&sa=X&ved=0ahUKEwiB78a76bvPAhXsDMAKHfvcDF0Q6AEIRDAH#v=onepage&q=parent%20guide%20enfant%20d%C3%A9veloppement&f=false}}.</ref>.


[[Fichier:Erik Erikson.jpg|vignette|gauche|Le psychanalyste allemand [[Erik Erikson]] ({{nobr|1902-1994}}).|alt=Photo en noir et blanc d'un homme âgé]]
Aux États-Unis, le {{lien|fr=courant béhavioriste|trad=behaviorism|langue=en}}, né au début du {{s-|XX|e}}, a construit une base théorique extrêmement influente qui a mis en évidence l'importance primordiale de l'environnement sur les apprentissages. Dans le courant dit {{lien|fr=néobehavioriste|trad=Post-behavioralism|langue=en}} (qui reconnaît l'importance de la pensée sur l'apprentissage), le psychologue [[Albert Bandura]] a été à l'origine de la théorie de l'apprentissage social ou apprentissage par observation (cf. [[théorie sociale cognitive]]). Les observations de Bandura montrent comment l'enfant et l'adolescent reproduisent les modèles observés dans leur environnement lorsque ces conduites paraissent [[Récompense|récompensées]], ou les évitent lorsque ces conduites leur paraissent entraîner des conséquences désagréables. Les choix de ses modèles développent chez l'enfant son [[sentiment d'efficacité personnelle]] (ou auto-efficacité), fondation de la [[motivation]] et du [[bien-être]]<ref>{{Référence Harvard sans parenthèses|Papalia|2010|p=19-20}}</ref>.


Dans le domaine du développement de la personnalité de l'enfant (développement émotionnel et social), le rôle de l'environnement sur le développement de l'enfant commence également à être observé systématiquement dans la période de l'après-guerre. Le [[psychanalyste]] et psychologue du développement [[Erik Erikson]] a réalisé des observations sur des adolescents troublés et des enfants [[amérindiens aux États-Unis]]<ref>{{Harvsp|Papalia|2010|p=15-16}}.</ref>. Ses observations et son expérience personnelle de l'immigration l'ont amené à élaborer une [[Stades du développement psychosocial|théorie du développement psychosocial]] dans laquelle les valeurs parentales et sociales influencent fortement le développement de la personnalité de l'enfant. Le rôle des parents est déterminant à chaque étape de ce processus de développement. Les parents peuvent choisir des styles de parentalité ou styles parentaux appropriés à chaque étage en aidant ainsi leur enfant à traverser l'étape, en l'encourageant et en le guidant<ref name="Jean-Pascal Lemelin-George-Mikhaïl-Tarabulsy-160-161-162-163-parent-guide-accompagnement">{{chapitre | langue = fr | prénom1 = Jean-Pascal | nom1 = Lemelin | prénom2 = George | nom2 = Mikhail Tarabulsy | titre chapitre = L'accompagnement parental | auteurs ouvrage = Jean-Pascal Lemelin et George Mikhail Tarabulsy | titre ouvrage = Développement social et émotionnel chez l'enfant et l'adolescent: Les bases du développement | volume = 1 | éditeur = PUQ | année = 2012 | pages totales = 452 | passage = 160-163 | consulté le = 2 octobre 2016 | lire en ligne = https://books.google.fr/books?id=BgJub1py9KUC&pg=PA161&lpg=PA161&dq=parent+guide+enfant+d%C3%A9veloppement&source=bl&ots=2nMR4a0qDY&sig=yyvZkkpd0vk66K2SxiUKKDDBom8&hl=fr&sa=X&ved=0ahUKEwiB78a76bvPAhXsDMAKHfvcDF0Q6AEIRDAH#v=onepage&q=parent%20guide%20enfant%20d%C3%A9veloppement&f=false}}.</ref>.
Ces différents mouvements théoriques et ces approches diverses (études expérimentales, observations de cas cliniques, observations d'enfants sans pathologies, etc) donnent naissance à de nombreuses recherches en psychologie. Dans la seconde moitié du {{S-|XX}}, les données s'accumulent pour raffiner ces modèles et de nouvelles théories naissent, validant le rôle important des parents dans le développement intellectuel, émotionnel et social de l'enfant. Des chercheurs de plus en plus nombreux s'intéressent à cette question qui influence de façon grandissante les techniques d'éducation (parentales et scolaires).


Aux États-Unis, le [[béhaviorisme]] met en évidence l'importance primordiale de l'environnement sur les apprentissages. Dans le courant dit {{Lien|langue=en|trad=Post-behavioralism|fr=néobehavioriste}} (qui reconnaît l'importance de la pensée sur l'apprentissage issu du conditionnement), le psychologue [[Albert Bandura]] a été à l'origine de la théorie de l'apprentissage social ou apprentissage par observation (cf. [[Théorie sociale cognitive]]). Les observations de Bandura montrent comment l'enfant et l'adolescent [[wikt:imitation|imitent]] les modèles observés dans leur environnement lorsque ces conduites paraissent [[wikt:Récompense|récompensées]], ou les évitent lorsque ces conduites leur paraissent entraîner des conséquences désagréables. Les choix de ses modèles développent chez l'enfant son [[sentiment d'efficacité personnelle]] (ou auto-efficacité), fondation de la [[motivation]] et du [[bien-être]]<ref>{{Référence Harvard sans parenthèses|Papalia|2010|p=19-20}}.</ref>.
Par exemple, {{lien|Rudolf Dreikurs|langue=en}}, psychiatre et éducateur ({{nobr|1897-1972}}), a développé l'idée que les problèmes de comportement des jeunes (pré-adolescents) étaient causés par leur désir inassouvi d'être membre à part entière d'un groupe social. Il a soutenu qu'ils peuvent développer alors une séquence de quatre comportements déviants. D'abord, ils cherchent l'attention. S'ils ne l'obtiennent pas, ils visent au pouvoir, puis à la vengeance et enfin développent le sentiment d'être inadéquats. Cette théorie est utilisée dans [[Education|l'éducation]] ainsi que la [[Éducation parentale|formation des parents]] et offre des applications efficaces pour gérer les problèmes de comportements<ref>{{Article|last1=Wright|first1=Benjamin|title=Psychology in the Classroom by Rudolf Dreikurs|journal=The School Review|date=Winter 1957|volume=65|issue=4|publisher=The University of Chicago Press|pages=490–492}}</ref>. Dreikurs a souligné l'importance d'établir un style démocratique dans la famille, d'y adopter la méthode des conseils de famille périodiques et, en même temps, d'éviter la punition<ref>{{Cite encyclopedia|last1=GODDARD|first1=H. WALLACE|last2=DENNIS|first2=STEVEN A.|editor=James J. Ponzetti Jr|title=Parenting Education|encyclopedia=International Encyclopedia of Marriage and Family|url=http://www.encyclopedia.com/doc/1G2-3406900321.html|publisher=Gale, Farmington, USA|accessdate=13 October 2014|year=2003}}</ref>. Il a décrit des « logiques et conséquences naturelles » qui enseignent aux enfants à être responsables et à comprendre les conséquences naturelles de bonne règles de conduite et de comportement inadapté<ref>{{Ouvrage |langue=en |titre chapitre=Developmental theory |auteur=Jon E. Roeckelein |titre=Elsevier's dictionary of psychological theories|éditeur=Elsevier Science|date=2006}}</ref>.

Ces différents mouvements théoriques et ces approches diverses (expérimentales, observationnelles, cliniques) donnent naissance à de nombreuses recherches en psychologie. Dans la seconde moitié du {{S-|XX}}, les données s'accumulent pour raffiner ces modèles et de nouvelles théories naissent, validant le rôle important des parents dans le développement intellectuel, émotionnel et social de l'enfant. Des chercheurs de plus en plus nombreux s'intéressent à cette question qui influence de façon grandissante les techniques d'éducation (parentales et scolaires). Par exemple, [[Rudolf Dreikurs]], psychiatre et éducateur ({{nobr|1897-1972}}), souligne l'importance d'établir un style démocratique dans la famille, d'y adopter la méthode des conseils de famille périodiques et, en même temps, d'éviter la punition<ref>{{Article|langue=en|nom1 =Wright|prénom1=Benjamin|titre=Psychology in the Classroom by Rudolf Dreikurs|périodique=The School Review|année=1957|volume=65|numéro=4|éditeur=The University of Chicago Press|pages=490–492}}.</ref>{{,}}<ref>{{article | langue = en | nom1 = Goddard | prénom1 =H. | nom2 = Dennis | prénom2 = Steven A.|titre = Parenting Education | périodique = International Encyclopedia of Marriage and Family| éditeur = James J. Ponzetti Jr | lieu = Gale Farmington, USA | année = 2003 | consulté le = 06-10-2016 | lire en ligne = http://www.encyclopedia.com/doc/1G2-3406900321.html}}.</ref>{{,}}<ref>{{Ouvrage |langue=en |auteur1=Jon E. Roeckelein |titre=Elsevier's dictionary of psychological theories |éditeur=Elsevier Science |année=2006 |isbn= |titre chapitre=Developmental theory}}.</ref>.


=== Des années 1960 à la fin du {{S-|XX}} ===
=== Des années 1960 à la fin du {{S-|XX}} ===
[[File:Child-development-play.JPG|thumb|Jouet d'éveil ({{S-|XX}}).]][[File:Vue générale de l'intérieur du magasin Babies R Us d'Englos.jpg|thumb|Magasin de jouets (France, {{date-|2007}}).]]Avec l'arrivée de la [[Contraception orale|contraception]] vers la fin des années 1960, les enfants sont moins nombreux et le confort et l'espace augmentent dans les [[Maison|maisons]] : les enfants passent moins de temps dans les rues et plus de temps à la maison. Ne pas laisser ses enfants aller jouer dans les rues devient un signe de respectabilité<ref name=":12" />. Les programmes pour enfants à la [[radio]] puis à la [[télévision]] se multiplient. Les enfants passent donc beaucoup plus longtemps à leur domicile, tandis qu'au début du {{S-|XX}}, les enfants jouaient dans la rue plus souvent que dans leur maison ou appartement<ref name=":12" />. La [[supervision parentale]] s'accentue.
[[Fichier:Child-development-play.JPG|vignette|Jouet d'éveil ({{S-|XX}}).|alt=Photo en couleur montrant un jeune enfant noir jouant avec un objet de couleur]]Avec la légalisation des [[planning familial|moyens contraceptifs]] vers la fin des années 1960, les enfants sont moins nombreux et le confort et l'espace augmentent dans les [[ménage|maisons]] : les enfants passent moins de temps dans les rues et plus de temps à la maison. Ne pas laisser ses enfants aller jouer dans les rues devient un signe de respectabilité<ref name=":18">{{Harvsp|Cunningham|2006|p=203-205}}.</ref>. Les programmes pour enfants à la [[radio libre|radio]] puis à la [[télévision]] se multiplient. Les enfants passent donc beaucoup plus longtemps à leur domicile, tandis qu'au début du {{S-|XX}}, les enfants jouaient dans la rue plus souvent que dans leur maison ou appartement. La [[supervision parentale]] s'accentue<ref name=":18" />.
L'historien Hugh Cunningham écrit qu'au milieu du {{S-|XX}} se produit un nouveau changement très important dans l'histoire de l'enfance. Pour la première fois, les parents commencent à espérer et souhaiter que leurs enfants auront un meilleur niveau de vie que le leur : ils peuvent leur payer ce qu'ils n'ont pas pu avoir eux-mêmes. Les enfants ne sont plus vus comme une source de revenu supplémentaire. Au contraire, ils deviennent des [[Consommateur|consommateurs]]. Pour la première fois dans l'histoire, l'argent qui allait autrefois des enfants vers la famille et soutenait les parents (parfois dès l'âge de sept ans), va désormais des parents vers les enfants jusqu'à un âge avancé (adolescents, jeunes adultes étudiants ou chômeurs restant au domicile parental). Ce phénomènes est nommé la « sacralisation de l'enfance » par la sociologue et économiste [[Viviana Zelizer]]. Les enfants, garçons comme filles, ont beaucoup plus de pouvoir sur leurs parents et un droit de parole impossible à imaginer dans les siècles antérieurs<ref name=":12" />. Alors que les enfants restent de plus en plus longtemps à la maison parentale pour des raisons économiques (leur entrée dans la vie active étant de plus en plus retardée), la [[communication]] entre parent et enfant s'améliore. Des thèmes [[Intimité|intimes]] comme l'hygiène ou la sexualité, ne sont plus tabous, ou le sont moins<ref name=":12" />.


Au milieu du {{S-|XX}} se produit un autre changement très important dans l'histoire de l'enfance. Pour la première fois, les parents commencent à espérer et souhaiter que leurs enfants auront un meilleur [[niveau de vie]] et un meilleur [[bien-être social]] que les leurs : ils peuvent leur payer ce qu'ils n'ont pas pu avoir eux-mêmes. Les enfants ne sont plus vus comme une source de revenu supplémentaire. Au contraire, ils deviennent des [[consommateur]]s. Pour la première fois dans l'histoire, l'argent qui allait autrefois des enfants vers la famille (parfois dès l'âge de sept ans), va désormais des parents vers les enfants jusqu'à un âge avancé (adolescents et jeunes adultes restant au domicile parental). Ce phénomène est nommé la « sacralisation de l'enfance » par la sociologue et économiste [[Viviana Zelizer]]<ref name=":12">{{Référence Harvard sans parenthèses|Cunningham|2006|p=214-219}}.</ref>. Les enfants, garçons comme filles, ont beaucoup plus de pouvoir sur leurs parents et un droit de parole impossible à imaginer dans les siècles antérieurs<ref name=":12" />. Alors que les enfants restent de plus en plus longtemps à la maison parentale pour des raisons économiques (leur entrée dans la vie active étant de plus en plus retardée), la [[communication]] entre parent et enfant s'améliore. Des thèmes [[Intimité|intimes]], comme l{{'}}[[hygiène du corps|hygiène]] ou la [[comportement sexuel humain|sexualité]], ne sont plus tabous, ou le sont moins<ref name=":12" />.
Des nombreuses personnes n'apprécient pas certains aspects de ces changements, et des mouvements de pensée naissent pour contrecarrer la préoccupation des parents ou le pouvoir donné aux enfants, jugés excessifs. Le sociologue {{lien|Frank Furedi|langue=en}} estime que les actions des parents sont moins décisives que certains ne le prétendent. Furedi critique ce qu'il nomme le « déterminisme du bébé »<ref>{{Ouvrage|title=Paranoid Parenting: Why Ignoring the Experts May Be Best for Your Child|first=Frank|last=Furedi|year=2001|isbn=978-0-7139-9488-9|publisher=Allen Lane|page=240}}</ref><nowiki>, c'est-à-dire les théories qui suggèrent que la vie d'une personne est déterminée par ce qui se passe au cours de sa petite enfance. Il soutient qu'il n'existe que peu ou pas de preuves de cette vérité. Il défend l'idée que les groupes commerciaux, gouvernementaux et d'autres groupes d'intérêt essayent de guider constamment les parents et les rendent de plus en plus inquiets pour leurs enfants. Très engagé politiquement, il critique la société de la peur. Il affirme que les enfants sont capables de bien se développer dans presque toutes les circonstances. Furedi cite Steve Petersen, de l'Université de Washington à Saint-Louis : « Le développement veut vraiment arriver. Seuls les environnements très pauvres interférent avec le développement [ ... ] n'élevez pas votre enfant dans un placard, ne les affamez pas et ne leur frappez pas sur la tête avec une poêle à frire »</nowiki><ref>{{Lien web|url=http://www.gladwell.com/2000/2000_01_10_a_baby.htm|title=Baby Steps|date=January 10, 2000|first=Steve|last=Petersen}}</ref>. Ses positions extrêmes ont été contestées<ref name="positions-thèses-Franck-Furedi-critique-Harper-196">{{ouvrage | langue = en | prénom1 = S. | nom1 = Harper | titre = Madness, Power and the Media | sous-titre = Class, Gender and Race in Popular Representations of Mental Distress | éditeur = Springer | mois = juillet | année = 2009 | pages totales = 238 | passage = pages 195 et 196 | consulté le = 2 octobre 2016 | lire en ligne = https://books.google.fr/books?id=hc2HDAAAQBAJ&pg=PA196&lpg=PA196&dq=Furedi+critique&source=bl&ots=I7noiayLFl&sig=nWIRWn2LndHqc9sWHQ6AE4yoLys&hl=fr&sa=X&ved=0ahUKEwjO7L6t7rvPAhWlA8AKHYpSANQQ6AEITzAG#v=onepage&q=Furedi%20critique&f=false}}.</ref>.


Pendant que ces changements ont lieu dans les sociétés occidentales, les recherches systématiques s'organisent et appuient de plus en plus l'hypothèse d'un lien entre pratiques parentales et résultats observés chez les enfants. En 1964, Wesley Becker publie une revue de questions sur les types de disciplines utilisées par les parents, suivie par les revues de Walters et Grusec en 1977 ainsi que de Rollins et Thomas en 1979<ref name=":23">{{Ouvrage|langue=en|prénom1=Lois Wladis|nom1=Hoffman|prénom2=Martin L.|nom2=Hoffman|titre=Review of Child Development Research|éditeur=Russell Sage Foundation|date=1964-12-31|pages totales=560|isbn=978-1-61044-647-1|lire en ligne=https://books.google.nl/books?id=0-u4BgAAQBAJ&pg=PA169&dq=becker+review+child+development|consulté le=2016-10-12}}.</ref>{{,}}<ref>{{Article|langue=en|prénom1=Rollins,|nom1=B.C.|prénom2=Thomas,|nom2=D.L.|titre=Parental support, power, and control techniques in the socialization of children|périodique=Contemporary theories about the family : research-based theories / edited by Wesley R. Burr ... [et al.]|date=1979-01-01|lire en ligne=http://agris.fao.org/agris-search/search.do?recordID=US201301454767|consulté le=2016-10-12}}.</ref>{{,}}<ref>{{Article|langue=en|titre=Punishment.|périodique=APA PsycNET|date=1977-01-01|lire en ligne=http://psycnet.apa.org/psycinfo/1979-00003-000|consulté le=2016-10-12}}.</ref>. Les recherches et le travail séminal de Diana Baumrind, décrits en détail ci-dessous, s'inscrivent dans ce nouveau courant de recherche.
De même, le journaliste {{lien|Tim Gill|langue=en}} a exprimé sa préoccupation de l'[[Aversion au risque|aversion excessive au risque]] des parents et des personnes s'occupant d'enfants, dans son livre ''Sans peur''<ref name="nofear">{{Ouvrage|title=No fear: Growing up in a Risk Averse Society|first=Tim|last=Gill|year=2007|publisher=Calouste Gulbenkian Foundation|page=81|isbn=978-1-903080-08-5|url=http://www.gulbenkian.org.uk/media/item/1266/223/No-fear-19.12.07.pdf}}</ref>. Selon lui, cette aversion limite les possibilités pour les enfants de développer suffisamment de compétences des adultes, en particulier dans la gestion du risque, mais aussi dans l'exécution d'activités audacieuses et imaginatives<ref>{{Article|last1=Gill|first1=Tim|title=Playing it too safe|journal=RSA Journal|date=April 2007|volume=154|issue=5528|publisher=Royal Society for the Encouragement of Arts, Manufactures and Commerce|pages=46–51}}</ref>. En {{date-|1998}}, {{lien|Judith Rich Harris|langue=en}} a publié ''Pourquoi nos enfants deviennent ce qu'ils sont'', livre dans lequel elle a fait valoir que les preuves scientifiques, en particulier [[Génétique comportementale|la génétique comportementale]], ont montré que toutes les différentes formes de parentalité n'ont pas d'effets significatifs sur le développement des enfants, excepté dans les cas graves de maltraitance ou de [[négligence (abus)|négligence]] envers les enfants<ref>{{Article|last1=Gerstel|first1=Naomi|title=The Nurture Assumption: Why Children Turn Out the Way they Do by Judith Rich Harris|journal=Contemporary Sociology|date=Mar 1999|volume=28|issue=2|publisher=American Sociological Association|pages=174–176}}</ref>. Elle a souhaité invalider l'hypothèse selon laquelle le comportement parental a beaucoup d'influence sur le comportement des enfants et elle a défendu que les principaux effets de la parentalité sur les enfants pourraient être expliqués en deux points : les effets [[Génétique|génétiques]] (si les parents violents ont des enfants violents, cela pourrait être dû surtout à la génétique); les effets sociaux du groupe de pairs dont les enfants font partie<ref>{{Chapitre|langue=en|nom1=Smith|prénom1=Peter K|titre chapitre=Group socialization theory |titre ouvrage=Reader's guide to the social sciences |auteur ouvrage=Jonathan Michie |année=2001 |isbn=9781579580919}}</ref>. Selon elle, les prétendus effets de différentes formes de parentalité sont des illusions causées par l'hérédité et la culture au sens large (au-delà des parents) et le fait que les enfants eux-mêmes influencent la façon dont leurs parents de les traitent<ref>{{Article|last1=Perkins|first1=Marian|title=The Nurture Assumption: Why Children Turn Out The Way They Do by Judith Rich Harris|journal=British Medical Journal|date=May 13, 2000|volume=320|issue=7245|page=1347|doi=10.1136/bmj.320.7245.1347}}</ref>.


=== Début du {{S-|XXI}} ===
=== Années 1990 et début du {{S-|XXI}} ===
[[Fichier:Frank Furedi by David Shankbone.jpg|vignette|gauche|Le sociologue [[Frank Furedi]].|alt=Photo en couleur d'un homme riant]]
Au début du {{S-|XXI}}, plusieurs courants de pensée sur les styles parentaux optimaux continuent à exister et à s'opposer dans les milieux de l'éducation parentale. Sur le plan scientifique (empirique), la recherche s'articule autour de la typologie mise en place suite aux types parentaux repérés par les études de Diana Baumrind, d'une part, et des études sur les enfants maltraités déclarés aux autorités responsables de la [[protection de l'enfance]], d'autre part.
Au début du {{S-|XXI}}, plusieurs courants de pensée sur les styles parentaux optimaux continuent à exister et à s'opposer dans les milieux de l'éducation parentale.

Des mouvements de pensée naissent, qui cherchent à limiter la préoccupation des parents ou le pouvoir donné aux enfants, jugés excessifs. Par exemple, en {{date-|1998}}, [[Judith Rich Harris]] publie un ouvrage dans lequel elle fait valoir que les preuves scientifiques, en particulier [[Génétique comportementale|la génétique comportementale]], ont montré que toutes les différentes formes de parentalité n'ont pas d'effets significatifs sur le développement des enfants, excepté dans les cas graves de maltraitance ou de [[négligence (abus)|négligence]] envers les enfants<ref>{{Article |langue=en |volume=28|date=mars 1999 |pages=174–176|nom1=Gerstel|prénom1=Naomi|titre=The Nurture Assumption: Why Children Turn Out the Way they Do by Judith Rich Harris|périodique=Contemporary Sociology|numéro=2|éditeur=American Sociological Association}}.</ref>{{,}}<ref>{{Chapitre|langue=en|prénom1=Peter K.|nom1=Smith|titre ouvrage=Reader's guide to the social sciences|année=2001|isbn=9781579580919|titre chapitre=Group socialization theory|auteurs ouvrage=Jonathan Michie}}.</ref>. Selon elle, les effets de différentes formes de parentalité ne sont que des illusions alors que leurs causes relèvent de l'hérédité, de la culture au sens large (au-delà des parents) et du fait que les enfants eux-mêmes influencent la façon dont leurs parents les traitent<ref>{{Article |langue=en |volume=320|date=13 mai 2000|doi=10.1136/bmj.320.7245.1347|nom1=Perkins|prénom1=Marian|titre=The Nurture Assumption: Why Children Turn Out The Way They Do by Judith Rich Harris|journal=British Medical Journal|numéro=7245|page=1347}}.</ref>. Le journaliste {{Lien|langue=en|fr=Tim Gill}} exprime également sa préoccupation de l'[[Aversion au risque|aversion excessive au risque]] des parents ou éducateurs<ref name="nofear">{{Ouvrage |langue=en |auteur1=Tim Gill |titre=No fear |sous-titre=Growing up in a Risk Averse Society |éditeur=Calouste Gulbenkian Foundation |année=2007 |pages totales=94 |passage=81 |isbn=978-1-903080-08-5 |lire en ligne=http://www.gulbenkian.org.uk/media/item/1266/223/No-fear-19.12.07.pdf |format électronique=Pdf}}.</ref>. Selon lui, cette aversion limite les possibilités pour les enfants de développer suffisamment des compétences adultes, comme la gestion du risque, et limite aussi les activités audacieuses et imaginatives<ref>{{Article |langue=en |volume=154|date=avril 2007|pages=46–51|auteur1=Tim Gill |titre=Playing it too safe |périodique=RSA Journal|numéro=5528|éditeur=Royal Society for the Encouragement of Arts, Manufactures and Commerce}}.</ref>.

Dans la même ligne de pensée, le sociologue [[Frank Furedi]] critique ce qu'il nomme le {{citation|déterminisme du bébé}}<ref>{{Ouvrage |langue=en |auteur1=Frank Furedi |titre=Paranoid Parenting : Why Ignoring the Experts May Be Best for Your Child |éditeur=Allen Lane |année=2001 |pages totales=213 |passage=240 |isbn=978-0-7139-9488-9}}.</ref>{{incise|c'est-à-dire les théories qui suggèrent que la vie d'une personne est déterminée par ce qui se passe au cours de sa petite enfance|stop}}. Il soutient qu'il n'existe que peu ou pas de preuves de cette assertion. Très engagé politiquement, il critique la société de la peur et défend l'idée que les groupes commerciaux, gouvernementaux et autres groupes d'intérêt, sont à l'origine de l'augmentation de l'inquiétude parentale. Les affirmations extrêmes de ce sociologue britannique ont cependant été contestées<ref name="positions-thèses-Franck-Furedi-critique-Harper-196">{{Ouvrage | langue=en | prénom1=S. | nom1=Harper | titre=Madness, Power and the Media | sous-titre=Class, Gender and Race in Popular Representations of Mental Distress | éditeur=Springer | année=2009 | mois=juillet | pages totales=238 | passage=pages 195 et 196 | isbn= | lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=hc2HDAAAQBAJ&pg=PA196&dq=Furedi+critique | consulté le=2 octobre 2016}}.</ref>.

Ces positions restent minoritaires, car les recherches sur le thème des styles parentaux se développent. De plus, les programmes d'éducation parentale se multiplient dans les médias, reprenant souvent les concepts et typologies des styles parentaux inspirés des typologies de Baumrind, Maccoby et Martin.


== La typologie des styles parentaux de Diana Baumrind ==
== La typologie des styles parentaux de Diana Baumrind ==
[[Fichier:Diana Blumberg Baumrind, 1965.png|vignette|redresse|[[Diana Baumrind|Diana Blumberg Baumrind]], en {{date-|1965}}.|alt=Photo en noir et blanc du visage d'une femme]]
[[Diana Baumrind]], psychologue clinicienne et chercheur en psychologie du développement, a initié des études scientifiques sur les styles parentaux en s'intéressant aux rapports entre les conduites parentales et les comportements des enfants (1971, 1996)<ref name=":9">{{Article|langue=English|prénom1=Diana|nom1=Baumrind|titre=Harmonious parents and their preschool children.|périodique=Developmental Psychology|volume=4|date=1971-01-01|issn=1939-0599|issn2=0012-1649|doi=10.1037/h0030373|lire en ligne=http://psycnet.apa.org/journals/dev/4/1p1/99/|consulté le=2016-08-03|pages=99–102}}</ref>{{,}}<ref>{{Article|prénom1=Diana|nom1=Baumrind|titre=The Discipline Controversy Revisited|périodique=Family Relations|volume=45|date=1996-01-01|doi=10.2307/585170|lire en ligne=http://www.jstor.org/stable/585170|consulté le=2016-08-03|pages=405–414}}</ref>. Ses résultats sont connus sous le nom de typologie des styles parentaux de Baumrind. La grande majorité des recherches sur le milieu parental se réfère aux styles parentaux de Baumrind<ref name=":5" />.
[[Diana Baumrind]], psychologue clinicienne et chercheur en psychologie du développement, a initié des études scientifiques sur les styles parentaux en s'intéressant aux rapports entre les conduites parentales et les comportements des enfants ({{date-|1971}}, {{date-|1996}})<ref name=":9">{{Article|langue=en|prénom1=Diana|nom1= Blumberg Baumrind|lien auteur1 = Diana Baumrind |titre=Harmonious parents and their preschool children.|périodique=Developmental Psychology|volume=4|date=1971-01-01|issn=1939-0599|issn2=0012-1649|doi=10.1037/h0030373|lire en ligne=http://psycnet.apa.org/journals/dev/4/1p1/99/|consulté le=2016-08-03|pages=99–102}}.</ref>{{,}}<ref>{{Article|prénom1=Diana|nom1= Blumberg Baumrind| lien auteur1 = Diana Baumrind |titre=The Discipline Controversy Revisited|périodique=Family Relations|volume=45|date=1996-01-01|doi=10.2307/585170|lire en ligne=https://www.jstor.org/stable/585170|consulté le=2016-08-03|pages=405–414}}.</ref>. Ses résultats sont connus sous le nom de typologie des styles parentaux de Baumrind. La grande majorité des recherches sur le milieu parental se réfère aux styles parentaux de Baumrind<ref name=":5" />.
Le point de départ de Baumrind était d'observer les déviations normales dans les conduites parentales de familles sans problèmes notables. Ses observations n'avaient pas pour objectif d'étudier les conduites déviantes qui sont observées dans les foyers violents ou maltraitant par négligence<ref name=":5" />.

Le point de départ de Baumrind était d'observer les déviations normales dans les conduites parentales de familles sans problèmes notables. Ses observations n'avaient pas pour objectif d'étudier les conduites déviantes qui sont observées dans les foyers violents ou maltraitants par négligence<ref name=":5" />.

=== Influences théoriques ===
Plusieurs théoriciens ont fait l'hypothèse que pour comprendre l'influence des parents sur les résultats des enfants, l'étude des conduites parentales particulières était insuffisante. L'approche psychodynamique ([[Sigmund Freud|Freud]], [[Carl Rogers|Rogers]]) suggère que les [[sentiment]]s des parents influencent les enfants. Les premiers modèles théoriques de l'époque étaient unidirectionnels : les [[émotion]]s impliquées dans les relations parent-enfant expliquaient les attitudes, qui influençaient les comportements. Les travaux initiés par [[John Bowlby]] puis [[Mary Ainsworth]], autour de la théorie de l'attachement, valident la notion de l'importance des liens affectifs précoces entre le parent (souvent, mais pas exclusivement, la mère) et le nourrisson puis le jeune enfant<ref>{{Ouvrage|langue=en|prénom1=Kathleen|nom1=Stassen Berger|titre=The Developing Person Through the Life Span|éditeur=|année=2011|passage=194|isbn=|consulté le=27 November 2014}}.</ref>{{,}}<ref>{{Ouvrage|prénom1=Kathleen|nom1=Stassen Berger|titre=The Developing Person Through the Life Span|éditeur=|année=2011|passage=196|isbn=|consulté le=27 November 2014}}.</ref>{{,}}<ref>{{Article |prénom1=Mary D. S.|nom1=Ainsworth|titre=L'attachement mère-enfant|périodique=Enfance|volume=36|date=1983|doi=10.3406/enfan.1983.2798|lire en ligne=http://www.persee.fr/doc/enfan_0013-7545_1983_num_36_1_2798|consulté le=2016-10-10|pages=7–18}}.</ref>. Un ensemble considérable d'études a montré que les [[nourrisson]]s et jeunes enfants ayant développé un attachement sécurisant ont moins de risques de développer des [[troubles émotionnels et du comportement]] dans la suite de leur développement<ref>{{Article|langue=en|prénom1=M.|nom1=Rutter|titre=Clinical implications of attachment concepts: retrospect and prospect|périodique=Journal of Child Psychology and Psychiatry, and Allied Disciplines|volume=36|date=1995-05-01|issn=0021-9630|lire en ligne=https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/7650083|consulté le=2016-10-10|pages=549–571}}.</ref>{{,}}<ref>{{Article|langue=en|prénom1=Grazyna|nom1=Kochanska|titre=Children's Temperament, Mothers' Discipline, and Security of Attachment: Multiple Pathways to Emerging Internalization|périodique=Child Development|volume=66|date=1995-06-01|issn=1467-8624|doi=10.1111/j.1467-8624.1995.tb00892.x|lire en ligne=http://onlinelibrary.wiley.com/doi/10.1111/j.1467-8624.1995.tb00892.x/abstract|consulté le=2016-10-10|pages=597–615}}.</ref>{{,}}<ref>{{Article|langue=en|prénom1=John E.|nom1=Bates|prénom2=Christine A.|nom2=Maslin|prénom3=Karen A.|nom3=Frankel|titre=Attachment Security, Mother-Child Interaction, and Temperament as Predictors of Behavior-Problem Ratings at Age Three Years|périodique=Monographs of the [[Society for Research in Child Development]]|volume=50|date=1985-01-01|doi=10.2307/3333832|lire en ligne=https://www.jstor.org/stable/3333832|consulté le=2016-10-10|pages=167–193}}.</ref>.{{Article détaillé|Théorie de l'attachement}}Vers la même époque, les néo-behavioristes ([[Théorie de l'apprentissage social|théories de l'apprentissage social]]) focalisent leurs efforts sur les mesures des comportements parentaux et sur des pratiques parentales spécifiques, tentant de dégager ainsi des régularités statistiques sur la base d'[[Analyse factorielle|analyses factorielles]].

Bien que les chercheurs partent de points de vue différents, il est remarquable que deux dimensions plus ou moins semblables semblent toujours apparaître dans ces premiers modèles. La première dimension, déjà soulignée par Freud ou Rogers, renvoie aux émotions, elle est appelée, selon les auteurs : acceptation/rejet, chaleur émotionnelle/hostilité, ou amour/hostilité. La seconde dimension relève du contrôle ([[John Broadus Watson|Watson]], 1928<ref>{{Ouvrage|langue=en|prénom1=John|nom1=Watson|titre=Psychological care of infant and child|lieu=New York|éditeur=Norton|année=1928|passage=195|lire en ligne=http://psycnet.apa.org/psycinfo/1928-02003-000}}.</ref>), elle est dénommée dominance/soumission, autonomie/contrôle, détachement/engagement, ou permissivité/sévérité<ref name=":2" />{{,}}<ref name=":21" />{{,}}<ref name=":22" />{{,}}<ref name=":23" />{{,}}<ref>{{Article|langue=en|prénom1=Earl S.|nom1=Schaefer|titre=Children's Reports of Parental Behavior: An Inventory|périodique=Child Development|volume=36|date=1965-01-01|issn=1467-8624|issn2=0009-3920|doi=10.2307/1126465|lire en ligne=http://psycnet.apa.org/index.cfm?fa=search.displayRecord&UID=1965-12269-001|consulté le=2016-10-12}}.</ref>. Malgré les différentes appellations, la similarité entre ces deux dimensions est grande. Par ailleurs, un consensus commence à apparaître : les enfants qui ont de meilleurs résultats (sociaux, coopératifs, stables émotionnellement, honnêtes, etc.), viennent le plus souvent de familles leur donnant de [[Affection|l'affection]] et des limites claires et rationnelles<ref name=":2" />{{,}}<ref name=":22" />{{,}}<ref name=":21" />. Ce modèle est [[Orthogonalité|orthogonal]] : deux dimensions relativement indépendantes sont en jeu. Il en résulte un modèle dit circomplexe : quatre styles parentaux peuvent être décrits, selon les scores sur chacune des deux dimensions<ref>{{Article|langue=en|prénom1=Earl S.|nom1=Schaefer|titre=A circumplex model for maternal behavior.|périodique=The Journal of Abnormal and Social Psychology|volume=59|date=1959-09-01|issn=0096-851X|doi=10.1037/h0041114|lire en ligne=http://psycnet.apa.org/journals/abn/59/2/226/|consulté le=2016-10-12|pages=226–235}}.</ref>{{,}}<ref name=":2" />.

=== Nouveauté de l'approche théorique de Baumrind ===
Diana Baumrind aborde le problème avec une approche nouvelle sur plusieurs points. Sur un plan méthodologique et théorique, elle intègre dans son approche les mesures de processus émotionnels et comportementaux en s'inspirant de techniques utilisées par la [[sociologie]] pour mesurer les systèmes de croyance des parents dans le contexte de leurs conduites parentales<ref name=":2" />. Sur le plan conceptuel, elle n'utilise pas les deux dimensions indépendantes, mais utilise seulement la notion de contrôle. Cependant, elle donne une nouvelle interprétation à cette dimension : le contrôle des parents n'est pas uniquement restrictif, il s'exerce pour permettre à l'enfant de mieux de socialiser. Ainsi, elle ne mesure pas le contrôle comme une dimension bipolaire, mais comme un concept ayant plusieurs articulations : c'est ainsi qu'elle définira au moins trois types de contrôles (permissif, autoritaire, autoritatif). Cette approche est dite configurationnelle<ref name=":2" />.


=== Recherches initiales ===
=== Recherches initiales ===
Dans ses recherches initiales, Baumrind a observé {{nobr|103 enfants}} d'âge préscolaire. Elle a mené des entrevues, fait des observations dans le milieu familial et fait passer des tests<ref name=":10">Baumrind, D. (1967).</ref>{{,}}<ref name=":14">{{Référence Harvard sans parenthèses|Papalia|2010|p=190-193}}</ref>. Elle a dégagé huit styles parentaux statistiquement associés à des types de comportements sociaux chez l'enfant. Trois styles parentaux dominaient : les parents autoritaires, les parents permissifs et les parents démocratiques ou directifs. Les parents autoritaires favorisent le contrôle et la soumission, punissent beaucoup et sont moins chaleureux que d'autres parents. Les enfants de parents autoritaires sont plus insatisfaits, renfermés et méfiants (en moyenne). Les parents permissifs valorisent l'expression de soi et l'autodiscipline, donnent peu de règles. Quand ils donnent des règles (rarement), ils demandent l'approbation de l'enfant. Ils sont chaleureux et peu exigeants. Les enfants d'âge préscolaire de parents permissifs tendent à être plus immatures, à avoir peu de contrôle d'eux-mêmes et montrer moins de conduites exploratoires. Les parents démocratiques sont chaleureux et ouverts envers l'enfant mais lui demandent malgré tout de bien se tenir. Ils sont fermes dans les règles qu'ils établissent et donnent des punissions, mais ils utilisent plutôt le raisonnement et la persuasion. Ils se montrent relativement ouverts aux opinions des enfants. Les enfants d'âge préscolaire qui ont de tels parents se montrent plus autonomes, ont une meilleure autodiscipline, sont plus affirmés, plus heureux et plus curieux<ref name=":14" />.
Dans ses recherches initiales, Baumrind a observé {{nobr|103 enfants}} d'âge préscolaire. Elle a mené des entrevues, fait des observations dans le milieu familial et fait passer des tests<ref name=":10">Baumrind, D. (1967).</ref>{{,}}<ref name=":14">{{Référence Harvard sans parenthèses|Papalia|2010|p=190-193}}.</ref>. Elle a dégagé huit styles parentaux statistiquement associés à des types de comportements sociaux chez l'enfant. Trois styles parentaux dominaient : les parents autoritaires, les parents permissifs et les parents démocratiques ou directifs. Les parents autoritaires favorisent le contrôle et la soumission, punissent beaucoup et sont moins chaleureux que d'autres parents. Les enfants de parents autoritaires sont plus insatisfaits, renfermés et méfiants (en moyenne). Les parents permissifs valorisent l'expression de soi et l'autodiscipline, donnent peu de règles. Quand ils donnent des règles (rarement), ils demandent l'approbation de l'enfant. Ils sont chaleureux et peu exigeants. Les enfants d'âge préscolaire de parents permissifs tendent à être plus immatures, à avoir peu de contrôle d'eux-mêmes et montrer moins de conduites exploratoires. Les parents démocratiques sont chaleureux et ouverts envers l'enfant mais lui demandent malgré tout de bien se tenir. Ils sont fermes dans les règles qu'ils établissent et donnent des punitions, mais ils utilisent plutôt le raisonnement et la persuasion. Ils se montrent relativement ouverts aux opinions des enfants. Les enfants d'âge préscolaire qui ont de tels parents se montrent plus autonomes, ont une meilleure autodiscipline, sont plus affirmés, plus heureux et plus curieux<ref name=":14" />.
{{lien|Eleanor Maccoby|langue=en}} et John Martin ({{date-|1983}}) ont mis en évidence un quatrième style de parent, les parents négligents et distants<ref name=":6" />. Ces parents sont surtout centrés sur leurs propres besoins et ignorent ceux de l'enfant. Les causes en sont multiples : stress, problèmes de santé mentale, etc. Ce style parental est associé à plusieurs problèmes qui surviennent chez l'enfant puis chez l'adolescent et le jeune adulte<ref name=":14" />.


