Aller au contenu

Église Saint-François-d'Assise de Louvain-la-Neuve

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Église Saint-François d'Assise
(Louvain-la-Neuve)
Image illustrative de l’article Église Saint-François-d'Assise de Louvain-la-Neuve
Présentation
Culte catholique
Type Église
Rattachement Archidiocèse de Malines-Bruxelles
Début de la construction 1974
Fin des travaux 1984
Style dominant Architecture brutaliste en Belgique
Protection Inventaire no 25121-INV-0074-01
Géographie
Pays Drapeau de la Belgique Belgique
Région Drapeau de la Région wallonne Région wallonne
Province Drapeau de la province du Brabant wallon Province du Brabant wallon
Ville Ottignies-Louvain-la-Neuve
Coordonnées 50° 40′ 11″ nord, 4° 36′ 33″ est

Carte

L'église Saint-François d'Assise est une église de style brutaliste située à Louvain-la-Neuve, section de la ville belge d'Ottignies-Louvain-la-Neuve, dans la province du Brabant wallon.

Le , le pape Jean-Paul II y a rencontré les responsables de la paroisse et béni la nouvelle statue de la Sedes Sapientiae avant de rencontrer des représentants de l'ensemble de la communauté universitaire au Collège Érasme et de prononcer un discours sur la Grand-Place de Louvain-la-Neuve, lors de la dernière journée de sa première visite en Belgique.

Construction

[modifier | modifier le code]

L'église Saint-François d'Assise a été construite de 1974 à 1984 par l'architecte Jean Cosse, membre de l'Académie royale des sciences, des lettres et des beaux-arts de Belgique depuis 1976 et professeur d'architecture à l'Institut Supérieur d'Architecture Saint-Luc de Bruxelles et à la faculté polytechnique de Mons[1],[2],[3],[4],[5],[6].

Dans une interview donnée en 1994 au journal Le Soir, Jean Cosse évoque le fait que « les autorités lui avaient fait comprendre qu'il ne fallait pas de clocher. C'était en 1974, un résidu de mai 68. Moi, je voulais faire un clocher. On m'a répondu d'accord mais alors vous le mettez à côté et vous le séparez bien de l'église. Les travaux durèrent dix ans. Et en 1984 les mentalités avaient déjà changé. La preuve, c'est qu'on a installé quatre cloches dans le clocher. »[2].

Concepteur de l'église Saint-Paul de Waterloo, Jean Cosse dessina également le monastère Saint-André de Clerlande à Ottignies[3],[4] et transforma l'église de Blocry à Louvain-la-Neuve[3].

Visite du pape en 1985

[modifier | modifier le code]
Plaque apposée sur la façade du collège Albert Descamps pour commémorer la visite du pape.

Durant les 26 années de son pontificat, le pape Jean-Paul II s'est rendu à deux reprises en Belgique[7],[8].

La première visite se déroule du 16 au et mène le souverain pontife à Bruxelles le , à Anvers, Ypres et Gand le , à Malines, Beauraing et Namur le , à Bruxelles, Namur, Laeken et Liège le , à Louvain le et enfin à Louvain-la-Neuve et à Banneux le [9],[10].

Arrivé en hélicoptère sur le pont où le boulevard de Lauzelle enjambe la « Nationale 238 » (appelé depuis le « pont du pape »), Jean-Paul II se rend d'abord à l'église Saint-François (inaugurée peu de temps auparavant, en 1984) où il se recueille, s'entretient avec les responsables de la paroisse et bénit la nouvelle statue de la Sedes Sapientiae, emblème de l'Université[9].

Il se rend ensuite dans le patio du Collège Érasme (donc de la Faculté de philosophie et lettres), où l'attendent des représentants de l'ensemble de la communauté universitaire, avant de rejoindre la Grand-Place où il est accueilli par le recteur de l'UCL Mgr Édouard Massaux et prononce un discours en présence de 30 000 personnes[9].

Le pape rejoint ensuite son hélicoptère et redécolle de cet endroit appelé « pont du Pape » par décision du Conseil communal de la Ville d'Ottignies-Louvain-la-Neuve en date du [9].

En souvenir de cette visite apostolique, deux plaques commémoratives furent installées, l'une au « Pont du Pape », précisément, et l'autre à la « Grand-Place », sur la façade de la Faculté de théologie (Collège Albert Descamps).

