Château de Courtrai (Lille)
Type | |
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Destination initiale |
Forteresse royale |
Construction | |
Démolition | |
Commanditaire | |
Propriétaire |
Pays |
France |
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Division administrative | |
Lille |
Coordonnées |
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Le château de Courtrai est un ancien château fort construit à partir de au nord-est de Lille sur ordre de Philippe le Bel après le siège de 1297 et progressivement démoli à partir de .
Origines
[modifier | modifier le code]Au cours de la guerre de Flandre qui oppose le comté de Flandre au royaume de France à la fin du XIIIe siècle, Philippe le Bel, roi de France désireux d'affirmer son autorité sur ce territoire qui lui est pour partie vassal mais dans les faits jouit d'une indépendance prend possession des grandes villes de Flandre dont Lille en et fait construire dans trois d'entre-elles : Bruges, Courtrai et Lille des châteaux forts pour permettre de les contrôler. Les travaux sont entrepris à Lille à partir de .
Construction
[modifier | modifier le code]Emplacement et conséquences sur l'enceinte urbaine
[modifier | modifier le code]Le château est situé au nord-est du rivage de la Basse-Deûle à l'emplacement du faubourg de Courtrai sur la route de Bruges (actuelle rue de Gand) devant la porte du même nom approximativement entre les actuelles rues des Tours, des Célestines et l'avenue du Peuple Belge, entrainant la destruction de l'ancien faubourg[3]. La construction entraine la création d'une route contournant le château à l'est (actuelles rue Saint-Jacques, place aux Bleuets et rue de Courtrai) et la création d'une nouvelle porte de Courtrai sur cet axe.
Structure
[modifier | modifier le code]Le château englobe la route de Bruges dont le tracé, légèrement en biais par rapport à la Basse Deûle, conservé à l’intérieur de la forteresse entre ses deux portes, « porte de devant » côté ville, « porte de derrière » côté campagne, est celui de l’actuelle rue de Gand. Sa forme est celle d’un quadrilatère irrégulier de 150 mètres sur 190 soit une surface intérieure de 2,95 hectares.
La largeur de ses courtines était comprise entre comprise entre 2,30 et 5 mètres. L’enceinte, flanquée de plusieurs tours dont le diamètre approchait 14 mètres était entourée d’un fossé alimenté par la Basse Deûle. Les deux portes de la forteresse étaient encadrées de tours et protégées par des pont-levis. Celui de la porte de devant se prolongeait par un pont sur la Basse Deûle donnant accès à l’ancienne porte de Courtrai, devenue porte des chanoines, de l’enceinte de la ville près de la collégiale Saint-Pierre. Dans les premiers temps, l’accès à la ville était commandé par les deux portes de la forteresse que les assaillants venus de Flandres auraient été contraints de franchir pour entrer à Lille. La forteresse accaparant une des principales voies de pénétration constituait ainsi une puissante protection avancée de la ville. La porte de Courtrai, qui figure sur le plan Deventer des années 1560, à l’angle de la rue Saint-Jacques et de la rue des Tours donnant accès à une voie contournant le château, sur le tracé des actuelles rues Saint-Jacques et de Courtrai, aurait été construite ultérieurement. La porte de devant n’ayant pas fait l’objet de fouilles, son emplacement précis reste inconnu.
Le château comportait l'hôtel du gouverneur de la ville, le logement des militaires, des prisons, des magasins de réserves de vivres, des dépôts d’armements et de munitions. Les archives (Trésor des chartes) étaient déposées dans une de ses tours [4].
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Basse Deûle et château de Courtrai vers 1560 (plan Deventer) -
À gauche la porte côté campagne. À droite, en arrière-plan derrière l’enceinte de la ville le long de la basse Deûle, la collégiale Saint-Pierre, le château de la Salle, l'hospice Comtesse
Démantèlement
[modifier | modifier le code]Il est démantelé en 1577 à la demande du magistrat de Lille sur autorisation des États généraux, seul le mur côté ville est démoli, les autres fronts sont intégrés à l'enceinte urbaine[note 1]. Le Magistrat établit un boulevard à la place pour ne pas affaiblir la fortification. Le 17 mai 1579, le roi Philippe II reconnaît la cession du château à la ville.
Le terrain de l'ancien château, sur lequel plusieurs rues sont ouvertes, est englobé en 1617 dans une nouvelle enceinte entre la porte de Gand et la porte de Roubaix agrandissant la ville [5]. Sa chapelle est conservée (ancienne chapelle Saint-Vital).
Le canal du pont de Flandre qui prenait naissance à l'abreuvoir Saint-Jacques (rue Saint-Jacques face à l'ancien rectorat), qui s'écoulait entre la rue des Tours et la rue de Courtrai et passait sous la rue de Gand pour se jeter dans la Basse Deûle à proximité de la rue Saint-Joseph est l'ancien fossé du château. Ce canal est entièrement recouvert vers 1900. Après le démantèlement, l'hôtel du gouverneur est transféré dans l'hôtel de Santes, rue de l'Abbiette, actuelle rue de Tournai.
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Territoire de l’ancien château de Courtrai sur plan de 1641 -
Territoire de l’ancien château en 1667
Notes et références
[modifier | modifier le code]Notes
[modifier | modifier le code]- Probablement du fait qu'il n'existe pas de mur d'enceinte côté ville (c'est du moins ce que laisse supposer les plans Deventer et un plan de 1650).
Bibliographie
[modifier | modifier le code]Monographies
[modifier | modifier le code]- Alexandre de Saint-Léger, Histoire de Lille des origines à 1789, Lille, Émile Raoust,
Articles
[modifier | modifier le code]- Gilles Blieck, « Le château dit de Courtrai à Lille de 1298 à 1339 : une citadelle avant l'heure », Bulletin Monumental, vol. 155, no 3, , p. 185–206 (DOI 10.3406/bulmo.1997.913000, lire en ligne, consulté le )
Références
[modifier | modifier le code]- Société d'artistes et gens de lettres, Anciens châteaux, demeures féodales, forteresses, citadelles et ruines historiques de l'Europe avec les traditions, légendes ou chroniques qui s'y rattachent et le récit des faits et gestes des possesseurs de ces manoirs: ouvrage orné de 90 gravures, G. A. Laligant, libraire-éditeur,
- Gilles Blieck, « Le château dit de Courtrai à Lille de 1298 à 1339 : une citadelle avant l'heure », Bulletin Monumental, vol. 155, no 3, , p. 185–206 (DOI 10.3406/bulmo.1997.913000, lire en ligne, consulté le )p.188
- Blieck 1997, p.204 (28)
- Alexandre de Saint-Léger, Histoire de Lille Tome 1er, éditions des régionalismes, , 205 p. (ISBN 978 2 8240 0173 9), p. 76-77
- Alexandre de Saint-Léger, Histoire de Lille Tome 1er, éditions des régionalismes, , 205 p. (ISBN 978 2 8240 0173 9), p. 194-196