=== Quatrième style parental (Maccoby et Martin) ===
=== Quatre styles parentaux ===
Parce qu'elle a étudié des familles tout venant, qui n'étaient pas confrontées à des difficultés particulières et plutôt coopérantes, Baumrind avait certainement négligé les familles à problème. Pour cette raison, ainsi que pour des raisons théoriques et méthodologiques, en 1983, [[Eleanor Maccoby]] et John Martin ont proposé un quatrième style de parent : les parents négligents et distants<ref name=":6" />{{,}}<ref name="Katherine-DeMeo-Kusterer-31">{{Référence Harvard sans parenthèses|DeMeo Kusterer|2010|p=31}}.</ref>. Ils proposaient un retour aux modèles à deux facteurs orthogonaux proposant de mesurer deux dimensions : l'exigence des parents (élevée/faible) et leur réactivité (élevée/faible).
Les résultats des études de Baumrind<ref name=":10" />{{,}}<ref name=":9" />, d'une part, et Maccoby & Martin<ref name=":6" />, d'autre part, mettent en évidence deux facteurs importants dont la combinaison résulte en une typologie de quatre style parentaux<ref name=":13" />{{,}}<ref name=":14" />. Ces deux facteurs sont :  


Les parents négligents et distants décrits par Maccoby et Martin sont surtout centrés sur leurs propres besoins et ignorent ceux de l'enfant. Les causes en sont multiples : stress, problèmes de santé mentale, etc. Ce style parental est associé à plusieurs problèmes qui surviennent chez l'enfant puis chez l'adolescent et le jeune adulte<ref name=":14" />.
- L'exigence des parents (décrite aussi comme leur contrôle) : demande de maturité envers l'enfant, discipline, supervision, et volonté de confronter un enfant qui désobéit<ref name=":6">{{Article|langue=English|prénom1=Maccoby,|nom1=E.E.|prénom2=Martin,|nom2=J.A.|titre=Socialization in the context of the family: parent-child interaction|périodique=Handbook of child psychology : formerly Carmichael's Manual of child psychology / Paul H. Mussen, editor|date=1983-01-01|lire en ligne=http://agris.fao.org/agris-search/search.do?recordID=US201301452933|consulté le=2016-08-10}}</ref>.  


L'ensemble des résultats des études de Baumrind<ref name=":10" />{{,}}<ref name=":9" />, d'une part, et Maccoby et Martin<ref name=":6" />, d'autre part, résulte donc en une typologie de quatre style parentaux s'articulant selon deux facteurs<ref name=":13" />{{,}}<ref name=":14" /> :
- La réactivité des parents (parfois décrite aussi comme leur sensibilité, chaleur ou soutien) : écoute des besoins de l'enfant, soutien et encouragements envers l'enfant<ref name=":4">{{Article|langue=|auteur1=Léa Bornstein|auteur2=Marc Bornstein|titre=Pratiques parentales et développement social de l'enfant|périodique=Encyclopédie sur le développement des jeunes enfants|numéro=|jour=|mois=Décembre|année=2014|issn=|lire en ligne=http://www.enfant-encyclopedie.com/habiletes-parentales/selon-experts/pratiques-parentales-et-developpement-social-de-lenfant|pages=}}</ref>. C'est la « mesure dans laquelle les parents encouragent intentionnellement l'individualité, la régulation de soi, et l'affirmation de soi en étant à l'écoute, soutenant et consentant, aux besoins et nécessités de l'enfant » (Baumrind, 1991, {{p.|61-62}})<ref name=":7">{{Article|langue=en|prénom1=Diana|nom1=Baumrind|titre=The Influence of Parenting Style on Adolescent Competence and Substance Use|périodique=The Journal of Early Adolescence|volume=11|date=1991-02-01|issn=0272-4316|issn2=1552-5449|doi=10.1177/0272431691111004|lire en ligne=http://jea.sagepub.com/content/11/1/56|consulté le=2016-08-10|pages=56–95}}</ref>.
* L'[[wikt:exigence|exigence]] des parents (décrite aussi comme leur contrôle) : discipliner, superviser, exiger de l'enfant un comportement mature, et faire face à la désobéissance de l'enfant (ne pas éviter le problème)<ref name=":6">{{Article|langue=en|prénom1=Maccoby|nom1=E.E.|prénom2=Martin|nom2=J.A.|titre=Socialization in the context of the family|sous-titre = parent-child interaction|périodique=Handbook of child psychology : formerly Carmichael's Manual of child psychology / Paul H. Mussen, editor|date=1983-01-01|lire en ligne=http://agris.fao.org/agris-search/search.do?recordID=US201301452933|consulté le=2016-08-10}}.</ref>.
* La [[wikt:réactivité|réactivité]] des parents (parfois décrite aussi comme leur sensibilité, chaleur ou soutien) : écouter des besoins de l'enfant, soutenir, encourager l'enfant<ref name=":4">{{Article|auteur1=Léa Bornstein|auteur2=Marc Bornstein|titre=Pratiques parentales et développement social de l'enfant|périodique=Encyclopédie sur le développement des jeunes enfants|mois=Décembre|année=2014|lire en ligne=http://www.enfant-encyclopedie.com/habiletes-parentales/selon-experts/pratiques-parentales-et-developpement-social-de-lenfant|pages=}}.</ref>. C'est, précise Diana Baumrind :


{{citation bloc|la mesure dans laquelle les parents encouragent intentionnellement l'individualité, la régulation de soi, et l'affirmation de soi en étant à l'écoute, soutenant et consentant, aux besoins et nécessités de l'enfant.|[[Diana Baumrind|Baumrind]], {{date-|1991}}, {{p.|61-62}}<ref name=":7">{{Article|langue=en|prénom1=Diana|nom1=Baumrind| lien auteur1 = Diana Baumrind |titre=The Influence of Parenting Style on Adolescent Competence and Substance Use|périodique=The Journal of Early Adolescence|volume=11|date=1991-02-01|issn=0272-4316|issn2=1552-5449|doi=10.1177/0272431691111004|lire en ligne=http://jea.sagepub.com/content/11/1/56|consulté le=2016-08-10|pages=56–95}}.</ref>.}}
En général, l'exigence parentale est associée à un meilleur contrôle comportemental chez les enfants (performance scolaire, comportements déviants) tandis que la réactivité des parents est associée au fonctionnement psychologique et aux compétences sociales des enfants.


En général, l'exigence parentale est associée à un meilleur contrôle comportemental chez les enfants (performance scolaire, comportements déviants) tandis que la réactivité des parents est associée au fonctionnement psychologique et aux compétences sociales des enfants<ref name=":7"/>.
{| style="margin-bottom: 10px;" class="wikitable"

! colspan="3" |Styles parentaux (Baumrind, 1971 ; Maccoby & Martin, 1983)
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|+ Styles parentaux (Baumrind, 1971 ; Maccoby et Martin, 1983)
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! Exigences : élevées<br>
| Exigences : faibles<br>
! Exigences élevées
! Exigences faibles
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! Réactivité : élevée<br>
! Réactivité élevée
| Style démocratique ou directif (de l'anglais ''authoritative'')<br>
| Style démocratique ou directif (de l'anglais {{lang|en|''authoritative''}})
| Style permissif ou non-directif
| Style permissif ou non-directif
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! Faible réactivité
! Réactivité : faible<br>
| Style autoritaire ou autocratique (de l'anglais ''authoritarian'')<br>
| Style autoritaire ou autocratique (de l'anglais {{lang|en|''authoritarian''}})
| Distant, désengagé (et négligent dans les cas extrêmes)<br>
| Style distant, désengagé, ou négligent dans les cas extrêmes
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==== Style parental démocratique (ou directif) ====
==== Style parental démocratique (ou directif) ====
[[File:The Scolding.jpg|thumb|Une mère réprimande sa fille (1878)]]Un style parental démocratique (ou directif) est le résultat d'une forte réactivité parentale et de fortes exigences parentales. Le parent démocratique/directif est donc exigeant et réactif. Les parents démocratiques (''autorithative'') « surveillent et communiquent des normes claires pour la conduite de leurs enfants. Ils sont assertifs, mais pas envahissants ni restrictifs. Leurs méthodes disciplinaires sont encourageantes plutôt que punitives. Ils veulent que leurs enfants soient assertifs tout autant que socialement responsables, et qu'ils soient auto-disciplinés (''{{lien|fr=self-regulated|trad=emotional self-regulation|langue=en}}'') tout autant que coopératifs » ([[Diana Baumrind|Baumrind]], {{date-|1991}}, p. 62)<ref name=":7" />.
[[Fichier:The Scolding.jpg|vignette|Une mère réprimande sa fille. ({{date-|1878}})|alt=Dessin représentant une jeune fille donnant sa main à une femme assise]]Un style parental démocratique (ou directif) est le résultat d'une forte réactivité parentale et de fortes exigences parentales. Le parent démocratique/directif est donc exigeant et réactif. Selon Diana Baumrind, les parents démocratiques ({{lang|en|''authoritative''}}) : {{citation bloc|[...] surveillent et communiquent des normes claires pour la conduite de leurs enfants. Ils sont assertifs, mais pas envahissants ni restrictifs. Leurs méthodes disciplinaires sont encourageantes plutôt que punitives. Ils veulent que leurs enfants soient assertifs tout autant que socialement responsables, et qu'ils soient [[Régulation émotionnelle|auto-disciplinés]] tout autant que coopératifs.|[[Diana Baumrind|Baumrind]], {{date-|1991}}, {{p.|62}}<ref name=":7" />.}}


Le style parental démocratique est le style parental qui semble le plus souvent associé à de bons résultats auprès des enfants<ref name=":13" />{{,}}<ref name=":14" />. Les recherches sur le sujet sont relativement consistantes (voir cependant différences culturelles discutées ci-dessous). C'est le style parental le plus répandu aux États-Unis où ont eu lieu les premières observations de Baumrind, dans des familles de classe moyenne et d'origine Européenne<ref name=":13" />.
Le style parental démocratique semble le plus souvent associé à de bons résultats auprès des enfants<ref name=":13" />{{,}}<ref name=":14" />. Les recherches sur le sujet sont relativement consistantes (voir cependant les différences culturelles discutées ci-dessous). C'est le plus répandu aux États-Unis où ont eu lieu les premières observations de Baumrind, dans des familles de classe moyenne et d'origine européenne<ref name=":13" />.


Il caractérisé par une approche centrée sur l'enfant qui repose sur de grandes attentes quant à la [[maturité]] de l'enfant. Les parents démocratiques peuvent comprendre comment leurs enfants se sentent et leur apprendre à [[Régulation émotionnelle|réguler leurs émotions]]. Malgré leurs fortes attentes à l'égard de la maturité de l'enfant, ces parents sont généralement prompts à pardonner d'éventuelles lacunes<ref>{{Ouvrage|last1=Strassen Berger|first1=Kathleen|title=The Developing Person Through the Life Span|date=2011|publisher=Worth Publishers|page=273}}</ref>. Ils aident souvent leurs enfants à trouver des solutions pour résoudre leurs problèmes. Ces parents encouragent leurs enfants à être indépendants mais tout en continuant à imposer des limites à leurs actions. Les longs échanges verbaux ne leur sont pas refusés. Les parents essaient de se montrer chaleureux et soutenants envers leurs enfants. Les parents démocratiques exercent généralement moins de contrôle que les parents autoritaires (cf. section ci-dessous sur les différences entre parent démocratique et parent autoritaire), permettant à leur enfant d'explorer plus librement, ce qui leur permet de prendre leurs propres décisions sur la base de leur propre raisonnement<ref>{{Ouvrage|langue=English|prénom1=John W.|nom1=Santrock|titre=A Topical Approach to Life-Span Development|éditeur=McGraw-Hill Education|date=2014-01-01|isbn=9780078035500|lire en ligne=https://www.amazon.com/Topical-Approach-Life-Span-Development/dp/0078035503/ref=sr_1_1?s=books&ie=UTF8&qid=1470987806&sr=1-1|consulté le=2016-08-12}}</ref>.
Il se trouve caractérisé par une approche centrée sur l'enfant qui repose sur de grandes attentes quant à la [[maturité]] de l'enfant. Les parents démocratiques peuvent comprendre comment leurs enfants se sentent et leur apprendre à [[Régulation émotionnelle|réguler leurs émotions]]. Malgré leurs fortes attentes à l'égard de la maturité de l'enfant, ces parents sont généralement prompts à pardonner d'éventuelles lacunes<ref name=":0" />. Ils aident souvent leurs enfants à trouver des solutions pour résoudre leurs problèmes. Ils encouragent leurs enfants à être indépendants mais tout en continuant à imposer des limites à leurs actions. Les longs échanges verbaux ne leur sont pas refusés. Ils essaient de se montrer chaleureux et soutenants envers leurs enfants. Les parents démocratiques exercent généralement moins de contrôle que les parents autoritaires (cf. section ci-dessous sur les différences entre parent démocratique et parent autoritaire), permettant à leur enfant d'explorer plus librement, ce qui leur permet de prendre leurs décisions sur la base de leur raisonnement<ref name="Santrock">{{Ouvrage|langue=en|prénom1=John W.|nom1=Santrock|titre=A Topical Approach to Life-Span Development|éditeur=[[McGraw-Hill Education]]|date=2014-01-01|pages totales=576|isbn=978-0-07-803550-0|lire en ligne=https://books.google.com.au/books?id=-MYyNgIyXUAC|consulté le=2016-08-12}}.</ref>.


Les parents démocratiques sont des parents qui vont définir des normes claires pour leurs enfants, surveiller les limites qu'ils fixent tout en permettant à leurs enfants de développer une [[Autonomy|autonomie]]. Les [[Punition|punitions]] pour mauvaise conduite sont mesurées et cohérentes, ni arbitraires, ni violentes. Souvent, les comportements ne sont pas punis, mais les conséquences naturelles du comportement de l'enfant sont explorées et discutées avec lui, permettant ainsi à l'enfant de voir que le comportement est inapproprié et ne doit pas se répéter, plutôt que de ne pas répéter le comportement simplement pour éviter des conséquences désagréables (une punition)<ref name="Santrock">Santrock, J.W. (2007).</ref>.
Les parents démocratiques vont définir des normes claires pour leurs enfants, ou encore surveiller les limites qu'ils fixent, tout en permettant à leurs enfants de développer une [[autonomie]]. Les [[punition]]s pour mauvaise conduite sont mesurées et cohérentes, ni arbitraires, ni violentes. Souvent, les comportements ne sont pas punis, mais les conséquences naturelles du comportement de l'enfant sont explorées et discutées avec lui, permettant ainsi à l'enfant de voir que le comportement est inapproprié et ne doit pas se répéter, plutôt que de ne pas répéter le comportement simplement pour éviter des conséquences désagréables (une punition)<ref name="Santrock"/>.


<u>Conséquences sur les enfants</u>
;Conséquences sur les enfants


De nombreuses études suggèrent que le style parental démocratique/directif donne de meilleurs résultats auprès des enfants : les parents démocratiques ont des enfants qui sont plus indépendants et a[[Autonomie|utonomes]] <ref name=":4" />{{,}}<ref name=":14" />{{,}}<ref name=":3">{{Ouvrage|langue=English|auteur1=Larzelere, R. E., Morris, A. S. E., & Harrist, A. W.|titre=Authoritative parenting: Synthesizing nurturance and discipline for optimal child development|passage=|lieu=|éditeur=American Psychological Association|année=2013|pages totales=|isbn=|lire en ligne=}}</ref>. Baumrind les décrit comme plus compétents socialement<ref name=":13" />. Leurs enfants sont plus susceptibles de réussir dans la vie, d'être appréciés par ceux qui l'entourent, [[Altruisme|généreux]] et capable d' [[auto-détermination]]<ref>{{Ouvrage|last1=Stassen Berger|first1=Kathleen|title=The Developing Person Through the Life Span|date=2011|publisher=Worth Publishing|pages=273–274}}</ref>. Dans les foyers démocratiques, les enfants en viennent à « apprécier la satisfaction de prendre des responsabilités. »<ref name=":15">{{Référence Harvard sans parenthèses|Papalia|2010|p=191}}</ref> Les stratégies parentales permettent à l'enfant en exprimant son opinion, de se sentir valorisé. Les enfants se sentent en sécurité (ils sont à la fois aimés et encadrés)<ref name=":14" />.
De nombreuses études suggèrent que le style parental démocratique/directif donne de meilleurs résultats auprès des enfants<ref name=":1">{{Article|langue=en|prénom1=Christopher|nom1=Spera|titre=A Review of the Relationship Among Parenting Practices, Parenting Styles, and Adolescent School Achievement|périodique=Educational Psychology Review|volume=17|date=2005-06-01|issn=1040-726X|doi=10.1007/s10648-005-3950-1|lire en ligne=https://dx.doi.org/10.1007/s10648-005-3950-1|consulté le=2016-08-02|pages=125–146}}.</ref>{{,}}<ref>{{Article|langue=en|prénom1=Paul R.|nom1=Amato|prénom2=Frieda|nom2=Fowler|titre=Parenting Practices, Child Adjustment, and Family Diversity|périodique=Journal of Marriage and Family|volume=64|date=2002-08-01|issn=1741-3737|doi=10.1111/j.1741-3737.2002.00703.x|lire en ligne=http://onlinelibrary.wiley.com/doi/10.1111/j.1741-3737.2002.00703.x/abstract|consulté le=2016-08-02|pages=703–716}}.</ref>{{,}}<ref>{{harvsp|Lerner|Castellino|2000|p=46-50}}.</ref>{{,}}<ref>{{harvsp|Kreppner|2000|p=50-55}}.</ref>. Les parents démocratiques ont des enfants qui sont plus indépendants et [[Autonomie|autonomes]]<ref name=":4" />{{,}}<ref name=":14" />{{,}}<ref name=":3">{{Ouvrage|langue=en|auteur1=R. E. Larzelere|auteur2=A. S. E. Morris|auteur3=A. W. Harrist|titre=Authoritative parenting : Synthesizing nurturance and discipline for optimal child development|éditeur=[[Association américaine de psychologie|American Psychological Association]]|année=2013|isbn=}}.</ref>. Baumrind les décrit comme plus compétents socialement<ref name=":13" />. Ils sont plus susceptibles de réussir dans la vie, d'être appréciés par ceux qui l'entourent, [[altruisme|altruistes]] et possèdent la capacité d'[[auto-détermination]]<ref name=":0" />. Dans les foyers démocratiques, d'après Papalia, les enfants en viennent à {{citation|apprécier la satisfaction de prendre des responsabilités<ref name=":15">{{Référence Harvard sans parenthèses|Papalia|2010|p=191}}.</ref>.}}

Les enfants d'âge préscolaires dont les parents sont démocratiques/directifs sont décrits comme plus autonomes, ayant un meilleur contrôle de soi, affirmatifs et heureux et curieux<ref name=":14" />.
Le style parental démocratique donne aux enfants des motivations intrinsèques (félicitations, encouragements, valorisation des efforts), plutôt qu'extrinsèques (cadeaux ou punitions). Ce type d'approche apprend à l'enfant à prendre plaisir à travailler dans le but de réussir pour apprécier un sentiment d'[[Auto-efficacité|efficacité personnelle]]. C'est sans doute une des raisons pour lesquelles les enfants de parents démocratiques ont généralement de meilleurs résultats scolaires. Les parents démocratiques s'impliquent, en moyenne, plus souvent dans les activités scolaires, de l'accompagnement aux [[Devoir à la maison|devoirs à la maison]], aux activités de l'école<ref>{{Référence Harvard sans parenthèses|Papalia|2010|p=218}}</ref>.
Les stratégies parentales permettent à l'enfant, en exprimant son opinion, de se sentir valorisé. Les enfants se sentent en sécurité (ils sont à la fois aimés et encadrés)<ref name=":14" />. Les enfants d'âge préscolaires dont les parents sont démocratiques/directifs sont décrits comme plus autonomes, ayant un meilleur contrôle de soi, affirmatifs ainsi qu'heureux et curieux<ref name=":14" />. Le style parental démocratique donne aux enfants des motivations intrinsèques (félicitations, encouragements, valorisation des efforts), plutôt qu'extrinsèques (cadeaux ou punitions). Ce type d'approche apprend à l'enfant à prendre plaisir à travailler dans le but de réussir pour apprécier un sentiment d'[[Auto-efficacité|efficacité personnelle]]. C'est sans doute une des raisons pour lesquelles les enfants de parents démocratiques ont généralement de meilleurs résultats scolaires. Les parents démocratiques s'impliquent, en moyenne, plus souvent dans les activités scolaires, de l'accompagnement aux [[Devoir à la maison|devoirs à la maison]], aux activités de l'école<ref name=":19">{{Référence Harvard sans parenthèses|Papalia|2010|p=218}}.</ref>.


==== Style parental autoritaire ====
==== Style parental autoritaire ====
[[File:Petites Filles modèles 067.jpg|thumb|Une parente fouette Sophie tandis que les enfants pleurent et deux femmes s'indignent de sa trop grande sévérité (illustration des [[Les Petites Filles modèles|Petites Filles Modèles]], roman publié en {{date-|1863}})]]
[[Fichier:Petites Filles modèles 067.jpg|vignette|upright=1.5|[[Sophie de Réan|Sophie]] est fouettée par sa belle-mère et deux femmes s'en indignent (personnages du roman ''[[Les Petites Filles modèles]]'', {{date-|1863}}).
[[Bertall]], 1927
Le style parental autoritaire est un style parental restrictif et punitif. Les parents autoritaires (certaines traduction les qualifient aussi de parents autocrates) privilégient l'obéissance : ils exigent de leurs enfants de suivre leur direction avec peu ou pas d'explications ou de commentaires, sans intérêt pour les conditions et perceptions de l'enfant, ni pour celles de la famille<ref name="Santrock" />. Le [[châtiment corporel]], tel que la [[fessée]], et la dispute sous forme de cris, sont des formes de discipline souvent préférées par les parents autoritaires.
|alt=Dessin montrant une femme battant un enfant, à gauche deux enfants semblent terrifiés, à droite deux femmes crient]]
Le but de ces parents, du moins quand les parents sont bien intentionnés, est d'apprendre à l'enfant à bien se comporter, de survivre et de s'épanouir comme un adulte dans une société hostile et impitoyable, en préparant l'enfant à faire face aux réactions négatives telles que la colère et de l'agressivité, auxquelles l'enfant fera face si son comportement est inapproprié. En outre, les défenseurs de ce style sont souvent convaincus que le choc de l'agression de la part de quelqu'un de l'extérieur sera moindre pour un enfant habitué à endurer le stress à la fois aiguë et chronique imposé par les parents<ref name="jacques-Généreux-éducation-autoritaire-enfant-société">{{chapitre | langue = fr | prénom1 = Jacques | nom1 = Généreux | titre chapitre = Grandir parmi les siens | sous-titre chapitre = Les fondements anthropologiques du socialisme | auteurs ouvrage = Jacques Généreux | titre ouvrage = L'Autre Société | sous-titre ouvrage = À la recherche du progrès humain | éditeur = Seuil | mois = février | année = 2016 | pages totales = 400 | passage = "Le don de la loi" ; "Comment apprend-on la loi" | consulté le = 2 octobre 2016 | lire en ligne = https://books.google.fr/books?id=dMKjCwAAQBAJ&pg=PT69&lpg=PT69&dq=parent+autoritaire+enfant+soci%C3%A9t%C3%A9&source=bl&ots=jzrw5_ItOU&sig=upeFCOONiv65aZDEw8EXn8KUdvk&hl=fr&sa=X&ved=0ahUKEwiDmLTg2rvPAhUHJcAKHa42CK04FBDoAQghMAE#v=onepage&q=parent%20autoritaire%20enfant%20soci%C3%A9t%C3%A9&f=false}}.</ref>.
Le style parental autoritaire est restrictif et punitif. Les parents autoritaires (certaines traductions les qualifient aussi de parents autocrates) privilégient l'obéissance : ils exigent de leurs enfants de suivre leur direction avec peu ou pas d'explications ou de commentaires, sans intérêt pour les conditions et perceptions de l'enfant, ni pour celles de la famille<ref name="Santrock" />. Le [[châtiment corporel]], tel que la [[fessée]], et la dispute sous forme de cris, sont des formes de discipline souvent préférées par les parents autoritaires.


Le but de ces parents, du moins quand ils sont bien intentionnés, est d'apprendre à l'enfant à bien se comporter, de survivre et de s'épanouir comme un adulte dans une société hostile et impitoyable, en préparant l'enfant à faire face aux réactions négatives telles que la colère et de l'agressivité, auxquelles il fera face si son comportement est inapproprié. En outre, les défenseurs de ce style sont souvent convaincus que le choc de l'agression de la part de quelqu'un de l'extérieur sera moindre pour un enfant habitué à endurer le stress à la fois aigu et chronique imposé par les parents<ref name="jacques-Généreux-éducation-autoritaire-enfant-société">{{chapitre | langue = fr | prénom1 = Jacques | nom1 = Généreux | titre chapitre = Grandir parmi les siens | sous-titre chapitre = Les fondements anthropologiques du socialisme | auteurs ouvrage = Jacques Généreux | titre ouvrage = L'Autre Société | sous-titre ouvrage = À la recherche du progrès humain | éditeur = Seuil | mois = février | année = 2016 | pages totales = 400 | passage = « Le don de la loi » ; « Comment apprend-on la loi » | consulté le = 2 octobre 2016 | lire en ligne = https://books.google.fr/books?id=dMKjCwAAQBAJ&pg=PT69&lpg=PT69&dq=parent+autoritaire+enfant+soci%C3%A9t%C3%A9&source=bl&ots=jzrw5_ItOU&sig=upeFCOONiv65aZDEw8EXn8KUdvk&hl=fr&sa=X&ved=0ahUKEwiDmLTg2rvPAhUHJcAKHa42CK04FBDoAQghMAE#v=onepage&q=parent%20autoritaire%20enfant%20soci%C3%A9t%C3%A9&f=false}}.</ref>.
<u>Conséquences sur les enfants</u>


Certains traits spécifiques du style parental autoritaire sont répandus dans certains groupes ethniques ou culturels, notamment dans certaines pratiques parentales [[Asiatique (humain)|asiatiques]] traditionnelles, parfois décrites comme autoritaires<ref name="Santrock" />.
Les enfants élevés dans des familles autoritaires ont, en moyenne, une réussite scolaire modérée et peu de troubles du comportement.


; Conséquences sur les enfants
Cependant, ils souffrent généralement de plus de problèmes psychologiques durables et ont des compétences sociales moindres que les enfants élevés par des parents démocratiques<ref name=":13" />.


Les enfants élevés par des parents autoritaires ont tendance à être [[Conformisme|conformistes]], très obéissants, calmes, renfermés et ne sont pas très heureux<ref name=":0" />. Ces enfants souffrent souvent de [[dépression (psychiatrie)|dépression]] et d'[[autocritique]]<ref name=":0" />{{,}}<ref name=":13" />. Pour certains enfants élevés par des parents autoritaires, ces comportements continuent à l'âge adulte<ref name=":0" />.
Les enfants élevés par ce type de parents peuvent faire preuve de compétences sociales moindres, parce que le parent indique souvent à l'enfant ce qu'il doit faire, plutôt que de permettre à l'enfant de choisir par lui-même. L'enfant semble exceller dans le court terme mais ce style limite son développement<ref name=":13" />.


Les enfants élevés dans des familles autoritaires ont, en moyenne, plus de problèmes psychologiques durables et ont des compétences sociales moindres que les enfants élevés par des parents démocratiques<ref name=":13" />. Ces enfants peuvent faire preuve de compétences sociales moindres, parce que le parent indique souvent à l'enfant ce qu'il doit faire, plutôt que de permettre à l'enfant de choisir par lui-même. Il peut sembler exceller dans le court terme, mais ce style limite son développement<ref name=":13" />. Les troubles du comportement à l'école sont plus souvent observés chez des enfants dont les mères ont appliqué des punitions excessivement sévères durant la petite enfance<ref>{{Article|langue=en|prénom1=Robert L.|nom1=Nix|prénom2=Ellen E.|nom2=Pinderhughes|prénom3=Kenneth A.|nom3=Dodge|prénom4=John E.|nom4=Bates|titre=The Relation between Mothers' Hostile Attribution Tendencies and Children's Externalizing Behavior Problems: The Mediating Role of Mothers' Harsh Discipline Practices|périodique=Child Development|volume=70|date=1999-07-01|issn=1467-8624|doi=10.1111/1467-8624.00065|lire en ligne=http://onlinelibrary.wiley.com/doi/10.1111/1467-8624.00065/abstract|consulté le=2016-10-09|pages=896–909}}.</ref>.
Les enfants élevés par des parents autoritaires ont tendance à être [[Conformisme|conformistes]], très obéissants, calmes, et pas très heureux<ref name="Worth Publishers">{{Ouvrage|last1=Stassen Berger|first1=Kathleen|title=The Developing Person Through the Lifespan|date=2011|publisher=Worth Publishers|page=274|accessdate=25 November 2014}}</ref>. Ces enfants souffrent souvent de dépression et d'auto-critique<ref name="Worth Publishers" />,<ref name=":13" />. Pour certains enfants élevés par des parents autoritaires, ces comportements continuent à l'âge adulte<ref name="Worth Publishers" />.


Leur réussite scolaire est moins bonne que celles d'enfants élevés par des parents démocratiques, en particulier parce que les [[motivation]]s pour réussir sont extrinsèques plutôt qu'intrinsèques<ref name=":19" />.
Les enfants qui sont contrariés et éprouvent de la colère à être élevés dans un environnement autoritaire, mais qui ont réussi à développer une forte confiance en soi comportementale, se rebellent souvent à l'adolescence et/ou à l'âge adulte<ref name="Worth Publishers" />.


Ces enfants se rebellent plus souvent et quittent le domicile familial avant l'âge de 20 ans plus souvent que ceux d'autres familles (données des États-Unis)<ref name=":0" />.
Les enfants qui éprouvent de la [[colère]] et du [[ressentiment]], couplés aux problèmes liés à un sentiment d'[[auto-efficacité]] faible et des auto-reproches fréquentes et importantes, battent souvent en retrait dans des [[Évasion (sociologie)|comportements d'évasion]], y compris mais non limités à l'[[abus de substances]]<ref name="louis-vera-enfant-colère-comportement-adictif-70-71">{{ouvrage | langue = fr | prénom1 = Louis | nom1 = Vera | titre = TDA/H chez l'enfant et l'adolescent | sous-titre = Trouble Déficit de l'Attention/Hyperactivité | éditeur = Dunod | mois = août | année = 2015 | pages totales = 264 | passage = pages 70 et 71 | lire en ligne = https://books.google.fr/books?id=1gdfCgAAQBAJ&pg=PT78&dq=enfant+col%C3%A8re+substance&hl=fr&sa=X&ved=0ahUKEwjNocnAg7zPAhVhBsAKHfCFC-4Q6AEIMTAD#v=onepage&q=enfant%20col%C3%A8re%20substance&f=false}}.</ref>{{,}}<ref name=":13" />. Dans une étude menée aux Royaume-Uni sur environ {{formatnum:5000}} adolescents et jeunes adultes, les parents « stricts » doublaient leur risque de voir leurs enfants adolescents avoir une [[Binge drinking|consommation excessive d'alcool]] par rapport aux parents « chaleureux et responsables » (les parents « indulgents » voyaient ce risque tripler) <ref name="BYUbinge">{{Lien web|url=http://news.byu.edu/archive10-jun-parentingstyle.aspx|last1=Verzello|first1=Amanda|title=Teens and alcohol study: Parenting style can prevent binge drinking|website=News|publisher=Brigham Young University|accessdate=9 December 2014}}</ref>.


Les enfants qui éprouvent de la [[colère]] et du [[ressentiment]], couplés aux problèmes liés à un sentiment d'[[auto-efficacité]] faible et des auto-reproches fréquents et importants, battent souvent en retrait dans des [[Évasion (sociologie)|comportements d'évasion]], y compris mais non limités à l'[[abus de substances]]<ref name="louis-vera-enfant-colère-comportement-adictif-70-71">{{Ouvrage | langue=fr | prénom1=Louis | nom1=Vera | titre=TDA/H chez l'enfant et l'adolescent | sous-titre=Trouble Déficit de l'Attention/Hyperactivité | éditeur=[[Éditions Dunod|Dunod]] | année=2015 | mois=août | pages totales=264 | passage=pages 70 et 71 | isbn= | lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=1gdfCgAAQBAJ&pg=PT78&dq=enfant+col%C3%A8re+substance}}.</ref>{{,}}<ref name=":13" />{{,}}<ref name="style-parental-autoritaire-enfant-adictifs-Bethina-F-Piko-">{{chapitre | langue = en | prénom1 = Bethina F. | nom1 = Piko | prénom2 = Kevin M. | nom2 = Fitzpatrick | prénom3 = Dorothy | nom3 = M. Deavore | directeur3 = oui | titre chapitre = Cross-cultural parent child relation | sous-titre chapitre = The role of monitoring in youth's substance abuse behaviors in Hungary and United States| auteurs ouvrage = Bethina F. Piko, Kevin M. Fitzpatrick et Dorothy M. Deavore (dir.) | titre ouvrage = New Developments in Parent-child Relations | éditeur = Nova Publishers | année = 2006 | pages totales = 316 | passage = pages 129-140| consulté le = 12 octobre 2016 | lire en ligne = https://books.google.fr/books?id=V-VylurgPYAC&pg=PA130&lpg=PA130&dq=style+parental&source=bl&ots=DrsVFq9Qqd&sig=jIgTK_UA_uoyyN6y4jaE-m_SAxc&hl=fr&sa=X&ved=0ahUKEwjAhYHky9TPAhUHM8AKHaBaAHo4FBDoAQgYMAY#v=onepage&q=style%20parental&f=false}}.</ref>. Dans une étude menée au Royaume-Uni sur environ {{formatnum:5000}} adolescents et jeunes adultes, les parents « stricts » doublent le risque de voir leurs enfants adolescents avoir une [[Binge drinking|consommation excessive d'alcool]] par rapport aux parents « chaleureux et responsables » (les parents « indulgents » voient ce risque tripler)<ref name="BYUbinge">{{Lien web|url=http://news.byu.edu/archive10-jun-parentingstyle.aspx|nom1=Verzello|prénom1=Amanda|titre=Teens and alcohol study: Parenting style can prevent binge drinking|site=News|éditeur=Brigham Young University|consulté le =9 décembre 2014}}.</ref>.
Ces enfants et adolescents sont exposés à un risque accru de [[suicide]]<ref name="david-gourion-henri-lôo-parent-autoritaire-enfant-colère-suicidaire">{{chapitre | langue = fr | prénom1 = David | nom1 = Gourion | prénom2 = Henri | nom2 = Lôo | lien auteur2 = Henri Lôo | titre chapitre = Chapitre 1 : Les enfants de Caïn | auteurs ouvrage = David Gourion et [[Henri Lôo]] | titre ouvrage = Le meilleur de soi-même | éditeur = Odile Jacob | année = 2011 | pages totales = 208 | passage = "Le mode de l'enfant en colère" ; "Le mode du parent qui punit" | consulté le = 3 octobre 2016 | lire en ligne = https://books.google.fr/books?id=9G6OAwAAQBAJ&pg=PT48&dq=enfant+col%C3%A8re+comportement+addictif&hl=fr&sa=X&ved=0ahUKEwidgejXh7zPAhUsIMAKHXQ0DXEQ6AEIHjAA#v=onepage&q=enfant%20col%C3%A8re%20comportement%20addictif&f=false}}.</ref>. Les recherches menées sur les jeunes qui ont des pensées suicidaires ou des comportements suicidaires indiquent qu'ils ont souvent eu des problèmes émotionnels et relationnels ; ils se sentent souvent détachés de leurs parents, et nombre d'entre eux ont eu des parents ou un entourage maltraitant<ref>{{Référence Harvard sans parenthèses|Papalia|2010|p=270-271}}</ref>.


Ces enfants et adolescents sont exposés à un risque accru de [[suicide]]<ref name="david-gourion-henri-lôo-parent-autoritaire-enfant-colère-suicidaire">{{chapitre | langue = fr | prénom1 = David | nom1 = Gourion | prénom2 = Henri | nom2 = Lôo | lien auteur2 = Henri Lôo | titre chapitre = Chapitre 1 : Les enfants de Caïn | auteurs ouvrage = David Gourion et [[Henri Lôo]] | titre ouvrage = Le meilleur de soi-même | éditeur = Odile Jacob | année = 2011 | pages totales = 208 | passage = « Le mode de l'enfant en colère » ; « Le mode du parent qui punit » | consulté le = 3 octobre 2016 | lire en ligne = https://books.google.fr/books?id=9G6OAwAAQBAJ&pg=PT48&dq=enfant+col%C3%A8re+comportement+addictif&hl=fr&sa=X&ved=0ahUKEwidgejXh7zPAhUsIMAKHXQ0DXEQ6AEIHjAA#v=onepage&q=enfant%20col%C3%A8re%20comportement%20addictif&f=false}}.</ref>. Les recherches menées sur les jeunes qui ont des pensées suicidaires ou des comportements suicidaires indiquent qu'ils ont souvent eu des problèmes émotionnels et relationnels ; ils se sentent souvent détachés de leurs parents, et nombre d'entre eux ont eu des parents ou un entourage maltraitant<ref>{{Référence Harvard sans parenthèses|Papalia|2010|p=270-271}}.</ref>.
Certains traits spécifiques du style parental autoritaire sont répandus dans certains groupes ethniques ou culturels, et en particulier dans certaines pratiques parentales asiatiques traditionnelles, parfois décrites comme autoritaires<ref name="Santrock" /> (voir sections suivantes).


Des études interculturelles (détails ci-dessous) ont cependant remis en cause les conclusions de certaines de ces observations, car la plupart ont été faites chez des Euro-Américains (Américains blancs d'origine européenne), mais ne sont pas répliqués dans certaines communautés ethniques, les [[Afro-Américains]], [[Asio-Américains]] et [[Hispano-Américains]]. Par exemple, le style autoritaire est associé à des résultats scolaires plus bas chez les filles d'origine hispanique, mais pas chez les garçons de même origine. Le contrôle parental peut donc être interprété différemment en fonction des cultures et d'autres facteurs sociaux<ref>{{Ouvrage|langue=en|prénom1=Patricia H.|nom1=Miller|titre=Theories of Developmental Psychology, Fourth Edition|lieu=New York|éditeur=Worth Publishers|année=2002|pages totales=518|passage=402-403|isbn=0-7167-2846-X}}.</ref>.
==== Quelles sont les différences entre l'autorité du parent autoritaire et celle du parent démocratique ? ====
De nombreuses recherches ont été menées par Baumrind et d'autres équipes pour tenter de comprendre les différences fondamentales entre parent autoritaire et parent démocratique, puis dans les deux cas, le contrôle et la discipline paraissaient élevés, mais les résultats sur les enfants très significativement différents.


