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Église réformée Saint-François de Lausanne

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Église réformée Saint-François de Lausanne
Image illustrative de l’article Église réformée Saint-François de Lausanne
Vue extérieure du bâtiment
Présentation
Culte Protestant
Type Église paroissiale
Rattachement Église évangélique réformée du canton de Vaud
Fin des travaux 1270
Protection Bien culturel d'importance nationale
Site web www.sainf.chVoir et modifier les données sur Wikidata
Géographie
Pays Suisse
Canton Vaud
Ville Lausanne
Coordonnées 46° 31′ 11″ nord, 6° 38′ 01″ est
Géolocalisation sur la carte : Suisse
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Église réformée Saint-François de Lausanne
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Église réformée Saint-François de Lausanne
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Église réformée Saint-François de Lausanne

L'église réformée Saint-François, plus simplement appelée église Saint-François, est un temple protestant situé sur le territoire de la ville vaudoise de Lausanne, en Suisse. La paroisse est membre de l'Église évangélique réformée du canton de Vaud.

L'église abrite plusieurs orgues, regroupés dans le cadre du projet « Organopole ». Les Grandes orgues de Saint-François sont un des orgues les plus réputés en Suisse.

Présentation

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Historiquement, l'église Saint-François est une église franciscaine[1]. C'est aujourd'hui un temple protestant faisant partie de la paroisse lausannoise de Saint-François – Saint-Jacques (Église évangélique réformée du canton de Vaud)[2].

L'édifice est inscrit comme bien culturel suisse d'importance nationale[3].

La vie spirituelle comprend un culte, un office « orgue et silence » ainsi que d'offices de prière d'une demi-heure durant la semaine. Des concerts de musique classique et des récitals d'orgue y sont régulièrement organisés[4].

C'est en que les Franciscains, arrivant de Besançon, se sont installés à Lausanne pour y construire un couvent accompagné d'une église dédiée à François d'Assise[5]. Ce couvent, de même que l'église alors entourée de maisons en bois et avec également un plafond en bois[6], brûlera lors de l'incendie de la ville en  ; seul le chœur a été conservé jusqu'à nos jours. L'église sera ensuite reconstruite grâce à la générosité de notables locaux dont les blasons ont été reproduits sur la voûte de la nef[7]. En , l'intérieur de l'église a été entièrement redessiné dans le cadre d'un concept intitulé « l'esprit sainf »[8],[9].

Lors de l'invasion bernoise et de la mise en place de la Réforme protestante, l'église devient un temple. C'est cependant le seul bâtiment religieux de Lausanne, avec la cathédrale, à être antérieur à la Réforme[10]. À la fin du XIXe siècle, lors de la reconstruction de la place Saint-François, plusieurs voix se font entendre sans succès pour démolir l'église en ne conservant que le clocher afin d'agrandir la place ; une nouvelle demande est faite en pour supprimer les arcs-boutants de la face sud pour agrandir la rue attenante, ce qui aurait risqué de provoquer l'effondrement de la voûte[11].

Interieur

Avant la construction du troisième hôtel des postes, celui d'Eugène Jost, le premier, qui devient par la suite le grand bazar de Lausanne, est construit tout près de la face ouest de l'église et ses remises se situent dans les arcs-boutants. Une partie de l'église sert donc aux postes. Ces remises sont démolies en , en même temps que sont rénovés les arcs-boutants[12].

À partir du XVIIIe siècle, les autorités bernoises autorisent progressivement la réintroduction des orgues durant le culte et la facture des instruments[Note 1],[14]. Si la Cathédrale de Lausanne est pourvue d'un instrument en , il faut attendre pour qu'un orgue soit installé à Saint-François[13],[15].

L'orgue de Saint-François est fabriqué par le célèbre facteur lausannois Samson Scherrer. De style baroque et richement décoré, il est composé de 22 jeux et 2 claviers[15].

En , une première modernisation de l'instrument est réalisé sous la direction du facteur Eberhard Friederich Walcker. L'objectif est de rendre les grandes orgues de Saint-François plus expressives et puissantes, à même de jouer le répertoire romatique. De nombreux éléments de l'orgue Scherrer sont conservés, les parties abîmées (notamment par l'oxydation) sont changées et des ajouts sont réalisés (notamment un clavier et un pédalier ainsi que et des jeux). Au final, l'orgue Walcker est composé de 36 jeux, 3 claviers et un pédalier[15].

