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Marc Caussidière

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Marc Caussidière
Lithographie de Jean-Adolphe Lafosse
Fonctions
Membre de l'Assemblée constituante de 1848
Seine
-
Membre de l'Assemblée constituante de 1848
Seine
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Préfet de police de Paris
-
Biographie
Naissance
Décès
Nationalité
Activité
Autres informations
Idéologie
Archives conservées par
Archives nationales (F/1bI/157/11)[1]Voir et modifier les données sur Wikidata
signature de Marc Caussidière
Signature de Marc Caussidière.

Marc Caussidière, né le à Lyon et mort le à Paris, est un ouvrier dans la soierie, courtier en marchandises, journaliste, préfet de police, député de l'Assemblée nationale constituante et révolutionnaire républicain français, membre également de la franc-maçonnerie et de la Société des saisons.

Les accusés du 15 mai 1848 (en haut à gauche, Marc Caussidière), lithographie de 1849.

Originaire d’une famille d’artisans, fils d’un ancien soldat de la République, Jean Caussidière, Louis Marc Caussidière nait le 17 mai 1807 à Lyon[2],[Note 1].

En 1829, il appartient à la loge franc-maçonne « L’Asile du sage »[4]. Il participe aux manifestations lyonnaises de juillet 1830, et au soulèvement de novembre 1831[4]. En 1834, il est dessinateur dans les fabriques de soieries de Lyon et de Saint-Étienne[3]. Il prend une part active comme chef et combattant dans la sanglante insurrection lyonnaise d'avril 1834, dans laquelle son frère trouve la mort[4]. Traduit devant la Cour des Pairs fin 1835, défendu par Alexandre Ledru-Rollin[Note 2], il est condamné à la détention et envoyé à la prison de Doullens[Note 3], de laquelle il tente de s'enfuir en participant à l'évasion collective du 19 octobre 1836. Sa captivité dure jusqu’à l’amnistie accordée par le ministère Molé, en 1837[3]. Il devient alors un des plus actifs propagateurs de l’organe le plus avancé du parti radical, le journal la Réforme (fondé par Ledru-Rollin) dont il devient également commis-voyageur. Il adhère également à la Société des saisons[4].

Pendant la révolution de février 1848, il se tient sur les barricades jusqu’au moment de la victoire de son parti ; il s'installe à la préfecture de police, dont il s’est s’emparé et dont le gouvernement provisoire (dont Ledru-Rollin est ministre de l'Intérieur) lui attribue bientôt officiellement la direction, par le biais de Louis-Antoine Garnier-Pagès, membre du gouvernement et maire de Paris. Il se fait alors gloire de « faire de l’ordre avec du désordre »[3] : supprimant la Garde municipale de Paris, remplaçant les sergents de ville par les gardiens de Paris, il crée également le corps de la « Garde du Peuple », composé de tous les révolutionnaires récemment libérés[5]. Cette garde comprend quatre compagnies (« La Montagnarde », « Saint-Just », « de février »[Note 4], « Morisset »[Note 5])[6]. De son poste, il notifie aux commissaires de police de veiller à ce qu'aucun mouvement ne tente de détourner les ouvriers de leurs travaux, notamment pour nourrir le désordre encore ambiant. Il résiste ouvertement à la démonstration du où, à la demande d’une délégation de plus de 200 000 hommes conduite par le révolutionnaire Auguste Blanqui, le gouvernement provisoire accepte de reporter les élections ; il renouvelle sa résistance le 16 avril lors d'une autre journée révolutionnaire pour un nouveau report des élections. Le département de la Seine l’envoit à la Constituante, douzième[3] ou vingtième[4] sur trente-quatre représentants.

À partir de , la Commission exécutive, nouveau gouvernement, tente de l’éliminer de la préfecture de police. Après l’échec de la manifestation républicaine du 15 mai 1848, son inaction apparemment complice[4] le fait accuser devant l’Assemblée. Il est démis de ses fonctions de préfet de police par la Commission exécutive, et la garde qu'il a créée est licenciée. Il se défend à la tribune et fait distribuer un mémoire justificatif à ses collègues. Ayant démissionné de son mandat de député à l’Assemblée constituante, son mandat lui est rendu par les électeurs aux élections complémentaires de début juin. Mais, après l’échec sanglant de la révolte ouvrière des journées de Juin, une double demande d’autorisation de poursuites est portée contre lui ; dans la nuit du 25 au , l’Assemblée, par un double vote, accorde sa mise en accusation pour le , tout en le refusant pour les journées de juin[3].