==== Différences entre l'autorité du parent autoritaire et celle du parent démocratique ====
Une troisième dimension, le [[Manipulation mentale|contrôle psychologique]], a été décrite pour les différencier. Le contrôle psychologique (également appelé manipulation psychologique ou manipulation mentale) réfère, dans ce cas, à l'intrusion dans le développement psychologique et émotionnel de l'enfant par des pratiques telles que l'induction de [[Culpabilité (émotion)|culpabilité]], de [[honte]] ou la privation [[Amour|d'amour]]<ref>{{Article|langue=en|prénom1=Brian K.|nom1=Barber|titre=Parental Psychological Control: Revisiting a Neglected Construct|périodique=Child Development|volume=67|date=1996-12-01|issn=1467-8624|doi=10.1111/j.1467-8624.1996.tb01915.x|lire en ligne=http://onlinelibrary.wiley.com/doi/10.1111/j.1467-8624.1996.tb01915.x/abstract|consulté le=2016-08-24|pages=3296–3319}}</ref>. Le style parental autoritaire impose la discipline en exigeant de l'enfant l'obéissance et l'acceptation des décisions sans poser de questions : le contrôle psychologique y est élevé. Les parents démocratiques sont plus ouverts aux échanges avec l'enfant et utilisent beaucoup plus souvent les explications : ils exercent dont un contrôle psychologique plus faible<ref name=":13" />.
De nombreuses recherches ont été menées par Baumrind et d'autres équipes pour tenter de comprendre les différences fondamentales entre parent autoritaire et parent démocratique : dans les deux cas, le contrôle et la discipline paraissaient élevés, mais les résultats sur les enfants se montraient très significativement différents.


Une troisième dimension, le [[Manipulation mentale|contrôle psychologique]], a été décrite pour les différencier. Le contrôle psychologique (également appelé manipulation psychologique ou manipulation mentale) réfère, dans ce cas, à l'intrusion dans le développement psychologique et émotionnel de l'enfant par des pratiques telles que l'induction de [[Culpabilité (émotion)|culpabilité]], de [[honte]] ou la privation [[Amour|d'amour]]<ref>{{Article|langue=en|prénom1=Brian K.|nom1=Barber|titre=Parental Psychological Control: Revisiting a Neglected Construct|périodique=Child Development|volume=67|date=1996-12-01|issn=1467-8624|doi=10.1111/j.1467-8624.1996.tb01915.x|lire en ligne=http://onlinelibrary.wiley.com/doi/10.1111/j.1467-8624.1996.tb01915.x/abstract|consulté le=2016-08-24|pages=3296–3319}}.</ref>. Le style parental autoritaire impose la discipline en exigeant de l'enfant l'obéissance et l'acceptation des décisions sans poser de questions : le contrôle psychologique y est élevé. Les parents démocratiques sont plus ouverts aux échanges avec l'enfant et utilisent beaucoup plus souvent les explications : ils exercent donc un contrôle psychologique plus faible<ref name=":13" />.
Vers 2012, Baumrind décrit le maintien de l'autorité des parents comme « coercitif » chez les parents autoritaires (arbitraire, péremptoire, dominant, soucieux de marquer les distinctions de statut) et « ''confrontive'' » chez les parents démocratiques (raisonné, négociable, axés sur les résultats, soucieux de réguler les conduites) <ref>{{Article|langue=english|auteur1=Baumrind, Diana|titre=Differentiating between confrontive and coercive kinds of parental power-assertive disciplinary practices|périodique=Human Development|série=55(2)|date=2012|issn=|lire en ligne=https://www.karger.com/Article/Pdf/337962#|pages=35-51}}</ref>,<ref>{{Ouvrage|langue=English|prénom1=Diana|nom1=Baumrind|titre=Authoritative parenting revisited: History and current status.|passage=11–34|éditeur=American Psychological Association|date=2013-01-01|isbn=1433812401|doi=10.1037/13948-002|lire en ligne=http://psycnet.apa.org/books/13948/002|consulté le=2016-08-22}}</ref>.

Vers 2012, Baumrind décrit le maintien de l'autorité des parents comme « coercitif » chez les parents autoritaires (arbitraire, péremptoire, dominant, soucieux de marquer les distinctions de statut) et « {{lang|en|''confrontive''}} » chez les parents démocratiques (raisonné, négociable, axé sur les résultats, soucieux de réguler les conduites)<ref>{{Article|langue=en|auteur1=Diana Baumrind|titre=Differentiating between confrontive and coercive kinds of parental power-assertive disciplinary practices|périodique=Human Development|volume=55 |numéro=2|date=2012 |lire en ligne=https://www.karger.com/Article/Pdf/337962#|passage=35-51}}.</ref>{{,}}<ref>{{Ouvrage|langue=en|prénom1=Diana|nom1=Baumrind|titre=Authoritative parenting revisited|sous-titre=History and current status.|lieu=Washington (D.C.)|éditeur=[[Association américaine de psychologie|American Psychological Association]]|date=2013-01-01|pages totales=280|passage=11–34|isbn=978-1-4338-1240-8|isbn2=1-4338-1240-1|doi=10.1037/13948-002|lire en ligne=http://psycnet.apa.org/books/13948/002|consulté le=2016-08-22}}.</ref>.


==== Style parental indulgent (ou permissif) ====
==== Style parental indulgent (ou permissif) ====
[[File:Greuze, Jean-Baptiste - The Spoiled Child - low res.jpg|thumb|L'enfant gâté donne sa soupe au chien tandis que sa mère, indulgente, le laisse faire en souriant ({{date-|1765}})]]
[[Fichier:Greuze, Jean-Baptiste - The Spoiled Child - low res.jpg|vignette|''L'enfant gâté'' donne sa soupe au chien tandis que sa mère, indulgente, le laisse faire en souriant. [[Jean-Baptiste Greuze]], {{date-|1765}}|alt=Tableau représentant à gauche un enfant assis donnant à manger à un chien, à droite une femme assise]]
Les parents décrits par le modèle de Baumrind comme indulgents sont des parents réactifs (ou sensibles) à leurs enfants mais peu exigeants.
Les parents décrits par le modèle de Baumrind comme indulgents sont des parents réactifs (ou sensibles) à leurs enfants mais peu exigeants.


Le style parental indulgent, également appelé permissif, non-directif, indulgent ou libertaire, est caractérisé comme ayant peu d'attentes comportementales de l'enfant. « Une parentalité indulgente est un style de la parentalité dans lequel les parents sont très impliqués avec leurs enfants, mais n'ont que peu d'exigences ou de contrôle sur eux »<ref name="Santrock" />.
Le style parental indulgent, également appelé permissif, non-directif ou libertaire, et distinct du style franchement négligent, comme du style démocratique ou directif par les exigences associées à la bienveillance non violente et peu autoritaire, est caractérisé comme ayant peu d'attentes comportementales de l'enfant. « Une parentalité indulgente est un style de la parentalité dans lequel les parents sont très impliqués avec leurs enfants, mais n'ont que peu d'exigences ou de contrôle sur eux »<ref name="Santrock" />.


Les parents permissifs essayent d'être [[Amitié|amis]] avec leurs enfants et ne jouent pas un rôle parental<ref name="Knowing Yourself and Your Children">{{Lien web|last1=Rosenthal|first1=Maryann|title=Knowing Yourself and Your Children|url=http://www.drma.com/rosenthal_parent_children_knowing.php|website=www.drma.com|accessdate=7 December 2014}}</ref>. Les parents permissifs permettent aux enfants de prendre leurs propres décisions et leur donnent des conseils, comme un ami le ferait. Les attentes quant à l'enfant sont très faibles. Il y a peu de [[wikt:discipline|discipline]]. Ce type de parentalité est [[Laxisme|laxiste]] avec peu de [[Punition|punitions]] ou de règles<ref name="Knowing Yourself and Your Children"/>.
Les parents permissifs essayent d'être [[Amitié|amis]] avec leurs enfants et ne jouent pas un rôle parental<ref name="Knowing Yourself and Your Children">{{Lien web|nom1=Rosenthal|prénom1=Maryann|titre=Knowing Yourself and Your Children|url=http://www.drma.com/rosenthal_parent_children_knowing.php|website=www.drma.com|consulté le=7 December 2014}}.</ref>. Les parents permissifs permettent aux enfants de prendre leurs décisions et leur donnent des conseils, comme un ami le ferait. Les attentes quant à l'enfant sont très faibles. Il y a peu de [[wikt:discipline|discipline]]. Ce type de parentalité est [[Laxisme|laxiste]] avec peu de [[punition]]s ou de règles<ref name="Knowing Yourself and Your Children"/>.


Les parents permissifs ont parfois tendance à donner à leurs enfants ce qu'ils veulent dans l'espoir qu'ils sont appréciés pour leur style accommodant. Certains parents permissifs compensent ce qui leur a manqué dans leur enfance et veulent offrir à leurs enfants la liberté et les biens matériels dont ils ont manqué dans leur enfance<ref name="Knowing Yourself and Your Children" />.
Les parents permissifs ont parfois tendance à donner à leurs enfants ce qu'ils veulent dans l'espoir d'être appréciés pour leur style accommodant. Certains parents permissifs veulent offrir à leurs enfants la liberté et les biens matériels dont ils ont manqué dans leur enfance<ref name="Knowing Yourself and Your Children" />.


<u>Conséquences sur les enfants</u>
; Conséquences sur les enfants


Dans ses recherches sur les enfants d'âge préscolaire, Baumrind a observé que le style parental permissif était associé à des enfants plus souvent immatures, moins responsables et moins capables de contrôler leurs impulsions<ref>{{Article |langue=en |nom1=Dornbusch|prénom1=Sanford |nom2=Ritter|prénom=Philip |nom3=Leiderman|prénom3=P |nom4=Robert|prénom4=Donald |nom5=Fraleigh|prénom5=Michael |titre=The Relation of Parenting Style to Adolescent School Performance |page=1245 |doi=10.2307/1130618 |périodique=Child Development|volume=58|numéro=5|pages=1244-1257|date=Oct. 1987||url=http://www.jstor.org/stable/1130618|accessdate=7 December 2014|éditeur=Wiley on behalf of the Society for Research in Child Development}}</ref> .Les enfants de parents permissifs « n'apprennent jamais à contrôler leur propre comportement et s'attendent toujours à recevoir ce qu'ils désirent. »<ref name="Santrock" />
Dans ses recherches sur les enfants d'âge préscolaire, Baumrind a observé que le style parental permissif était associé à des enfants plus souvent immatures, moins responsables et moins capables de contrôler leurs impulsions<ref>{{Article |langue=en |nom1=Dornbusch|prénom1=Sanford |nom2=Ritter|prénom=Philip |nom3=Leiderman|prénom3=P |nom4=Robert|prénom4=Donald |nom5=Fraleigh|prénom5=Michael |titre=The Relation of Parenting Style to Adolescent School Performance |page=1245 |doi=10.2307/1130618 |périodique=Child Development|volume=58|numéro=5|passage=1244-1257|date=octobre 1987|url=https://www.jstor.org/stable/1130618|consulté le=7 December 2014|éditeur=Wiley on behalf of the [[Society for Research in Child Development]]}}.</ref>. Les enfants de parents permissifs {{citation|n'apprennent jamais à contrôler leur propre comportement et s'attendent toujours à recevoir ce qu'ils désirent}}<ref name="Santrock" />.


Les enfants de parents permissifs ont des risques plus élevés de présenter des troubles du comportement à l'adolescence<ref name=":13" />, comme l'[[abus de substances]] (trois fois plus de risque que chez les familles démocratiques) <ref name="BYUbinge" />. Les enfants de parents indulgents présentent plus de risques [[Obésité|d'obésité]] ou de [[Indice de masse corporelle|IMC]] trop élevé, comparés aux familles de parents démocratiques, ce qui est également le cas des parents trop protecteurs ou au contraire négligents (revue de question basée sur plusieurs études longitudinales, données de 2015)<ref>{{Article|prénom1=Netalie|nom1=Shloim|prénom2=Lisa R.|nom2=Edelson|prénom3=Nathalie|nom3=Martin|prénom4=Marion M.|nom4=Hetherington|titre=Parenting Styles, Feeding Styles, Feeding Practices, and Weight Status in 4-12 Year-Old Children: A Systematic Review of the Literature|périodique=Frontiers in Psychology|volume=6|date=2015-01-01|issn=1664-1078|pmid=26696920|pmcid=4677105|doi=10.3389/fpsyg.2015.01849|lire en ligne=http://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/26696920|consulté le=2016-08-25|pages=1849}}</ref>.
Les enfants de parents permissifs ont des risques plus élevés de présenter des troubles du comportement à l'adolescence<ref name=":13" />, comme l'[[abus de substances]] (trois fois plus de risque que chez les familles démocratiques)<ref name="BYUbinge" />. Ils présentent plus de risques d'[[obésité]] ou d'[[Indice de masse corporelle|IMC]] trop élevé, comparés aux familles de parents démocratiques, ce qui est également le cas des parents trop protecteurs ou au contraire négligents (revue de questions basée sur plusieurs études longitudinales, données de 2015)<ref>{{Article|prénom1=Netalie|nom1=Shloim|prénom2=Lisa R.|nom2=Edelson|prénom3=Nathalie|nom3=Martin|prénom4=Marion M.|nom4=Hetherington|titre=Parenting Styles, Feeding Styles, Feeding Practices, and Weight Status in 4-12 Year-Old Children: A Systematic Review of the Literature|périodique=Frontiers in Psychology|volume=6|date=2015-01-01|issn=1664-1078|pmid=26696920|pmcid=4677105|doi=10.3389/fpsyg.2015.01849|lire en ligne=https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/26696920|consulté le=2016-08-25|pages=1849}}.</ref>.


Cependant, ils ont globalement une bonne estime d'eux-mêmes, de meilleures compétences sociales et de bas niveaux de dépression (comparés aux enfants de parents autoritaires)<ref name=":13" />. Dans le meilleur des cas, ils sont émotionnellement sécurisés, indépendants et sont disposés à apprendre et à accepter la défaite. Ils grandissent rapidement et sont en mesure de vivre une vie sans l'aide de quelqu'un d'autre<ref name="inserm-126-parent-permissif-enfant-self-esteem-indépendants">{{chapitre | langue = fr | auteur1 = Collectif - [[INSERM]] | titre chapitre = 8 - Attachement
Cependant, ils ont globalement une bonne estime d'eux-mêmes, de meilleures compétences sociales et de bas niveaux de dépression (comparés aux enfants de parents autoritaires)<ref name=":13" />. Dans le meilleur des cas, ils sont émotionnellement sécurisés, indépendants et sont disposés à apprendre et à accepter la défaite. Ils grandissent rapidement et sont en mesure de vivre une vie sans l'aide de quelqu'un d'autre<ref name="inserm-126-parent-permissif-enfant-self-esteem-indépendants">{{chapitre | langue = fr | auteur1 = Collectif - [[INSERM]] | titre chapitre = 8 - Attachement et pratiques éducatives parentales | auteurs ouvrage = Expertise collective - [[INSERM]] | titre ouvrage = Trouble des conduites chez l’enfant et l’adolescent | éditeur = éditions Inserm | lieu = Paris | année = 2005 | pages totales = 428 | passage = 126 | lire en ligne = http://www.ipubli.inserm.fr/bitstream/handle/10608/140/?sequence=14}}.</ref>.
et pratiques éducatives parentales | auteurs ouvrage = Expertise collective - [[INSERM]] | titre ouvrage = Trouble des conduites chez l’enfant et l’adolescent | éditeur = éditions Inserm | lieu = Paris | année = 2005 | pages totales = 428 | passage = page 126 | lire en ligne = http://www.ipubli.inserm.fr/bitstream/handle/10608/140/?sequence=14}}.</ref>.


==== Style parental distant, désengagé ou négligent ====
==== Style parental distant, désengagé ou négligent ====
Un style parental [[Négligence (abus)|négligent]] est également appelé désengagé, détaché, méprisant ou effacé. Ces parents ont de faibles scores en chaleur et contrôle, ne sont généralement pas impliqués dans la vie de leur enfant, désengagés, peu exigeants, faiblement réactifs, et ne fixent pas de limites. Il s'applique aussi aux parents qui rejettent les émotions et opinions de leurs enfants. Ces parents ne soutiennent pas émotionnellement leurs enfants. Ce style parental est celui qui est le plus néfaste aux enfants en général<ref name=":14" />.


Ces parents pourvoient généralement aux besoins de base de l'enfant : [[nourriture]], [[logement]], [[hygiène]] ou argent.
Un style parental négligent est également appelé désengagé, détaché, méprisant ou effacé. Ces parents ont de faibles scores en chaleur et contrôle, ne sont généralement pas impliqués dans la vie de leur enfant, désengagés, peu exigeants, faiblement réactifs, et ne fixent pas de limites. Le style parental négligeant s'applique aussi aux parents qui rejettent les émotions et opinions de leurs enfants. Ces parents ne soutiennent pas émotionnellement leurs enfants. Ce style parental est celui qui est le plus néfaste aux enfants en général<ref name=":14" />.


; Conséquences sur les enfants
Ces parents pourvoient généralement aux besoins de base de l'enfant : nourriture, logement, hygiène ou argent pour se payer ces choses<ref>{{Lien web|url=http://www.neuro-psa.org.uk/download/Nov_05_2005.pdf|title=Neuroscience, Psychoanalysis & Psychopharmacology: <nowiki>[</nowiki>Meeting<nowiki>]</nowiki> #40|accessdate=2007-09-23|publisher=NPSA: Neuropsychoanalysis}}</ref>.


Les études expérimentales menées sur des populations tout venant (choisies au hasard et sans pathologies reconnues avant l'étude) ont mis là encore en évidence des corrélations entre styles parental et comportements de l'enfant. Les enfants dont les parents sont négligents développent souvent le sentiment que les autres aspects de la vie de leurs parents sont plus importants qu'ils ne le sont<ref>{{Lien web |langue=en |nom1=Steinberg |prénom1=Laurence|nom2=Smrekar|prénom2=Claire|nom3=Walker|prénom3=Joan|titre=Parenting|url=http://www.encyclopedia.com/topic/Parenting.aspx|site=encyclopedia.com|consulté le=11 décembre 2014}}.</ref>. Beaucoup d'enfants élevés avec ce style parental tentent souvent de se débrouiller seuls dans la vie ou d'arrêter de dépendre d'un parent, pour obtenir le sentiment d'être indépendant et mature malgré leur jeune âge<ref name="Santrock" />. Ils deviennent, plus souvent que les autres, émotionnellement en retrait dans les situations sociales. Leur attachement est perturbé, ce qui a des répercussions sur leurs autres relations sociales ultérieures.
Les raisons de cette négligence de la part de la parentalité peuvent provenir d'une variété de raisons : parents qui se donnent la priorité, stress, manque de soutien, manque d'encouragement, addictions<ref name="Uninvolved parenting style">[http://www.consistent-parenting-advice.com/uninvolved-parenting-style.html] Consistent Parenting Advice. 9 Apr. 2012.</ref>.


À l'adolescence, ils montrent des risques accrus d'[[absentéisme]] scolaire et de [[délinquance]]<ref name="Santrock" />. Ils manquent de structures externes et d'auto-discipline, manquent aussi d'amour qui leur serait exprimé ouvertement et risquent d'essayer de l'obtenir par tous les moyens possibles<ref>{{Lien web|langue=en|nom1=Pfeiffer|prénom1=Angela M.|url=http://www.sugarbendcenter.com/index.cfm/fuseaction/site.content/mode/dtl/type/51321/post/49110.cfm |titre=Parenting Styles|site=sugarbendcenter.com |consulté le=13 octobre 2014}}.</ref>.
<u>Conséquences sur les enfants</u>


Dans une de leurs études, Maccoby et Martin (en 1983, aux États-Unis) ont analysé les performances d'adolescents âgés de 14 à 18 ans dans quatre domaines : leur développement psychosocial, leur réussite scolaire, leur détresse intériorisée et leurs problèmes de comportement. L'étude a conclu que les jeunes ayant des parents négligents avaient les scores les plus mauvais à ces mesures, tandis que les enfants de parents directifs (démocratiques) avaient les scores les plus élevés<ref name=":6" />{{,}}<ref>{{Article|langue=en|prénom1=Laurence|nom1=Steinberg|prénom2=Susie D.|nom2=Lamborn|prénom3=Nancy|nom3=Darling|prénom4=Nina S.|nom4=Mounts|titre=Over-Time Changes in Adjustment and Competence among Adolescents from Authoritative, Authoritarian, Indulgent, and Neglectful Families|périodique=Child Development|volume=65|date=1994-06-01|issn=1467-8624|doi=10.1111/j.1467-8624.1994.tb00781.x|lire en ligne=http://onlinelibrary.wiley.com/doi/10.1111/j.1467-8624.1994.tb00781.x/abstract|consulté le=11 octobre 2016|pages=754–770}}.</ref>.
Les études expérimentales menées sur des populations tout venant (choisies au hasard et sans pathologies reconnues avant l'étude) ont mis là encore en évidence des corrélations entre styles parental et comportements de l'enfant. Les enfants dont les parents sont négligents développent souvent le sentiment que les autres aspects de la vie de leurs parents sont plus importants qu'ils ne le sont<ref>{{Lien web|last1=Steinberg|authorlink=Laurence Steinberg|first1=Laurence|last2=Smrekar|first2=Claire|last3=Walker|first3=Joan|title=Parenting|url=http://www.encyclopedia.com/topic/Parenting.aspx|website=www.encyclopedia.com|accessdate=11 December 2014}}</ref>. Beaucoup d'enfants élevés avec ce style parental tentent souvent de se débrouiller seuls dans la vie ou d'arrêter de dépendre d'un parent, pour obtenir le sentiment d'être indépendant et mature malgré leur jeune âge<ref name="Santrock" />. Ces enfants deviennent, plus souvent que les autres, émotionnellement en retrait dans les situations sociales. Leur attachement est perturbé, ce qui a des répercussions sur leurs autres relations sociales ultérieures.


=== Facteurs individuels et socio-économiques influençant le style parental ===
À l'adolescence, ils montrent des risques accrus d'absentéisme scolaire et de délinquance<ref name="Santrock" />. Les enfants élevé avec ce style parental manquent de structures externes et d'auto-discipline. Ces enfants manquent aussi d'amour qui leur serait exprimé ouvertement et ils risquent d'essayer de l'obtenir par tous les moyens possibles<ref>{{Lien web|title=Individual and family wellness|url=http://www.sugarbendcenter.com/index.cfm/fuseaction/site.content/mode/dtl/type/51321/post/49110.cfm|website=www.sugerbendcenter.com|publisher=Angela M. Pfeiffer, Ph.D.|accessdate=13 October 2014}}</ref>.
De nombreux facteurs individuels déterminent et influencent les styles parentaux : les croyances des parents (par exemple attentes irréalistes vis-à-vis d'un enfant trop jeune), l'âge des parents (les mères plus âgées sont en moyenne plus disponibles et plus sensibles aux besoins de leurs enfants), leur [[bien-être|bien-être psychologique]] (le parent souffrant de [[Dépression (psychiatrie)|dépression]] devient moins impliqué), leur travail, les conflits conjugaux éventuels, le [[psychologie sociale|soutien social]] (par exemple présence d'une amie ou d'un proche parent qui aide sur le plan pratique ou psychologique)<ref name=":14" />.


Les expériences personnelles des parents (en particulier leur enfance) influencent beaucoup leur approche, tout comme leur bagage affectif, intellectuel et social<ref name=":14" />.
Dans une de leurs études, Maccoby et Martin (en 1983, aux États-Unis) ont analysé les performances d'adolescents âgés de 14 à 18 ans dans quatre domaines : leur développement psychosocial, leur réussite scolaire, leur détresse intériorisée et leurs problèmes comportement. L'étude a conclu que les jeunes ayant des parents négligents avaient les scores les plus mauvais à ces mesures, tandis que les enfants de parents directifs (démocratiques) avaient les scores les plus élevés <ref>Laurence Steinberg, Susie D. Lamborn, Nancy Darling, Nina S. Mounts and Sanford M. Dornbusch.</ref>.


La [[pauvreté]], ou un faible niveau socio-économique, augmente le [[Stress chez l'humain|stress]] parental et est associée à des facteurs de risques divers touchant les enfants, la famille, leur voisinage et leur réseau de soutien social, ce qui augmente les risques de styles parentaux moins optimaux<ref name=":14" />{{,}}<ref>{{Article |langue=en |prénom1=Robert H.|nom1=Bradley|prénom2=and Robert F.|nom2=Corwyn|titre=Socioeconomic Status and Child Development|périodique=Annual Review of Psychology|volume=53|date=2002-01-01|pmid=11752490|doi=10.1146/annurev.psych.53.100901.135233|lire en ligne=https://dx.doi.org/10.1146/annurev.psych.53.100901.135233|consulté le=23 août 2016|pages=371–399}}.</ref>.
=== Différences selon les caractéristiques des parents ===
De nombreux facteurs individuels déterminent et influencent les styles parentaux : les croyances des parents (par exemple attentes irréalistes vis-à-vis d'un enfant trop jeune), l'âge des parents (les mères plus âgées sont en moyenne plus disponibles et plus sensibles aux besoins de leurs enfants), leur [[bien-être|bien-être psychologique]] (le parent souffrant de [[Dépression (psychiatrie)|dépression]] deviennent moins impliqué), leur travail, les conflits conjugaux éventuels, le [[psychologie sociale|soutien social]] (par exemple présence d'une amie ou d'un proche parent qui aide sur le plan pratique ou psychologique)<ref name=":14" />.


L'étude des effets des styles parentaux dans les familles recomposées, à la suite d'un divorce ou du décès d'un parent est complexe et plus difficile à étudier. Ainsi de nombreuses questions ne sont pas éclaircies<ref name=":25">{{Article|prénom1=Alice M.|nom1=Hines|titre=Divorce-Related Transitions, Adolescent Development, and the Role of the Parent-Child Relationship: A Review of the Literature|périodique=Journal of Marriage and Family|volume=59|date=1997-01-01|doi=10.2307/353477|lire en ligne=https://www.jstor.org/stable/353477|consulté le=2016-10-27|pages=375–388}}.</ref>. Les familles recomposées peuvent en effet impliquer que l'enfant partage son temps entre deux familles, que d'autres enfants nés d'unions précédentes ou de la nouvelle union d'un parent, deviennent des demi-frères et demi-sœurs. Les liens entre [[Beaux-parents|beau-parent]] et enfant dépendent du temps passé ensemble, de l'âge de l'enfant ou de l'adolescent à l'arrivée du {{page h'|beau-père|beau-père}} ou de la {{page h'|belle-mère|belle-mère}} dans leur vie, puis de leurs expériences communes. Les problèmes peuvent apparaître lorsque le beau-parent ou l'enfant a des attentes irréalistes : les liens d'affection ne peuvent se solidifier qu'avec le temps, avec le partage de tâches, de rituels et autres expériences communes<ref>{{Référence Harvard sans parenthèses|Papalia|2010|p=237-238}}.</ref>{{,}}<ref name=":25" />.
Les expériences personnelles des parents (en particulier leur propre enfance) influencent beaucoup leur approche, tout comme leur bagage affectif, intellectuel et social<ref name=":14" />.


==== Différences entre père et mère ====
La [[pauvreté]], ou un faible niveau socio-économique, augmente le [[Stress chez l'humain|stress]] parental et est associée à des facteurs de risques divers touchant les enfants, la famille, leur voisinage et leur réseau de soutien social, ce qui augmente les risques de styles parentaux moins optimaux<ref name=":14" />{{,}}<ref>{{Article|prénom1=Robert H.|nom1=Bradley|prénom2=and Robert F.|nom2=Corwyn|titre=Socioeconomic Status and Child Development|périodique=Annual Review of Psychology|volume=53|date=2002-01-01|pmid=11752490|doi=10.1146/annurev.psych.53.100901.135233|lire en ligne=http://dx.doi.org/10.1146/annurev.psych.53.100901.135233|consulté le=2016-08-23|pages=371–399}}</ref>.
De nombreuses études montrent des différences systématiques entre mères et pères dans les pratiques parentales ou l'[[investissement parental]]. Ainsi, les mères passent plus de temps avec leurs enfants, même lorsqu'elles travaillent à plein temps : ces résultats sont observés dans plusieurs pays. Les activités et interactions sont légèrement différentes : les pères [[Jeu|jouent]] et tendent à valoriser l'[[wikt:Indépendance|indépendance]] de l'enfant, plus souvent que ne le font les mères ; les mères tendent à être plus protectrices, plus verbales dans leurs interactions<ref>{{Article|prénom1=Thérèse|nom1=Besnard|prénom2=Jacques|nom2=Joly|prénom3=Pierrette|nom3=Verlaan|prénom4=France|nom4=Capuano|titre=Liens différenciés entre les pratiques éducatives des pères et des mères et la présence de difficultés de comportement chez les garçons et les filles d’âge préscolaire|périodique=Enfances, Familles, Générations|date=2009-01-01|issn=1708-6310|doi=10.7202/037520ar|lire en ligne=http://www.erudit.org/revue/EFG/2009/v/n10/037520ar.html?vue=integral|consulté le=23 août 2016}}.</ref>.


Le style parental proprement dit, au sens où l'emploie [[Diana Baumrind|Baumrind]], ne diffère pas beaucoup (ou pas du tout) en fonction des [[Genre (sciences sociales)|genres]] des parents. En fait, dans la grande majorité des familles ayant deux parents, les styles parentaux des deux parents ne diffèrent pas<ref name=":8">{{Article|langue=en|prénom1=Leslie Gordon|nom1=Simons|prénom2=Rand D.|nom2=Conger|titre=Linking Mother–Father Differences in Parenting to a Typology of Family Parenting Styles and Adolescent Outcomes|périodique=Journal of Family Issues|volume=28|date=2007-02-01|issn=0192-513X|issn2=1552-5481|doi=10.1177/0192513X06294593|lire en ligne=http://jfi.sagepub.com/content/28/2/212|consulté le=23 août 2016|pages=212–241}}.</ref>. Dans les cas où les parents n'ont pas le même style parental, une étude suggère que la présence d'un parent de style démocratique protège l'enfant des conséquences négatives associées à un style parental moins optimal<ref name=":8" />.
==== Différences entre père et mère ====
[[File:Selfie Vélib, Paris 2014.jpg|thumb|Selfie, Paris ({{date-|2014}})]]
De nombreuses études montrent des différences systématiques entre mères et pères dans les pratiques parentales ou l'[[investissement parental]]. Ainsi, les mères passent plus de temps avec leurs enfants, même lorsqu'elles travaillent à plein temps : ces résultats sont observés dans plusieurs pays. Les activités et interactions sont légèrement différentes : les pères [[Jeu|jouent]] et tendent à valoriser l{{'}}[[wikt:Indépendance|indépendance]] de l'enfant, plus souvent que ne le font les mères ; les mères tendent à être plus protectrices, plus verbales dans leurs interactions<ref>{{Article|langue=fr|prénom1=Thérèse|nom1=Besnard|prénom2=Jacques|nom2=Joly|prénom3=Pierrette|nom3=Verlaan|prénom4=France|nom4=Capuano|titre=Liens différenciés entre les pratiques éducatives des pères et des mères et la présence de difficultés de comportement chez les garçons et les filles d’âge préscolaire|périodique=Enfances, Familles, Générations|date=2009-01-01|issn=1708-6310|doi=10.7202/037520ar|lire en ligne=http://www.erudit.org/revue/EFG/2009/v/n10/037520ar.html?vue=integral|consulté le=2016-08-23}}</ref>.


Le style parental proprement dit, au sens l'emploi [[diana Baumrind|Baumrind]], ne diffère pas beaucoup (ou pas du tout) en fonction des genres des parents. En fait, dans la grande majorité des familles ayant deux parents, les styles parentaux des deux parents ne diffèrent pas<ref name=":8">{{Article|langue=en|prénom1=Leslie Gordon|nom1=Simons|prénom2=Rand D.|nom2=Conger|titre=Linking Mother–Father Differences in Parenting to a Typology of Family Parenting Styles and Adolescent Outcomes|périodique=Journal of Family Issues|volume=28|date=2007-02-01|issn=0192-513X|issn2=1552-5481|doi=10.1177/0192513X06294593|lire en ligne=http://jfi.sagepub.com/content/28/2/212|consulté le=2016-08-23|pages=212–241}}</ref>. Dans les cas où les parents n'ont pas le même style parental, une étude suggère que la présence d'un parent de style démocratique protège l'enfant des conséquences négatives associées à un style parental moins optimal<ref name=":8" />.
Cependant, dans une étude longitudinale sur des enfants suivis en fin d'[[école maternelle]] pendant six ans, des chercheurs finlandais observent que le comportement de contrôle (ou manipulation) psychologique des mères (mais non celui des pères), mesurés par questionnaires, prédit les troubles du comportements et troubles psychologiques des enfants<ref>{{Article|langue=en|prénom1=Kaisa|nom1=Aunola|prénom2=Jari-Erik|nom2=Nurmi|titre=The Role of Parenting Styles in Children's Problem Behavior|périodique=Child Development|volume=76|date=2005-11-01|issn=1467-8624|doi=10.1111/j.1467-8624.2005.00840.x-i1|lire en ligne=http://onlinelibrary.wiley.com/doi/10.1111/j.1467-8624.2005.00840.x-i1/abstract|consulté le=24 août 2016|pages=1144–1159}}.</ref>.


==== Différences selon le sexe de l'enfant et dyades père-fils, père-fille, mère-fils et mère-fille ====
Cependant, dans une étude longitudinale sur des enfants suivis en fin d'école maternelle (« {{lien|kindergaten|langue=en}} ») pendant six ans, des chercheurs finlandais observent que le comportement de contrôle (ou manipulation) psychologique des mères (mais non celui des pères), mesurés par questionnaires, prédit les troubles du comportements et troubles psychologiques des enfants<ref>{{Article|langue=en|prénom1=Kaisa|nom1=Aunola|prénom2=Jari-Erik|nom2=Nurmi|titre=The Role of Parenting Styles in Children's Problem Behavior|périodique=Child Development|volume=76|date=2005-11-01|issn=1467-8624|doi=10.1111/j.1467-8624.2005.00840.x-i1|lire en ligne=http://onlinelibrary.wiley.com/doi/10.1111/j.1467-8624.2005.00840.x-i1/abstract|consulté le=2016-08-24|pages=1144–1159}}</ref>.
Les pères et mères ont tendance à montrer des comportements parentaux légèrement différents en fonction du sexe de leur enfant<ref name="parent-comportement-différent-fonction-sexe-enfant-Chantal-Zaouche-Gaudron-43-47">{{chapitre | langue = fr | prénom1 = Chantal | nom1 = Zaouche Gaudron | titre chapitre = Les relations interfamiliales | sous-titre chapitre = 1.4. : L'importance du sexe de l'enfant | auteurs ouvrage = Chantal Zaouche Gaudron | titre ouvrage = Le développement social de l'enfant | sous-titre = Du bébé à l'enfant d'âge scolaire | éditeur = Dunod | mois = janvier | année = 2015 | pages totales = 160 | passage = pages 43 à 47 | consulté le = 3 octobre 2016 | lire en ligne = https://books.google.fr/books?id=miYaBgAAQBAJ&pg=PA43&dq=comportement+parental+selon+sexe+enfant&hl=fr&sa=X&ved=0ahUKEwjN4Pv3jL7PAhXjKsAKHUd8B44Q6AEIHjAA#v=onepage&q=comportement%20parental%20selon%20sexe%20enfant&f=false}}.</ref>{{,}}<ref name="Comportement-parental-différence-fille-garçon-Winfrid-Huber-136">{{chapitre | prénom1 = Winfrid | nom1 = Huber | titre chapitre = Les déterminants de la personnalité | auteurs ouvrage = Winfrid Huber| titre ouvrage = Introduction à la psychologie de la personnalité | éditeur = Editions Mardaga | année = 1977 | pages totales = 349 | passage = page 136 | consulté le = 3 octobre 2016 | lire en ligne = https://books.google.fr/books?id=Frk8egsq5IkC&pg=PA136&dq=comportement+parental+selon+sexe+enfant&hl=fr&sa=X&ved=0ahUKEwjN4Pv3jL7PAhXjKsAKHUd8B44Q6AEIJDAB#v=onepage&q=comportement%20parental%20selon%20sexe%20enfant&f=false}}.</ref>, cette différence semblant plus marquée chez les pères<ref>{{Article |langue=en |prénom1=Michael|nom1=Siegal|titre=Are sons and daughters treated more differently by fathers than by mothers?|périodique=Developmental Review|volume=7|date=1987-09-01|doi=10.1016/0273-2297(87)90012-8|lire en ligne=http://www.sciencedirect.com/science/article/pii/0273229787900128|consulté le=3 octobre 2016|pages=183–209}}.</ref>. Des études ont montré que des pères ont plus d'impact sur l'ajustement émotionnel de leur fille par leur style parental plutôt que par leurs méthodes disciplinaires, en particulier la punition<ref name="dyade-père-fille-impact-style-parental">{{article | langue = fr | prénom1 = Thérèse | nom1 = Besnard | prénom2 = Jacques | nom2 = Joly | prénom3 = Pierrette | nom3 = Verlaan | prénom4 = France | nom4 = Capuano | titre = Liens différenciés entre les pratiques éducatives des pères et des mères et la présence de difficultés de comportement chez les garçons et les filles d’âge préscolaire | périodique = EFG revue internationale | éditeur = Faculté de droit - Université de Montréal | numéro = 10 | année = 2009 | issn = 1708-6310 | DOI = 10.7202/037520ar | consulté le = 3 octobre 2016 | lire en ligne = https://www.erudit.org/revue/efg/2009/v/n10/037520ar.html}}.</ref>. Les parents des deux sexes ont tendance à adopter un style parental démocratique envers leurs filles et sont plus à l'aise pour passer à un style autoritaire avec leurs garçons<ref name="style-parents-directifs-filles-style-parents-autoritaires-garçon-378">{{article | nom1 = Durning | prénom1 = Paul | nom2 = Fortin | prénom2 = Andrée | titre = Les pratiques éducatives parentales vues par les enfants | périodique = Enfance | volume = tome 53 | numéro = 4 | année = 2000 | passage = page 378 | DOI = 10.3406/enfan.2000.3192 | consulté le = 3 octobre 2016 | lire en ligne = http://www.persee.fr/doc/enfan_0013-7545_2000_num_53_4_3192}}.</ref>.