Jusqu'aux années , l'orgue Walcker est modernisé progressivement en complément de relevages réguliers, des jeux sont par exemple ajoutés en et l'instrument est électrifié en . Toutefois, constatant une dégradation importante de l'orgue due au chauffage de l'église, l'organiste titulaire et les autorités décident une nouvelle refonte de l'instrument[15].

En , le facteur Kuhn reprend l'orgue Walcker et le modifie profondément. Les parties abîmées sont changées, le système de transmission est modifié, les claviers sont améliorés et des jeux sont ajoutés L'orgue, désormais composé de 56 jeux, conserve son orientation pour le style romantique[15].

Durant le reste du XXe siècle, la maison Kuhn continue d'entretenir et de moderniser l'instrument. Un clavier est jouté et un travail est fait sur les jeux (modifications et ajouts) afin de rendre l'orgue plus polyvalent et mieux à même de tenir les répertoires baroque et classique. En , l'orgue Kuhn est profondément révisé par le facteur. Profitant d'importants travaux de réfection de l'église, l'instrument est démonté et repensé. Les éléments sont conservés mais réagencés et l'organisation des claviers est revue. En parallèle, les travaux permettent de construire une nouvelle tribune pour l'instrument et améliorent l'acoustique de l'édifice[15].

Au cours des années , l'organiste titulaire Benjamin Righetti élabore le projet « Organopole ». L'objectif est de regrouper et d'intégrer de manière pérenne 4 orgues lausannois, de styles très différents, à l'église Saint-François. En plus du grand orgue Kuhn, un orgue de type vénitien ayant appartenu au Conservatoire de Lausanne, un orgue espagnol initialement placé à l'église Saint-Laurent et un orgue coffre sont les instruments concernés. Musicalement, ces 4 orgues doivent permettre des réglages spécifiques à plusieurs types de répertoire, spécifiquement dans la musique ancienne et baroque (où l'accordage et les tempéraments diffèrent et varient)[1],[16],[17].

Sur le plan architectural, le projet implique la création de tribunes latérales adaptées pour les orgues italien et espagnol[16],[1]. Après des avis négatifs des services cantonaux dédiés à la protection du patrimoine, Benjamin Righetti parvient à convaincre les autorités de l'intérêt artistique et culturel du projet « Organopole »[1]. Il explique notamment qu'une tradition d'orgues placés latéralement dans les nefs d'église et jouant avec des effets d'écho existe en Europe méridionale et qu'un répertoire spécifique y est associé et pourrait être joué[Note 2],[Note 3],[1],[18]. Il montre également que les tribunes pourraient être construites en s'appuyant sur des éléments architecturaux préexistants, cela sans impacter fortement la structure de l'édifice[1].

Une campagne et des actions pour financer « Organopole » sont lancées en [16]. Une fondation éponyme est également créée et la Ville de Lausanne soutient financièrement le projet[19],[1]. Les travaux sur les tribunes ont lieu en [1]. « Organopole » est inauguré la même année par des concerts[1].

Grandes Orgues

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Les Grandes orgues de Saint-Fançois sont constituées d'un orgue Kuhn, modernisation d'un orgue Walcker qui était lui-même une modernisation de l'orgue Scherrer initial. Au total, l'instrument compte 75 jeux. Il est muni de 5 claviers et d'un pédalier (positif de dos, grand orgue, solo, récit expressif, grand chœur, pédale)[15],[20].

L'orgue Kuhn a été repensé pour être plus proche des configurations anciennes des orgues. Ainsi, la transmission mécanique de l'instrument a été restaurée et il est muni exclusivement de celle-ci[Note 4],[15],[21].

Les Grandes orgues sont placées sur une tribune centrale de la nef, au niveau du portail ouest. Les buffets de l'instrument ont été réalisés par Samson Scherrer pour le central et Eberhard Friedrich Walcker pour les deux latéraux[20].

L'organiste titulaire est Benjamin Righetti depuis [22],[23]. La Ville de Lausanne est propriétaire de l'instrument[15].

Orgue italien

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L'orgue italien est un instrument d'étude ayant appartenu au Conservatoire de Lausanne et déplacé à Saint-François durant à la fin des années . Fabriqué en par le facteur Bartolomeo Formentelli, il est conçu sur le modèle des orgues vénitiens du XVIIe siècle. Il est placé sur une tribune du côté sud de la nef, en face de l'orgue espagnol[16],[1],[24].