Après avoir prononcé en vain un discours pour se défendre, il doit prendre la fuite et de se réfugier à Londres, d’où il fait paraitre ses Mémoires (Paris 1848, 2 vol. in-8°), contenant le récit et l’explication de toute sa conduite. Il est condamné en avril 1849, par contumace, à la déportation par la Haute Cour de justice de Bourges pour sa participation à la manifestation du 15 mai 1848. Il reprend alors ses activités de courtier en vins. Au Royaume-Uni, il participe, tout comme Félix Pyat, à la création en septembre 1852 de la « Commune révolutionnaire », association fondée par Eugène Alavoine[7] et destinée à lutter contre les conséquences du coup d'État du 2 décembre 1851 : la chute de la république et l'instauration du Second Empire. Il est alors à nouveau condamné par contumace par les assises de la Seine, à dix ans de prison, 6 000 francs d’amende et dix ans de surveillance. Il part ensuite aux États-Unis pour placer les fonds de l'association. Il profite de l’amnistie de 1859 pour rentrer en France[4].

Il meurt à Paris en le 27 janvier 1861[2],[3].

Caricature de Marc Caussidière, par Cham (1850).

La ville de Saint-Étienne honore Marc Caussidière en attribuant son nom à une rue, située dans le quartier de Montaud où il a vécu.

Notes et références

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  1. Vapereau le fait naître à Genève[3].
  2. Bien qu'il aurait demandé Toussaint Bravard comme avocat, ce que la Cour lui refuse[4].
  3. Vapereau écrit qu'il est enfermé au Mont-Saint-Michel[3].
  4. Ces trois premiers noms en référence à la Révolution française de 1789 et à celle de 1848.
  5. Du nom du commandant de la compagnie, un Lyonnais compagnon d'armes de Caussidière.

Références

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  1. « https://www.siv.archives-nationales.culture.gouv.fr/siv/UD/FRAN_IR_001513/d_228 » (consulté le )
  2. a et b « Caussidière, Marc (1808-1861) », sur catalogue.bnf.fr (consulté le )
  3. a b c d e f g et h Gustave Vapereau, Dictionnaire universel des contemporains contenant toutes les personnes notables de la France et des pays étrangers, Paris, Hachette, , 3e éd., 1862 p. (lire en ligne), p. 344.
  4. a b c d e f g et h Jacques Grandjonc, Jean Risacher et Jean Maitron, « CAUSSIDIÈRE Marc », dans Le Maitron, Maitron/Éditions de l'Atelier, (lire en ligne)
  5. Michel Salager, « Le préfet de Police Marc Caussidière ; La formation d’une Garde républicaine (1848) » [PDF], sur Société Lyonnaise d’Histoire de la Police (consulté le )
  6. Marie-Hélène Baylac, La peur du peuple (Prix Guerres et Paix 2022): Histoire de la IIe République 1848-1852, Place des éditeurs, (ISBN 978-2-262-09944-2, lire en ligne), chap. 8 (« L'illusion lyrique »)
  7. Notice revue, complétée par Rémi Gossez et Gauthier Langlois, « ALAVOINE Eugène, Guillaume », dans Le Maitron, Maitron/Éditions de l'Atelier, (lire en ligne)

Publications

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  • Mémoires de Caussidière, ex-préfet de police et représentant du peuple, Paris, Michel Lévy, (lire en ligne), p. 216-7.

Bibliographie

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  • « Marc Caussidière », dans Adolphe Robert et Gaston Cougny, Dictionnaire des parlementaires français, Edgar Bourloton, 1889-1891 [détail de l’édition]
  • Adolphe Chenu, ex-capitaine des gardes du citoyen Caussidière, Les Conspirateurs : les sociétés secrètes, la préfecture de police sous Caussidière, les corps-francs, Paris, Garnier frères ; D. Giraud et J. Dagneau, , 223 p. (lire en ligne).

Liens externes

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