==== Différences entre dyades père-fils, père-fille, mère-fils et mère-fille ====
<gallery mode="packed" caption="Dyades père-fils, mère-fille, père-fille et mère-fils">
[[File:Father and son surf lesson in Morro Bay, CA 12 of 12.jpg|thumb|Père et fils allant surfer, Californie]]
Father and son surf lesson in Morro Bay, CA 12 of 12.jpg|Père et fils allant surfer, Californie. |alt=Un enfant et un homme en combinaison de natation marchant vers la mer
US Army 51035 Leaders tackle tough issue.jpg|Père et fils jouant au base-ball. |alt= Un jeune garçon avec une batte de base-ball, son père assis à ses côtés modifie son geste
[[File:Cycling mother and daughter in a forest.JPG|thumb|Mère et fille à bicyclette dans une forêt ({{date-|2012}})]]
Cycling mother and daughter in a forest.JPG|Mère et fille à bicyclette dans une forêt.|alt=Deux cyclistes sur un chemin bordé d'arbres
Les pères et mères ont tendance à montrer des comportements parentaux différents en fonction du sexe de leur enfant<ref name="parent-comportement-différent-fonction-sexe-enfant-Chantal-Zaouche-Gaudron-43-47">{{chapitre | langue = fr | prénom1 = Chantal | nom1 = Zaouche Gaudron | titre chapitre = Les relations interfamiliales | sous-titre chapitre = 1.4. : L'importance du sexe de l'enfant | auteurs ouvrage = Chantal Zaouche Gaudron | titre ouvrage = Le développement social de l'enfant | sous-titre = Du bébé à l'enfant d'âge scolaire | éditeur = Dunod | mois = janvier | année = 2015 | pages totales = 160 | passage = pages 43 à 47 | consulté le = 3 octobre 2016 | lire en ligne = https://books.google.fr/books?id=miYaBgAAQBAJ&pg=PA43&dq=comportement+parental+selon+sexe+enfant&hl=fr&sa=X&ved=0ahUKEwjN4Pv3jL7PAhXjKsAKHUd8B44Q6AEIHjAA#v=onepage&q=comportement%20parental%20selon%20sexe%20enfant&f=false}}.</ref>{{,}}<ref name="Comportement-parental-différence-fille-garçon-Winfrid-Huber-136">{{chapitre | prénom1 = Winfrid | nom1 = Huber | titre chapitre = Les déterminants de la personnalité | auteurs ouvrage = Winfrid Huber| titre ouvrage = Introduction à la psychologie de la personnalité | éditeur = Editions Mardaga | année = 1977 | pages totales = 349 | passage = page 136 | consulté le = 3 octobre 2016 | lire en ligne = https://books.google.fr/books?id=Frk8egsq5IkC&pg=PA136&dq=comportement+parental+selon+sexe+enfant&hl=fr&sa=X&ved=0ahUKEwjN4Pv3jL7PAhXjKsAKHUd8B44Q6AEIJDAB#v=onepage&q=comportement%20parental%20selon%20sexe%20enfant&f=false}}.</ref>, cette différence semblant plus marquée chez les pères<ref>{{Article|prénom1=Michael|nom1=Siegal|titre=Are sons and daughters treated more differently by fathers than by mothers?|périodique=Developmental Review|volume=7|date=1987-09-01|doi=10.1016/0273-2297(87)90012-8|lire en ligne=http://www.sciencedirect.com/science/article/pii/0273229787900128|consulté le=2016-10-03|pages=183–209}}</ref>. Des études ont montré que des pères ont plus d'impact sur l'ajustement émotionnel de leur fille par leur style parental plutôt que par leurs méthodes disciplinaires, en particulier la punition<ref name="dyade-père-fille-impact-style-parental">{{article | langue = fr | prénom1 = Thérèse | nom1 = Besnard | prénom2 = Jacques | nom2 = Joly | prénom3 = Pierrette | nom3 = Verlaan | prénom4 = France | nom4 = Capuano | titre = Liens différenciés entre les pratiques éducatives des pères et des mères et la présence de difficultés de comportement chez les garçons et les filles d’âge préscolaire | périodique = EFG revue internationale | éditeur = Faculté de droit - Université de Montréal | numéro = 10 | année = 2009 | issn = 1708-6310 | DOI = 10.7202/037520ar | consulté le = 3 octobre 2016 | lire en ligne = https://www.erudit.org/revue/efg/2009/v/n10/037520ar.html}}.</ref>{{Référence nécessaire|date=23 août 2016}}.
Mothers and children eating ice cream at Kew Gardens.jpg|Mères et leurs enfants à table. |alt=Deux femmes et trois femmes assises et mangeant des glaces
Father with Babygirl in a swimming pool.jpg|Un père et sa fille à la piscine. |alt= Un homme moustachu dans une piscine tenant dans ses bras une enfant en maillot rose
US Army 51027 EFMP energizes exceptional education.jpg|Une mère et son fils pendant une séance de lecture. |alt=Une femme blonde assise faisant la lecture à un jeune garçon roux à lunettes assis sur sa jambe
</gallery>


Des différences entre les dyades mère-fille, mère-fils, père-fille et père-fils sont parfois observées dans les pratiques parentales ou dans l'[[investissement parental]]<ref>{{Article|langue=en|prénom1=Rebecca P.|nom1=Newland|prénom2=Lucia|nom2=Ciciolla|prénom3=Keith A.|nom3=Crnic|titre=Crossover Effects Among Parental Hostility and Parent–Child Relationships During the Preschool Period|périodique=Journal of Child and Family Studies|volume=24|date=2014-07-11|issn=1062-1024|issn2=1573-2843|doi=10.1007/s10826-014-0012-7|lire en ligne=https://link.springer.com/article/10.1007/s10826-014-0012-7|consulté le=3 octobre 2016|pages=2107–2119}}.</ref>{{,}}<ref>{{Article |langue=en |prénom1=Kathleen Mullan|nom1=Harris|prénom2=S. Philip|nom2=Morgan|titre=Fathers, Sons, and Daughters: Differential Paternal Involvement in Parenting|périodique=Journal of Marriage and Family|volume=53|date=1991-01-01|doi=10.2307/352730|lire en ligne=https://www.jstor.org/stable/352730|consulté le=3 octobre 2016|pages=531–544}}.</ref>. Dans une étude en Australie, de jeunes étudiants à l'université sont interrogés sur leur perception des comportements de leurs parents. Les étudiants de sexe masculin décrivent leur père comme autoritaire, plus souvent que ne le font leurs homologues féminins. Les étudiantes décrivent leurs mères plus souvent comme démocratiques, tandis que les fils les jugent plus souvent permissives<ref>{{Article|langue=en|prénom1=Glenys|nom1=Conrade|prénom2=Robert|nom2=Ho|titre=Differential parenting styles for fathers and mothers|périodique=Australian Journal of Psychology|volume=53|date=2001-04-01|issn=1742-9536|doi=10.1080/00049530108255119|lire en ligne=http://onlinelibrary.wiley.com/doi/10.1080/00049530108255119/abstract|consulté le=3 août 2016|pages=29–35}}.</ref>. Les mères peuvent adopter un style plus directif avec leurs filles<ref name="Frank-Vitaro-Claude-Gagnon-199-comportement-directif-mère-fille">{{Ouvrage | langue=fr | prénom1=Frank | nom1=Vitaro | prénom2=Claude | nom2=Gagnon | titre=Prévention des problèmes d'adaptation chez les enfants et les adolescents - Tome 1 | sous-titre=Les Problèmes internalisés | éditeur=PUQ | année=2000 | mois=janvier | passage=page 199 | isbn= | lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=zayAkPKqfSsC&pg=PA199&dq=comportement+parental+selon+sexe+enfant | consulté le=3 octobre 2016}}.</ref>. Elles passent aussi plus de temps à raisonner avec leurs filles, mais ont tendance à favoriser leurs garçons<ref name="dyade-mère-fille-dyade-mère-garçon-14-15-124-136-194-195-Alain-Braconnier">{{Ouvrage | langue=fr | prénom1=Alain | nom1=Braconnier | titre=Mère et fils | éditeur=[[Éditions Odile Jacob|Odile Jacob]] | année=2005 - 336 | mois=janvier | passage=pages 14, 15, 124 à 136 et 194 à 202 | isbn= | lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=XyZLVZcZgswC&pg=PA198&dq=fils+plus+favoris%C3%A9+que+fille+par+la+m%C3%A8re | consulté le=4 octobre 2016}}.</ref>.
Les parents des deux sexes ont tendance à adopter un style parental directif envers leurs filles et sont plus à l'aise pour passer à un style autoritaire avec leurs garçons<ref name="style-parents-directifs-filles-style-parents-autoritaires-garçon-378">{{article | nom1 = Durning | prénom1 = Paul | nom2 = Fortin | prénom2 = Andrée | titre = Les pratiques éducatives parentales vues par les enfants | périodique = Enfance | volume = tome 53 | numéro = 4 | année = 2000 | passage = page 378 | DOI = 10.3406/enfan.2000.3192 | consulté le = 3 octobre 2016 | lire en ligne = http//www.persee.fr/doc/enfan_0013-7545_2000_num_53_4_3192}}.</ref>{{Référence nécessaire|date=23 août 2016}}.


=== Familles homoparentales ===
Des différences entre les dyades mère-fille, mère-fils, père-fille et père-fils sont parfois observées dans les pratiques parentales ou dans l'[[investissement parental]]<ref>{{Article|langue=en|prénom1=Rebecca P.|nom1=Newland|prénom2=Lucia|nom2=Ciciolla|prénom3=Keith A.|nom3=Crnic|titre=Crossover Effects Among Parental Hostility and Parent–Child Relationships During the Preschool Period|périodique=Journal of Child and Family Studies|volume=24|date=2014-07-11|issn=1062-1024|issn2=1573-2843|doi=10.1007/s10826-014-0012-7|lire en ligne=http://link.springer.com/article/10.1007/s10826-014-0012-7|consulté le=2016-10-03|pages=2107–2119}}</ref>{{,}}<ref>{{Article|prénom1=Kathleen Mullan|nom1=Harris|prénom2=S. Philip|nom2=Morgan|titre=Fathers, Sons, and Daughters: Differential Paternal Involvement in Parenting|périodique=Journal of Marriage and Family|volume=53|date=1991-01-01|doi=10.2307/352730|lire en ligne=http://www.jstor.org/stable/352730|consulté le=2016-10-03|pages=531–544}}</ref>. Dans une étude en Australie, de jeunes étudiants à l'université sont interrogés sur leur perception des comportements de leurs parents. Les étudiants de sexe masculin décrivent leur père comme autoritaire, plus souvent que ne le font leurs homologues féminins. Les étudiantes décrivent leurs mères plus souvent comme démocratiques, tandis que les fils les jugent plus souvent permissives<ref>{{Article|langue=en|prénom1=Glenys|nom1=Conrade|prénom2=Robert|nom2=Ho|titre=Differential parenting styles for fathers and mothers|périodique=Australian Journal of Psychology|volume=53|date=2001-04-01|issn=1742-9536|doi=10.1080/00049530108255119|lire en ligne=http://onlinelibrary.wiley.com/doi/10.1080/00049530108255119/abstract|consulté le=2016-08-23|pages=29–35}}</ref>. Les mères peuvent adopter un style plus directif avec leurs filles<ref name="Frank-Vitaro-Claude-Gagnon-199-comportement-directif-mère-fille">{{ouvrage | langue = fr | prénoml = Frank | nom1 = Vitaro | prénom2 = Claude | nom2 = Gagnon | titre = Prévention des Problèmes d'Adaptation Chez les Enfants et les Adolescents - Tome 1 | sous-titre = Les Problèmes Internalisés | éditeur = PUQ | mois = janvier | année = 2000 | passage = page 199 | consulté le = 3 octobre 2016 | lire en ligne = https://books.google.fr/books?id=zayAkPKqfSsC&pg=PA199&dq=comportement+parental+selon+sexe+enfant&hl=fr&sa=X&ved=0ahUKEwjN4Pv3jL7PAhXjKsAKHUd8B44Q6AEIKjAC#v=onepage&q=comportement%20parental%20selon%20sexe%20enfant&f=false}}.</ref>. Elles passent aussi plus de temps à raisonner avec leurs filles, mais ont tendance à favoriser leurs garçons<ref name="dyade-mère-fille-dyade-mère-garçon-14-15-124-136-194-195-Alain-Braconnier">{{ouvrage | langue = fr | prénom1 = Alain | nom1 = Braconnier | titre = Mère et fils | éditeur = Odile Jacob | mois = janvier | année = 2005 - 336 | passage = pages 14, 15, 124 à 136 et 194 à 202 | consulté le = 4 octobre 2016 | lire en ligne = https://books.google.fr/books?id=XyZLVZcZgswC&pg=PA198&lpg=PA198&dq=fils+plus+favoris%C3%A9+que+fille+par+la+m%C3%A8re&source=bl&ots=PXzBA4Lnij&sig=CmPawkVf1on_xAbiard0pPRy_yY&hl=fr&sa=X&ved=0ahUKEwiTmev1rsDPAhXIlSwKHaPdCHc4ChDoAQglMAg#v=onepage&q=fils%20plus%20favoris%C3%A9%20que%20fille%20par%20la%20m%C3%A8re&f=false}}.</ref>{{Référence nécessaire|date=23 août 2016}}.
Un grand nombre d'études ont été mises en place pour observer l'influence des [[Famille homoparentale|familles homoparentales]] (couple de parents homosexuels) sur le développement des enfants : développement de l'intelligence, de l'adaptation, du jugement moral, du fonctionnement social et sexuel. Ces études indiquent que les parents homosexuels, hommes ou femmes, ne diffèrent pas quant à leurs attitudes et habiletés parentales. Les enfants de couples homosexuels n'ont pas plus de problèmes sociaux ou émotionnels, ni de problèmes de performance scolaire, que les enfants élevés par des couples hétérosexuels<ref>{{Référence Harvard sans parenthèses|Papalia|2010|p=175, 238.}}.</ref>.


Par rapport à l'orientation sexuelle de ses enfants, on constate que les enfants élevés par des couples homosexuels n'ont pas plus de chance d'avoir des relations homosexuelles lorsqu'ils seront adultes. Être éduqué par des parents homosexuels n'augmente pas l'attirance de l'enfant pour un être humain du même sexe. On constate seulement que l'enfant aura beaucoup plus de facilité à assumer son orientation sexuelle<ref>{{Lien web|nom1=Jacques Balthazart|titre=Biologie de l'Homosexualité; Conférence l'Encephale, Paris|url=https://www.youtube.com/watch?v=c9hA5ZhoSOI|consulté le=2019-01-01}}</ref>.
=== Différences interculturelles ===
Les modèles culturels des parents ont une influence sur le style parental<ref name=":0">{{Ouvrage|date=18 February 2011|isbn=978-1-4292-3203-6|last1=Berger S.|first1=Kathleen|title=The Developing Person Through the Life Span|publisher=Worth Publishers|pages=273–278|edition=8th}}</ref>{{,}}<ref name=":14" />.


=== Différences interculturelles ===
[[File:Japanese family 01.jpg|thumb|Père et ses deux enfants, Tokyo (2009)]][[File:Young mothers carring their children on head India.jpg|thumb|Jeune mères portant leurs enfants, Inde (2014)]]Le modèle de Baumrind a été développé par l'observation d'enfants de classe socio-économiques moyennes aux États-Unis. Dans des minorités asiatiques vivant aux États-Unis, la discipline exercée envers les enfants est plus forte que dans ma majorité caucasienne, de descendance européenne. Chez les américains d'origine asiatique, l'obéissance et la sévérité parentale sont valorisées culturellement et traduisent la sollicitude, la recherche d'harmonie familiale. Les parents de minorités asiatiques se montrent tout aussi chaleureux et encourageants que les parents démocratiques nord-américains de la majorité ethnique de descendance européenne<ref name=":14" />. Ces pratiques en apparence autoritaires ne paraissent pas aussi dommageables que dans le reste de la population en raison du fait que ces pratiques sévères s'accompagnent plus souvent de chaleur et de soutien de l'enfant ; la typologie de Baumrind souffre donc d'un biais culturel car les parents d'origine asiatiques ont souvent la sévérité des parents autoritaires tout en ayant la réactivité de parents démocratiques<ref name=":15" />.
Les modèles culturels des parents ont une influence sur le style parental<ref name=":0">{{Ouvrage|prénom1=Kathleen|nom1=Berger S.|titre=The Developing Person Through the Life Span|éditeur=Worth Publishers|date=18 February 2011|numéro d'édition=8|pages totales=273–278|isbn=978-1-4292-3203-6}}.</ref>{{,}}<ref name=":14" />{{,}}<ref name="style-parental-autoritatif-minorités-asiatiques-US-Parent-Drapeau-17-18"/>.


[[Fichier:Japanese family 01.jpg|vignette|Père et ses deux enfants [[flickruser:22032474@N00|Jorge Hernández Valiñani]], 2008, Tokyo|alt=Un homme assis et deux enfants à ses côtés faisant des bulles de savon]]
Par exemple, des observations menées chez des mère japonaises ayant des enfants d'âge préscolaire ont montré que leur contrôle de l'enfant est plus fort (santé, sécurité, règles sociales et morales) bien que les enfants soient également encouragés à développer leur autonomie dans d'autres domaines comme leur jeux, amis, habillement. Malgré leur forte discipline, comparées aux mères de la majorité caucasienne, les mères d'ethnie japonaise ont des stratégies variées pour éduquer socialement leurs enfants et résoudre les conflits, utilisant le raisonnement et la persuasion <ref>{{Article|langue=en|prénom1=Hiroyuki|nom1=Yamada|titre=Japanese Mothers' Views of Young Children's Areas of Personal Discretion|périodique=Child Development|volume=75|date=2004-01-01|issn=1467-8624|doi=10.1111/j.1467-8624.2004.00661.x|lire en ligne=http://onlinelibrary.wiley.com/doi/10.1111/j.1467-8624.2004.00661.x/abstract|consulté le=2016-08-05|pages=164–179}}</ref>.
[[Fichier:Carrying children in baskets on the head in India.jpg|vignette|Jeunes mères portant leurs enfants, Inde ({{date-|2014}}).|alt=Deux femmes portant sur leur tête un panier où est assis un enfant]]Le modèle de Baumrind a été développé par l'observation d'enfants de [[Classe moyenne|classes socio-économiques moyennes]] aux États-Unis. Son [[universalisme moral|universalité]] a souvent été remise en question. Dans des minorités asiatiques vivant aux États-Unis, la discipline exercée envers les enfants est plus forte que dans sa majorité [[europoïde|caucasienne]], de descendance européenne<ref name="style-parental-autoritatif-minorités-asiatiques-US-Parent-Drapeau-17-18">{{Référence Harvard sans parenthèses|Parent|Drapeau|Brousseau|Pouliot|2008|p=17 et 18}}.</ref>. Chez les [[Asio-Américains|Américains d'origine asiatique]], l'[[obéissance]] et la sévérité parentale sont valorisées culturellement et traduisent la [[sollicitude]], la recherche d'[[harmonie]] familiale. Les parents de minorités asiatiques se montrent tout aussi chaleureux et encourageants que les parents démocratiques nord-américains de la majorité ethnique de descendance européenne<ref name=":14" />. Ces pratiques d'apparence autoritaire ne paraissent pas aussi dommageables que dans le reste de la population en raison du fait que ces pratiques sévères s'accompagnent plus souvent de chaleur et de soutien de l'enfant ; la typologie de Baumrind souffre donc d'un [[biais culturel]] car les parents d'origine asiatiques ont souvent la sévérité des parents autoritaires tout en ayant la réactivité de parents démocratiques<ref name=":15" />{{,}}<ref name="style-parental-autoritatif-minorités-asiatiques-US-Parent-Drapeau-17-18"/>.


Par exemple, des observations menées chez des mères [[japonais]]es ayant des enfants d'âge préscolaire ont montré que leur contrôle de l'enfant est plus fort (dans les domaines de la [[santé]], de la [[sécurité]], des [[Norme sociale|règles sociales]] et [[Règle morale|morales]]) bien que les enfants soient également encouragés à développer leur [[autonomie]] dans d'autres domaines comme leurs [[jeu]]x, leurs [[Amitié|amis]] et leur [[vêtement|habillement]]. Malgré leur forte discipline, comparées aux mères de la majorité caucasienne, les [[Famille japonaise|mères japonaises]] ont des stratégies variées pour éduquer socialement leurs enfants et [[Résolution de conflit|résoudre les conflits]], utilisant le [[raisonnement]] et la [[persuasion]]<ref>{{Article|langue=en|prénom1=Hiroyuki|nom1=Yamada|titre=Japanese Mothers' Views of Young Children's Areas of Personal Discretion|périodique=Child Development|volume=75|date=2004-01-01|issn=1467-8624|doi=10.1111/j.1467-8624.2004.00661.x|lire en ligne=http://onlinelibrary.wiley.com/doi/10.1111/j.1467-8624.2004.00661.x/abstract|consulté le=5 août 2016|pages=164–179}}.</ref>.
Les pratiques parentales autoritaires sont souvent retransmises par les familles américaines d'origine asiatique. À New York par exemple, une association s'est montée pour aider les migrants asiatiques à s'adapter culturellement et à conserver ou reprendre la garde leur enfants sur le plan légal : à plusieurs reprises, les autorités de protection de l'enfance de New York sont intervenues pour retirer la garde de leurs enfants à des parents asiatiques émigrés, qui les avaient battus pour les discipliner<ref>{{Article|prénom1=Yilu|nom1=Zhao|titre=Cultural Divide Over Parental Discipline|périodique=The New York Times|date=2002-05-29|issn=0362-4331|lire en ligne=http://www.nytimes.com/2002/05/29/nyregion/cultural-divide-over-parental-discipline.html|consulté le=2016-09-05}}</ref>.


Les pratiques parentales autoritaires sont souvent retransmises par les familles américaines d'origine asiatique. À [[New York]] par exemple, une association s'est montée pour aider les [[migrant]]s asiatiques à s'adapter culturellement et à conserver ou reprendre la garde de leurs enfants sur le plan légal : en effet, à plusieurs reprises, les autorités de protection de l'enfance de New York sont intervenues pour retirer la garde de leurs enfants à des parents asiatiques émigrés, qui les avaient battus pour les discipliner<ref>{{Article|prénom1=Yilu|nom1=Zhao|titre=Cultural Divide Over Parental Discipline|périodique=The New York Times|date=2002-05-29|issn=0362-4331|lire en ligne=https://www.nytimes.com/2002/05/29/nyregion/cultural-divide-over-parental-discipline.html|consulté le=5 septembre 2016}}.</ref>.
Utilisant une méthodologie différente, Robert Bradley et Robert Corwyn ont fait la synthèse des pratiques parentales observées dans plusieurs pays avec l'échelle du HOME Inventory que Robert Bradley a mise au point. Cette méthode permet d'observer directement les pratiques de discipline et de chaleur entre la mère (ou autre parent s'occupant principalement de l'enfant) et son enfant lors d'une visite de l'observateur ou observatrice au domicile familial. L'inventaire met surtout l'accent sur les stimulations présentes dans l'environnement de l'enfant (par exemple, des jouets). Les auteurs ont conclu que l'impact de la discipline corporelle reste difficile à comprendre. Cependant, quelles que soient les cultures observées, la réactivité et la chaleur du parent envers l'enfant (''responsiveness'') et la présence de stimulations ont toujours un impact positif sur les capacités d'adaptation de l'enfant<ref>{{Article|langue=en|prénom1=Robert H.|nom1=Bradley|prénom2=Robert F.|nom2=Corwyn|titre=Caring for children around the world: A view from HOME|périodique=International Journal of Behavioral Development|volume=29|date=2005-11-01|issn=0165-0254|issn2=1464-0651|doi=10.1177/01650250500146925|lire en ligne=http://jbd.sagepub.com/content/29/6/468|consulté le=2016-08-25|pages=468–478}}</ref>.


À ce titre, les auteures québécoises Claudine Parent et Sylvie Drapeau, rappellent le constat de différences inter-culturelles suivant :
=== Méthodes d'observation et mesures ===
Les méthodes d'observation de Baumrind étaient complexes et coûteuses en temps, reposant sur de multiples tests et observations. Pour permettre à la recherche dans ce domaine de progresser, une mesure valide et relativement simple d'utilisation pour déterminer le style parental était nécessaire.


{{citation bloc|Il faut également souligner les variations entre les cultures quant aux modes de sanction punitive que les parents réservent aux adolescents. On sait, par exemple, que les punitions corporelles sont plus fréquentes et valorisées comme mode de contrôle des enfants et des adolescents dans certaines cultures, alors que de telles pratiques parentales sont fermement condamnées dans d'autres.|Parent et Drapeau, {{date-|2008}}<ref name="Claudine-Parent-Sylvie-Drapeau-19-différences-interculturelles-style-parental">{{Référence Harvard sans parenthèses|Parent|Drapeau|Brousseau|Pouliot|2008|p=19}}.</ref>.}}
Pour les adolescents, les trois principales typologies de Baumrind ont été mesurées en demandant aux jeunes, plutôt qu'aux parents, de remplir des questionnaires<ref>{{Article|langue=en|prénom1=Laurence|nom1=Steinberg|prénom2=Susie D.|nom2=Lamborn|prénom3=Sanford M.|nom3=Dornbusch|prénom4=Nancy|nom4=Darling|titre=Impact of Parenting Practices on Adolescent Achievement: Authoritative Parenting, School Involvement, and Encouragement to Succeed|périodique=Child Development|volume=63|date=1992-10-01|issn=1467-8624|doi=10.1111/j.1467-8624.1992.tb01694.x|lire en ligne=http://onlinelibrary.wiley.com/doi/10.1111/j.1467-8624.1992.tb01694.x/abstract|consulté le=2016-08-26|pages=1266–1281}}</ref>{{,}}<ref>{{Article|prénom1=Sanford M.|nom1=Dornbusch|prénom2=Philip L.|nom2=Ritter|prénom3=P. Herbert|nom3=Leiderman|prénom4=Donald F.|nom4=Roberts|titre=The Relation of Parenting Style to Adolescent School Performance|périodique=Child Development|volume=58|date=1987-01-01|doi=10.2307/1130618|lire en ligne=http://www.jstor.org/stable/1130618|consulté le=2016-08-26|pages=1244–1257}}</ref>. Cette méthode permettait d'éliminer certains problèmes méthodologiques rencontrés avec l'approche de Baumrind. En {{date-|1991}}, John Burri s'inspire de la typologie de Baumrind concernant le type d'autorité exercé par les parents pour mettre au point le ''Parental Authority Questionnaire'' (questionnaire d'autorité parentale)<ref>{{Article|prénom1=John R.|nom1=Buri|titre=Parental Authority Questionnaire|périodique=Journal of Personality Assessment|volume=57|date=1991-08-01|issn=0022-3891|pmid=16370893|doi=10.1207/s15327752jpa5701_13|lire en ligne=http://dx.doi.org/10.1207/s15327752jpa5701_13|consulté le=2016-08-26|pages=110–119}}</ref>.


Utilisant une méthodologie différente, Robert Bradley et Robert Corwyn ont fait la synthèse des pratiques parentales observées dans plusieurs pays avec l'échelle du ''HOME Inventory'' que Robert Bradley a mise au point<ref name="méthode-Corwin-Bradley-Robert-H-Home-Inventory-Lawrence-Balter-Catherine-Tamis-LeMonda-339">{{chapitre | langue = en | prénom1 = Lawrence | nom1 = Balter | prénom2 = Catherine | nom2 = Tamis-LeMonda | titre chapitre = Parenting | auteurs ouvrage = Lawrence Balter et Catherine Tamis-LeMonda | titre ouvrage = Child Psychology | sous-titre ouvrage = A Handbook of Contemporary Issues | éditeur = Psychology Press | année = 2003 | pages totales = 542 | passage = page 339 à 362 | consulté le = 09 octobre 2016 | lire en ligne = https://books.google.fr/books?id=reWupx_OJs8C&pg=PA339&lpg=PA339&dq=hOME+INVENTORY+BRADLEY&source=bl&ots=0u-kuVcihx&sig=gHMttzXZPVnAMAWSynMcxUS7Tts&hl=fr&sa=X&ved=0ahUKEwjNnI6lnM3PAhWGSRoKHS7JATw4ChDoAQhGMAQ#v=onepage&q=hOME%20INVENTORY%20BRADLEY&f=false}}.</ref>{{,}}<ref name="home-inventory-Robert-H-Bradley-1994">{{chapitre | langue = en | prénom1 = Robert H. | nom1 = Bradley | titre chapitre = The Home Inventory | sous-titre chapitre = Review and réflexions | auteurs ouvrage = Robert H. Bradley et al. | titre ouvrage = Advances in Child Development and Behavior | volume = 25 | éditeur = Academic Press | mois = décembre | année = 1994 | pages totales = 385 | passage = pages 241 à 288 | consulté le = 9 octobre 2016 | lire en ligne = https://books.google.fr/books?id=Pfudu7kkXN0C&dq=hOME+INVENTORY+BRADLEY&hl=fr&source=gbs_navlinks_s}}.</ref>. Cette méthode permet d'observer directement les pratiques de [[wikt:discipline|discipline]] et de soutien et encouragements de la mère (ou autre parent s'occupant principalement de l'enfant) envers son enfant lors d'une visite de l'observateur ou observatrice au [[domicile]]<ref name="méthode-Corwin-Bradley-Robert-H-Home-Inventory-Lawrence-Balter-Catherine-Tamis-LeMonda-339"/>{{,}}<ref name="home-inventory-Robert-H-Bradley-1994"/>. L'inventaire met surtout l'accent sur les [[stimulation]]s présentes dans l'environnement de l'enfant (par exemple, des jouets). Les auteurs ont conclu que l'impact de la discipline corporelle sur le développement psychologique de l'enfant, développement comportemental et cognitif, reste difficile à comprendre<ref name="méthode-Corwin-Bradley-Robert-H-Home-Inventory-Lawrence-Balter-Catherine-Tamis-LeMonda-339"/>{{,}}<ref name="home-inventory-Robert-H-Bradley-1994"/>. Cependant, quelles que soient les cultures observées, la réactivité et l'attitude chaleureuse du parent envers l'enfant ({{citation étrangère|langue=en|responsiveness}}) et la présence de stimulations ont toujours un impact positif sur les capacités d'adaptation de l'enfant<ref>{{Article|langue=en|prénom1=Robert H.|nom1=Bradley|prénom2=Robert F.|nom2=Corwyn|titre=Caring for children around the world | sous-titre = A view from HOME|périodique=International Journal of Behavioral Development|volume=29|date={{1er}} novembre 2005|issn=0165-0254|issn2=1464-0651|doi=10.1177/01650250500146925|lire en ligne=http://jbd.sagepub.com/content/29/6/468|consulté le=25 août 2016|pages=468–478}}.</ref>{{,}}<ref name="méthode-Corwin-Bradley-Robert-H-Home-Inventory-Lawrence-Balter-Catherine-Tamis-LeMonda-339"/>{{,}}<ref name="home-inventory-Robert-H-Bradley-1994"/>.
En {{date-|1995}}, Clyde Robinson et collaborateurs ont développé un questionnaire pour répondre à ce même besoin pour les enfants plus jeunes, mais en interrogeant les parents. Leur questionnaire, le ''Parenting Styles & Dimensions Questionnaire'', ou ''PSDQ'', a été développé et validé aux États-Unis en s'appuyant sur les travaux de Jeanne Block (1965)<ref>BLOCK, Jeanne H. ''The Child-Rearing Practices Report (CRPR): A set of Q items for the description of parental socialization attitudes and values''. 1965.</ref> et sur de nouveaux items directement inspirés des trois principales typologies mises en évidence par Baumrind (parents démocratiques, autoritaires, permissifs)<ref>Robinson, C. C., Mandleco, B., Olsen, S. F., & Hart, C. H. (2001). The parenting styles and dimensions questionnaire (PSDQ). ''Handbook of family measurement techniques'', ''3'', 319-321.</ref>{{,}}<ref>{{Article|langue=en|prénom1=Clyde C.|nom1=Robinson|prénom2=Barbara|nom2=Mandleco|prénom3=Susanne Frost|nom3=Olsen|prénom4=Craig H.|nom4=Hart|titre=Authoritative, Authoritarian, and Permissive Parenting Practices: Development of a New Measure|périodique=Psychological Reports|volume=77|date=1995-12-01|issn=0033-2941|issn2=1558-691X|doi=10.2466/pr0.1995.77.3.819|lire en ligne=http://prx.sagepub.com/content/77/3/819|consulté le=2016-08-25|pages=819–830}}</ref>. Le questionnaire final est constitué de 62 items et est destiné aux parents (mère et père) d'enfants préadolescents.


=== Méthodes d'observation et mesures ===
Cette échelle a été largement utilisées depuis lors dans la recherche sur le plan international multipliant ainsi les opportunités de vérifier sa validité sur le plan psychométrique<ref>{{Article|prénom1=Maria Giulia|nom1=Olivari|prénom2=Semira|nom2=Tagliabue|prénom3=Emanuela|nom3=Confalonieri|titre=Parenting Style and Dimensions Questionnaire: A Review of Reliability and Validity|périodique=Marriage & Family Review|volume=49|date=2013-09-01|issn=0149-4929|doi=10.1080/01494929.2013.770812|lire en ligne=http://dx.doi.org/10.1080/01494929.2013.770812|consulté le=2016-08-26|pages=465–490}}</ref>. Le PSDQ a traduit, adapté et validé dans de nombreux pays : la [[Chine]]<ref>{{Article|langue=English|prénom1=Qing|nom1=Zhou|prénom2=Nancy|nom2=Eisenberg|prénom3=Yun|nom3=Wang|prénom4=Mark|nom4=Reiser|titre=Chinese Children's Effortful Control and Dispositional Anger/Frustration: Relations to Parenting Styles and Children's Social Functioning.|périodique=Developmental Psychology|volume=40|date=2004-05-01|issn=1939-0599|issn2=0012-1649|doi=10.1037/0012-1649.40.3.352|lire en ligne=http://psycnet.apa.org/journals/dev/40/3/352/|consulté le=2016-08-25|pages=352–366}}</ref>{{,}}<ref>{{Article|langue=en|prénom1=Yixiao|nom1=Fu|prénom2=Xiao|nom2=Hou|prénom3=Qing|nom3=Qin|prénom4=Huaqing|nom4=Meng|titre=Can Parenting Styles and Dimensions Questionnaire (PSDQ) Be Used in China?|périodique=Psychology|volume=04|date=2013-06-10|doi=10.4236/psych.2013.46076|lire en ligne=http://file.scirp.org/Html/32913.html|consulté le=2016-08-26|pages=535–540}}</ref> ; la [[Turquie]]<ref>Önder, A., & Gülay, H. (2009). Reliability and validity of parenting styles & dimensions questionnaire. ''Procedia-Social and Behavioral Sciences'', ''1''(1), 508-514.</ref> ; [[Inde|l'Inde]]<ref>{{Article|langue=en|prénom1=Gurpreet Kaur|nom1=Sandhu|prénom2=Vandana|nom2=Sharma|titre=Social Withdrawal and Social Anxiety in Relation to Stylistic Parenting Dimensions in the Indian Cultural Context|périodique=Research in Psychology and Behavioral Sciences|volume=3|date=2015-12-29|doi=10.12691/rpbs-3-3-2|lire en ligne=http://pubs.sciepub.com/rpbs/3/3/2/|consulté le=2016-08-26}}</ref> ; [[Iran|l'Iran]]<ref>{{Article|langue=english|auteur1=Alizadeh, H., Applequist, K. F., & Coolidge, F. L.|titre=Parental self-confidence, parenting styles, and corporal punishment in families of ADHD children in Iran|périodique=Child Abuse & Neglect|série=31(5)|date=2007|issn=|lire en ligne=http://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0145213407000828|pages=567-572.}}</ref> ; [[Italie|l'Italie]] (version G1<ref>{{Article|langue=|auteur1=|prénom1=Semira|nom1=Tagliabue|prénom2=Maria Giulia|nom2=Olivari|prénom3=Dario|nom3=Bacchini|prénom4=Gaetana|nom4=Affuso|titre=Measuring adolescents' perceptions of parenting style during childhood: psychometric properties of the parenting styles and dimensions questionnaire|périodique=Psicologia: Teoria e Pesquisa|volume=30|date=2014|issn=0102-3772|doi=10.1590/S0102-37722014000300002|lire en ligne=http://www.scielo.br/scielo.php?script=sci_abstract&pid=S0102-37722014000300002&lng=en&nrm=iso&tlng=es|consulté le=2016-08-26|pages=251–258}}</ref>) ; la [[Lituanie]]<ref>{{Article|langue=en|prénom1=Roy M.|nom1=Kern|prénom2=Jolita|nom2=Jonyniene|titre=Psychometric Properties of the Lithuanian Version of the Parenting Styles and Dimensions Questionnaire (PSDQ) | sous-titre = Pilot Study|périodique=The Family Journal|volume=20|date=2012-04-01|issn=1066-4807|issn2=1552-3950|doi=10.1177/1066480712439845|lire en ligne=http://tfj.sagepub.com/content/20/2/205|consulté le=2016-08-26|pages=205–214}}</ref>, etc. L'échelle a été traduite et utilisée dans des recherches en langue française au [[Luxembourg (pays)|Luxembourg]]<ref>{{chapitre | langue = fr | nom1 = Poncelet | prénom1 = D. | nom2 = Dierendonck | prénom2 = C. | nom3 = Voz | prénom3 = G. | titre chapitre = Chapitre 14. Les pratiques éducatives des familles au Luxembourg | auteurs ouvrage = Poncelet D., Dierendonck C., et Voz G. | titre ouvrage = La place de l’école dans la société luxembourgeoise de demain | année = 2008 | éditeur = De Boeck Supérieur | passage = pages 373 à 398}}.</ref>.
Les méthodes d'observation de Baumrind étaient complexes et coûteuses en temps, reposant sur de multiples tests et observations. Pour permettre à la recherche dans ce domaine de progresser, une mesure valide et relativement simple d'utilisation pour déterminer le style parental était nécessaire.


Pour les adolescents, un [[questionnaire]] a été mis au point. Les trois principales typologies de Baumrind y sont évaluées. Il s'agit dont de demander aux enfants, plutôt qu'aux parents eux-mêmes, de répondre aux questions pour évaluer le style parental perçu<ref>{{Article|langue=en|prénom1=Laurence|nom1=Steinberg|prénom2=Susie D.|nom2=Lamborn|prénom3=Sanford M.|nom3=Dornbusch|prénom4=Nancy|nom4=Darling|titre=Impact of Parenting Practices on Adolescent Achievement: Authoritative Parenting, School Involvement, and Encouragement to Succeed|périodique=Child Development|volume=63|date={{1er}} octobre 1992|issn=1467-8624|doi=10.1111/j.1467-8624.1992.tb01694.x|lire en ligne=http://onlinelibrary.wiley.com/doi/10.1111/j.1467-8624.1992.tb01694.x/abstract|consulté le=26 août 2016|pages=1266–1281}}.</ref>{{,}}<ref>{{Article|prénom1=Sanford M.|nom1=Dornbusch|prénom2=Philip L.|nom2=Ritter|prénom3=P. Herbert|nom3=Leiderman|prénom4=Donald F.|nom4=Roberts|titre=The Relation of Parenting Style to Adolescent School Performance|périodique=Child Development|volume=58|date={{1er}} janvier 1987|doi=10.2307/1130618|lire en ligne=https://www.jstor.org/stable/1130618|consulté le=26 août 2016|pages=1244–1257}}.</ref>. Cette méthode permet d'éliminer certains problèmes méthodologiques rencontrés avec l'approche de Baumrind. Ainsi en {{date-|1991}}, John Burri met au point un questionnaire où trente questions sont posées aux garçons et filles, sur chacun de leurs parents. Le {{citation étrangère|langue=en|Parental Authority Questionnaire}} (Questionnaire sur l'autorité parentale) s'inspire de la typologie de Baumrind pour dégager le style parental de chacun des parents<ref>{{Article|prénom1=John R.|nom1=Buri|titre=Parental Authority Questionnaire|périodique=Journal of Personality Assessment|volume=57|date={{1er}} août 1991|issn=0022-3891|pmid=16370893|doi=10.1207/s15327752jpa5701_13|lire en ligne=https://dx.doi.org/10.1207/s15327752jpa5701_13|consulté le=26 août 2016|pages=110–119}}.</ref>.
En {{date-|2000}}, une équipe de chercheurs américains, dont Robinson, ont mis au point une nouvelle version de la PSDQ pour les adolescents dans le contexte d'une étude sur les adolescents et jeunes adultes incarcérés. Cette version est nommée la ''PSDQ version G1''<ref>{{Article|langue=en|prénom1=Stacey|nom1=Chipman|prénom2=Susanne Frost|nom2=Olsen|prénom3=Shirley|nom3=Klein|prénom4=Craig H.|nom4=Hart|titre=Differences in Retrospective Perceptions of Parenting of Male and Female Inmates and Non-Inmates*|périodique=Family Relations|volume=49|date=2000-01-01|issn=1741-3729|doi=10.1111/j.1741-3729.2000.00005.x|lire en ligne=http://onlinelibrary.wiley.com/doi/10.1111/j.1741-3729.2000.00005.x/abstract|consulté le=2016-08-26|pages=5–11}}</ref>.