L'instrument est adapté pour du jeu solo ou avec de petits ensembles instrumentaux, typiques des répertoires de musique ancienne ou baroque. Sur le plan technique, l'orgue italien dispose d'un clavier[Note 5] et d'un pédalier et est muni de 11 jeux dont certains sont coupés[Note 6]. Il est accordé à 440 Hertz sur un tempérament mésotonique (quart de comma) typique de ces périodes[16],[24].

La Ville de Lausanne est propriétaire de l'instrument[1].

Orgue espagnol

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L'orgue espagnol est un instrument conçu en par l'atelier suisse Felsberg sur la volonté de l'organiste Pierre-Alain Clerc. Orgue inspiré des instruments aragonais du tournant des XVIIe et XVIIIe siècle, les sonorités produites sont relativement nasillardes et révélatrices des goûts espagnols de l'époque. D'abord installé à l'église Saint-Laurent, il est déplacé à Saint-François dans le cadre du projet « Organopole ». Il se situe sur une tribune du côté nord de la nef, en face de l'orgue italien[16],[1],[18].

L'orgue espagnol est muni d'un clavier[Note 7] et d'un pédalier. L'instrument présente la particularité d'avoir des feintes brisées sur son clavier : les notes fadièse et soldièse pour la première octave et les notes rédièse et labémol pour les suivantes. Au total, l'orgue comporte 10 jeux[Note 8]. Il est accordé à 440 Hertz sur un tempérament mésotonique (quart de comma)[18].

Sur le plan de puissance acoustique, l'orgue espagnol est légèrement plus puissant que l'orgue italien si les organistes ne contrôle pas les instruments[18].

La Ville de Lausanne est propriétaire de l'instrument[1].

Orgue coffre

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L'orgue coffre est un petit instrument fabriqué en par le facteur Janin Kalnins (Lettonie)[25]. De par sa taille, il peut être déplacé au sein de l'édifice[16]. Destiné à l'accompagnement, il est adapté aux parties de continuo[16]. Sur le plan technique, il est constitué d'un clavier de 54 touches[Note 9] et dispose de deux jeux (bourdon et flûte)[25]. Le tempérament de l'orgue peut être mésotonique ou égal et l'instrument peut-être accordé selon 3 diapasons (415, 440 et 460 Hertz)[25].

Biennale Organopole

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À partir de , une biennale liée à l'orgue est organisée par Benjamin Righetti et Alexandre Pican pour la fondation Organopole durant le mois de décembre. L'évènement se déroule principalement à l'église Saint-François mais investit également d'autres lieux comme la Cathédrale de Lausanne[26],[27].

Notes et références

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Sur les autres projets Wikimedia :

  1. Avec l'avènement de la réforme protestante, les orgues sont bannis du culte. La plupart des instruments présents dans le canton de Vaud sont alors démantelés après la conquête bernoise de [13].
  2. L'objectif est notamment de pouvoir jouer en duo des deux orgues italien et espagnol, accordés de manière similaire et présentant des puissances sonores proches[18].
  3. Benjamin Righetti évoque entre autres la possibilité de pouvoir jouer des pièces impliquant 4 orgues, ce qui à l'époque n'est réalisable en Suisse qu'à l'abbaye d'Ensiedlen[18].
  4. Il n'y a pas de transmission électrique ou électronique[15].
  5. Le clavier est organisé sur la note fa. Les notes do et dodièse sont coupées [24].
  6. Deux jeux sont destinés au dessus[24].
  7. Le clavier est organisé sur la note do. Les notes do et dodièse sont coupées [18].
  8. Un jeu est destiné au dessus[18].
  9. Le clavier est organisé sur la note fa[25].