Statut patrimonial

[modifier | modifier le code]

L'église fait l'objet d'une « inscription » comme monument et figure à l'Inventaire du patrimoine immobilier culturel de la Wallonie sous la référence 25121-INV-0074-01[1].

Architecture

[modifier | modifier le code]

L'accès à l'église se fait par un porche soutenu par trois colonnes et par un pan de mur adossé au clocher.

Ce porche est du plus pur style brutaliste puisque la surface de ses colonnes, de son linteau et de ses poutres en béton présente l'aspect typique du béton « brut de décoffrage »[11],[12],[13], dû à une texture héritée du bois de coffrage[14].

Le linteau du porche est orné de six losanges arborant une croix, entourant un losange plus grand orné d'un chrisme.

À droite du porche se dresse le clocher fait de briques rouges et de béton brut. Ce dernier est moins visible ici que sur le porche mais on le retrouve au-dessus des baies du niveau inférieur où il joue un rôle similaire aux arcs de décharge.

Vu de dessus, le clocher présente un plan en forme de croix. Les parties basses de la tour présentent des angles coupés percés de fines et hautes fenêtres tandis que le dernier niveau, qui abrite la cloche, est ouvert sur ses quatre faces.

La ressemblance de la tour avec Isengard du Seigneur des anneaux a plusieurs fois été pointée sur les réseaux sociaux comme 9gag.

Le sanctuaire

[modifier | modifier le code]

Le sanctuaire a la forme d'un rectangle surmonté de trois toitures d'ardoise en appentis[1].

Il est prolongé par une longue aile abritant un presbytère, un foyer, un logement communautaire et des salles de réunions[1].

Art public dans les environs de l'église

[modifier | modifier le code]
Hommage au père Kolbe (Jean-Paul Emonds-Alt, 2005).

Sur le parvis, face à l'église Saint-François d'Assise se dresse une statue intitulée Hommage au père Kolbe. Cet hommage prend la forme d'une sculpture en bronze haute de 2,1 m, dressée sur un socle de pierre et entourée de deux colonnes en acier[15].

Ce monument rend hommage au moine franciscain polonais Maximilien Kolbe mort à Auschwitz en 1941 après avoir volontairement pris la place d'un père de famille condamné à mort[15].

L'œuvre a été réalisée en 2005 par le sculpteur Jean-Paul Emonds-Alt à la demande expresse du donateur Julien Lambert[15]. Lors de l'inauguration de l'œuvre, l'artiste explique : « Évoquer le sacrifice du père Kolbe nous rappelle à ces souffrances indicibles subies par d'innombrables hommes et femmes, victimes de la folie humaine. Mon père et mon frère, tués en juin 1944 dans un camp voisin, ont compté parmi celles-ci »[15].

Articles connexes

[modifier | modifier le code]

Références

[modifier | modifier le code]
  1. a b c et d Inventaire du patrimoine immobilier culturel de la Wallonie
  2. a et b Eric Meuwissen et Paul Joachim, « Cosse: Itinéraire d'un sacré architecte », Le Soir,
  3. a b et c Pierre Granier, « Jean Cosse, architecte du spirituel », Cathobel,
  4. a et b Philippe Selke, « In memoriam : Jean Cosse et Jan Vyvey », Architectura.be,
  5. Roland Matthu, « In Memoriam: Jean Cosse (1931-2016) », A+ Architecture in Belgium,
  6. Mémoires de Wallonie - Les rues de Louvain-La-Neuve
  7. « Les deux visites du pape en Belgique », La Libre,
  8. « Deux visites papales chez nous », DH,
  9. a b c et d L. Courtois, « Pont du Pape », Mémoires de Wallonie - Les noms de rue de Louvain-la-Neuve,
  10. Encyclopædia Universalis, « 11-21 mai 1985 : Vatican – Pays-Bas – Luxembourg – Belgique. Visite du pape Jean-Paul II au Benelux », Encyclopædia Universalis
  11. D.F., « L'harmonie du béton brut », L'Est Républicain,
  12. Maison d'architecte : architecture en Belgique
  13. Augustin Manaranche, « Brutalisme – Béton brut », Index Grafik,
  14. Homify : Exemples d'architecture brutaliste
  15. a b c et d Christophe Dosogne et Wivine de Traux, L'art dans la ville - Promenades à Ottignies-Louvain-la-Neuve, Presses universitaires de Louvain, 2009, p. 66