En {{date-|1995}}, Clyde Robinson et ses collaborateurs ont développé un questionnaire pour répondre à ce même besoin pour les enfants plus jeunes, mais en interrogeant les parents. Le {{citation étrangère|langue=en|Parenting Styles & Dimensions Questionnaire}} (PSDQ) a été développé et validé aux États-Unis en s'appuyant sur les travaux de Jeanne Block, en {{date-|1965}}<ref>{{Ouvrage | langue=en | prénom1=Jeanne H. | nom1=Block | titre=The Child-Rearing Practices Report (CRPR) | sous-titre=A set of Q items for the description of parental socialization attitudes and values | éditeur= | année=1965 }}.</ref> et sur de nouveaux items directement inspirés des trois principales typologies mises en évidence par Baumrind (parents démocratiques, autoritaires, permissifs)<ref>{{chapitre | langue = en | nom1 = Robinson | prénom1 = C. C. | nom2 = Mandleco | prénom2 = B. | nom3 = Olsen | prénom3 = S. F. | nom4 = Hart | prénom4 = C. H. | titre chapitre = The parenting styles and dimensions questionnaire (PSDQ). | auteurs ouvrage = C. C. Robinson et al . | titre ouvrage = Handbook of family measurement techniques | volume = 3 | année = 2001 | passage = pages 319 à 321}}.</ref>{{,}}<ref>{{Article|langue=en|prénom1=Clyde C.|nom1=Robinson|prénom2=Barbara|nom2=Mandleco|prénom3=Susanne Frost|nom3=Olsen|prénom4=Craig H.|nom4=Hart|titre=Authoritative, Authoritarian, and Permissive Parenting Practices | sous-titre = Development of a New Measure|périodique=Psychological Reports|volume=77|jour = 01 | mois = décembre | année = 1995|issn=0033-2941|issn2=1558-691X|doi=10.2466/pr0.1995.77.3.819|lire en ligne=http://prx.sagepub.com/content/77/3/819|consulté le=25 août 2016|pages=819–830}}.</ref>. Le questionnaire final est constitué de {{unité|62|items}} et est destiné aux parents (mère et père) d'enfants [[Pré-adolescent|préadolescents]].
D'autres mesures des pratiques parentales ont été développées pour la recherche en psychologie du développement de l'enfant.


Cette échelle a été largement utilisée depuis lors dans la recherche sur le plan international, multipliant ainsi les opportunités de vérifier sa validité sur le plan [[psychométrie|psychométrique]]<ref>{{Article |langue=en |prénom1=Maria Giulia|nom1=Olivari|prénom2=Semira|nom2=Tagliabue|prénom3=Emanuela|nom3=Confalonieri|titre=Parenting Style and Dimensions Questionnaire | sous-titre = A Review of Reliability and Validity|périodique=Marriage & Family Review|volume=49|jour ={{1er}}|mois=septembre|année=2013|issn=0149-4929|doi=10.1080/01494929.2013.770812|lire en ligne=https://dx.doi.org/10.1080/01494929.2013.770812|consulté le=26 août 2016|pages=465–490}}.</ref>. Le PSDQ a été traduit, adapté et validé dans de nombreux pays : la [[Chine]]<ref>{{Article|langue=en|prénom1=Qing|nom1=Zhou|prénom2=Nancy|nom2=Eisenberg|prénom3=Yun|nom3=Wang|prénom4=Mark|nom4=Reiser|titre=Chinese Children's Effortful Control and Dispositional Anger/Frustration | sous-titre = Relations to Parenting Styles and Children's Social Functioning.|périodique=Developmental Psychology|volume=40|jour = {{1er}} | mois = mai | année = 2004|issn=1939-0599|issn2=0012-1649|doi=10.1037/0012-1649.40.3.352|lire en ligne=http://psycnet.apa.org/journals/dev/40/3/352/|consulté le=25 août 2016|pages=352–366}}.</ref>{{,}}<ref>{{Article|langue=en|prénom1=Yixiao|nom1=Fu|prénom2=Xiao|nom2=Hou|prénom3=Qing|nom3=Qin|prénom4=Huaqing|nom4=Meng|titre=Can Parenting Styles and Dimensions Questionnaire (PSDQ) Be Used in China?|périodique=Psychology|volume=04|jour = 10 | mois = juin| année = 2013|doi=10.4236/psych.2013.46076|lire en ligne=http://file.scirp.org/Html/32913.html|consulté le=26 août 2016|pages=535–540}}.</ref> ; la [[Turquie]]<ref>{{article | langue = en | nom1 = Önder | prénom1 = A. | nom2 = Gülay | prénom2 = H. | titre = Reliability and validity of parenting styles & dimensions questionnaire. | périodique = Procedia-Social and Behavioral Sciences | volume = 1 | numéro = 1 | année = 2009 | passage = pages 508-514}}.</ref> ; l'[[Inde]]<ref>{{Article|langue=en|prénom1=Gurpreet Kaur|nom1=Sandhu|prénom2=Vandana|nom2=Sharma|titre=Social Withdrawal and Social Anxiety in Relation to Stylistic Parenting Dimensions in the Indian Cultural Context|périodique=Research in Psychology and Behavioral Sciences|volume=3| jour = 29 | mois = décembre | année = 2015|doi=10.12691/rpbs-3-3-2|lire en ligne=http://pubs.sciepub.com/rpbs/3/3/2/|consulté le=26 août 2016}}.</ref>{{,}}<ref name="adaptation-Home-Inventory-Inde-mesure-psychométrique">{{article | langue = en | prénom1 = Ardash | nom1 = Kohli | prénom2 = Manju | nom2 = Mohanty | prénom3 = Radjinder P. | nom3 = Kaur | titre = Adaptation of Home Inventory for Children in simple Hindi | périodique = Jiacam | volume = 1 | numéro = 4 (article 2) | année = 2015 | consulté le = 09 octobre 2016 | lire en ligne = http://files.eric.ed.gov/fulltext/EJ847486.pdf}}.</ref> ; l'[[Iran]]<ref>{{Article|langue=en|auteur1=H. Alizadeh |auteur2=K. F. Applequist |auteur3=F. L. Coolidge|titre=Parental self-confidence, parenting styles, and corporal punishment in families of ADHD children in Iran|périodique=Child Abuse & Neglect|série=31(5)|année =2007 |lire en ligne=http://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0145213407000828|passage=567-572.}}.</ref> ; l'[[Italie]] (version G1<ref>{{Article |langue=en |prénom1=Semira|nom1=Tagliabue|prénom2=Maria Giulia|nom2=Olivari|prénom3=Dario|nom3=Bacchini|prénom4=Gaetana|nom4=Affuso|titre=Measuring adolescents' perceptions of parenting style during childhood: psychometric properties of the parenting styles and dimensions questionnaire|périodique=Psicologia | sous-titre = Teoria e Pesquisa|volume=30|année =2014|issn=0102-3772|doi=10.1590/S0102-37722014000300002|lire en ligne=http://www.scielo.br/scielo.php?script=sci_abstract&pid=S0102-37722014000300002&lng=en&nrm=iso&tlng=es|consulté le=26 août 2016|pages=251–258}}.</ref>) ; la [[Lituanie]]<ref>{{Article|langue=en|prénom1=Roy M.|nom1=Kern|prénom2=Jolita|nom2=Jonyniene|titre=Psychometric Properties of the Lithuanian Version of the Parenting Styles and Dimensions Questionnaire (PSDQ) | sous-titre = Pilot Study|périodique=The Family Journal|volume=20|jour = 01 | mois = avril | année =2012 |issn=1066-4807|issn2=1552-3950|doi=10.1177/1066480712439845|lire en ligne=http://tfj.sagepub.com/content/20/2/205|consulté le=26 août 2016|pages=205–214}}.</ref>, etc. L'échelle a été traduite et utilisée dans des recherches en langue française au [[Luxembourg (pays)|Luxembourg]]<ref>{{chapitre | langue = fr | nom1 = Poncelet | prénom1 = D. | nom2 = Dierendonck | prénom2 = C. | nom3 = Voz | prénom3 = G. | titre chapitre = Chapitre 14. Les pratiques éducatives des familles au Luxembourg | auteurs ouvrage = Poncelet D., Dierendonck C., et Voz G. | titre ouvrage = La place de l’école dans la société luxembourgeoise de demain | année = 2008 | éditeur = De Boeck Supérieur | passage = pages 373 à 398}}.</ref>.
Le « {{lang|en|HOME Inventory}} » (« {{lang|en|HOME}} » est l'[[Acronymie|acronyme]] de « {{lang|en|Home Observations for Measurement of the Environment}} ») de Bettye M. Caldwell et Robert H. Bradley est une mesure basée sur [[Observation|l'observation]] du milieu de vie de l'enfant. Plusieurs versions de cette échelle existent pour s'adapter à l'âge de l'enfant sur lequel porte l'étude. La mesure repose sur la visite d'un psychologue-chercheur sur le lieu de vie de l'enfant. La visite comprend une interview du parent principal (souvent la [[mère]]) qui vise à découvrir ses pratiques et habitudes parentales, une courte observation des interactions spontanées parent-enfant et l'observation détaillée du milieu de vie de l'enfant (présence de jouets, par exemple). La visite dure environ une heure. Le « {{lang|en|HOME inventory}} » est une mesure souvent utilisée en recherche pour mesurer des aspects de l'environnement familial ayant un impact sur le [[Psychologie de l'enfant|développement de l'enfant]]<ref>{{Article|prénom1=Robert H.|nom1=Bradley|titre=Constructing and Adapting Causal and Formative Measures of Family Settings: The HOME Inventory as Illustration|périodique=Journal of Family Theory & Review|volume=7|date=2015-12-01|issn=1756-2570|pmid=26997978|pmcid=4795993|doi=10.1111/jftr.12108|lire en ligne=http://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/26997978|consulté le=2016-08-25|pages=381–414}}</ref>. La mesure a été adaptée dans plusieurs pays .


En {{date-|2000}}, une équipe de chercheurs américains, dont Robinson, a mis au point une nouvelle version de la PSDQ pour les adolescents dans le contexte d'une étude sur les adolescents et jeunes adultes [[Prisonnier|incarcérés]]. Cette version est nommée la ''PSDQ version G1''<ref>{{Article|langue=en|prénom1=Stacey|nom1=Chipman|prénom2=Susanne Frost|nom2=Olsen|prénom3=Shirley|nom3=Klein|prénom4=Craig H.|nom4=Hart|titre=Differences in Retrospective Perceptions of Parenting of Male and Female Inmates and Non-Inmates |périodique=Family Relations|volume=49|jour = {{1er}} | mois = janvier | année =2000 |issn=1741-3729|doi=10.1111/j.1741-3729.2000.00005.x|lire en ligne=http://onlinelibrary.wiley.com/doi/10.1111/j.1741-3729.2000.00005.x/abstract|consulté le=26 août 2016|pages=5–11}}.</ref>.
Ces échelles sont des instruments de recherche et n'ont pas été créées à des fins de diagnostic, ni de prévention : elles décrivent le style parental dominant, sur la base de ce qui est rapporté par les parents ou adolescents (non sur des observations directes), et ne les comparent pas à une norme.


D'autres mesures des pratiques parentales ont été développées pour la recherche en [[psychologie du développement]] de l'enfant. En prenant appui sur les travaux de Baumrind, Macoby et Martin, d'autres auteurs, tels que Steinberg, Elmen et Mounts dans un ouvrage publié en {{date-|1989}}, ont ainsi mis en évidence trois types de mesures du style parental<ref name="Geneviève-Bergonnier-Dupuy-Hélène-Join Lambert-Paul-Durning-style-parental-315-327" /> : {{citation bloc|[...]l'engagement, l'encadrement et l'encouragement à l'autonomie, suggérant ainsi l'importance d'une combinaison d'attachement, d'autorité et d'encouragement à l'autonomisation chez l'enfant et l'adolescent.|Bergonnier-Dupuy, Join-Lambert et Durning, {{date-|2013}}, {{p.|325}}<ref name="Geneviève-Bergonnier-Dupuy-Hélène-Join Lambert-Paul-Durning-style-parental-315-327">{{chapitre | langue = fr | prénom1 = Geneviève | nom1 = Bergonnier-Dupuy | prénom2 = Hélène Join | nom2 = Lambert | prénom3 = Paul | nom3 = Durning | titre chapitre = Impact de l'éducation familiale sur la réussite académique, l'adaptation sociale à l'école et le vécu scolaire de l'enfant-adolescent-élève | auteurs ouvrage = Geneviève Bergonnier-Dupuy, Hélène Join Lambert et Paul Durning | titre ouvrage = Traité d'éducation familiale | éditeur = Dunod | mois = juillet | année = 2013 | pages totales = 416 | passage = pages 315 à 327 | consulté le = 11 octobre 2016 | lire en ligne = https://books.google.fr/books?id=cck-AAAAQBAJ&pg=PT327&dq=style+parental&hl=fr&sa=X&ved=0ahUKEwj1z-3ll9LPAhWFUhQKHSvcDGEQ6AEIPzAF#v=onepage&q=style%20parental&f=false}}.</ref>.}}
=== Limites des études de Baumrind et de son approche ===
Baumrind souligne souvent dans ses publications les limites de son approche et met en garde contre les généralisations hâtives. Des types parentaux décrits par Baumrind, le style démocratique produit les meilleurs résultats en moyenne, cependant, comme le souligne Baumrind : « ''Authoritative upbringing, although sufficient, is not a necessary condition to produce competent children'' <ref name=":7" />» (Être élevé avec le style démocratique, bien que suffisant, mais n'est pas une condition nécessaire pour produire des enfants compétents). Autrement dit, de nombreux enfants élevés dans un milieu où le style parental est moins optimal, développent malgré cela de bonnes compétences sociales et scolaires.


Le « ''{{lang|en|HOME Inventory}}'' » ([[Acronymie|acronyme]] de « {{lang|en|''Home Observations for Measurement of the Environment''}} ») de Bettye M. Caldwell et Robert H. Bradley est une mesure basée sur l'[[observation]] du milieu de vie de l'enfant<ref name="Home-Inventory-Bradley-Caldwell-Vasiliki-Totsika&Kathy-Sylva-25-35">{{article | langue = en | prénom1 = Vasiliki | nom1 = Totsika | prénom2 = Kathy | nom2 = Sylva | titre = The Home Observation for Measurement
La typologie de Baumrind est basée sur des études de [[Corrélation (statistiques)|corrélations]] et n'a pas mis en évidence des relations de cause à effet. Les processus liant les styles parentaux et les résultats des enfants ne sont toujours pas éclaircis et restent étudiés empiriquement par la [[psychologie du développement]].
of the Environment Revisited | périodique = Child and Adolescent Mental Health | éditeur = Blackwell Publishing | volume = 9 | numéro = 1 | année = 2004 | passage = 25–35 | consulté le = 8 septembre 2016 | lire en ligne = http://citeseerx.ist.psu.edu/viewdoc/download?doi=10.1.1.581.9236&rep=rep1&type=pdf}}.</ref>. Plusieurs versions de cette échelle existent pour s'adapter à l'âge de l'enfant sur lequel porte l'étude. La mesure repose sur la visite d'un psychologue-chercheur sur le lieu de vie de l'enfant. La visite comprend une interview du parent principal (souvent la [[mère]]) qui vise à découvrir ses pratiques et habitudes parentales, une courte observation des interactions spontanées parent-enfant et l'observation détaillée du milieu de vie de l'enfant (présence de jouets, par exemple)<ref name="Home-Inventory-Bradley-Caldwell-Vasiliki-Totsika&Kathy-Sylva-25-35"/>. Le « {{lang|en|HOME inventory}} » est une mesure souvent utilisée en recherche pour mesurer des aspects de l'environnement familial ayant un impact sur le [[Psychologie de l'enfant|développement de l'enfant]]<ref>{{Article |langue=en |prénom1=Robert H.|nom1=Bradley|titre=Constructing and Adapting Causal and Formative Measures of Family Settings: The HOME Inventory as Illustration|périodique=Journal of Family Theory & Review|volume=7|date=2015-12-01|issn=1756-2570|pmid=26997978|pmcid=4795993|doi=10.1111/jftr.12108|lire en ligne=https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/26997978|consulté le=25 août 2016|pages=381–414}}.</ref>{{,}}<ref name="Home-Inventory-Bradley-Caldwell-Vasiliki-Totsika&Kathy-Sylva-25-35"/>. La mesure a été adaptée dans plusieurs pays (voir ci-dessus, différences culturelles).


Ces échelles sont des instruments de recherche et n'ont pas été créées à des fins de [[diagnostic (médecine)|diagnostic]] ou de [[prévention]] : elles décrivent le style parental dominant, sur la base de ce qui est rapporté par les parents ou adolescents (non sur des observations directes) mais ne les comparent pas à une norme. En d'autres termes, il ne s'agit pas de définir un bon ou mauvais parent, mais d'analyser des relations statistiques entre certaines observations.
Son approche n'est pas une approche psychopathologique : Baumrind cherche à décrire les populations tout venant ; elle n'a pas spécifiquement sélectionné les parents et familles présentant des troubles. Elle a observé de larges cohortes et les a suivies sur plusieurs années (le programme Family Socialization and Developmental Compatence a suivi 139 enfants de 4 ans à 15 ans)<ref name=":7" />.

=== Limites des études de Baumrind et de son approche ===
Baumrind souligne souvent dans ses publications les limites de son approche et met en garde contre les généralisations hâtives. Des types parentaux décrits par Baumrind, le style démocratique produit les meilleurs résultats en moyenne, cependant, comme le souligne Baumrind :


{{citation bloc|L'éducation selon le style démocratique, bien que suffisante, n'est pas une condition nécessaire pour produire des enfants compétents (''Authoritative upbringing, although sufficient, is not a necessary condition to produce competent children'').|[[Diana Baumrind]], {{date-|1991}}, p. 62<ref name=":7" />.}}
Ses premières études portaient sur des familles aisées ou de classe moyenne, des parents ayant un bon niveau d'éducation, en majorité issus de la population caucasienne (classification employée aux États-Unis pour décrire les descendants d'Européens blancs). Des questions se sont rapidement posées quant à la réplicabilité de ses résultats sur des minorités, des milieux plus pauvres ou d'autres cultures. Des recherches menées sur des minorités ethniques aux États-Unis puis dans d'autres pays ont été mises en place pour répondre à cette question du biais culturel. En majorité, les bénéfices d'un style démocratique soient démontrés également dans d'autres pays et d'autres cultures, mais des différences importantes quant à l'exercice de l'autorité parentale continuent à être discutées par les chercheurs (par exemple, voire la publication de Jian hua Hé pour une comparaison de parents Japonais, Chinois et Français - l'auteure n'utilise pas l'échelle du PSDQ mais compare des constructs similaires à ceux de Baumrind et Baldwin<ref>{{Article|langue=fr|prénom1=Jian hua|nom1=Hé|titre=Pratiques éducatives parentales : comparaison France, Japon et Chine|périodique=La revue internationale de l'éducation familiale|date=2011-10-01|issn=1279-7766|lire en ligne=http://www.cairn.info/resume.php?ID_ARTICLE=RIEF_020_0009|consulté le=2016-08-26|pages=9–29}}</ref>).


Autrement dit, de nombreux enfants élevés dans un milieu où le style parental est moins optimal, développent malgré cela de bonnes compétences sociales et scolaires<ref name=":7" />.
== Styles d'attachement parental ==
[[Fichier:Mother's_Love.jpg|droite|vignette|Mère portant un nourrisson]]
L'étude de l'attachement chez les enfants humains a mis en évidence plusieurs types d'attachements entre un nourrisson, puis un enfant, et son ''caregiver'' (la personne qui s'occupe de lui quotidiennement, le plus souvent sa mère). L'attachement a été observé et étudié expérimentalement par [[John Bowlby]], et a donné lieu par la suite à de très nombreuses études. Historiquement, la théorie prend ses racines dans les [[Carence affective|carences affectives]] graves de l'enfant dont Bowlby remarqua l'impact fort et irréversible sur la personnalité de l'enfant.


La typologie de Baumrind est basée sur des études de [[Corrélation (statistiques)|corrélations]] et n'a pas mis en évidence des relations de cause à effet. Les processus liant les styles parentaux et les résultats des enfants ne sont toujours pas éclaircis et restent étudiés empiriquement par la [[psychologie du développement]].
L'attachement est défini en psychologie et dans la [[théorie de l'attachement]] comme une « relation émotionnelle durable entre des personnes »<ref>{{Ouvrage|last1=Stassen Berger|first1=Kathleen|title=The Developing Person Through the Life Span|date=2011|page=194|accessdate=27 November 2014}}</ref>.


Son approche n'est pas une approche psychopathologique : Baumrind cherche à décrire les populations tout venant ; elle n'a pas spécifiquement sélectionné les parents et familles présentant des troubles. Elle a observé de larges cohortes et les a suivies sur plusieurs années (le programme {{citation étrangère|langue=en|Family Socialization and Developmental Competence}} a suivi {{unité|139|enfants}} de {{nobr|4 ans à 15 ans}})<ref name=":7" />.
Quatre principaux types d'attachement durant l'enfance ont été décrits : sécurisant, insécure-évitant, insécure-résistant (ou insécure-ambivalent) et désorganisé<ref>{{Ouvrage|last1=Stassen Berger|first1=Kathleen|title=The Developing Person Through the Life Span|date=2011|page=196|accessdate=27 November 2014}}</ref>.


Ses premières études portaient sur des familles aisées ou de classe moyenne, des parents ayant un bon niveau d'éducation, en majorité issus de la population caucasienne (classification employée aux États-Unis pour décrire les descendants d'Européens blancs). Des questions se sont rapidement posées quant à la réplicabilité de ses résultats sur des minorités, des milieux plus pauvres ou d'autres cultures. Des recherches menées sur des minorités ethniques aux États-Unis puis dans d'autres pays ont été mises en place pour répondre à cette question du biais culturel. En majorité, les bénéfices d'un style démocratique sont démontrés également dans d'autres pays et d'autres cultures, mais des différences importantes quant à l'exercice de l'autorité parentale continuent à être discutées par les chercheurs (par exemple, voir la publication de Jian hua Hé pour une comparaison de parents japonais, chinois et français - l'auteure n'utilise pas l'échelle du PSDQ mais compare des constructions similaires à ceux de Baumrind et Baldwin<ref>{{Article|prénom1=Jian hua|nom1=Hé|titre=Pratiques éducatives parentales | sous-titre = comparaison France, Japon et Chine|périodique=La revue internationale de l'éducation familiale|date=01-10-2011|issn=1279-7766|lire en ligne=http://www.cairn.info/resume.php?ID_ARTICLE=RIEF_020_0009|consulté le=26 août 2016|pages=9–29}}.</ref>).
{{Article détaillé|Théorie de l'attachement|}}


Il a également été reproché à Baumrind d'avoir négligé le fait que beaucoup de parents, bien qu'autoritaires, sont affectueux envers leurs enfants ; et qu'à l'inverse, beaucoup de parents permissifs s'expriment ouvertement et avec force sur l'orientation à suivre<ref name=":0" />.
== Styles parentaux décrits par la psychologie clinique, psychopathologie et psychanalyse ''<nowiki/>'' ==


== Styles parentaux décrits par la psychologie clinique, psychopathologie et psychanalyse ==
=== Parent maltraitant (parent abusif, parent toxique) ===
=== Parent maltraitant (parent abusif, parent toxique) ===
[[Fichier:Fractured ribs.jpg|vignette|Côtes fracturées d'un nourrisson à la suite d'une conduite abusive (1999).|alt=Vue d'une radio des poumons, des flèches montrent des fractures aux côtes]]
[[File:Campagne Fondation pour l'Enfance 1989 1.jpg|thumb|Campagne de sensibilisation pour la défense des enfants maltraités (1989)]]
{{Article détaillé|Maltraitance sur mineur|Négligence (abus)}}Les parents maltraitants mettent leurs enfants dans des situations où ils reçoivent de mauvais traitements. Il peut s'agir d'abus, de négligence, d'abandon, de troubles du comportement sérieux<ref name=":11">Tourigny, M., Mayer, M., Wright, J., Lavergne, C., Trocmé, N., Hélie, S., ... et Boucher, J., ''Étude sur l’incidence et les caractéristiques des situations d’abus, de négligence, d’abandon et de troubles de comportement sérieux signalées à la Direction de la protection de la jeunesse au Québec (ÉIQ)'', Montréal : Centre de liaison sur l’intervention et la prévention psychosociales (CLIPP), 2002.</ref>. On trouve parfois l'expression « parent toxique », qui évoque une relation parent-enfant perturbée de manière chronique, dont les conséquences sont fortement négatives sur le développement de l'enfant. Ce parent est décrit comme abusif, soit verbalement et psychologiquement (par manipulation mentale), soit abusif physiquement, voire sexuellement<ref>{{Ouvrage|prénom1=Susan|nom1=Forward|titre=Parents toxiques|sous-titre=Comment échapper à leur emprise|éditeur=Marabout|date=20 mars 2013|isbn=978-2-501-08487-1}}.</ref>{{,}}<ref>{{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Julie|nom1=Arcoulin|titre=Survivre aux parents toxiques|lieu=Bernay|éditeur=City Editions|date={{1er}} septembre 2016|pages totales=233|isbn=978-2-8246-0836-5}}.</ref>.
[[File:Fractured ribs.jpg|thumb|Côtes fracturées d'un nourrisson suite à une conduite abusive (1999)]]
{{Article détaillé|Maltraitance sur mineur|Négligence (abus)}}Les parents maltraitants sont les parents qui mettent leurs enfants dans des situations où les enfants reçoivent de mauvais traitements. Il peut s'agir d'abus, de négligence, d'abandon, de troubles du comportement sérieux<ref name=":11">Tourigny, M., Mayer, M., Wright, J., Lavergne, C., Trocmé, N., Hélie, S., ... & Boucher, J. (2002). Étude sur l’incidence et les caractéristiques des situations d’abus, de négligence, d’abandon et de troubles de comportement sérieux signalées à la Direction de la protection de la jeunesse au Québec (ÉIQ). ''Montréal: Centre de liaison sur l’intervention et la prévention psychosociales (CLIPP)''.</ref>. On trouve parfois l'expression « parent toxique » pour désigner le parent abusif et maltraitant. L'expression de parent toxique évoque une relation parent-enfant perturbée de manière chronique, dont les conséquences ont été fortement négatives, donc toxiques, sur le développement de l'enfant. Le parent toxique est décrit comme abusif, soit verbalement et psychologiquement (par manipulation mentale), soit abusif physiquement, voire sexuellement<ref>{{Ouvrage|prénom1=Susan|nom1=Forward|titre=Parents toxiques: Comment échapper à leur emprise|éditeur=Marabout|date=2013-03-20|isbn=9782501084871|lire en ligne=https://www.amazon.fr/Parents-toxiques-Comment-%25C3%25A9chapper-emprise/dp/250108487X/ref=sr_1_1?s=books&ie=UTF8&qid=1472460808&sr=1-1&keywords=parents+toxiques|consulté le=2016-08-29}}</ref>{{,}}<ref>{{Ouvrage|prénom1=Julie|nom1=Arcoulin|titre=Survivre aux parents toxiques|éditeur=City Editions|date=2016-09-01|isbn=9782824608365|lire en ligne=https://www.amazon.fr/Survivre-parents-toxiques-Julie-Arcoulin/dp/2824608366/ref=sr_1_1?s=books&ie=UTF8&qid=1472461513&sr=1-1|consulté le=2016-08-29}}</ref>.


Les [[Maltraitance sur mineur|mauvais traitements sur enfants]] diffèrent dans leur nature et leur gravité. Au Québec, une large recherche a été mise en place en 2000 pour documenter les mauvais traitements signalés à la Direction de Protection de la Jeunesse et mieux comprendre les caractéristiques des enfants touchés et de leur famille. La négligence, « échec chronique des parents à répondre aux besoins de leurs enfants » (santé, hygiène, éducation, émotions, etc) était à l'origine de 42% des cas de maltraitance en 2002 et 64% des cas en 2007-2008<ref name=":11" />. Suivaient les troubles sérieux du comportement ([[Comportement autodestructeur|comportements autodestructeurs]], problèmes relationnels entre enfants et parents, [[Fugue (fuite du domicile familial)|fugues]], problèmes scolaires). Venaient ensuite les mauvais traitements physiques (discipline abusive, brutalité, restriction physique). Suivaient les mauvais traitements psychologiques (menaces, dénigrements, indifférence). Les sévices sexuels représentaient 10% des mauvais traitements. L'abandon représentait 4% des cas (absence de famille s'occupant de l'enfant après le décès d'un parent ; expulsion de l'enfant de son foyer par ses parents)<ref name=":11" />{{,}}<ref name=":2">{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=|prénom1=Diane|nom1=Papalia|prénom2=Sally|nom2=Olds|prénom3=Ruth|nom3=Feldman|titre=Psychologie du développement humain|passage=|lieu=|éditeur=Groupe de Boeck|année=|date=2010-08-27|pages totales=|isbn=9782804162887|lire en ligne=https://books.google.com/books?id=LrUsEnUkGVkC|consulté le=2016-08-03}}</ref>.
Les [[Maltraitance sur mineur|mauvais traitements sur enfants]] diffèrent dans leur nature et leur gravité. Au Québec, une large recherche a été mise en place en 2000 pour documenter les mauvais traitements signalés à la [[Direction de la protection de la jeunesse]] et mieux comprendre les caractéristiques des enfants touchés et de leur famille. La négligence, « échec chronique des parents à répondre aux besoins de leurs enfants » (santé, hygiène, éducation, émotions, etc.) était à l'origine de 42 % des cas de maltraitance en 2002 et 64 % des cas en 2007-2008<ref name=":11" />. Suivaient les troubles sérieux du comportement ([[Comportement autodestructeur|comportements autodestructeurs]], problèmes relationnels entre enfants et parents, [[Fugue (fuite du domicile familial)|fugues]], problèmes scolaires). Venaient ensuite les mauvais traitements physiques (discipline abusive, brutalité, restriction physique). Suivaient les mauvais traitements psychologiques (menaces, dénigrements, indifférence). Les sévices sexuels représentaient 10 % des mauvais traitements. L'abandon représentait 4 % des cas (absence de famille s'occupant de l'enfant après le décès d'un parent ; expulsion de l'enfant de son foyer par ses parents)<ref name=":11" />{{,}}<ref name=":16">{{Référence Harvard sans parenthèses|Papalia|2010|p=112}}.</ref>.


On retrouve des descriptions de parents maltraitants dans le quatrième groupe de la typologie des styles parentaux de Baumrind et Maccoby & Martin (voir tableau ci-dessus), quoi que le {{4e}} groupe de Baumrind ne soit pas composé exclusivement de parents maltraitants.
On retrouve des descriptions de parents maltraitants dans le quatrième groupe de la typologie des styles parentaux de Baumrind, et Maccoby et Martin (voir tableau ci-dessus), quoique le {{4e|groupe}} de Baumrind ne soit pas composé exclusivement de parents maltraitants.


==== Conséquences sur les enfants ====
Les principales conséquences de la maltraitance sur l'enfant (durant l'enfance puis à l'adolescence et à l'âge adulte) sont : des relations parent-enfant perturbées et des difficultés ultérieures dans [[Théorie de l'attachement|l'attachement]] émotionnel aux autres personnes tel que des difficultés à faire confiance ; des problèmes de santé et [[Retard de croissance staturo-pondérale|retards de croissance]] ; des retards du [[Psychologie du développement|développement psychologique]] ; des [[Troubles émotionnels et du comportement|troubles du comportement]], [[toxicomanie]] et [[Délinquance juvénile|délinquance]]. Parmi les problèmes psychologiques, une grave perturbation de la capacité d'un enfant à s'identifier et une estime de soi réduite<ref name="parents-maltraitant-enfant-mésestime-189">{{chapitre | langue = fr | prénom1 = Gisèle | nom1 = Danon | titre chapitre = Préssentir | sous-titre chapitre = s'engager pour prévenir | auteurs ouvrage = Gisèle Danon et al. | titre ouvrage = La prise en charge de la maltraitance | sous-titre ouvrage = jeux et enjeux | éditeur = KARTHALA Editions | mois = janvier | année = 1999 | pages totales = 427 | passage = page 189 | consulté le = 2 octobre 2016 | lire en ligne = https://books.google.fr/books?id=jHCv7IKfdYAC&pg=PA189&lpg=PA189&dq=maltraitance+parent+enfant+m%C3%A9sestime&source=bl&ots=z4A-JPPYtj&sig=FqW4-O5TeQ__AMkDpAN1HZVgWHo&hl=fr&sa=X&ved=0ahUKEwjO4O_Rw7zPAhUD3SwKHX1FBCY4ChDoAQgNMAE#v=onepage&q=maltraitance%20parent%20enfant%20m%C3%A9sestime&f=false}}.</ref>.
Les principales conséquences de la maltraitance sur l'enfant (durant l'enfance puis à l'adolescence et à l'âge adulte) sont : des relations parent-enfant perturbées et des difficultés ultérieures dans [[Théorie de l'attachement|l'attachement]] émotionnel aux autres personnes telles que des difficultés à faire confiance ; des problèmes de santé et [[Retard de croissance staturo-pondérale|retards de croissance]] ; des retards du [[Psychologie du développement|développement psychologique]] ; des [[Troubles émotionnels et du comportement|troubles du comportement]], [[toxicomanie]] et [[Délinquance juvénile|délinquance]]. Parmi les problèmes psychologiques, une grave perturbation de la capacité d'un enfant à s'identifier et une estime de soi réduite<ref name="parents-maltraitant-enfant-mésestime-189">{{chapitre | langue = fr | prénom1 = Gisèle | nom1 = Danon | titre chapitre = Pressentir | sous-titre chapitre = s'engager pour prévenir | auteurs ouvrage = Gisèle Danon et al. | titre ouvrage = La prise en charge de la maltraitance | sous-titre ouvrage = jeux et enjeux | éditeur = KARTHALA Editions | mois = janvier | année = 1999 | pages totales = 427 | passage=189 | consulté le = 2 octobre 2016 | lire en ligne = https://books.google.fr/books?id=jHCv7IKfdYAC&pg=PA189&lpg=PA189&dq=maltraitance+parent+enfant+m%C3%A9sestime&source=bl&ots=z4A-JPPYtj&sig=FqW4-O5TeQ__AMkDpAN1HZVgWHo&hl=fr&sa=X&ved=0ahUKEwjO4O_Rw7zPAhUD3SwKHX1FBCY4ChDoAQgNMAE#v=onepage&q=maltraitance%20parent%20enfant%20m%C3%A9sestime&f=false}}.</ref>.


==== Facteurs de risque ====
De nombreux parents qui ont souffert de parents maltraitants ne seront pas en mesure de reconnaître leurs propres comportements maltraitants envers leurs enfants, c'est pourquoi ce problème peut se transmettre d'une génération à l'autre : on parle de transmission intergénérationnelle de la négligence ou de la maltraitance. L'étude québécoise citée ci-dessus indique qu'un tiers des parents maltraitants ont été maltraités eux-mêmes durant leur enfance ; cependant, ce chiffre signifie aussi que deux tiers de parents qui sont maltraitants envers leurs enfants, le sont malgré le fait qu'ils n'ont pas été eux-même maltraités<ref name=":11" />. La transmission de ce comportement d'une génération à une autre est donc réelle mais elle n'est pas systématique et est loin de représenter la principale cause des cas de maltraitance<ref name=":2" />.
Les mauvais traitements envers l'enfant s'accompagnent de troubles observés chez les parents. En première cause, [[Alcoolisme|l'alcoolisme]] et la [[toxicomanie]], et dans l'ordre décroissant : la [[santé mentale]] fragile, la [[violence conjugale]], la [[déficience intellectuelle]] (observations menées au Québec)<ref name=":20" />.


De nombreux parents qui ont souffert de parents maltraitants ne seront pas en mesure de reconnaître leurs comportements maltraitants envers leurs enfants, c'est pourquoi ce problème peut se transmettre d'une génération à l'autre : on parle de transmission intergénérationnelle de la négligence ou de la maltraitance. L'étude québécoise citée ci-dessus indique qu'un tiers des parents maltraitants ont été maltraités durant leur enfance ; cependant, ce chiffre signifie aussi que deux tiers de parents qui sont maltraitants envers leurs enfants, le sont malgré le fait qu'ils n'ont pas été eux-mêmes maltraités<ref name=":11" />. La transmission de ce comportement d'une génération à une autre est donc réelle mais elle n'est pas systématique et elle est loin de représenter la principale cause des cas de maltraitance<ref name=":16" />.
Des programmes d'intervention sont parfois mis en place pour soutenir les familles (parents et enfants) à risque et leur apprendre à développer des habiletés parentales et renforcer l'attachement entre parent et enfant (par exemple la Fondation de la Visite à Montréal)<ref name=":2" />.

==== Programmes d'aide aux enfants et parents ====
Des programmes d'intervention sont mis en place pour soutenir les familles, en aidant les parents tout en protégeant les enfants<ref name=":20">{{Ouvrage|prénom1=Claire|nom1=Chamberland|prénom2=Sophie|nom2=Leveille|prénom3=Nico|nom3=Trocmé|titre=Enfants à Protéger : Parents à Aider : Des Univers à Rapprocher|éditeur=PUQ|date=2007-01-01|pages totales=478|isbn=978-2-7605-1925-1|lire en ligne=https://books.google.nl/books?id=GH-X4yzZiKYC&pg=PP1|consulté le=11 octobre 2016}}.</ref>. Il s'agit souvent d'apprendre aux parents à développer des habiletés parentales et renforcer l'attachement entre parent et enfant<ref name=":16" />.


=== Parent narcissique ===
=== Parent narcissique ===
{{Article détaillé|Parent narcissique|}}Un parent narcissique peut souffrir d'un [[trouble de la personnalité narcissique]]. Typiquement, les parents narcissiques sont proches de leurs enfants de manière très proche et exclusives au point de se sentir jaloux et / ou menacés par l'indépendance croissante de leur enfant<ref>Stephen E. Levich, ''Clone Being'' (2004) {{p.|31}} and {{p.|89-91}}</ref>. Il peut en résulter un attachement décrit comme attachement narcissique, dans lesquels l'enfant est considéré n'exister que pour bénéficier à son parent<ref>David Stafford & Liz Hodgkinson, ''Codependency'' (London 1995) {{p.|41}}</ref>.
{{Article détaillé|Parent narcissique}}Un parent narcissique peut souffrir d'un [[trouble de la personnalité narcissique]]. Typiquement, les parents narcissiques sont proches de leurs enfants de manière très proche et exclusives au point de se sentir jaloux et / ou menacés par l'indépendance croissante de leur enfant<ref>{{Ouvrage|langue=en|prénom1=Stephen E.|nom1=Levick|titre=Clone Being|sous-titre=Exploring the Psychological and Social Dimensions|éditeur=Rowman & Littlefield|date={{1er}} janvier 2004|pages totales=319|isbn=978-0-7425-2990-8|lire en ligne=https://books.google.nl/books?id=ihzKJie518UC&pg=PR7&dq=Stephen+E.+Levick%2C+Clone+Being+%282004%29|consulté le=11 octobre 2016}}.</ref>. Il peut en résulter un attachement décrit comme attachement narcissique, dans lesquels l'enfant est considéré n'exister que pour profiter à son parent<ref>{{Ouvrage|langue=en|prénom1=David|nom1=Stafford|prénom2=Liz|nom2=Hodgkinson|titre=Codependency|sous-titre=How to Break Free and Live Your Own Life|éditeur=Piatkus|date=01-01-1998|pages totales=146|isbn=978-0-7499-1834-7|lire en ligne=https://books.google.nl/books?id=NZe2OQAACAAJ&dq=David+Stafford+|consulté le=11 octobre 2016}}.</ref>.


