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Église Saint-Hilaire d'Agen

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Église Saint-Hilaire
Image illustrative de l’article Église Saint-Hilaire d'Agen
Présentation
Nom local Église des Cordeliers
Culte Catholique
Dédicataire Saint Hilaire
Type Église
Début de la construction XIVe siècle
Fin des travaux XIXe siècle
Style dominant Architecture gothique
Architecture néogothique
Protection Logo monument historique Classé MH (1920)
Logo monument historique Inscrit MH (1947)
Logo monument historique Inscrit MH (1988)
Géographie
Pays Drapeau de la France France
Région Nouvelle-Aquitaine
Département Lot-et-Garonne
Ville Agen
Coordonnées 44° 12′ 22″ nord, 0° 36′ 48″ est

Carte

L'église Saint-Hilaire d'Agen, ancienne église des Cordeliers, située boulevard Scaliger, est une église catholique datant du XIVe siècle transformée au XIXe siècle. Elle est dédiée à saint Hilaire.

Église des Cordeliers

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Au moment de la mort de saint François d'Assise, en 1226, l'ordre des frères mineurs comptait 240 couvents, dont 60 dans toute l'Aquitaine. Une partie des documents du couvent des cordeliers d'Agen ayant été détruits pendant l'occupation de la ville par les protestants, on ne sait pas à quelle date exacte le premier couvent a été fondé. Le père B. Villate écrit en 1715 à l'évêque d'Agen François Hébert qu'il a été fondé en 1291. Mais par ailleurs, on sait que le couvent des Cordeliers a été fondé après celui des Jacobins et avant celui des Carmes, c'est-à-dire entre 1240 et 1272. L'évêque Pierre Jerlandi a été enterré dans l'église des Cordeliers en 1271. Dans son testament daté du , Amanieu d'Albret lègue « als frais Menors d'Agen, dus cens sols ». On peut donc supposer que les cordeliers s'étaient installés à Agen avant 1262[1].

Leur premier couvent a été installé hors les murs de la ville, à proximité de la porte Saint-Michel, probablement devant la porte Saint-Louis, dans l'enclos des Carmes Déchaussés où des tombeaux ont été trouvés par les Pères Carmes déchaussés, c'est-à-dire, entre les rues Palissy, Mascaron, Lamouroux et la Garonne. Les dons reçus ont fait appeler le couvent des cordeliers le couvent Doré. Pour l'abbé Barrère, le surnom de Doré ne viendrait pas de la richesse du couvent mais d'une altération du nom Dovère qui a été donné par les archevêques de Bourges à plusieurs de leurs maisons et monastères. Cela serait dû à une chapelle fondée au IXe siècle à proximité par un Randulphe de Bourges. L'église devait être aussi vaste que l'église des Jacobins car c'est dans celle-ci que l'hommage a été rendu par la noblesse et les communautés de l'Agenais au roi d'Angleterre Édouard Ier en 1286.

En 1336, Philippe VI de Valois considérant que le couvent des Cordeliers appuyé contre les murs de la ville pouvait être un danger en cas de conflit avec le roi d'Angleterre, il a décidé de le saisir pour y installer une forteresse. Il a obtenu l'autorisation du pape Benoît XII à condition d'installer un nouveau couvent à l'intérieur des murs. Les démolitions du couvent ont commencé en 1338. Les Frères mineurs se sont d'abord installés à proximité de l'église Notre-Dame-du-Bourg mais ils se sont heurtés à l'hostilité des chanoines de la cathédrale Saint-Étienne. N'ayant plus de locaux à Agen, les Frères mineurs en ont appelé au roi de France. Son fils, le prince Jean étant alors en Guyenne a fait estimer le prix du couvent détruit et a donné l'ordre de leur payer l'estimation de 5 000 livres tournois. Cette somme complétée par d'autres libéralités leur ont permis de s'installer d'abord à l'hôpital Saint-Georges. Cependant un conflit avec les Augustins qui les trouvaient trop proches de leur couvent les a contraints à s'éloigner et à s'installer en 1345 dans le quartier Saint-Hilaire, à proximité de la porte Saint-Georges. Pour apaiser les critiques des chanoines de Saint-Étienne les Frères Mineurs leur ont donné le marbre de leur premier cloître.

La construction de leur église a été terminée en 1348 car à cette date les Cordeliers ont obtenu de l'évêque d'Agen Amanieu de Fargis l'autorisation de faire bénir leur cimetière par le Frère Philippe (Filippo de Ursone), évêque d'Ajaccio[2].