Références

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  1. a b c d e f g h i j k l et m Matthieu Chenal, « Lausanne, capitale des orgues », 24 heures,‎ (lire en ligne Accès libre)
  2. « La paroisse en bref », sur saintfrancoissaintjacques.eerv.ch (consulté le )
  3. [PDF] L'inventaire édité par la confédération suisse, canton de Vaud
  4. « Église St-François, Lausanne », sur Temps Libre (consulté le )
  5. « Lausanne (St-François) », sur orgues-et-vitraux.ch (consulté le )
  6. Berger et Linder (1991), p. 55.
  7. « L'église Saint-François », sur lausanne-tourisme.ch (consulté le )
  8. « Nouveau: l’église Saint-François offre une oasis dans la ville », sur lausanne.eerv.ch (consulté le )
  9. « L'esprit sainf », sur espritsainf.eerv.ch (consulté le )
  10. « Lausanne (VD), église St-François », sur quasimodosonneurdecloches.bleublog.lematin.ch (consulté le )
  11. Berger et Linder (1991), p. 58.
  12. [GRAN77] Michel Grandguillaume, Jacques Jotterand, Yves Merminod, Jean-Louis Rochaix, Pierre Stauffer et Jean Thuillard, Les tramways lausannois 1896 - 1964, Lausanne, BVA, , p. 16
  13. a et b Cathédrale de Lausanne ; État de Vaud ; Les Grandes orgues - Cathédrale de Lausanne, « Les Grandes orgues de la Cathédrale de Lausanne », Dépliant d'information sur les Grandes orgues de la Cathédrale de Lausanne Accès libre [PDF], sur http://www.grandesorgues.ch/instrument-enbref.htm,
  14. Urs Fischer (trad. Pierre-G. Martin), « Orgue » Accès libre, sur Dictionnaire historique de la Suisse,
  15. a b c d e f g h i et j (de) Didier Coenca, « Les Grandes Orgues » Accès libre, sur Site de l'église réformée Saint-François,
  16. a b c d e f g et h Matthieu Chenal, « L'église Saint-François multiplie les orgues », 24 heures,‎ (lire en ligne Accès libre)
  17. Bovet (2020), p. 7-8 ; 11.
  18. a b c d e f g et h Bovet (2020), p. 11.
  19. Jean-Christophe de Vries, « La création de la fondation Organopole » Accès libre, sur Blog personnel de Jean-Christophe de Vries (consulté le )
  20. a et b Bovet (2020), p. 8-9.
  21. Bovet (2020), p. 8.
  22. Matthieu Chenal, « Portrait de Benjamin Righetti : L’organiste conjugue avec audace le passé au présent », 24 heures,‎ (lire en ligne Accès payant)
  23. Matthieu Chenal, « L’organiste conjugue avec audace le passé au présent », 24 Heures,‎ (lire en ligne Accès libre)
  24. a b c et d Bovet (2020), p. 10.
  25. a b c et d Bovet (2020), p. 9.
  26. ATS-Keystone, « Lausanne: l'orgue en vedette grâce à un nouveau festival », Radio Lac,‎ (lire en ligne Accès libre)
  27. Matthieu Chenal, « L’appétit d’ogre des orgues lausannois », 24 heures,‎ (lire en ligne Accès payant)

Bibliographie

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Document utilisé pour la rédaction de l’article : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

  • Ric Berger et Jean-Gabriel Linder, La contrée de Lausanne au cœur du Pays de Vaud : districts de Lausanne, de Cossonay et d'Echallens, Éditions Cabédita, coll. « Sites et villages vaudois », , 283 p. (ISBN 978-2-88295-056-7). Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article
  • Françoise Blardone et Catherine Mercier, Lausanne : visite de l'église Saint-François, École-Musée Histoire, .
  • Guy Bovet, « L'Organopole de Saint-François à Lausanne », La Tribune de l'Orgue, vol. 72, no 4,‎ , p. 7-13 (lire en ligne Accès libre [PDF]). Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article
  • Marcel Grandjean, Les monuments d’art et d’histoire du canton de Vaud I. La ville de Lausanne : introduction, extension urbaine, ponts, fontaines, édifices religieux (sans la cathédrale), hospitaliers, édifices publics, vol. I, Bâle, Éditions Birkhäuser, coll. « Les monuments d'art et d'histoire de la Suisse » (no 51), , 452 p., p. 185-257.
  • Claire Huguenin, Ulrich Doepper et Olivier Feihl, « L'église Saint-François de Lausanne: genèse d'un monument historique », Cahiers d'archéologie romande de la Bibliothèque historique vaudoise, no 73,‎ (ISBN 978-2-88028-073-4).
  • Édouard Recordon, Comportement de l'église Saint-François à Lausanne pendant les travaux d'aménagement de la place, Bibliothèque centrale, .
  • Marie-Humbert Vicaire, Hans Rudolf Sennhauser et Henri Meylan, Saint-François, un 700e anniversaire : L'église des Frères Mineurs à Lausanne, 1272-1972, Lausanne, , 46 p.

Liens externes

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