=== Parent surprotecteur et parent « hélicoptère » ===
=== Parent surprotecteur et parent « hélicoptère » ===
[[File:1909 LewisHine Boston alley playground.jpg|thumb|Enfants jouant dans la rue ([[Boston]], {{date-|1909}}). Au cours du {{s-|XX|e}}, les enfants jouent de plus en plus souvent dans leur maison et le contrôle parental s’accroît dans les pays occidentaux]]
[[Fichier:1909 LewisHine Boston alley playground.jpg|vignette|300px|Enfants jouant dans la rue. Au cours du {{s-|XX}}, les enfants jouent de plus en plus souvent dans leur maison et le contrôle parental s’accroît dans les pays occidentaux.
''Playground in Tenement Alley'', [[Lewis Wickes Hine|Lewis Hine]], 1909, [[Boston]]
{{Article détaillé|Parent hélicoptère|}}
|alt=Photo en noir et blanc montrant des enfants jouant au baseball, des enfants assis sur une charrette les regardent]]
Certains parents veulent s'impliquer dans tous les aspects de la vie de leur enfant, qui tentent de résoudre tous leurs problèmes et qui étouffent l'habileté de l'enfant à agir indépendamment et à résoudre ses propres problèmes<ref name="Judith-Hanson-Lasater-Ike-K.-Lasater">{{chapitre | langue = fr | prénom1 = Judith | nom1 = Hanson Lasater | prénom2 = Ike K. | nom2 = Lasater | titre chapitre = Prise de pouvoir et partage de pouvoir | auteurs ouvrage = Judith Hanson Lasater et Ike K. Lasater | titre ouvrage = L'importance de la parole juste | sous-titre ouvrage = Pratiquer la Communication Non Violente. | éditeur = Marabout | mois = mai 2015 | pages totales = 192 | consulté le = 2 octobre 2016 | lire en ligne = https://books.google.fr/books?id=lvmdCwAAQBAJ&pg=PT53&lpg=PT53&dq=parent+h%C3%A9licopt%C3%A8re&source=bl&ots=DqLVk7r9CG&sig=O0nVPA6T8iBIPjmLDvJmhbWhXDY&hl=fr&sa=X&ved=0ahUKEwjokfP-47vPAhWqLsAKHfsBDSw4HhDoAQhKMAk#v=onepage&q=parent%20h%C3%A9licopt%C3%A8re&f=false}}.</ref>.
{{Article détaillé|Parent hélicoptère}}
Des parents veulent s'impliquer dans tous les aspects de la vie de leur enfant, tentent de résoudre tous leurs problèmes et étouffent l'habileté de l'enfant à agir indépendamment et à résoudre ses propres problèmes<ref name="Judith-Hanson-Lasater-Ike-K.-Lasater">{{chapitre | langue = fr | prénom1 = Judith | nom1 = Hanson Lasater | prénom2 = Ike K. | nom2 = Lasater | titre chapitre = Prise de pouvoir et partage de pouvoir | auteurs ouvrage = Judith Hanson Lasater et Ike K. Lasater | titre ouvrage = L'importance de la parole juste | sous-titre ouvrage = Pratiquer la Communication Non Violente. | éditeur = Marabout | mois = mai 2015 | pages totales = 192 | consulté le = 2 octobre 2016 | lire en ligne = https://books.google.fr/books?id=lvmdCwAAQBAJ&pg=PT53&lpg=PT53&dq=parent+h%C3%A9licopt%C3%A8re&source=bl&ots=DqLVk7r9CG&sig=O0nVPA6T8iBIPjmLDvJmhbWhXDY&hl=fr&sa=X&ved=0ahUKEwjokfP-47vPAhWqLsAKHfsBDSw4HhDoAQhKMAk#v=onepage&q=parent%20h%C3%A9licopt%C3%A8re&f=false}}.</ref>.


Aux États-Unis, un auteur a décrit ces parents comme des parents hélicoptères, un terme qui s'est largement popularisé. Le parent hélicoptère est extrêmement proche des expériences et problèmes de ses enfants, et tente de balayer tous les obstacles que l'enfant rencontre, en particulier dans les institutions scolaires. Le terme hélicoptère illustre le fait que les parents gravitent au-dessus de leur enfant de manière rapprochée, en particulier pendant l'adolescence et à l'entrée dans l'âge adulte, alors qu'une entrée graduelle dans l'indépendance et l'auto-suffisance sont essentiels pour le succès du jeune<ref>{{Article|volume=96|date=November 2010|pages=18–19|last1=Jackson|first1=L. J.|title=Smothering Mothering: 'Helicopter parents' are landing big in child care cases|journal=ABA Journal|issue=11|publisher=American Bar Association|url=http://www.jstor.org/stable/20789779|accessdate=10 December 2014}}</ref>.
Aux États-Unis, un auteur a décrit ces parents comme des parents hélicoptères, un terme qui s'est largement popularisé. Il est extrêmement proche des expériences et problèmes de ses enfants, et tente de balayer tous les obstacles que l'enfant rencontre, en particulier dans les institutions scolaires. Le terme hélicoptère illustre le fait que les parents gravitent au-dessus de leur enfant de manière rapprochée, en particulier pendant l'adolescence et à l'entrée dans l'âge adulte, alors qu'une entrée graduelle dans l'indépendance et l'auto-suffisance sont essentiels pour le succès du jeune<ref>{{Article|langue=en|volume=96|date=Novembre 2010|pages=18–19|prénom=L. J.|nom=Jackson|titre=Smothering Mothering: 'Helicopter parents' are landing big in child care cases|journal=ABA Journal|numéro=11|éditeur=American Bar Association|url=https://www.jstor.org/stable/20789779|consulté le=10 décembre 2014}}.</ref>.


Le développement de nouvelles technologies semblerait aggraver ce phénomène en début de {{S-|XXI}} : des parents surveillent à distance leur enfant grâce à des systèmes diversifiés de [[surveillance]] vidéo ou des systèmes de [[géolocalisation]] portés par leur enfant<ref>{{Article|prénom1=Lucie|nom1=Soullier|titre=Une enfance sous surveillance|périodique=Le Monde.fr|date=12 novembre 2014|issn=1950-6244|lire en ligne=https://www.lemonde.fr/pixels/article/2014/11/12/une-enfance-sous-surveillance_4521887_4408996.html|consulté le=5 octobre 2016}}.</ref>.
La technologie moderne a favorisé ce phénomène en permettant aux parents de surveiller leurs enfants lors de leurs déplacements grâce aux téléphones portables ou encore en contrôlant leurs notes scolaires sur les sites internet des collèges et lycées<ref>Gordon, Larry, and Victoria Kim. 2008.</ref>.


== Autres styles parentaux supposés favorables aux enfants ==
== Autres styles parentaux supposés favorables aux enfants ==
=== Parentalité positive ===
=== Parentalité positive ===
[[Fichier:Mihaly Csikszentmihalyi.jpg|vignette|redresse|[[Mihály Csíkszentmihályi]], en {{date-|2010}} : l'un des fondateurs de la recherche sur le [[Flow (psychologie)|{{citation étrangère|langue=en|flow}}]].|alt=Photo en buste d'un homme âgé aux cheveux et à la barbe blanche]]
La parentalité positive est née du courant de [[psychologie positive]], courant de recherche lancé en 1998, ciblant les émotions dites positives. Les fondements théoriques de ce mouvement se trouvent dans les recherches sur la [[Résilience (psychologie)|résilience]] de [[Martin Seligman]] et sur les recherches sur le [[Flow (psychologie)|Flow]] de [[Mihály Csíkszentmihályi]].
{{Article détaillé|Parentalité positive}}
La [[parentalité positive]] est née du courant de [[psychologie positive]], lancé en {{date-|1998}}, ciblant les émotions dites positives. Les fondements théoriques se trouvent dans les recherches sur la [[Résilience (psychologie)|résilience]] de [[Martin Seligman]] et les recherches sur le [[Flow (psychologie)|flow]] de [[Mihály Csíkszentmihályi]].

La psychologie positive vise à améliorer la qualité de vie de personnes sans troubles psychopathologiques particuliers : elle vise à aider les personnes à découvrir ou augmenter leur [[bonheur]], leur résilience, leurs émotions positives comme l'[[amour]] ou la [[bienveillance]].

Le mouvement a reçu immédiatement un grand retentissement médiatique et commercial - les programmes de [[coaching]], les magazines sur les thèmes positifs et les programmes parentaux dits positifs se sont rapidement multipliés. Plusieurs livres de vulgarisation écrits par les psychologues-chercheurs du courant de psychologie positive sont rapidement devenus des best-sellers en France<ref>{{Lien web|nom1=Chiche|prénom1=Sarah|titre=Les best-sellers du changement|url=http://www.scienceshumaines.com/les-best-sellers-du-changement_fr_27324.html|site=Sciences Humaines|consulté le=31 août 2016}}.</ref> et ailleurs.


Malgré ce succès populaire, ce domaine d'étude fait l'objet de nombreuses polémiques au sein de la recherche et au sein de la communauté des psychologues et psychiatres<ref>{{Article|langue=en|prénom1=Alistair|nom1=Miller|titre=A Critique of Positive Psychology—or ‘The New Science of Happiness’|périodique=Journal of Philosophy of Education|volume=42|date=01-08-2008|issn=1467-9752|doi=10.1111/j.1467-9752.2008.00646.x|lire en ligne=http://onlinelibrary.wiley.com/doi/10.1111/j.1467-9752.2008.00646.x/abstract|consulté le=31 août 2016|pages=591–608}}.</ref>{{,}}<ref>{{Article|prénom1=Jacques|nom1=Lecomte|lien auteur1=Jacques Lecomte|titre=Est-il justifié de parler de psychologie positive ?|périodique=Les Cahiers Internationaux de Psychologie Sociale|volume=Numéro 93|date=2012-12-19|issn=0777-0707|lire en ligne=http://www.cairn.info/resume.php?ID_ARTICLE=CIPS_093_0021|consulté le=2016-08-31|pages=21–36}}.</ref>. Les spécialistes, telle que l'[[Association américaine de psychologie]] mettent en garde le grand public : malgré le caractère attractif de la psychologie positive et du concept de parentalité positive, les fondements théoriques de ces nouveaux concepts n'ont pas été discutés et étayés scientifiquement dans leurs détails<ref>{{Lien web |langue=en |titre=Positive psychology advances, with growing pains|url=http://www.apa.org/monitor/2011/04/positive-psychology.aspx|site=apa.org|consulté le=31 août 2016}}.</ref>.
La psychologie positive vise à améliorer la qualité de vie de personnes sans troubles psychopathologiques particuliers : elle vise à aider les personnes à découvrir ou augmenter leur [[bonheur]], leur résilience, leurs émotions positives comme [[Amour|l'amour]] ou la [[bienveillance]], par exemple.


Le style parental positif ne fait pas l'objet d'une description ou définition unanime, mais ressemble au style parental directif observé par Baumrind. Il est décrit comme un soutien durable et un guidage parental à travers les stades de développement, une discipline sans châtiments corporels, basée sur le respect des enfants et la communication<ref>{{Lien web |langue=en |nom1=Walton|prénom1=Stephen|titre=The Positive parenting centre|url=http://www.the-positive-parenting-centre.com/positive_parenting.html|site=the-positive-parenting-centre.com|consulté le =10 décembre 2014}}.</ref>.
Le mouvement de psychologie positive a eu immédiatement un grand retentissement médiatique et commercial - les programmes de [[coaching]], les magazines sur les thèmes positifs et les programmes parentaux dits positifs se sont rapidement multipliés avant même que les fondements théoriques de cette nouvelle branche aient été discutés et étayés scientifiquement dans leurs détails <ref>{{Lien web|titre=Positive psychology advances, with growing pains|url=http://www.apa.org/monitor/2011/04/positive-psychology.aspx|site=http://www.apa.org|consulté le=2016-08-31}}</ref>. Plusieurs livres de vulgarisation écrits par les psychologues-chercheurs du courant de psychologie positive sont rapidement devenus des best-sellers, en France<ref>{{Lien web|langue=fr-FR|nom1=Chiche|prénom1=Sarah|titre=Les best-sellers du changement|url=http://www.scienceshumaines.com/les-best-sellers-du-changement_fr_27324.html|site=Sciences Humaines|consulté le=2016-08-31}}</ref> et ailleurs. Malgré ce succès populaire, ce domaine d'étude fait l'objet de nombreuses polémiques au sein de la recherche et au sein de la communauté des psychologues et psychiatres<ref>{{Article|langue=en|prénom1=Alistair|nom1=Miller|titre=A Critique of Positive Psychology—or ‘The New Science of Happiness’|périodique=Journal of Philosophy of Education|volume=42|date=2008-08-01|issn=1467-9752|doi=10.1111/j.1467-9752.2008.00646.x|lire en ligne=http://onlinelibrary.wiley.com/doi/10.1111/j.1467-9752.2008.00646.x/abstract|consulté le=2016-08-31|pages=591–608}}</ref>{{,}}<ref>{{Article|langue=fr|prénom1=Jacques|nom1=Lecomte|titre=Est-il justifié de parler de psychologie positive ?|périodique=Les Cahiers Internationaux de Psychologie Sociale|volume=Numéro 93|date=2012-12-19|issn=0777-0707|lire en ligne=http://www.cairn.info/resume.php?ID_ARTICLE=CIPS_093_0021|consulté le=2016-08-31|pages=21–36}}</ref>.


Le style parental positif est un concept qui est devenu rapidement à la mode. Il ne fait pas l'objet d'une description ou définition unanime. Le style parental positif est assez similaire au style parental directif observé par Baumrind. Il est décrit comme un soutien durable et une guidance parentale à travers les stades de développement, une discipline sans châtiments corporels, basées sur le respect des enfants et la communication<ref>{{Lien web|last1=Walton|first1=Stephen|title=The Positive parenting centre|url=http://www.the-positive-parenting-centre.com/positive_parenting.html|website=www.the-positive-parenting-centre.com|accessdate=10 December 2014}}</ref>. Un vaste programme d'éducation familiale basé sur ces principes, le Triple-P (''Positive Parenting Program'') a été mis en place dans plusieurs pays à titre expérimental<ref>{{Lien web|langue=english|titre=Triple P Implementation (site officiel du programme Triple P)|url=http://www.triplep.net/glo-en/home/|site=triplep.net|date=|consulté le=31 aout 2016}}</ref>.
Un vaste programme d'éducation familiale basé sur le principe de parentalité positive, le {{Lien|langue=en|trad=Triple P (parenting program)|fr=Triple P (programme de parentalité positive)}}, a été mis en place dans plusieurs pays à titre expérimental<ref>{{Lien web|langue=en|titre=Triple P Implementation (site officiel du programme Triple P)|url=http://www.triplep.net/glo-en/home/|site=triplep.net|consulté le=31 août 2016}}.</ref>.


=== Éducation culturelle concertée : encourager aux activités extra-scolaires ===
=== Éducation culturelle concertée : encourager aux activités extra-scolaires ===
Au début des années 2000, Annette Lareau a décrit un type de pratique/ style parental éducation concertée ou éducation culturelle concertée (''concerted cultivation''). Cette pratique est observée chez des parents qui encouragent et encadrent les talents extra-scolaires de leurs enfants par des activités extra-scolaires<ref>{{Article|last1=Cheadle|first1=Jacob E.|title=Educational Investment, Family Context, and Children's Math and Reading Growth from Kindergarten through the Third Grade|journal=Sociology of Education|date=Jan 2008|volume=81|issue=1|publisher=American Sociological Association|pages=1–31|url=http://www.jstor.org/stable/20452721}}</ref>. Les observations de Annette Lareau se basent sur l'observation ethnographique et enquêtes approfondies menées sur une douzaine de famille aux États-Unis, dont les origines ethniques et les niveaux socio-culturels varient <ref>{{Ouvrage|langue=en|prénom1=Annette|nom1=Lareau|titre=Unequal Childhoods: Class, Race, and Family Life|éditeur=University of California Press|date=2011-09-20|isbn=9780520949904|lire en ligne=https://books.google.com/books?id=JuQuoPKMPF4C|consulté le=2016-08-04}}</ref>.
Au début des années 2000, Annette Lareau a décrit un type de pratique/ style parental éducation concertée ou éducation culturelle concertée ({{lang|en|''concerted cultivation''}}). Cette pratique est observée chez des parents qui encouragent et encadrent les talents de leurs enfants par des activités extrascolaires<ref>{{Article|langue=en|prénom=Jacob E.|nom=Cheadle|titre=Educational Investment, Family Context, and Children's Math and Reading Growth from Kindergarten through the Third Grade|journal=Sociology of Education|date=Janvier 2008|volume=81|numéro=1|éditeur=American Sociological Association|pages=1–31|url=https://www.jstor.org/stable/20452721}}.</ref>. Les recherches de Lareau se basent sur l'observation ethnographique et les enquêtes approfondies menées sur une douzaine de familles aux États-Unis, dont les origines ethniques et les niveaux socio-culturels varient<ref>{{Ouvrage|langue=en|prénom1=Annette|nom1=Lareau|titre=Unequal Childhoods|sous-titre=Class, Race, and Family Life|éditeur=[[University of California Press]]|date=2011-09-20|pages totales=480|isbn=978-0-520-94990-4|lire en ligne=https://books.google.com/books?id=JuQuoPKMPF4C|consulté le=4 août 2016}}.</ref>.


=== ''Slow parenting'' et parents oisifs : laisser les enfants tranquilles ===
=== ''Slow parenting'' et parents oisifs : laisser les enfants tranquilles ===
Du {{lang|en|''Slow Movement''}}, [[Mouvement doux|mouvement « doux »]] (dont sont issus les concepts tels que la [[Slow Food|slow food]], le [[Slow Management|slow management]], etc.), est né le mouvement dit de {{lang|en|''slow parenting''}}. Le {{lang|en|''Slow Movement''}} prône une vie moins rapide et plus [[Écologie|écologique]] (respectant un [[développement durable]]), un retour à une vie vue à la fois comme plus naturelle et moins stressante.
Dans la lignée du mouvement ''Slow'' ([[Slow Food|slow food]], [[Slow Management|slow management]], etc) est né le mouvement dit de ''slow parenting''. L'idée du mouvement ''Slow'' (« lent ») est de prôner une vie moins rapide et plus [[Écologie|écologique]] ([[développement durable]]), un retour à une vie vue comme plus naturelle et moins stressante. Le journaliste Carl Honoré a publié un livre où il explique et défend une approche qualifiée par la suite de ''slow parenting''<ref>{{Ouvrage|langue=en|prénom1=Carl|nom1=Honore|titre=In Praise of Slow: How a Worldwide Movement is Challenging the Cult of Speed|éditeur=Orion|date=2010-11-25|isbn=9781409133049|lire en ligne=https://books.google.com/books?id=urqCFNHHXzcC|consulté le=2016-08-04}}</ref>{{,}}<ref>{{Ouvrage|langue=English|prénom1=Carl|nom1=Honore|titre=Under Pressure: Rescuing Our Children from the Culture of Hyper-Parenting|éditeur=HarperOne|date=2009-04-07|isbn=9780061128813|lire en ligne=https://www.amazon.com/Under-Pressure-Rescuing-Children-Hyper-Parenting/dp/0061128813|consulté le=2016-08-04}}</ref>. Bien qu'il n'ait pas utilisé ce terme dans son livre ''Under Pressure'' (traduit en français sous le titre « Laissez les enfants tranquilles »), ce livre est devenu « une bible » pour ce mouvement (''New York Times'', 2009)<ref>{{Article|langue=english|auteur1=Lisa Belkin|titre=What is Slow-Parenting|périodique=New York Times|numéro=|jour=|mois=Avril|année=2009|issn=|lire en ligne=http://parenting.blogs.nytimes.com/2009/04/08/what-is-slow-parenting/|pages=}}</ref>. Le slow parenting consiste à moins organiser et moins planifier pour permettre aux enfants de profiter de temps libre et explorer le monde à leur propre rythme. Les jeux électroniques sont limités, les jouets sont volontairement plus [[Simplicité|simples]] (le mouvement tente d'éviter ou limiter l'influence du marketing et tout ce qui génère une [[surconsommation]]). Les enfants sont encouragés à développer leurs propres intérêts ; le temps en famille est encouragé et l'enfant est encouragé à prendre ses propres décisions<ref>{{Lien web|last1=Belkin|first1=Lisa|title=What is slow parenting?|url=http://parenting.blogs.nytimes.com/2009/04/08/what-is-slow-parenting/|website=www.parenting.blogs.nytimes.com|accessdate=10 December 2014}}</ref>.


[[Fichier:Carl Honoré.jpg|vignette|gauche|Le journaliste canadien [[Carl Honoré]], lors d'une conférence.|alt=Photo d'un homme en costume et chemise portant un micro]]
Au Royaume-Uni, le journaliste Tom Hodgkinson, se référant à Rousseau et à Lawrence, défend l'idée d'un ''Idle Parenting'' (parents oisifs / inactifs) à travers ses livres <ref>{{Ouvrage|langue=Anglais|prénom1=Tom|nom1=Hodgkinson|titre=The Idle Parent: Why Less Means More When Raising Kids|éditeur=Penguin|date=2009-03-05|lire en ligne=https://www.amazon.fr/Idle-Parent-Less-Means-Raising-ebook/dp/B002RI98TW/ref=sr_1_5?ie=UTF8&qid=1470299324&sr=8-5&keywords=tom+hodgkinson|consulté le=2016-08-04}}</ref> et nombreuses publications destinées au grand public<ref>{{Lien web|langue=english|titre=Profil de Hom Hodgkins|url=https://www.theguardian.com/profile/tomhodgkinson|site=theguardian.com|date=|consulté le=4 août 2016}}</ref>.
Le journaliste canadien [[Carl Honoré]] a publié le livre (''{{Lien|langue=en|fr=In Praise of Slow}}'') où il explique et défend une approche qualifiée par la suite de {{lang|en|''slow parenting''}}<ref>{{Ouvrage|langue=en|prénom1=Carl|nom1=Honore|titre=In Praise of Slow|sous-titre=How a Worldwide Movement is Challenging the Cult of Speed|éditeur=[[Orion Publishing Group|Orion]]|date=25 novembre 2010|pages totales=352|isbn=978-1-4091-3304-9|lire en ligne=https://books.google.com/books?id=urqCFNHHXzcC|consulté le=4 août 2016}}.</ref>{{,}}<ref>{{Ouvrage|langue=en|prénom1=Carl|nom1=Honore|titre=Under Pressure : Rescuing Our Children from the Culture of Hyper-Parenting|éditeur=HarperOne|date=7 avril 2009|isbn=978-0-06-112881-3}}.</ref>. Bien qu'il n'ait pas utilisé ce terme dans son livre ''{{lang|en|Under Pressure}}'' (traduit en français sous le titre « Laissez les enfants tranquilles »), ce livre est devenu « une bible » pour ce mouvement selon ''[[The New York Times]]'' ({{date-|2009}})<ref>{{Article|langue=en|auteur1=Lisa Belkin|titre=What is Slow-Parenting|périodique=New York Times |mois=avril|année=2009 |lire en ligne=http://parenting.blogs.nytimes.com/2009/04/08/what-is-slow-parenting/ }}.</ref>. Le {{lang|la|''slow parenting''}} consiste à moins organiser et moins planifier pour permettre aux enfants de profiter de temps libre et explorer le monde à leur rythme. Les jeux électroniques sont limités, les jouets sont volontairement plus [[Simplicité|simples]] (le mouvement tente d'éviter ou limiter l'influence du marketing et tout ce qui génère une [[surconsommation]]). Les enfants sont encouragés à développer leurs intérêts ; le temps en famille est encouragé et l'enfant est encouragé à prendre des décisions<ref>{{Lien web|nom1=Belkin|prénom1=Lisa|titre=What is slow parenting?|url=http://parenting.blogs.nytimes.com/2009/04/08/what-is-slow-parenting/|site=parenting.blogs.nytimes.com|consulté le =10 décembre 2014}}.</ref>.


Au Royaume-Uni, le journaliste [[Tom Hodgkinson]], se référant à [[Jean-Jacques Rousseau|Rousseau]] et à [[D. H. Lawrence]], défend l'idée d'un {{lang|en|''Idle Parenting''}} (parents oisifs) à travers ses livres<ref>{{Ouvrage|langue=en|prénom1=Tom|nom1=Hodgkinson|titre=The Idle Parent|sous-titre=Why Less Means More When Raising Kids|éditeur=Penguin|date=5 mars 2009|isbn=|consulté le=4 août 2016}}.</ref> et publications destinées au grand public<ref>{{Lien web|langue=en|titre=Profil de Hom Hodgkins |date=2016 |url=https://www.theguardian.com/profile/tomhodgkinson |site=theguardian.com |consulté le=4 août 2016}}.</ref>.
Ce mouvement semble né d'un désir d'éviter les stress des parents et des enfants qui surchargent leurs emplois du temps par de nombreuses activités, et est encouragé par certains psychologues dans ce cadre <ref>{{Article|langue=english|auteur1=Jaci Conry|titre=The benefits of slow parenting|périodique=Boston Globe|numéro=|jour=11|mois=Mai|année=2015|issn=|lire en ligne=https://www.bostonglobe.com/lifestyle/2015/05/10/the-benefits-slow-parenting/2LImOAIyqElORCStgOADSI/story.html|pages=}}</ref>.


Ce mouvement semble né d'un désir d'éviter les stress des parents et des enfants qui surchargent leurs emplois du temps par de nombreuses activités, et est encouragé par certains psychologues dans ce cadre<ref>{{Article|langue=en|auteur1=Jaci Conry|titre=The benefits of slow parenting|périodique=Boston Globe |jour=11|mois=mai|année=2015 |lire en ligne=https://www.bostonglobe.com/lifestyle/2015/05/10/the-benefits-slow-parenting/2LImOAIyqElORCStgOADSI/story.html|pages=}}.</ref>.
=== Parents-dauphins, parents-méduses, parents-tigres ===
Terme utilisé par le psychiatre Shimi Kang et le spécialiste du bien-être Shawn Achor, le style parental du  "dauphin" représente un style parental "joueur, social et intelligent" tout comme le dauphin<ref name="usnews">{{Lien web|url=http://health.usnews.com/health-news/health-wellness/articles/2013/08/01/dolphin-parenting-raising-kids-to-be-smart-and-happy|date=August 1, 2013|title=Dolphin Parenting: Raising Kids to Be Smart and Happy|first=Rachel Pomerance|last=Berl|work=[[U.S. News & World Report]]|accessdate=October 27, 2015}}</ref>{{,}}<ref>{{Ouvrage|date=2014|isbn=978-0399166044|title=The Dolphin Way: A Parent's Guide to Raising Healthy, Happy, and Motivated Kids—Without Turning into a Tiger|last=Kang|first=Shimi|publisher=[[Jeremy P. Tarcher, Inc.]]|location=New York}}</ref>. Le style contraste avec le style parental dit du "tigre"<ref name="usnews" />. Selon Kang, le parent dauphin cherche un équilibre entre l'approche trop stricte du "parent tigre" et l'approche sans règles ni attentes qui caractérise ce qu'elle surnomme les "parents méduses"<ref name="parenting">{{Lien web|url=http://www.parenting.com/parenting-advice/tips-tricks/whats-dolphin-parent-psychiatrist-decodes-parenting-styles|title=What's a 'Dolphin Parent'? Psychiatrist Decodes Parenting Styles|last=Kang|first=Shimi|work=Parenting.com|accessdate=October 27, 2015}}</ref>. Les parents dauphins évitent de planifier trop d'activités pour leurs enfants, évitent de devenir surprotecteurs, et prennent en compte les désirs et objectifs de leur enfant lorsqu'ils définissent leurs attentes quant au comportement et succès scolaire de leur enfant<ref name="time">{{Lien web|url=http://time.com/94653/a-case-for-parenting-the-dolphin-not-tiger-mom-way/|date=May 11, 2014|title=A Case for Parenting the Dolphin–Not Tiger–Mom Way|last=Kang|first=Shimi|work=[[Time (magazine)|Time]]|accessdate=October 27, 2015}}</ref>.


== Questions scientifiques restant non résolues ==
=== Questions scientifiques restant non résolues ===
Le modèle de Baumrind est devenu un modèle de référence présenté dans nombre de [[Manuel scolaire|manuels]] de psychologie et de livres d'éducation parentale<ref name=":3" /> aux cotés des modèles de Baldwin (1948) et Becker (1964). Ces modèles restent incomplets car plusieurs questions ne sont pas résolues<ref name=":3" />{{,}}<ref name=":2" />.
Le modèle de Baumrind est devenu un modèle de référence présenté dans nombre de [[Manuel scolaire|manuels]] de psychologie et de livres d'éducation parentale<ref name=":3" />, aux côtés des modèles d'Alfred Baldwin (1948) et Wesley. C. Becker (1964). Ils sont néanmoins incomplets car plusieurs questions ne sont pas résolues<ref name=":3" />{{,}}<ref name=":14" />.


Par quels mécanismes est-ce que le style parental directif ou démocratique (''authoritative parenting'') influence l'enfant efficacement ? Quels aspects de la réactivité et de l'exigence parentales sont particulièrement bénéfiques ou nocifs ?<ref name=":3" />
Par quels mécanismes le style parental directif ou démocratique ({{lang|en|''authoritative parenting''}}) influence-t-il l'enfant efficacement ? Quels aspects de la réactivité et de l'exigence parentales sont particulièrement bénéfiques ou nocifs<ref name=":3" /> ?


Les styles parentaux varient en fonction des cultures, de même que leur influence. Ces différences restent controversées et les résultats des études sur des minorités ethniques ne mènent pas à des résultats clairs dont l'interprétation serait unanime<ref name=":3" />{{,}}<ref name=":2" />.
Les styles parentaux varient en fonction des cultures, de même que leur influence. L'influence de ces différences reste controversée et les résultats des études sur des minorités ethniques ne mènent pas à des résultats clairs dont l'interprétation ferait consensus<ref name=":3" />{{,}}<ref name=":14" />.


Un autre thème abordé par la recherche dans ce domaine est de savoir si ce sont les parents ou les enfants qui sont à l'origine des effets observés chez les enfants : pourquoi, dans quelle mesure et dans quelles circonstances<ref name=":3" /> ? Ainsi plusieurs auteurs observent que le [[Tempérament (psychologie)|tempérament]] d'un enfant a une influence sur le style parental<ref name=":0" />
Les travaux menés cherchent également à déterminer dans quelle mesure les parents ou les enfants sont à l'origine des effets observés chez les enfants<ref name=":3" />. Ainsi plusieurs auteurs observent que le [[Tempérament (psychologie)|tempérament]] d'un enfant a une influence sur le style parental<ref name=":0" />. Il est en effet possible qu'un bébé difficile auquel une mère peine à s'adapter influence le type d'attachement créé<ref>{{Référence Harvard sans parenthèses|Papalia|2010|p=122, 190-191}}.</ref>.


Ces questions sont au cœur des recherches sur le thème<ref>{{Article|langue=English|prénom1=Nancy|nom1=Darling|prénom2=Laurence|nom2=Steinberg|titre=Parenting style as context: An integrative model.|périodique=Psychological Bulletin|volume=113|date=1993-05-01|issn=1939-1455|issn2=0033-2909|doi=10.1037/0033-2909.113.3.487|lire en ligne=http://psycnet.apa.org/psycinfo/1993-29246-001|consulté le=2016-08-27|pages=487–496}}</ref>.
Ces questions sont au cœur des recherches actuelles<ref name=":2">{{Article|langue=en|prénom1=Nancy|nom1=Darling|prénom2=Laurence|nom2=Steinberg|titre=Parenting style as context: An integrative model.|périodique=Psychological Bulletin|volume=113|date=01-05-1993|issn=1939-1455|issn2=0033-2909|doi=10.1037/0033-2909.113.3.487|lire en ligne=http://psycnet.apa.org/psycinfo/1993-29246-001|consulté le=27 août 2016|pages=487–496}}.</ref>.


Sur le plan social, médical et psychologique, beaucoup de questions restent également à éclaircir. L'étude des styles parentaux a des implications importantes sur l'[[éducation parentale]] en général. Dans le domaine de la pathologie, les théories et observations faites sur les parents abusifs peuvent influencer le repérage des familles [[Maltraitance|maltraitantes]] ou la prise en charge des enfants, adolescents ou adultes, victimes d'abus et de [[Maltraitance sur mineur|maltraitance durant leur enfance]].
Sur les plans social, médical et psychologique, beaucoup de questions restent également à éclaircir. L'étude des styles parentaux a des implications importantes sur l'[[éducation parentale]] en général. Dans le domaine de la pathologie, les théories et observations faites sur les parents abusifs peuvent influencer le repérage des familles [[Maltraitance|maltraitantes]] ou la prise en charge des enfants, adolescents ou adultes, victimes d'abus et de [[Maltraitance sur mineur|maltraitance durant leur enfance]].


== Notes et références ==
== Notes et références ==
{{Traduction/Référence|en|Parenting styles|731386118}}
{{Traduction/Référence|en|Parenting styles|731386118}}
{{Références|taille=30}}


== Bibliographie ==
=== Notes ===
{{Références|groupe=Note}}
{{légende plume}}
* {{lien web | langue = en | prénom1 = April | nom1 = Lyon | titre = The Four Types of Parenting Styles UMN.edu. 5 novembre 2011 | lire en ligne = http://www.aprillyonspsychotherapyboulder.com/4-types-of-parenting-styles-one/ | année = 2014 | consulté le = 04 novembre 2016}}.
* Alizadeh, S., Abu Talib, M. B., Abdullah, R., & Mansor, M. (2011). Relationship between Parenting Style and Children's Behavior Problems. Asian Social Science, 7(12), 195-200.
* Barnhart, C., Raval, V., Jansari, A., Raval, P. (2013). Perception of Parenting Style Among College Students in India and the United States. Journal of Child Family Stud, 22, 684-693.
* Bornstein, M. & Putnick, D. (2012). Cognitive and Socioemotional Caregiving in Developing Countries. Child Development, 83(1), 46-61.
* {{Ouvrage|langue=En|auteur1=Hugh Cunningham|titre=The invention of childhood|passage=|lieu=London|éditeur=BBC Books|année=2006|pages totales=302|isbn=9780563493907|lire en ligne=|id=Cunningham2006}}. {{Plume}}
* {{Article|volume=180|date=September 2011|issn=0036-8423|doi=10.1002/scin.5591800706|last=Bower|first=Bruce|title=Humans: Recession alters parenting style: Mothers with gene variant became more aggressive|journal=[[Science News]]|issue=7|page=9}}
* Chua, Amy. [http://online.wsj.com/article/SB10001424052748704111504576059713528698754.html?mod=WSJ_LifeStyle_Lifestyle5#articleTabs%3Darticle Why Chinese Mothers Are Superior] [[The Wall Street Journal]]
* {{Article|langue=En|auteur1=|prénom1=Nancy|nom1=Darling|titre=Parenting style and its correlates. ERIC Digest.|périodique=ERIC Digests|numéro article=ED427896|éditeur=ERIC Clearinghouse on Elementary and Early Childhood Education Champaign IL|date=1999|issn=|lire en ligne=http://www.ericdigests.org/1999-4/parenting.htm|pages=|id=Darling1999}}. {{Plume}}
* Estep, H. M., & Olson, J. N. (2011). Parenting Style, Academic Dishonesty, and Infidelity in College Students. College Student Journal, 45(4), 830-838.
* Feldman, Robert. Child Development Third Edition
*Grobman, K.H. (2003). Diana Baumrind's (1966) Prototypical Descriptions of 3 Parenting Styles. Retrieved from http://www.devpsy.org/teaching/parent/baumrind_styles.html
* Harris, Judith R.. "[http://www.nytimes.com/books/first/h/harris-nurture.html?_r=2&scp=3&sq=socialization%20of%20children&st=cse&oref=slogin The Nurture Assumption: Why Children Turn Out the Way They Do]," New York Times 1998.
* Kordi, A., & Baharudin, R. (2010). Parenting Attitude and Style and Its Effect on Children's School Achievements. International Journal Of Psychological Studies, 2(2), 217-222.
* {{chapitre|lang=en|nom1=Kreppner|prénom1=K.|année=2000|titre=Parent-child relationship: Adolescence|auteur ouvrage=A. E. Kazdin (Ed)|titre ouvrage=Encyclopedia of psychology|volume=6|passage=50-55|lieu=Washington, DC; New York|éditeur=NY: American Psychological Association; Oxford University Press}} {{plume}}
*{{chapitre|lang=en|nom1=Lerner|prénom1=J. V.|nom2=Castellino|prénom2=D. R.|année=2000|titre=Parent-child relationship: Childhood|auteur ouvrage=A. E. Kazdin (Ed)|titre ouvrage=Encyclopedia of psychology|Volume=6|passage=46-50|lieu=Washington, DC; New York|éditeur=NY: American Psychological Association; Oxford University Press}} {{plume}}
* Morris, A. S., Cui, L., & Steinberg, L. (2013). Parenting research and themes: What we have learned and where to go next. In R. E. Larzelere, A. S. Morris, & A. W. Harrist (Eds.), Authoritative parenting: Synthesizing nurturance and discipline for optimal child development ({{p.|35–58}}). Washington, DC: American Psychological Association.
* "Attachment Parenting: Q&A with Lysa Parker, co-chairman of Attachment Parenting International." Bundoo.com. Retrieved from http://www.bundoo.com/interviews/attachment-parenting/


=== Références ===
* {{Ouvrage|langue=|auteur1=|prénom1=Diane E.|nom1=Papalia|auteur2=|prénom2=Sally W.|nom2=Olds|auteur3=|prénom3=Ruth D.|nom3=Feldman|titre=Psychologie du développement humain, 7ème édition|passage=|lieu=Montréal|éditeur=Groupe de Boeck|année=2010|pages totales=482|isbn=9782804162887|lire en ligne=|id=Papalia2010}}.{{Plume}}
{{Références}}
* Pomeranz, E. & Wang, Q. The Role of Parental Control in Children’s Development in Western and East Asia Countries. Current Directions in Psychological Science, 18(5), 285-289.
* Rinaldi, C. M., & Howe, N. (2012). Mothers’ and fathers’ parenting styles and associations with toddlers’ externalizing, internalizing, and adaptive behaviors. Early Childhood Research Quarterly, 27(2), 266-273.
* Rivers, J., Mullis, A. K., Fortner, L. A., & Mullis, R. L. (2012). Relationships Between Parenting Styles and the Academic Performance of Adolescents. Journal Of Family Social Work, 15(3), 202-216.
* Schary, D. P., Cardinal, B. J., & Loprinzi, P. D. (2012). Parenting style associated with sedentary behaviour in preschool children. Early Child Development & Care, 182(8), 1015-1026.
* Spera, C. (2005). A review of the relationship among parenting practices, parenting styles, and adolescent school achievement. ''Educational Psychology Review'', 17(2), 125-146.
* Warash, Bobbie. "Are Middle Class Parents Authoritative with a Touch of Permissiveness?." Delta Kappa Gamma Bulletin 74. 22007 28-31.
* Williams, K., Ciarrochi, J., & Heaven, P. (2012). Inflexible Parents, Inflexible Kids: A 6-Year Longitudinal Study of Parenting Style and the Development of Psychological Flexibility in Adolescents. Journal Of Youth & Adolescence, 41(8), 1053–1066.