Transfert de l'église paroissiale Saint-Hilaire dans l'ancienne église des Cordeliers

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Les biens du couvent des Cordeliers ont été saisis en 1790. Une partie du couvent a abrité la caserne de la gendarmerie à partir de 1795 jusqu'en 1840. L'église des Cordeliers a abrité l'assemblée électorale en 1790 du département. Puis elle a servi d'écurie et de magasin à fourrage. L'église paroissiale Saint-Hilaire située à proximité étant trop petite et menaçant ruine, le curé et le conseil de fabrique ont fait signer une pétition aux habitants, avec l'accord du maire, du préfet et de l'évêque, envoyée au gouvernement pour obtenir le transfert de la paroisse Saint-Hilaire dans l'ancienne église des Cordeliers, ce qui a été accepté en 1818[3].

L'église des Cordeliers est devenue l'église paroissiale Saint-Hilaire en 1826.

Nouvelle façade

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Une nouvelle façade a été construite devant l'ancienne façade de la chapelle. En 1866, est bâti près de la façade un clocher suivant le plan de l'architecte Verdier. Une nouvelle flèche élancée a été ajoutée sur les plans de l'architecte Léopold Payen en 1892.

Monument historique

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Description

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L'église reprend le plan traditionnel des églises gothiques méridionales. Elle est à large nef unique sans transept et bordée de chapelles latérales peu profondes. Elle est mi-partie en pierres et en briques. Elle comprend trois travées voûtées d'ogives. L'abside a sept pans. Sa partie la plus intéressante et la plus remarquable est la charpente en carène renversée de bateau[5]. L'ancienne église des Cordeliers n'avait qu'un petit clocher carré.

Les grandes fenêtres de l'église ont été pourvues de vitraux. Ils sont datés de 1869. Un des vitraux porte la signature du maître-verrier bordelais Joseph Villiet.

L'église Saint-Hilaire et le mouvement Pax Christi

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C'est en que Marthe Dortel-Claudot, guidée par le chanoine Dessorbes, curé de la paroisse Saint-Hilaire, a demandé le soutien des communautés religieuses de la région, puis de France, par la prière pour la réconciliation entre les Français et les Allemands. Elle a reçu le le soutien de l'évêque de Montauban, Mgr Pierre-Marie Théas, qui signe ensuite avec quarante évêques de France un appel à une croisade de prières pour la Paix dans le Monde, et fonde le mouvement Pax Christi.

Notes et références

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  1. Jules Andrieu, Histoire de l'Agenais, tome 1, notes p. 73, Ferran Frères, Agen, 1893 (lire en ligne)
  2. Philippe Lauzun, p. 406-414.
  3. Philippe Lauzun, p. 436-437 (lire en ligne)
  4. « église Saint-Hilaire », notice no PA00084041, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture
  5. Nota : Voir Georges Tholin, Études sur l'architecture religieuse de l'Agenais du Xe au XVIe siècle suivies d'une notice sur les sépultures du Moyen Âge.
  6. Notice no PM47000007, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Palissy, ministère français de la Culture

Bibliographie

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  • Philippe Lauzun, Les Couvents de la Ville d'Agen avant 1789 - IV. Les Cordeliers ou Frères-Mineurs (suite), p. 401-437, Revue de l'Agenais, année 1886, tome 13 (lire en ligne)
  • Georges Tholin, Études sur l'architecture religieuse de l'Agenais du Xe au XVIe siècle suivies d'une notice sur les sépultures du Moyen Âge, p. 243-246, 254-256, Librairie J. Michel, Agen, 1874 ( lire en ligne )
  • Georges Tholin, Notes sur quelques charpentes remarquables du département de Lot-et-Garonne, p. 117-118 avec dessin, Bulletin monumental, 1874, volume 40 (lire en ligne)
  • Jacques Gardelles, Aquitaine gothique, p. 147, Picard éditeur, Paris, 1992 (ISBN 2-7084-0421-0)
  • S. Allègre, La charpente de l'église paroissiale de Saint-Hilaire d'Agen, p. 402-405, Revue de l'Agenais, 1917, tome 44 (lire en ligne)
  • La charpente de l'église Saint-Hilaire d'Agen, p. 371, Bulletin monumental, 1914, tome 78 (lire en ligne)

Article connexe

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Liens externes

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