== Voir aussi ==
== Voir aussi ==
{{Autres projets|commons=Category:Parenting|commons titre=Parenting}}

=== Bibliographie ===
+ lien interne Judith Harris {{légende plume}}
* {{Ouvrage
| langue=en
| prénom1=Katherine
| nom1=DeMeo Kusterer
| titre=Impact of Parenting Styles on Academic Achievement
| sous-titre=Parenting Styles, Parental Involvement, Personality Factors and Peer Orientation
| éditeur=ProQuest
| année=2010
| pages totales=112
| isbn=
| lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=Vf80iwNNlesC&pg=PA31&dq=style+parental
| consulté le=11 octobre 2016
| plume=oui
}}
* {{chapitre
| langue = fr
| prénom1 = Claudine
| nom1 = Parent
| directeur1 = oui
| prénom2 = Sylvie
| nom2 = Drapeau
| directeur2 = oui
| prénom3 = Michèle
| nom3 = Brousseau
| directeur3 = oui
| prénom4 = Eve
| nom4 = Pouliot
| directeur4 = oui
| titre chapitre = La Parentalité
| sous-titre chapitre = Le rôle de la culture
| auteurs ouvrage = Claudine Parent, Sylvie Drapeau, Michèle Brousseau et Eve Pouliot
| titre ouvrage = Visages Multiples de la Parentalité
| éditeur = Presses de l'Université du Québec
| collection = Problèmes sociaux et interventions sociales
| mois = janvier
| année = 2008
| pages totales = 454
| passage = 3 à 23
| consulté le = 11 octobre 2016
| lire en ligne = https://books.google.fr/books?id=dZAtCKlC-JgC&pg=PA17&dq=style+parental&hl=fr&sa=X&ved=0ahUKEwiLvPSRzNLPAhVIuRQKHeYGDGIQ6AEINTAD#v=onepage&q=style%20parental&f=false|plume=oui}}
* {{Ouvrage
| langue=fr
| prénom1=Patricia
| nom1=Bonin
| titre=L'influence du style parental et d'autres facteurs familiaux sur le processus de développement de l'autodétermination sur des élèves handicapés ou en difficulté d'adaptation ou d'apprentissage
| sous-titre=perceptions de la mère
| éditeur=Éditions de l'Université du Québec à Montréal (service des bibliothèques)
| année=2013
| mois=janvier
| pages totales=173
| isbn=
| lire en ligne=http://www.archipel.uqam.ca/6009/1/M12775.pdf
| consulté le=12 octobre 2016
}}.
* {{lien web | langue = en | prénom1 = April | nom1 = Lyon | titre = The Four Types of Parenting Styles UMN.edu. 5 novembre 2011 | lire en ligne = http://www.aprillyonspsychotherapyboulder.com/4-types-of-parenting-styles-one/ | année = 2014 | consulté le = 04 novembre 2016|plume=oui}}
* {{article | langue = en | nom1 = Alizadeh | prénom1 = S. | nom2 = Abu Talib | prénom2 = M. B. | nom3 = Abdullah | prénom3 = R. | nom4 = Mansor | prénom4 = M. | titre = Relationship between Parenting Style and Children's Behavior Problems | périodique = Asian Social Science | volume = 7 | numéro = 12 | année = 2011 | passage = pages 195 à 200|plume=oui}}
* {{article | langue = en | nom1 = Barnhart | prénom1 = C. | nom2 = Raval | prénom2 = V. | nom3 = Jansari | prénom3 = A. | nom4 = Raval | prénom4 = P. | titre = Perception of Parenting Style Among College Students in India and the United States. | périodique = Journal of Child Family Stud | numéro = 22 | année = 2013 | passage = pages 684 à 693|plume=oui}}
* {{article | langue = en | nom1 = Bornstein | prénom1 = M. | nom2 = Putnick | prénom2 = D. | titre = Cognitive and Socioemotional Caregiving in Developing Countries. | périodique = Child Development | volume = 83 | numéro = 1 | année = 2012 | passage = pages 46 à 61|plume=oui}}
* {{Ouvrage|langue=en|auteur1=Hugh Cunningham|titre=The Invention of Childhood|lieu=Londres|éditeur=[[BBC Books]]|année=2006|pages totales=302|isbn=978-0-563-49390-7|id=Cunningham2006|plume=oui}}
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=== Liens externes ===
* {{lien web | titre = Style parental, pratique éducative et formation de la personnalité | lire en ligne = http://www.psycho-ressources.com/dessie-baggio-ext-attachement-famille.pdf | site = Psycho-ressources | année = 2015 | consulté le = 10 octobre 2010}}.
* {{lien web | titre = Style parental, pratique éducative et formation de la personnalité | lire en ligne = http://psycho-ressources.com/blog/style-parental-formation-de-la-personnalite/ | site = Bottin francophone des professionnels de la psychologie | date = 21 avril 2014 | consulté le = 10 octobre 2016}}.
* {{lien web | langue = en | prénom1 = Gwen | nom1 = Dewar | titre = Parenting styles | sous-titre = A guide for the science-minded | lire en ligne = http://www.parentingscience.com/parenting-styles.html | site = Parenting science | année = 2010 | consulté le = 10 octobre 2010}}.

=== Articles connexes ===
* [[Amy Chua]] (auteure du livre l'''Hymne de bataille de la mère tigre'')
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* [[Éducation parentale]]
* [[Diana Baumrind]]
* [[Éducation familiale]]
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Dernière version du 20 août 2024 à 17:01

Photo en noir et blanc montrant une enfant et une femme lisant un livre
Une mère et sa fille.
Photo en noir et blanc montrant un enfant et un homme assis à une table
Un père et son fils.

Le style parental est un concept de la psychologie qui désigne les conduites ou groupes de conduites que les parents utilisent pour élever leur enfant et qui influencent les résultats de l'enfant.

Plusieurs théories et beaucoup d'opinions ont été avancées sur les meilleurs moyens d'élever des enfants. Les théories sont influencées par les contextes historiques et culturels ainsi que par les idéologies sur l'enfance. Succédant aux écrits de John Locke en au Royaume-Uni, qui prône l'éducation et la discipline raisonnée, et de Jean-Jacques Rousseau qui au contraire condamne l'intervention excessive des adultes dans la vie enfantine, nombre de philosophes, puis éducateurs, médecins psychiatres, psychologues ou journalistes-écrivains ont publié leurs opinions sur les conduites parentales qu'ils pensaient optimales pour le développement de l'enfant.

La psychanalyse, les recherches sur l'attachement, puis les recherches empiriques des premiers psychologues du développement ont mis en évidence des relations systématiques entre l'affection parentale et le contrôle parental, d'une part, et les comportements et réussites ultérieurs des enfants d'autre part. Les travaux de Diana Baumrind, débutés dans les années 1960, et la typologie mise en évidence, complétée par Maccoby et Martin (), sont les plus souvent cités. Selon Baumrind, les styles parentaux décrivent comment les parents réagissent (leur réactivité ou sensitivité) et ce qu'ils exigent (contrôles et exigences) de leurs enfants. Ses recherches mettent en évidence que les parents qui offrent à leurs enfants suffisamment de soutien (anglais : nurture) et d'indépendance tout en faisant preuve d'une certaine fermeté (ou contrôle) de leurs comportements, ont des enfants qui ont de meilleurs résultats dans plusieurs domaines. Dans le domaine de la psychopathologie et de la psychiatrie, des typologies de style parentaux sont également proposées : parents abusifs, parents narcissiques, parents surprotecteurs ou « parents hélicoptères ».

Des questionnaires et méthodes d'observations systématiques ont été développés pour évaluer les styles parentaux. Vers le milieu des années 1980, des études longitudinales ont été mises en place pour comprendre l'influence des styles parentaux dans le long terme. La validité interculturelle du modèle, souvent critiquée, a fait l'objet d'études à partir des années 1990. Malgré l'étendue des recherches sur le style parental, de nombreuses questions restent posées.

Définitions

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Quand parle-t-on de style parental ?

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gravure représentant une famille, au premier plan une jeune fille, à ses côtés sa mère, au fond son père
Interaction entre des parents et leur fille. Oscar Pletsch,

Le développement de l'enfant, de sa naissance à l'âge adulte, exige des parents une grande adaptation. Être un bon parent exige de guider, soutenir, être aimant, mais aussi discipliner et imposer des limites à l'enfant. Obtenir l'équilibre entre ces exigences est difficile, d'autant que l'enfant change sans cesse en grandissant. L'enfant doit être très protégé au départ, mais doit aussi gagner en indépendance pour devenir un adulte mature et autonome, ce que les parents doivent aussi encourager tout en le protégeant[1]. Pendant la première année de vie du nourrisson, les parents essaient de s'ajuster à un nouveau mode de vie qui consiste à s'adapter à leur enfant et à s'attacher fortement à leur nouveau bébé. Cette relation entre parent et enfant est décrite par le concept d'attachement. Par la suite, la scolarisation confronte les enfants à un milieu où de nouvelles règles sont en place, de nouveaux moyens disciplinaires employés, un milieu où l’autodiscipline devient nécessaire, où l'enfant doit socialiser avec ses pairs et avec de nouveaux adultes, et pour cela, s'adapter à de nouvelles normes et conventions sociales. À l'adolescence, les parents rencontrent de nouveaux défis lorsque leur enfant cherche à développer son indépendance[2]. Le style parental influence les résultats des enfants à toutes ces étapes de développement.

Le style parental désigne les « patterns » ou régularités qui décrivent les pratiques courantes d'un parent envers son enfant pour le guider et l'encadrer dans son développement. En effet, alors que certaines conduites parentales spécifiques sont largement commentées et étudiées (par exemple discipliner son enfant en utilisant la gifle ou la fessée, ou bien faire la lecture à son enfant le soir), beaucoup de chercheurs ont remarqué que c'est l'ensemble des conduites et leurs patterns généraux qui influencent le bien-être de l'enfant[3] et qui créent un milieu général, ou « style ». La compréhension de ce contexte général est nécessaire et les études qui ne prennent en compte que certaines pratiques disciplinaires spécifiques ne sont pas suffisantes pour expliquer l'influence des parents sur leurs enfants[4],[5],[6],[7]. La plupart des chercheurs qui travaillent sur ce thème s'appuient sur le concept de style parental tel que décrit par Diana Baumrind[8].

Dans sa revue de la littérature, Christopher Spera (2005) cite Darling et Steinberg (1993)[Note 1] qui suggèrent qu'il est important de bien comprendre les différences entre les styles parentaux et les pratiques parentales : « Les pratiques parentales sont définies comme les comportements spécifiques que les parents mettent en œuvre pour socialiser leurs enfants »[9], tandis que le style parental réfère au « […] climat émotionnel dans lequel les parents élèvent leurs enfants »[9]. Darling le décrit comme le « milieu parental général »[10]. Selon Bergonnier-Dupuy, Join-Lambert et Durning, le « style parental réfère à un ensemble d'attitudes qui sont communiquées à l'enfant et qui crée un climat émotif à travers lequel les comportements parentaux sont exprimés »[8].

Autres concepts proches

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La parentalité est un terme général qui englobe tous les aspects et conséquences du fait d'être parent, la condition de parent et les fonctions de parent[11]. On parle de parentalité chez l'animal, en médecine, en droit, etc. (en anglais parenthood).

Le degré auquel l'éducation de l'enfant fait partie de la parentalité est un autre sujet de débat : on parle alors d'éducation familiale pour référer à la transmission de savoirs, connaissances ou savoir-faire dans le cadre de la famille[12].

Les parents diffèrent aussi quant à leur investissement parental : le temps et l'effort qu'ils sont prêts à investir.

Les parents peuvent recevoir une éducation parentale pour améliorer leurs pratiques.

Histoire des courants philosophiques, idéologiques et scientifiques ayant influencé les styles parentaux

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Photo d'une statue en pied intégrée dans un bâtiment
Statue de John Locke (Londres).

Du Siècle des Lumières à la fin du XVIIIe siècle

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Au siècle des Lumières, les ouvrages de deux philosophes ont largement influencé l'éducation des enfants en Europe. Dans Pensées sur l'éducation (1693), John Locke, philosophe, médecin et défenseur de l'approche empiriste, pose les fondements de l'enseignement de la pédagogie[13]. Il décrit l'esprit de l'enfant comme une tabula rasa[13] et souligne l'importance des expériences pour le développement de l'enfant. Ce développement passe par le développement d'un corps harmonieux, la formation d'un caractère vertueux et le choix d'un curriculum académique approprié. Il donne de nombreux conseils aux parents pour leur permettre de développer la pensée rationnelle de leur enfant, les met en garde contre les punitions qui ne sont pas expliquées et toutes formes de châtiment corporel. Son ouvrage est reconnu comme l'un des plus influents du siècle des Lumières en Europe : il est traduit en français et néerlandais avant la fin du XVIIe siècle, puis en allemand, italien et suédois au siècle suivant[14],[13],[15].

Portrait d'un homme aux cheveux blancs.
Jean-Jacques Rousseau (1712-1778). Pastel de Quentin de La Tour, 1753

Le second ouvrage est Émile ou De l'éducation, publié par le philosophe Jean-Jacques Rousseau en 1762[16]. Dans cet ouvrage, Rousseau propose l'idée que l'éducation précoce repose plus sur les interactions de l'enfant avec le monde et moins sur les livres[Note 2],[17]. Il met en lumière sa vision de ce que doit être l'éducation d'un enfant. Il précise ainsi :

« L’éducation doit être au service de l’homme lui-même, sans idée préconçue, attentive au potentiel de chacun. Car l’Homme est naturellement bon, et c’est donc en prenant pour modèle l’Enfant, dans un environnement au plus proche de la Nature, qu’on peut espérer en faire un adulte libre et responsable. »

— Jean-Jacques Rousseau, Émile ou De l'éducation, 1762.

Rousseau a une position plus proche du mouvement « Slow » ou laisser-faire[18] (voir ci-dessous), tandis que Locke serait plus proche des pratiques parentales décrites comme l'érudition concertée ou la culture concertée[13],[17] (voir ci-dessous).

tableau représentant deux enfants, une fille assise et un garçon debout, et leur mère assise dans un fauteuil rouge.
Une mère réprimande verbalement son jeune fils. Angleterre,

Depuis les écrits de Locke, les manuels visant à éduquer les parents se sont multipliés en Europe occidentale[19]. Locke met en garde contre les châtiments corporels, qui restent malgré cela une pratique courante au XVIIIe siècle[20]. Avant lui, Érasme s'était également insurgé contre les mauvais traitements dont les enfants étaient victimes au nom de l'éducation, mais les écrits de Locke ont beaucoup plus d'influence[21]. L'historien Hugh Cunningham illustre le décalage entre idées et pratiques, en citant l'écrivain James Boswell, cultivé et ouvert aux nouvelles idées humanistes sur l'éducation. Malgré ses idées progressistes, James Boswell décrit et justifie, dans son journal intime, avoir battu très sévèrement son fils de trois ans parce que celui-ci a dit un mensonge[22].

Néanmoins, les écrits de Locke influencent fondamentalement certaines pratiques parentales dans le courant du XVIIIe siècle : les mères se sont rapprochées de leur enfant, l'allaitement par la mère (et non par une nourrice) a été grandement encouragé par des médecins influents de l'époque ; les nourrices ont petit à petit disparu durant cette époque, ainsi que l’emmaillotement des nourrissons (on note une augmentation spectaculaire de 30 % sur la survie des bébés de 1750 à 1775 en Angleterre, qu'il est possible d'attribuer en partie à ces changements)[23]. Les relations parent-enfant semblent être devenues plus ouvertement affectueuses[24].

Le XVIIIe siècle est donc l’époque où les parents commencent à se préoccuper et à se soucier de leur influence sur leurs enfants, un souci qui n'a d'équivalent qu'aux XXe et début du XXIe siècle[25]. Les enfants deviennent beaucoup plus surveillés. Plus gâtés également, ce que Locke dénonce déjà à son époque. Paradoxalement, le commerce des jouets fleurit après Locke, car les jouets se sont vendus avec la promesse qu’ils aidaient au développement de l’enfant en facilitant leurs apprentissages[26]. La littérature pour enfants prend son essor à cette époque au Royaume-Uni, accompagnée de nombreux débats sur les lectures bénéfiques ou inappropriées aux jeunes.

Ce nouvel intérêt pour la période de l'enfance est également notable dans les autobiographies : des auteurs parlent désormais de leur enfance de manière beaucoup plus approfondie, cherchant dans leur enfance des clefs de leur compréhension de soi, ce que la psychanalyse poursuivra plus d'un siècle plus tard[27],[28].

Le XIXe siècle

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Photo en noir et blanc montrant un homme assis lisant, un jeune garçon à ses côtés.
Le président américain Abraham Lincoln et son fils.

Vers le milieu et la fin du XVIIIe siècle commence la révolution industrielle. Les enfants de familles riches sont entourés et choyés par des gouvernantes et autres personnes affectées à leur éducation. Les enfants de milieux pauvres, au contraire, sont les victimes de l'industrialisation et de l'urbanisation très rapides en Europe : beaucoup sont exploités dès le plus jeune âge sur les lieux de travail tels que les usines et mines de charbon. Le mouvement romantique présente l'enfance comme une période idéalisée où les caractéristiques enfantines, telles que l'innocence et la naïveté, sont valorisées et regrettées. Cette valorisation de l'enfance est nouvelle[29]. Les romans de Charles Dickens mettant en scène de jeunes enfants remportent un succès immédiat. Les fantaisies et contes de fées sont publiées et remportent un grand succès (notamment des ouvrages tels que Les Aventures d'Alice au pays des merveilles, les Contes d'Andersen) : les mondes de l'enfant et de l'adulte se différencient définitivement[30].

La psychanalyse naît à la fin du XIXe siècle et, au début du XXe siècle, les théories de la psychanalyse vont rendre la position des parents plus complexe que jamais. En effet, avec la psychanalyse, les termes de complexe d'Œdipe ou de complexe d'infériorité, et autres concepts liés aux troubles psychologiques durant l'enfance, entrent dans le langage courant. Les parents commencent à s'inquiéter pour leur enfant et à chercher auprès des spécialistes des réponses à leurs préoccupations : quelle est la meilleure manière d'élever un enfant ? Les problèmes du «pipi au lit» ou de l'enfant qui n'arrête pas de sucer le pouce, deviennent des préoccupations : il ne s'agit plus seulement de problèmes de comportement relevant de la discipline, mais de symptômes qui pourraient indiquer des problèmes psychologiques sous-jacents. L'angoisse des parents augmente donc à cette période, ainsi que la recherche de réponses auprès des spécialistes[31]. Les travaux expérimentaux et les observations systématiques de John Bowlby, et de Mary Ainsworth au siècle suivant, démontrent l'impact d'un attachement sécurisant à un âge très précoce sur le développement émotionnel et social des enfants. L'importance de l'affection montrée à l'enfant est un concept important dans les modèles des styles parentaux développés par la suite.

Au début du XXe siècle

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Photo en noir et blanc montrant une jeune fille entre deux machines
Jeune enfant travaillant illégalement dans une filerie pour soutenir sa famille financièrement (États-Unis, ).

Le XXe siècle marque un tournant dans l'histoire des relations parents-enfants sous de nombreux aspects. Les filles, dont l'éducation scolaire avait été encore plus négligée que celle des garçons, voient leur statut social s'améliorer. La durée de scolarisation s'allonge et le travail de l'enfant diminue drastiquement en occident. L'enfant reste au domicile parental plus longtemps et apparaît alors la notion d'adolescence, née de l'extension de la scolarisation[32]. La discipline s'adoucit. Vers , les experts internationaux partagent presque unanimement l'opinion que la punition corporelle fait plus de mal que de bien. Plusieurs décennies passeront avant que la pratique des châtiments corporels ne soit interdite dans les écoles (en au Royaume-Uni). Les cas présentés devant les cours de justice ont cependant considérablement diminué entre le début et le milieu du XXe siècle (données du Royaume-Uni)[31].

Photo en couleur d'une sculpture de couleur noire de buste d'un homme
Buste de Jean Piaget (1896-1980).

Vers le milieu du XXe siècle, la psychologie scientifique prend son essor et les premiers travaux qui fondent la psychologie du développement commencent à être publiés.

La théorie du développement cognitif développée par Jean Piaget, l'un des fondateurs de la psychologie du développement, décrit comment les enfants se représentent et raisonnent sur le monde dès leur plus jeune âge[33]. Sa théorie développementale en stades, ou paliers d'acquisition, décrit comment, à chaque étape, l'enfant transforme son mode de pensée en s'appuyant sur le précédent pour s'adapter de mieux en mieux à son environnement[34] : l'intelligence commencerait donc à se construire dès la naissance, grâce aux interactions du nourrisson ou du jeune enfant avec le monde physique. Piaget a été un pionnier dans le domaine du développement cognitif et moral de l'enfant. Ses théories ont été largement reprises, validées, critiquées et complétées par le mouvement des néo-plagétiens (en), la psychologie du développement, la psychologie cognitive, la psychologie du développement moral. Piaget a beaucoup influencé les théories de l'éducation ainsi que les pratiques des éducateurs, des professeurs, de même que celles des parents[35].

Photo en noir et blanc d'un homme portant en costume
Lev Vygotsky (1896-1934).

Vers la même époque, plusieurs psychologues vont observer le développement intellectuel, linguistique ou cognitif de l'enfant et notent l'importance de l'interaction entre le jeune enfant et son environnement. La théorie du développement socioculturel de l'enfant développée par Lev Vygotski repose également sur l'idée que l'enfant participe à son propre développement dans ses interactions avec l'environnement (de ses parents, fratrie, professeurs, pairs…). Il utilise le concept de « collaboration active » et décrit la « zone proximale de développement », distance entre ce que l'enfant sait déjà et le niveau qu'il doit atteindre pour accéder à une connaissance supérieure. Ce sont les « guides », adultes ou enfants plus âgés, qui l'aident à accéder à ces nouveaux apprentissages[36]. Ces guides lui fournissent des outils psychologiques (le plus important étant le langage) pour développer son intelligence et des activités mentales de plus en plus complexes.

Photo en noir et blanc d'un homme âgé
Le psychanalyste allemand Erik Erikson (1902-1994).

Dans le domaine du développement de la personnalité de l'enfant (développement émotionnel et social), le rôle de l'environnement sur le développement de l'enfant commence également à être observé systématiquement dans la période de l'après-guerre. Le psychanalyste et psychologue du développement Erik Erikson a réalisé des observations sur des adolescents troublés et des enfants amérindiens aux États-Unis[37]. Ses observations et son expérience personnelle de l'immigration l'ont amené à élaborer une théorie du développement psychosocial dans laquelle les valeurs parentales et sociales influencent fortement le développement de la personnalité de l'enfant. Le rôle des parents est déterminant à chaque étape de ce processus de développement. Les parents peuvent choisir des styles de parentalité ou styles parentaux appropriés à chaque étage en aidant ainsi leur enfant à traverser l'étape, en l'encourageant et en le guidant[38].

Aux États-Unis, le béhaviorisme met en évidence l'importance primordiale de l'environnement sur les apprentissages. Dans le courant dit néobehavioriste (en) (qui reconnaît l'importance de la pensée sur l'apprentissage issu du conditionnement), le psychologue Albert Bandura a été à l'origine de la théorie de l'apprentissage social ou apprentissage par observation (cf. Théorie sociale cognitive). Les observations de Bandura montrent comment l'enfant et l'adolescent imitent les modèles observés dans leur environnement lorsque ces conduites paraissent récompensées, ou les évitent lorsque ces conduites leur paraissent entraîner des conséquences désagréables. Les choix de ses modèles développent chez l'enfant son sentiment d'efficacité personnelle (ou auto-efficacité), fondation de la motivation et du bien-être[39].

Ces différents mouvements théoriques et ces approches diverses (expérimentales, observationnelles, cliniques) donnent naissance à de nombreuses recherches en psychologie. Dans la seconde moitié du XXe siècle, les données s'accumulent pour raffiner ces modèles et de nouvelles théories naissent, validant le rôle important des parents dans le développement intellectuel, émotionnel et social de l'enfant. Des chercheurs de plus en plus nombreux s'intéressent à cette question qui influence de façon grandissante les techniques d'éducation (parentales et scolaires). Par exemple, Rudolf Dreikurs, psychiatre et éducateur (1897-1972), souligne l'importance d'établir un style démocratique dans la famille, d'y adopter la méthode des conseils de famille périodiques et, en même temps, d'éviter la punition[40],[41],[42].

Des années 1960 à la fin du XXe siècle

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Photo en couleur montrant un jeune enfant noir jouant avec un objet de couleur
Jouet d'éveil (XXe siècle).

Avec la légalisation des moyens contraceptifs vers la fin des années 1960, les enfants sont moins nombreux et le confort et l'espace augmentent dans les maisons : les enfants passent moins de temps dans les rues et plus de temps à la maison. Ne pas laisser ses enfants aller jouer dans les rues devient un signe de respectabilité[43]. Les programmes pour enfants à la radio puis à la télévision se multiplient. Les enfants passent donc beaucoup plus longtemps à leur domicile, tandis qu'au début du XXe siècle, les enfants jouaient dans la rue plus souvent que dans leur maison ou appartement. La supervision parentale s'accentue[43].

Au milieu du XXe siècle se produit un autre changement très important dans l'histoire de l'enfance. Pour la première fois, les parents commencent à espérer et souhaiter que leurs enfants auront un meilleur niveau de vie et un meilleur bien-être social que les leurs : ils peuvent leur payer ce qu'ils n'ont pas pu avoir eux-mêmes. Les enfants ne sont plus vus comme une source de revenu supplémentaire. Au contraire, ils deviennent des consommateurs. Pour la première fois dans l'histoire, l'argent qui allait autrefois des enfants vers la famille (parfois dès l'âge de sept ans), va désormais des parents vers les enfants jusqu'à un âge avancé (adolescents et jeunes adultes restant au domicile parental). Ce phénomène est nommé la « sacralisation de l'enfance » par la sociologue et économiste Viviana Zelizer[44]. Les enfants, garçons comme filles, ont beaucoup plus de pouvoir sur leurs parents et un droit de parole impossible à imaginer dans les siècles antérieurs[44]. Alors que les enfants restent de plus en plus longtemps à la maison parentale pour des raisons économiques (leur entrée dans la vie active étant de plus en plus retardée), la communication entre parent et enfant s'améliore. Des thèmes intimes, comme l'hygiène ou la sexualité, ne sont plus tabous, ou le sont moins[44].

Pendant que ces changements ont lieu dans les sociétés occidentales, les recherches systématiques s'organisent et appuient de plus en plus l'hypothèse d'un lien entre pratiques parentales et résultats observés chez les enfants. En 1964, Wesley Becker publie une revue de questions sur les types de disciplines utilisées par les parents, suivie par les revues de Walters et Grusec en 1977 ainsi que de Rollins et Thomas en 1979[45],[46],[47]. Les recherches et le travail séminal de Diana Baumrind, décrits en détail ci-dessous, s'inscrivent dans ce nouveau courant de recherche.

Années 1990 et début du XXIe siècle

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Photo en couleur d'un homme riant
Le sociologue Frank Furedi.

Au début du XXIe siècle, plusieurs courants de pensée sur les styles parentaux optimaux continuent à exister et à s'opposer dans les milieux de l'éducation parentale.

Des mouvements de pensée naissent, qui cherchent à limiter la préoccupation des parents ou le pouvoir donné aux enfants, jugés excessifs. Par exemple, en , Judith Rich Harris publie un ouvrage dans lequel elle fait valoir que les preuves scientifiques, en particulier la génétique comportementale, ont montré que toutes les différentes formes de parentalité n'ont pas d'effets significatifs sur le développement des enfants, excepté dans les cas graves de maltraitance ou de négligence envers les enfants[48],[49]. Selon elle, les effets de différentes formes de parentalité ne sont que des illusions alors que leurs causes relèvent de l'hérédité, de la culture au sens large (au-delà des parents) et du fait que les enfants eux-mêmes influencent la façon dont leurs parents les traitent[50]. Le journaliste Tim Gill (en) exprime également sa préoccupation de l'aversion excessive au risque des parents ou éducateurs[51]. Selon lui, cette aversion limite les possibilités pour les enfants de développer suffisamment des compétences adultes, comme la gestion du risque, et limite aussi les activités audacieuses et imaginatives[52].

Dans la même ligne de pensée, le sociologue Frank Furedi critique ce qu'il nomme le « déterminisme du bébé »[53]— c'est-à-dire les théories qui suggèrent que la vie d'une personne est déterminée par ce qui se passe au cours de sa petite enfance. Il soutient qu'il n'existe que peu ou pas de preuves de cette assertion. Très engagé politiquement, il critique la société de la peur et défend l'idée que les groupes commerciaux, gouvernementaux et autres groupes d'intérêt, sont à l'origine de l'augmentation de l'inquiétude parentale. Les affirmations extrêmes de ce sociologue britannique ont cependant été contestées[54].

Ces positions restent minoritaires, car les recherches sur le thème des styles parentaux se développent. De plus, les programmes d'éducation parentale se multiplient dans les médias, reprenant souvent les concepts et typologies des styles parentaux inspirés des typologies de Baumrind, Maccoby et Martin.

La typologie des styles parentaux de Diana Baumrind

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Photo en noir et blanc du visage d'une femme
Diana Blumberg Baumrind, en .

Diana Baumrind, psychologue clinicienne et chercheur en psychologie du développement, a initié des études scientifiques sur les styles parentaux en s'intéressant aux rapports entre les conduites parentales et les comportements des enfants (, )[55],[56]. Ses résultats sont connus sous le nom de typologie des styles parentaux de Baumrind. La grande majorité des recherches sur le milieu parental se réfère aux styles parentaux de Baumrind[10].

Le point de départ de Baumrind était d'observer les déviations normales dans les conduites parentales de familles sans problèmes notables. Ses observations n'avaient pas pour objectif d'étudier les conduites déviantes qui sont observées dans les foyers violents ou maltraitants par négligence[10].

Influences théoriques

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Plusieurs théoriciens ont fait l'hypothèse que pour comprendre l'influence des parents sur les résultats des enfants, l'étude des conduites parentales particulières était insuffisante. L'approche psychodynamique (Freud, Rogers) suggère que les sentiments des parents influencent les enfants. Les premiers modèles théoriques de l'époque étaient unidirectionnels : les émotions impliquées dans les relations parent-enfant expliquaient les attitudes, qui influençaient les comportements. Les travaux initiés par John Bowlby puis Mary Ainsworth, autour de la théorie de l'attachement, valident la notion de l'importance des liens affectifs précoces entre le parent (souvent, mais pas exclusivement, la mère) et le nourrisson puis le jeune enfant[57],[58],[59]. Un ensemble considérable d'études a montré que les nourrissons et jeunes enfants ayant développé un attachement sécurisant ont moins de risques de développer des troubles émotionnels et du comportement dans la suite de leur développement[60],[61],[62].

Vers la même époque, les néo-behavioristes (théories de l'apprentissage social) focalisent leurs efforts sur les mesures des comportements parentaux et sur des pratiques parentales spécifiques, tentant de dégager ainsi des régularités statistiques sur la base d'analyses factorielles.

Bien que les chercheurs partent de points de vue différents, il est remarquable que deux dimensions plus ou moins semblables semblent toujours apparaître dans ces premiers modèles. La première dimension, déjà soulignée par Freud ou Rogers, renvoie aux émotions, elle est appelée, selon les auteurs : acceptation/rejet, chaleur émotionnelle/hostilité, ou amour/hostilité. La seconde dimension relève du contrôle (Watson, 1928[63]), elle est dénommée dominance/soumission, autonomie/contrôle, détachement/engagement, ou permissivité/sévérité[4],[5],[7],[45],[64]. Malgré les différentes appellations, la similarité entre ces deux dimensions est grande. Par ailleurs, un consensus commence à apparaître : les enfants qui ont de meilleurs résultats (sociaux, coopératifs, stables émotionnellement, honnêtes, etc.), viennent le plus souvent de familles leur donnant de l'affection et des limites claires et rationnelles[4],[7],[5]. Ce modèle est orthogonal : deux dimensions relativement indépendantes sont en jeu. Il en résulte un modèle dit circomplexe : quatre styles parentaux peuvent être décrits, selon les scores sur chacune des deux dimensions[65],[4].

Nouveauté de l'approche théorique de Baumrind

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Diana Baumrind aborde le problème avec une approche nouvelle sur plusieurs points. Sur un plan méthodologique et théorique, elle intègre dans son approche les mesures de processus émotionnels et comportementaux en s'inspirant de techniques utilisées par la sociologie pour mesurer les systèmes de croyance des parents dans le contexte de leurs conduites parentales[4]. Sur le plan conceptuel, elle n'utilise pas les deux dimensions indépendantes, mais utilise seulement la notion de contrôle. Cependant, elle donne une nouvelle interprétation à cette dimension : le contrôle des parents n'est pas uniquement restrictif, il s'exerce pour permettre à l'enfant de mieux de socialiser. Ainsi, elle ne mesure pas le contrôle comme une dimension bipolaire, mais comme un concept ayant plusieurs articulations : c'est ainsi qu'elle définira au moins trois types de contrôles (permissif, autoritaire, autoritatif). Cette approche est dite configurationnelle[4].

Recherches initiales

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Dans ses recherches initiales, Baumrind a observé 103 enfants d'âge préscolaire. Elle a mené des entrevues, fait des observations dans le milieu familial et fait passer des tests[66],[67]. Elle a dégagé huit styles parentaux statistiquement associés à des types de comportements sociaux chez l'enfant. Trois styles parentaux dominaient : les parents autoritaires, les parents permissifs et les parents démocratiques ou directifs. Les parents autoritaires favorisent le contrôle et la soumission, punissent beaucoup et sont moins chaleureux que d'autres parents. Les enfants de parents autoritaires sont plus insatisfaits, renfermés et méfiants (en moyenne). Les parents permissifs valorisent l'expression de soi et l'autodiscipline, donnent peu de règles. Quand ils donnent des règles (rarement), ils demandent l'approbation de l'enfant. Ils sont chaleureux et peu exigeants. Les enfants d'âge préscolaire de parents permissifs tendent à être plus immatures, à avoir peu de contrôle d'eux-mêmes et montrer moins de conduites exploratoires. Les parents démocratiques sont chaleureux et ouverts envers l'enfant mais lui demandent malgré tout de bien se tenir. Ils sont fermes dans les règles qu'ils établissent et donnent des punitions, mais ils utilisent plutôt le raisonnement et la persuasion. Ils se montrent relativement ouverts aux opinions des enfants. Les enfants d'âge préscolaire qui ont de tels parents se montrent plus autonomes, ont une meilleure autodiscipline, sont plus affirmés, plus heureux et plus curieux[67].

Quatrième style parental (Maccoby et Martin)

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Parce qu'elle a étudié des familles tout venant, qui n'étaient pas confrontées à des difficultés particulières et plutôt coopérantes, Baumrind avait certainement négligé les familles à problème. Pour cette raison, ainsi que pour des raisons théoriques et méthodologiques, en 1983, Eleanor Maccoby et John Martin ont proposé un quatrième style de parent : les parents négligents et distants[68],[69]. Ils proposaient un retour aux modèles à deux facteurs orthogonaux proposant de mesurer deux dimensions : l'exigence des parents (élevée/faible) et leur réactivité (élevée/faible).

Les parents négligents et distants décrits par Maccoby et Martin sont surtout centrés sur leurs propres besoins et ignorent ceux de l'enfant. Les causes en sont multiples : stress, problèmes de santé mentale, etc. Ce style parental est associé à plusieurs problèmes qui surviennent chez l'enfant puis chez l'adolescent et le jeune adulte[67].

L'ensemble des résultats des études de Baumrind[66],[55], d'une part, et Maccoby et Martin[68], d'autre part, résulte donc en une typologie de quatre style parentaux s'articulant selon deux facteurs[3],[67] :

  • L'exigence des parents (décrite aussi comme leur contrôle) : discipliner, superviser, exiger de l'enfant un comportement mature, et faire face à la désobéissance de l'enfant (ne pas éviter le problème)[68].
  • La réactivité des parents (parfois décrite aussi comme leur sensibilité, chaleur ou soutien) : écouter des besoins de l'enfant, soutenir, encourager l'enfant[70]. C'est, précise Diana Baumrind :

« la mesure dans laquelle les parents encouragent intentionnellement l'individualité, la régulation de soi, et l'affirmation de soi en étant à l'écoute, soutenant et consentant, aux besoins et nécessités de l'enfant. »

— Baumrind, , p. 61-62[71].

En général, l'exigence parentale est associée à un meilleur contrôle comportemental chez les enfants (performance scolaire, comportements déviants) tandis que la réactivité des parents est associée au fonctionnement psychologique et aux compétences sociales des enfants[71].

Styles parentaux (Baumrind, 1971 ; Maccoby et Martin, 1983)
Exigences élevées Exigences faibles
Réactivité élevée Style démocratique ou directif (de l'anglais authoritative) Style permissif ou non-directif
Faible réactivité Style autoritaire ou autocratique (de l'anglais authoritarian) Style distant, désengagé, ou négligent dans les cas extrêmes

Style parental démocratique (ou directif)

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Dessin représentant une jeune fille donnant sa main à une femme assise
Une mère réprimande sa fille. ()

Un style parental démocratique (ou directif) est le résultat d'une forte réactivité parentale et de fortes exigences parentales. Le parent démocratique/directif est donc exigeant et réactif. Selon Diana Baumrind, les parents démocratiques (authoritative) :

« [...] surveillent et communiquent des normes claires pour la conduite de leurs enfants. Ils sont assertifs, mais pas envahissants ni restrictifs. Leurs méthodes disciplinaires sont encourageantes plutôt que punitives. Ils veulent que leurs enfants soient assertifs tout autant que socialement responsables, et qu'ils soient auto-disciplinés tout autant que coopératifs. »

— Baumrind, , p. 62[71].

Le style parental démocratique semble le plus souvent associé à de bons résultats auprès des enfants[3],[67]. Les recherches sur le sujet sont relativement consistantes (voir cependant les différences culturelles discutées ci-dessous). C'est le plus répandu aux États-Unis où ont eu lieu les premières observations de Baumrind, dans des familles de classe moyenne et d'origine européenne[3].

Il se trouve caractérisé par une approche centrée sur l'enfant qui repose sur de grandes attentes quant à la maturité de l'enfant. Les parents démocratiques peuvent comprendre comment leurs enfants se sentent et leur apprendre à réguler leurs émotions. Malgré leurs fortes attentes à l'égard de la maturité de l'enfant, ces parents sont généralement prompts à pardonner d'éventuelles lacunes[72]. Ils aident souvent leurs enfants à trouver des solutions pour résoudre leurs problèmes. Ils encouragent leurs enfants à être indépendants mais tout en continuant à imposer des limites à leurs actions. Les longs échanges verbaux ne leur sont pas refusés. Ils essaient de se montrer chaleureux et soutenants envers leurs enfants. Les parents démocratiques exercent généralement moins de contrôle que les parents autoritaires (cf. section ci-dessous sur les différences entre parent démocratique et parent autoritaire), permettant à leur enfant d'explorer plus librement, ce qui leur permet de prendre leurs décisions sur la base de leur raisonnement[73].

Les parents démocratiques vont définir des normes claires pour leurs enfants, ou encore surveiller les limites qu'ils fixent, tout en permettant à leurs enfants de développer une autonomie. Les punitions pour mauvaise conduite sont mesurées et cohérentes, ni arbitraires, ni violentes. Souvent, les comportements ne sont pas punis, mais les conséquences naturelles du comportement de l'enfant sont explorées et discutées avec lui, permettant ainsi à l'enfant de voir que le comportement est inapproprié et ne doit pas se répéter, plutôt que de ne pas répéter le comportement simplement pour éviter des conséquences désagréables (une punition)[73].

Conséquences sur les enfants

De nombreuses études suggèrent que le style parental démocratique/directif donne de meilleurs résultats auprès des enfants[9],[74],[75],[76]. Les parents démocratiques ont des enfants qui sont plus indépendants et autonomes[70],[67],[77]. Baumrind les décrit comme plus compétents socialement[3]. Ils sont plus susceptibles de réussir dans la vie, d'être appréciés par ceux qui l'entourent, altruistes et possèdent la capacité d'auto-détermination[72]. Dans les foyers démocratiques, d'après Papalia, les enfants en viennent à « apprécier la satisfaction de prendre des responsabilités[78]. »

Les stratégies parentales permettent à l'enfant, en exprimant son opinion, de se sentir valorisé. Les enfants se sentent en sécurité (ils sont à la fois aimés et encadrés)[67]. Les enfants d'âge préscolaires dont les parents sont démocratiques/directifs sont décrits comme plus autonomes, ayant un meilleur contrôle de soi, affirmatifs ainsi qu'heureux et curieux[67]. Le style parental démocratique donne aux enfants des motivations intrinsèques (félicitations, encouragements, valorisation des efforts), plutôt qu'extrinsèques (cadeaux ou punitions). Ce type d'approche apprend à l'enfant à prendre plaisir à travailler dans le but de réussir pour apprécier un sentiment d'efficacité personnelle. C'est sans doute une des raisons pour lesquelles les enfants de parents démocratiques ont généralement de meilleurs résultats scolaires. Les parents démocratiques s'impliquent, en moyenne, plus souvent dans les activités scolaires, de l'accompagnement aux devoirs à la maison, aux activités de l'école[79].

Style parental autoritaire

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Dessin montrant une femme battant un enfant, à gauche deux enfants semblent terrifiés, à droite deux femmes crient
Sophie est fouettée par sa belle-mère et deux femmes s'en indignent (personnages du roman Les Petites Filles modèles, ). Bertall, 1927

Le style parental autoritaire est restrictif et punitif. Les parents autoritaires (certaines traductions les qualifient aussi de parents autocrates) privilégient l'obéissance : ils exigent de leurs enfants de suivre leur direction avec peu ou pas d'explications ou de commentaires, sans intérêt pour les conditions et perceptions de l'enfant, ni pour celles de la famille[73]. Le châtiment corporel, tel que la fessée, et la dispute sous forme de cris, sont des formes de discipline souvent préférées par les parents autoritaires.

Le but de ces parents, du moins quand ils sont bien intentionnés, est d'apprendre à l'enfant à bien se comporter, de survivre et de s'épanouir comme un adulte dans une société hostile et impitoyable, en préparant l'enfant à faire face aux réactions négatives telles que la colère et de l'agressivité, auxquelles il fera face si son comportement est inapproprié. En outre, les défenseurs de ce style sont souvent convaincus que le choc de l'agression de la part de quelqu'un de l'extérieur sera moindre pour un enfant habitué à endurer le stress à la fois aigu et chronique imposé par les parents[80].

Certains traits spécifiques du style parental autoritaire sont répandus dans certains groupes ethniques ou culturels, notamment dans certaines pratiques parentales asiatiques traditionnelles, parfois décrites comme autoritaires[73].

Conséquences sur les enfants

Les enfants élevés par des parents autoritaires ont tendance à être conformistes, très obéissants, calmes, renfermés et ne sont pas très heureux[72]. Ces enfants souffrent souvent de dépression et d'autocritique[72],[3]. Pour certains enfants élevés par des parents autoritaires, ces comportements continuent à l'âge adulte[72].

Les enfants élevés dans des familles autoritaires ont, en moyenne, plus de problèmes psychologiques durables et ont des compétences sociales moindres que les enfants élevés par des parents démocratiques[3]. Ces enfants peuvent faire preuve de compétences sociales moindres, parce que le parent indique souvent à l'enfant ce qu'il doit faire, plutôt que de permettre à l'enfant de choisir par lui-même. Il peut sembler exceller dans le court terme, mais ce style limite son développement[3]. Les troubles du comportement à l'école sont plus souvent observés chez des enfants dont les mères ont appliqué des punitions excessivement sévères durant la petite enfance[81].

Leur réussite scolaire est moins bonne que celles d'enfants élevés par des parents démocratiques, en particulier parce que les motivations pour réussir sont extrinsèques plutôt qu'intrinsèques[79].

Ces enfants se rebellent plus souvent et quittent le domicile familial avant l'âge de 20 ans plus souvent que ceux d'autres familles (données des États-Unis)[72].

Les enfants qui éprouvent de la colère et du ressentiment, couplés aux problèmes liés à un sentiment d'auto-efficacité faible et des auto-reproches fréquents et importants, battent souvent en retrait dans des comportements d'évasion, y compris mais non limités à l'abus de substances[82],[3],[83]. Dans une étude menée au Royaume-Uni sur environ 5 000 adolescents et jeunes adultes, les parents « stricts » doublent le risque de voir leurs enfants adolescents avoir une consommation excessive d'alcool par rapport aux parents « chaleureux et responsables » (les parents « indulgents » voient ce risque tripler)[84].

Ces enfants et adolescents sont exposés à un risque accru de suicide[85]. Les recherches menées sur les jeunes qui ont des pensées suicidaires ou des comportements suicidaires indiquent qu'ils ont souvent eu des problèmes émotionnels et relationnels ; ils se sentent souvent détachés de leurs parents, et nombre d'entre eux ont eu des parents ou un entourage maltraitant[86].

Des études interculturelles (détails ci-dessous) ont cependant remis en cause les conclusions de certaines de ces observations, car la plupart ont été faites chez des Euro-Américains (Américains blancs d'origine européenne), mais ne sont pas répliqués dans certaines communautés ethniques, les Afro-Américains, Asio-Américains et Hispano-Américains. Par exemple, le style autoritaire est associé à des résultats scolaires plus bas chez les filles d'origine hispanique, mais pas chez les garçons de même origine. Le contrôle parental peut donc être interprété différemment en fonction des cultures et d'autres facteurs sociaux[87].

Différences entre l'autorité du parent autoritaire et celle du parent démocratique

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De nombreuses recherches ont été menées par Baumrind et d'autres équipes pour tenter de comprendre les différences fondamentales entre parent autoritaire et parent démocratique : dans les deux cas, le contrôle et la discipline paraissaient élevés, mais les résultats sur les enfants se montraient très significativement différents.

Une troisième dimension, le contrôle psychologique, a été décrite pour les différencier. Le contrôle psychologique (également appelé manipulation psychologique ou manipulation mentale) réfère, dans ce cas, à l'intrusion dans le développement psychologique et émotionnel de l'enfant par des pratiques telles que l'induction de culpabilité, de honte ou la privation d'amour[88]. Le style parental autoritaire impose la discipline en exigeant de l'enfant l'obéissance et l'acceptation des décisions sans poser de questions : le contrôle psychologique y est élevé. Les parents démocratiques sont plus ouverts aux échanges avec l'enfant et utilisent beaucoup plus souvent les explications : ils exercent donc un contrôle psychologique plus faible[3].

Vers 2012, Baumrind décrit le maintien de l'autorité des parents comme « coercitif » chez les parents autoritaires (arbitraire, péremptoire, dominant, soucieux de marquer les distinctions de statut) et « confrontive » chez les parents démocratiques (raisonné, négociable, axé sur les résultats, soucieux de réguler les conduites)[89],[90].

Style parental indulgent (ou permissif)

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Tableau représentant à gauche un enfant assis donnant à manger à un chien, à droite une femme assise
L'enfant gâté donne sa soupe au chien tandis que sa mère, indulgente, le laisse faire en souriant. Jean-Baptiste Greuze,

Les parents décrits par le modèle de Baumrind comme indulgents sont des parents réactifs (ou sensibles) à leurs enfants mais peu exigeants.

Le style parental indulgent, également appelé permissif, non-directif ou libertaire, et distinct du style franchement négligent, comme du style démocratique ou directif par les exigences associées à la bienveillance non violente et peu autoritaire, est caractérisé comme ayant peu d'attentes comportementales de l'enfant. « Une parentalité indulgente est un style de la parentalité dans lequel les parents sont très impliqués avec leurs enfants, mais n'ont que peu d'exigences ou de contrôle sur eux »[73].

Les parents permissifs essayent d'être amis avec leurs enfants et ne jouent pas un rôle parental[91]. Les parents permissifs permettent aux enfants de prendre leurs décisions et leur donnent des conseils, comme un ami le ferait. Les attentes quant à l'enfant sont très faibles. Il y a peu de discipline. Ce type de parentalité est laxiste avec peu de punitions ou de règles[91].

Les parents permissifs ont parfois tendance à donner à leurs enfants ce qu'ils veulent dans l'espoir d'être appréciés pour leur style accommodant. Certains parents permissifs veulent offrir à leurs enfants la liberté et les biens matériels dont ils ont manqué dans leur enfance[91].

Conséquences sur les enfants

Dans ses recherches sur les enfants d'âge préscolaire, Baumrind a observé que le style parental permissif était associé à des enfants plus souvent immatures, moins responsables et moins capables de contrôler leurs impulsions[92]. Les enfants de parents permissifs « n'apprennent jamais à contrôler leur propre comportement et s'attendent toujours à recevoir ce qu'ils désirent »[73].

Les enfants de parents permissifs ont des risques plus élevés de présenter des troubles du comportement à l'adolescence[3], comme l'abus de substances (trois fois plus de risque que chez les familles démocratiques)[84]. Ils présentent plus de risques d'obésité ou d'IMC trop élevé, comparés aux familles de parents démocratiques, ce qui est également le cas des parents trop protecteurs ou au contraire négligents (revue de questions basée sur plusieurs études longitudinales, données de 2015)[93].

Cependant, ils ont globalement une bonne estime d'eux-mêmes, de meilleures compétences sociales et de bas niveaux de dépression (comparés aux enfants de parents autoritaires)[3]. Dans le meilleur des cas, ils sont émotionnellement sécurisés, indépendants et sont disposés à apprendre et à accepter la défaite. Ils grandissent rapidement et sont en mesure de vivre une vie sans l'aide de quelqu'un d'autre[94].

Style parental distant, désengagé ou négligent

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Un style parental négligent est également appelé désengagé, détaché, méprisant ou effacé. Ces parents ont de faibles scores en chaleur et contrôle, ne sont généralement pas impliqués dans la vie de leur enfant, désengagés, peu exigeants, faiblement réactifs, et ne fixent pas de limites. Il s'applique aussi aux parents qui rejettent les émotions et opinions de leurs enfants. Ces parents ne soutiennent pas émotionnellement leurs enfants. Ce style parental est celui qui est le plus néfaste aux enfants en général[67].

Ces parents pourvoient généralement aux besoins de base de l'enfant : nourriture, logement, hygiène ou argent.

Conséquences sur les enfants

Les études expérimentales menées sur des populations tout venant (choisies au hasard et sans pathologies reconnues avant l'étude) ont mis là encore en évidence des corrélations entre styles parental et comportements de l'enfant. Les enfants dont les parents sont négligents développent souvent le sentiment que les autres aspects de la vie de leurs parents sont plus importants qu'ils ne le sont[95]. Beaucoup d'enfants élevés avec ce style parental tentent souvent de se débrouiller seuls dans la vie ou d'arrêter de dépendre d'un parent, pour obtenir le sentiment d'être indépendant et mature malgré leur jeune âge[73]. Ils deviennent, plus souvent que les autres, émotionnellement en retrait dans les situations sociales. Leur attachement est perturbé, ce qui a des répercussions sur leurs autres relations sociales ultérieures.

À l'adolescence, ils montrent des risques accrus d'absentéisme scolaire et de délinquance[73]. Ils manquent de structures externes et d'auto-discipline, manquent aussi d'amour qui leur serait exprimé ouvertement et risquent d'essayer de l'obtenir par tous les moyens possibles[96].

Dans une de leurs études, Maccoby et Martin (en 1983, aux États-Unis) ont analysé les performances d'adolescents âgés de 14 à 18 ans dans quatre domaines : leur développement psychosocial, leur réussite scolaire, leur détresse intériorisée et leurs problèmes de comportement. L'étude a conclu que les jeunes ayant des parents négligents avaient les scores les plus mauvais à ces mesures, tandis que les enfants de parents directifs (démocratiques) avaient les scores les plus élevés[68],[97].

Facteurs individuels et socio-économiques influençant le style parental

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De nombreux facteurs individuels déterminent et influencent les styles parentaux : les croyances des parents (par exemple attentes irréalistes vis-à-vis d'un enfant trop jeune), l'âge des parents (les mères plus âgées sont en moyenne plus disponibles et plus sensibles aux besoins de leurs enfants), leur bien-être psychologique (le parent souffrant de dépression devient moins impliqué), leur travail, les conflits conjugaux éventuels, le soutien social (par exemple présence d'une amie ou d'un proche parent qui aide sur le plan pratique ou psychologique)[67].

Les expériences personnelles des parents (en particulier leur enfance) influencent beaucoup leur approche, tout comme leur bagage affectif, intellectuel et social[67].

La pauvreté, ou un faible niveau socio-économique, augmente le stress parental et est associée à des facteurs de risques divers touchant les enfants, la famille, leur voisinage et leur réseau de soutien social, ce qui augmente les risques de styles parentaux moins optimaux[67],[98].

L'étude des effets des styles parentaux dans les familles recomposées, à la suite d'un divorce ou du décès d'un parent est complexe et plus difficile à étudier. Ainsi de nombreuses questions ne sont pas éclaircies[99]. Les familles recomposées peuvent en effet impliquer que l'enfant partage son temps entre deux familles, que d'autres enfants nés d'unions précédentes ou de la nouvelle union d'un parent, deviennent des demi-frères et demi-sœurs. Les liens entre beau-parent et enfant dépendent du temps passé ensemble, de l'âge de l'enfant ou de l'adolescent à l'arrivée du beau-père ou de la belle-mère dans leur vie, puis de leurs expériences communes. Les problèmes peuvent apparaître lorsque le beau-parent ou l'enfant a des attentes irréalistes : les liens d'affection ne peuvent se solidifier qu'avec le temps, avec le partage de tâches, de rituels et autres expériences communes[100],[99].

Différences entre père et mère

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De nombreuses études montrent des différences systématiques entre mères et pères dans les pratiques parentales ou l'investissement parental. Ainsi, les mères passent plus de temps avec leurs enfants, même lorsqu'elles travaillent à plein temps : ces résultats sont observés dans plusieurs pays. Les activités et interactions sont légèrement différentes : les pères jouent et tendent à valoriser l'indépendance de l'enfant, plus souvent que ne le font les mères ; les mères tendent à être plus protectrices, plus verbales dans leurs interactions[101].

Le style parental proprement dit, au sens où l'emploie Baumrind, ne diffère pas beaucoup (ou pas du tout) en fonction des genres des parents. En fait, dans la grande majorité des familles ayant deux parents, les styles parentaux des deux parents ne diffèrent pas[102]. Dans les cas où les parents n'ont pas le même style parental, une étude suggère que la présence d'un parent de style démocratique protège l'enfant des conséquences négatives associées à un style parental moins optimal[102].

Cependant, dans une étude longitudinale sur des enfants suivis en fin d'école maternelle pendant six ans, des chercheurs finlandais observent que le comportement de contrôle (ou manipulation) psychologique des mères (mais non celui des pères), mesurés par questionnaires, prédit les troubles du comportements et troubles psychologiques des enfants[103].

Différences selon le sexe de l'enfant et dyades père-fils, père-fille, mère-fils et mère-fille

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Les pères et mères ont tendance à montrer des comportements parentaux légèrement différents en fonction du sexe de leur enfant[104],[105], cette différence semblant plus marquée chez les pères[106]. Des études ont montré que des pères ont plus d'impact sur l'ajustement émotionnel de leur fille par leur style parental plutôt que par leurs méthodes disciplinaires, en particulier la punition[107]. Les parents des deux sexes ont tendance à adopter un style parental démocratique envers leurs filles et sont plus à l'aise pour passer à un style autoritaire avec leurs garçons[108].

Des différences entre les dyades mère-fille, mère-fils, père-fille et père-fils sont parfois observées dans les pratiques parentales ou dans l'investissement parental[109],[110]. Dans une étude en Australie, de jeunes étudiants à l'université sont interrogés sur leur perception des comportements de leurs parents. Les étudiants de sexe masculin décrivent leur père comme autoritaire, plus souvent que ne le font leurs homologues féminins. Les étudiantes décrivent leurs mères plus souvent comme démocratiques, tandis que les fils les jugent plus souvent permissives[111]. Les mères peuvent adopter un style plus directif avec leurs filles[112]. Elles passent aussi plus de temps à raisonner avec leurs filles, mais ont tendance à favoriser leurs garçons[113].

Familles homoparentales

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Un grand nombre d'études ont été mises en place pour observer l'influence des familles homoparentales (couple de parents homosexuels) sur le développement des enfants : développement de l'intelligence, de l'adaptation, du jugement moral, du fonctionnement social et sexuel. Ces études indiquent que les parents homosexuels, hommes ou femmes, ne diffèrent pas quant à leurs attitudes et habiletés parentales. Les enfants de couples homosexuels n'ont pas plus de problèmes sociaux ou émotionnels, ni de problèmes de performance scolaire, que les enfants élevés par des couples hétérosexuels[114].

Par rapport à l'orientation sexuelle de ses enfants, on constate que les enfants élevés par des couples homosexuels n'ont pas plus de chance d'avoir des relations homosexuelles lorsqu'ils seront adultes. Être éduqué par des parents homosexuels n'augmente pas l'attirance de l'enfant pour un être humain du même sexe. On constate seulement que l'enfant aura beaucoup plus de facilité à assumer son orientation sexuelle[115].

Différences interculturelles

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Les modèles culturels des parents ont une influence sur le style parental[72],[67],[116].

Un homme assis et deux enfants à ses côtés faisant des bulles de savon
Père et ses deux enfants Jorge Hernández Valiñani, 2008, Tokyo
Deux femmes portant sur leur tête un panier où est assis un enfant
Jeunes mères portant leurs enfants, Inde ().

Le modèle de Baumrind a été développé par l'observation d'enfants de classes socio-économiques moyennes aux États-Unis. Son universalité a souvent été remise en question. Dans des minorités asiatiques vivant aux États-Unis, la discipline exercée envers les enfants est plus forte que dans sa majorité caucasienne, de descendance européenne[116]. Chez les Américains d'origine asiatique, l'obéissance et la sévérité parentale sont valorisées culturellement et traduisent la sollicitude, la recherche d'harmonie familiale. Les parents de minorités asiatiques se montrent tout aussi chaleureux et encourageants que les parents démocratiques nord-américains de la majorité ethnique de descendance européenne[67]. Ces pratiques d'apparence autoritaire ne paraissent pas aussi dommageables que dans le reste de la population en raison du fait que ces pratiques sévères s'accompagnent plus souvent de chaleur et de soutien de l'enfant ; la typologie de Baumrind souffre donc d'un biais culturel car les parents d'origine asiatiques ont souvent la sévérité des parents autoritaires tout en ayant la réactivité de parents démocratiques[78],[116].

Par exemple, des observations menées chez des mères japonaises ayant des enfants d'âge préscolaire ont montré que leur contrôle de l'enfant est plus fort (dans les domaines de la santé, de la sécurité, des règles sociales et morales) bien que les enfants soient également encouragés à développer leur autonomie dans d'autres domaines comme leurs jeux, leurs amis et leur habillement. Malgré leur forte discipline, comparées aux mères de la majorité caucasienne, les mères japonaises ont des stratégies variées pour éduquer socialement leurs enfants et résoudre les conflits, utilisant le raisonnement et la persuasion[117].

Les pratiques parentales autoritaires sont souvent retransmises par les familles américaines d'origine asiatique. À New York par exemple, une association s'est montée pour aider les migrants asiatiques à s'adapter culturellement et à conserver ou reprendre la garde de leurs enfants sur le plan légal : en effet, à plusieurs reprises, les autorités de protection de l'enfance de New York sont intervenues pour retirer la garde de leurs enfants à des parents asiatiques émigrés, qui les avaient battus pour les discipliner[118].

À ce titre, les auteures québécoises Claudine Parent et Sylvie Drapeau, rappellent le constat de différences inter-culturelles suivant :

« Il faut également souligner les variations entre les cultures quant aux modes de sanction punitive que les parents réservent aux adolescents. On sait, par exemple, que les punitions corporelles sont plus fréquentes et valorisées comme mode de contrôle des enfants et des adolescents dans certaines cultures, alors que de telles pratiques parentales sont fermement condamnées dans d'autres. »

— Parent et Drapeau, [119].

Utilisant une méthodologie différente, Robert Bradley et Robert Corwyn ont fait la synthèse des pratiques parentales observées dans plusieurs pays avec l'échelle du HOME Inventory que Robert Bradley a mise au point[120],[121]. Cette méthode permet d'observer directement les pratiques de discipline et de soutien et encouragements de la mère (ou autre parent s'occupant principalement de l'enfant) envers son enfant lors d'une visite de l'observateur ou observatrice au domicile[120],[121]. L'inventaire met surtout l'accent sur les stimulations présentes dans l'environnement de l'enfant (par exemple, des jouets). Les auteurs ont conclu que l'impact de la discipline corporelle sur le développement psychologique de l'enfant, développement comportemental et cognitif, reste difficile à comprendre[120],[121]. Cependant, quelles que soient les cultures observées, la réactivité et l'attitude chaleureuse du parent envers l'enfant (« responsiveness ») et la présence de stimulations ont toujours un impact positif sur les capacités d'adaptation de l'enfant[122],[120],[121].

Méthodes d'observation et mesures

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Les méthodes d'observation de Baumrind étaient complexes et coûteuses en temps, reposant sur de multiples tests et observations. Pour permettre à la recherche dans ce domaine de progresser, une mesure valide et relativement simple d'utilisation pour déterminer le style parental était nécessaire.

Pour les adolescents, un questionnaire a été mis au point. Les trois principales typologies de Baumrind y sont évaluées. Il s'agit dont de demander aux enfants, plutôt qu'aux parents eux-mêmes, de répondre aux questions pour évaluer le style parental perçu[123],[124]. Cette méthode permet d'éliminer certains problèmes méthodologiques rencontrés avec l'approche de Baumrind. Ainsi en , John Burri met au point un questionnaire où trente questions sont posées aux garçons et filles, sur chacun de leurs parents. Le « Parental Authority Questionnaire » (Questionnaire sur l'autorité parentale) s'inspire de la typologie de Baumrind pour dégager le style parental de chacun des parents[125].

En , Clyde Robinson et ses collaborateurs ont développé un questionnaire pour répondre à ce même besoin pour les enfants plus jeunes, mais en interrogeant les parents. Le « Parenting Styles & Dimensions Questionnaire » (PSDQ) a été développé et validé aux États-Unis en s'appuyant sur les travaux de Jeanne Block, en [126] et sur de nouveaux items directement inspirés des trois principales typologies mises en évidence par Baumrind (parents démocratiques, autoritaires, permissifs)[127],[128]. Le questionnaire final est constitué de 62 items et est destiné aux parents (mère et père) d'enfants préadolescents.

Cette échelle a été largement utilisée depuis lors dans la recherche sur le plan international, multipliant ainsi les opportunités de vérifier sa validité sur le plan psychométrique[129]. Le PSDQ a été traduit, adapté et validé dans de nombreux pays : la Chine[130],[131] ; la Turquie[132] ; l'Inde[133],[134] ; l'Iran[135] ; l'Italie (version G1[136]) ; la Lituanie[137], etc. L'échelle a été traduite et utilisée dans des recherches en langue française au Luxembourg[138].

En , une équipe de chercheurs américains, dont Robinson, a mis au point une nouvelle version de la PSDQ pour les adolescents dans le contexte d'une étude sur les adolescents et jeunes adultes incarcérés. Cette version est nommée la PSDQ version G1[139].

D'autres mesures des pratiques parentales ont été développées pour la recherche en psychologie du développement de l'enfant. En prenant appui sur les travaux de Baumrind, Macoby et Martin, d'autres auteurs, tels que Steinberg, Elmen et Mounts dans un ouvrage publié en , ont ainsi mis en évidence trois types de mesures du style parental[8] :

« [...]l'engagement, l'encadrement et l'encouragement à l'autonomie, suggérant ainsi l'importance d'une combinaison d'attachement, d'autorité et d'encouragement à l'autonomisation chez l'enfant et l'adolescent. »

— Bergonnier-Dupuy, Join-Lambert et Durning, , p. 325[8].

Le « HOME Inventory » (acronyme de « Home Observations for Measurement of the Environment ») de Bettye M. Caldwell et Robert H. Bradley est une mesure basée sur l'observation du milieu de vie de l'enfant[140]. Plusieurs versions de cette échelle existent pour s'adapter à l'âge de l'enfant sur lequel porte l'étude. La mesure repose sur la visite d'un psychologue-chercheur sur le lieu de vie de l'enfant. La visite comprend une interview du parent principal (souvent la mère) qui vise à découvrir ses pratiques et habitudes parentales, une courte observation des interactions spontanées parent-enfant et l'observation détaillée du milieu de vie de l'enfant (présence de jouets, par exemple)[140]. Le « HOME inventory » est une mesure souvent utilisée en recherche pour mesurer des aspects de l'environnement familial ayant un impact sur le développement de l'enfant[141],[140]. La mesure a été adaptée dans plusieurs pays (voir ci-dessus, différences culturelles).

Ces échelles sont des instruments de recherche et n'ont pas été créées à des fins de diagnostic ou de prévention : elles décrivent le style parental dominant, sur la base de ce qui est rapporté par les parents ou adolescents (non sur des observations directes) mais ne les comparent pas à une norme. En d'autres termes, il ne s'agit pas de définir un bon ou mauvais parent, mais d'analyser des relations statistiques entre certaines observations.

Limites des études de Baumrind et de son approche

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Baumrind souligne souvent dans ses publications les limites de son approche et met en garde contre les généralisations hâtives. Des types parentaux décrits par Baumrind, le style démocratique produit les meilleurs résultats en moyenne, cependant, comme le souligne Baumrind :

« L'éducation selon le style démocratique, bien que suffisante, n'est pas une condition nécessaire pour produire des enfants compétents (Authoritative upbringing, although sufficient, is not a necessary condition to produce competent children). »

— Diana Baumrind, , p. 62[71].

Autrement dit, de nombreux enfants élevés dans un milieu où le style parental est moins optimal, développent malgré cela de bonnes compétences sociales et scolaires[71].

La typologie de Baumrind est basée sur des études de corrélations et n'a pas mis en évidence des relations de cause à effet. Les processus liant les styles parentaux et les résultats des enfants ne sont toujours pas éclaircis et restent étudiés empiriquement par la psychologie du développement.

Son approche n'est pas une approche psychopathologique : Baumrind cherche à décrire les populations tout venant ; elle n'a pas spécifiquement sélectionné les parents et familles présentant des troubles. Elle a observé de larges cohortes et les a suivies sur plusieurs années (le programme « Family Socialization and Developmental Competence » a suivi 139 enfants de 4 ans à 15 ans)[71].

Ses premières études portaient sur des familles aisées ou de classe moyenne, des parents ayant un bon niveau d'éducation, en majorité issus de la population caucasienne (classification employée aux États-Unis pour décrire les descendants d'Européens blancs). Des questions se sont rapidement posées quant à la réplicabilité de ses résultats sur des minorités, des milieux plus pauvres ou d'autres cultures. Des recherches menées sur des minorités ethniques aux États-Unis puis dans d'autres pays ont été mises en place pour répondre à cette question du biais culturel. En majorité, les bénéfices d'un style démocratique sont démontrés également dans d'autres pays et d'autres cultures, mais des différences importantes quant à l'exercice de l'autorité parentale continuent à être discutées par les chercheurs (par exemple, voir la publication de Jian hua Hé pour une comparaison de parents japonais, chinois et français - l'auteure n'utilise pas l'échelle du PSDQ mais compare des constructions similaires à ceux de Baumrind et Baldwin[142]).

Il a également été reproché à Baumrind d'avoir négligé le fait que beaucoup de parents, bien qu'autoritaires, sont affectueux envers leurs enfants ; et qu'à l'inverse, beaucoup de parents permissifs s'expriment ouvertement et avec force sur l'orientation à suivre[72].

Styles parentaux décrits par la psychologie clinique, psychopathologie et psychanalyse

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Parent maltraitant (parent abusif, parent toxique)

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Vue d'une radio des poumons, des flèches montrent des fractures aux côtes
Côtes fracturées d'un nourrisson à la suite d'une conduite abusive (1999).

Les parents maltraitants mettent leurs enfants dans des situations où ils reçoivent de mauvais traitements. Il peut s'agir d'abus, de négligence, d'abandon, de troubles du comportement sérieux[143]. On trouve parfois l'expression « parent toxique », qui évoque une relation parent-enfant perturbée de manière chronique, dont les conséquences sont fortement négatives sur le développement de l'enfant. Ce parent est décrit comme abusif, soit verbalement et psychologiquement (par manipulation mentale), soit abusif physiquement, voire sexuellement[144],[145].

Les mauvais traitements sur enfants diffèrent dans leur nature et leur gravité. Au Québec, une large recherche a été mise en place en 2000 pour documenter les mauvais traitements signalés à la Direction de la protection de la jeunesse et mieux comprendre les caractéristiques des enfants touchés et de leur famille. La négligence, « échec chronique des parents à répondre aux besoins de leurs enfants » (santé, hygiène, éducation, émotions, etc.) était à l'origine de 42 % des cas de maltraitance en 2002 et 64 % des cas en 2007-2008[143]. Suivaient les troubles sérieux du comportement (comportements autodestructeurs, problèmes relationnels entre enfants et parents, fugues, problèmes scolaires). Venaient ensuite les mauvais traitements physiques (discipline abusive, brutalité, restriction physique). Suivaient les mauvais traitements psychologiques (menaces, dénigrements, indifférence). Les sévices sexuels représentaient 10 % des mauvais traitements. L'abandon représentait 4 % des cas (absence de famille s'occupant de l'enfant après le décès d'un parent ; expulsion de l'enfant de son foyer par ses parents)[143],[146].

On retrouve des descriptions de parents maltraitants dans le quatrième groupe de la typologie des styles parentaux de Baumrind, et Maccoby et Martin (voir tableau ci-dessus), quoique le 4e groupe de Baumrind ne soit pas composé exclusivement de parents maltraitants.

Conséquences sur les enfants

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Les principales conséquences de la maltraitance sur l'enfant (durant l'enfance puis à l'adolescence et à l'âge adulte) sont : des relations parent-enfant perturbées et des difficultés ultérieures dans l'attachement émotionnel aux autres personnes telles que des difficultés à faire confiance ; des problèmes de santé et retards de croissance ; des retards du développement psychologique ; des troubles du comportement, toxicomanie et délinquance. Parmi les problèmes psychologiques, une grave perturbation de la capacité d'un enfant à s'identifier et une estime de soi réduite[147].

Facteurs de risque

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Les mauvais traitements envers l'enfant s'accompagnent de troubles observés chez les parents. En première cause, l'alcoolisme et la toxicomanie, et dans l'ordre décroissant : la santé mentale fragile, la violence conjugale, la déficience intellectuelle (observations menées au Québec)[148].

De nombreux parents qui ont souffert de parents maltraitants ne seront pas en mesure de reconnaître leurs comportements maltraitants envers leurs enfants, c'est pourquoi ce problème peut se transmettre d'une génération à l'autre : on parle de transmission intergénérationnelle de la négligence ou de la maltraitance. L'étude québécoise citée ci-dessus indique qu'un tiers des parents maltraitants ont été maltraités durant leur enfance ; cependant, ce chiffre signifie aussi que deux tiers de parents qui sont maltraitants envers leurs enfants, le sont malgré le fait qu'ils n'ont pas été eux-mêmes maltraités[143]. La transmission de ce comportement d'une génération à une autre est donc réelle mais elle n'est pas systématique et elle est loin de représenter la principale cause des cas de maltraitance[146].

Programmes d'aide aux enfants et parents

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Des programmes d'intervention sont mis en place pour soutenir les familles, en aidant les parents tout en protégeant les enfants[148]. Il s'agit souvent d'apprendre aux parents à développer des habiletés parentales et renforcer l'attachement entre parent et enfant[146].

Parent narcissique

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Un parent narcissique peut souffrir d'un trouble de la personnalité narcissique. Typiquement, les parents narcissiques sont proches de leurs enfants de manière très proche et exclusives au point de se sentir jaloux et / ou menacés par l'indépendance croissante de leur enfant[149]. Il peut en résulter un attachement décrit comme attachement narcissique, dans lesquels l'enfant est considéré n'exister que pour profiter à son parent[150].

Parent surprotecteur et parent « hélicoptère »

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Photo en noir et blanc montrant des enfants jouant au baseball, des enfants assis sur une charrette les regardent
Enfants jouant dans la rue. Au cours du XXe siècle, les enfants jouent de plus en plus souvent dans leur maison et le contrôle parental s’accroît dans les pays occidentaux. Playground in Tenement Alley, Lewis Hine, 1909, Boston

Des parents veulent s'impliquer dans tous les aspects de la vie de leur enfant, tentent de résoudre tous leurs problèmes et étouffent l'habileté de l'enfant à agir indépendamment et à résoudre ses propres problèmes[151].

Aux États-Unis, un auteur a décrit ces parents comme des parents hélicoptères, un terme qui s'est largement popularisé. Il est extrêmement proche des expériences et problèmes de ses enfants, et tente de balayer tous les obstacles que l'enfant rencontre, en particulier dans les institutions scolaires. Le terme hélicoptère illustre le fait que les parents gravitent au-dessus de leur enfant de manière rapprochée, en particulier pendant l'adolescence et à l'entrée dans l'âge adulte, alors qu'une entrée graduelle dans l'indépendance et l'auto-suffisance sont essentiels pour le succès du jeune[152].

Le développement de nouvelles technologies semblerait aggraver ce phénomène en début de XXIe siècle : des parents surveillent à distance leur enfant grâce à des systèmes diversifiés de surveillance vidéo ou des systèmes de géolocalisation portés par leur enfant[153].

Autres styles parentaux supposés favorables aux enfants

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Parentalité positive

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Photo en buste d'un homme âgé aux cheveux et à la barbe blanche
Mihály Csíkszentmihályi, en  : l'un des fondateurs de la recherche sur le « flow ».

La parentalité positive est née du courant de psychologie positive, lancé en , ciblant les émotions dites positives. Les fondements théoriques se trouvent dans les recherches sur la résilience de Martin Seligman et les recherches sur le flow de Mihály Csíkszentmihályi.

La psychologie positive vise à améliorer la qualité de vie de personnes sans troubles psychopathologiques particuliers : elle vise à aider les personnes à découvrir ou augmenter leur bonheur, leur résilience, leurs émotions positives comme l'amour ou la bienveillance.

Le mouvement a reçu immédiatement un grand retentissement médiatique et commercial - les programmes de coaching, les magazines sur les thèmes positifs et les programmes parentaux dits positifs se sont rapidement multipliés. Plusieurs livres de vulgarisation écrits par les psychologues-chercheurs du courant de psychologie positive sont rapidement devenus des best-sellers en France[154] et ailleurs.

Malgré ce succès populaire, ce domaine d'étude fait l'objet de nombreuses polémiques au sein de la recherche et au sein de la communauté des psychologues et psychiatres[155],[156]. Les spécialistes, telle que l'Association américaine de psychologie mettent en garde le grand public : malgré le caractère attractif de la psychologie positive et du concept de parentalité positive, les fondements théoriques de ces nouveaux concepts n'ont pas été discutés et étayés scientifiquement dans leurs détails[157].

Le style parental positif ne fait pas l'objet d'une description ou définition unanime, mais ressemble au style parental directif observé par Baumrind. Il est décrit comme un soutien durable et un guidage parental à travers les stades de développement, une discipline sans châtiments corporels, basée sur le respect des enfants et la communication[158].

Un vaste programme d'éducation familiale basé sur le principe de parentalité positive, le Triple P (programme de parentalité positive) (en), a été mis en place dans plusieurs pays à titre expérimental[159].

Éducation culturelle concertée : encourager aux activités extra-scolaires

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Au début des années 2000, Annette Lareau a décrit un type de pratique/ style parental éducation concertée ou éducation culturelle concertée (concerted cultivation). Cette pratique est observée chez des parents qui encouragent et encadrent les talents de leurs enfants par des activités extrascolaires[160]. Les recherches de Lareau se basent sur l'observation ethnographique et les enquêtes approfondies menées sur une douzaine de familles aux États-Unis, dont les origines ethniques et les niveaux socio-culturels varient[161].

Slow parenting et parents oisifs : laisser les enfants tranquilles

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Du Slow Movement, mouvement « doux » (dont sont issus les concepts tels que la slow food, le slow management, etc.), est né le mouvement dit de slow parenting. Le Slow Movement prône une vie moins rapide et plus écologique (respectant un développement durable), un retour à une vie vue à la fois comme plus naturelle et moins stressante.

Photo d'un homme en costume et chemise portant un micro
Le journaliste canadien Carl Honoré, lors d'une conférence.

Le journaliste canadien Carl Honoré a publié le livre (In Praise of Slow (en)) où il explique et défend une approche qualifiée par la suite de slow parenting[162],[163]. Bien qu'il n'ait pas utilisé ce terme dans son livre Under Pressure (traduit en français sous le titre « Laissez les enfants tranquilles »), ce livre est devenu « une bible » pour ce mouvement selon The New York Times ()[164]. Le slow parenting consiste à moins organiser et moins planifier pour permettre aux enfants de profiter de temps libre et explorer le monde à leur rythme. Les jeux électroniques sont limités, les jouets sont volontairement plus simples (le mouvement tente d'éviter ou limiter l'influence du marketing et tout ce qui génère une surconsommation). Les enfants sont encouragés à développer leurs intérêts ; le temps en famille est encouragé et l'enfant est encouragé à prendre des décisions[165].

Au Royaume-Uni, le journaliste Tom Hodgkinson, se référant à Rousseau et à D. H. Lawrence, défend l'idée d'un Idle Parenting (parents oisifs) à travers ses livres[166] et publications destinées au grand public[167].

Ce mouvement semble né d'un désir d'éviter les stress des parents et des enfants qui surchargent leurs emplois du temps par de nombreuses activités, et est encouragé par certains psychologues dans ce cadre[168].

Questions scientifiques restant non résolues

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Le modèle de Baumrind est devenu un modèle de référence présenté dans nombre de manuels de psychologie et de livres d'éducation parentale[77], aux côtés des modèles d'Alfred Baldwin (1948) et Wesley. C. Becker (1964). Ils sont néanmoins incomplets car plusieurs questions ne sont pas résolues[77],[67].

Par quels mécanismes le style parental directif ou démocratique (authoritative parenting) influence-t-il l'enfant efficacement ? Quels aspects de la réactivité et de l'exigence parentales sont particulièrement bénéfiques ou nocifs[77] ?

Les styles parentaux varient en fonction des cultures, de même que leur influence. L'influence de ces différences reste controversée et les résultats des études sur des minorités ethniques ne mènent pas à des résultats clairs dont l'interprétation ferait consensus[77],[67].

Les travaux menés cherchent également à déterminer dans quelle mesure les parents ou les enfants sont à l'origine des effets observés chez les enfants[77]. Ainsi plusieurs auteurs observent que le tempérament d'un enfant a une influence sur le style parental[72]. Il est en effet possible qu'un bébé difficile auquel une mère peine à s'adapter influence le type d'attachement créé[169].

Ces questions sont au cœur des recherches actuelles[4].

Sur les plans social, médical et psychologique, beaucoup de questions restent également à éclaircir. L'étude des styles parentaux a des implications importantes sur l'éducation parentale en général. Dans le domaine de la pathologie, les théories et observations faites sur les parents abusifs peuvent influencer le repérage des familles maltraitantes ou la prise en charge des enfants, adolescents ou adultes, victimes d'abus et de maltraitance durant leur enfance.

Notes et références

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  1. Les travaux réalisés par Darling et Steinberg et dont les rapports ont été publiés en , déterminent un modèle typologique de ce qu'est le style parental. À cet effet, les auteurs Bergonnier-Dupuy, Join-Lambert et Durning rappellent que :

    « Selon ce modèle, le style parental et les pratiques éducatives parentales résultent en partie des buts et des valeurs des parents, mais chacune de ces deux variables parentales influence le développement de l'enfant par différents processus. Les pratiques parentales ont un effet direct sur le développement de traits caractéristiques (e.g., autonomie) et de comportements spécifiques (e.g., réussite académique). »

    — Bergonnier-Dupuy, Join-Lambert et Durning, Traité de l'éducation, , p. 325[8].

    .
  2. À la différence de Locke, Rousseau rappelle ceci :

    « On se fait une grande affaire de chercher les meilleures méthodes d'apprendre à lire ; on invente des bureaux, des cartes ; on fait de la chambre d'un enfant un atelier d'imprimerie. Locke veut qu'il apprenne à lire avec des dés. Ne voilà-t-il pas une invention bien trouvée? Quelle pitié. Un moyen plus sûr que tout cela, et celui qu'on oublie toujours, est le désir d'apprendre. Donnez à l'enfant ce désir, puis laissez là vos bureaux et vos dés, toute méthode lui sera bonne. »

    — Jean-Jacques Rousseau, Émile ou De l'éducation, , p. 116[17].

    .

Références

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Articles connexes

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