Aller au contenu

Chanson napolitaine

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

La chanson napolitaine est un genre musical formé de chansons populaires originaires de la région de Naples, souvent des complaintes amoureuses ou des sérénades composées habituellement pour voix d'homme seule et chantées en napolitain.

Certaines de ces chansons de la tradition classique napolitaine (it) (1830-1970) comme 'O sole mio, Torna a Surriento, Funiculì funiculà, Core' ngrato, Santa Lucia ou encore Guaglione ont acquis une renommée internationale.

Formes musicales

[modifier | modifier le code]

Il existe deux formes principales de chansons napolitaines : la tarentelle et la nenia. La première, d'un rythme très vif à 6/8, doit son nom à la tarentule, araignée dont on croyait qu'elle avait piqué ceux que ce rythme entraînant avait amenés à danser. La seconde tire son origine de l'homonyme latin "nenia", désignant les lamentations des pleureuses à l'adresse d'un défunt, lors des funérailles. Son rythme beaucoup plus lent s'accompagne d'une tonalité mineure évoquant souvent la mélancolie.

On connaît enfin une troisième forme musicale chantée en napolitain, la villanella, mais elle est chantée à deux ou trois voix. Ce terme vient du mot "vilain", paysan. Au sens littéral, il s'agirait donc d'une chanson de paysan. Cette forme musicale a cependant été abordée par de nombreux compositeurs classiques.

Depuis les années 1970, s'est également développé une quatrième forme musicale appelée "Neomelodico" (Néo-mélodique en français), considérée comme certains comme de la pop napolitaine, ce style d'origine urbaine s'est développé en plein cœur de Naples ainsi qu'aux alentours de sa périphérie, et aborde des thématiques comme l'amour, la trahison, la jalousie, la misère et le crime. Depuis ces dernières années certains artistes de neomelodico ont suscités la polémique et l'indignation pour avoir fait l'apologie de la mafia, et avoir assumer une complicité entre eux et des membres de la Camorra. La musique neomelodica est devenue une industrie musicale forte et très lucrative générant beaucoup d'argent, ce qui suscite l'intérêt de la Mafia, auquel certains managers, producteurs et agents ont une complicité ou un lien direct avec elle.

Les chanteurs Renzo Arbore et Mario Trevi

La présence de la musique à Naples est attestée de fort longue date. Dès la fin du Moyen Âge, la cité atteint un haut degré dans l'expression de la musique polyphonique. Plusieurs compositeurs parmi lesquels Giovanni Domenico da Nola, Giovanni Tommaso Cimello (it), Roland de Lassus y séjournent de nombreuses années. Ils y composent d'ailleurs, sur des vers napolitains, une villanella fameuse : Sto core mio, "ce cœur à moi". Le peuple napolitain est friand de ces compositions qui se caractérisent par un refrain et qui se chantent dans les rues et les espaces publics, a cappella ou accompagnées d'un flûtiau. Canto d''e lavannare d''o Vommero, le chant des lavandières du Vomero, reste un des plus anciens chants napolitains enregistrés, qui date au moins du XIIIe siècle[1],[2].

C'est au XVIIIe siècle que la chanson napolitaine va connaître un fort développement créatif, la musique tenant une place de plus en plus importante dans la ville par la création de nombreux conservatoires[3].

L'ouverture du chemin de fer et du funiculaire pour monter sur le Vésuve est l'occasion de l'écriture de la chanson célèbre de Funiculì funiculà, une des plus grandes chansons du folklore napolitain.

Notes et références

[modifier | modifier le code]
  1. (it) Carmelo Pittari, La storia della canzone napoletana: dalle origini all'epoca d'oro, Baldini Castoldi Dalai, coll. « Le boe », , 393 p. (ISBN 978-88-8490-502-4), p. 21
  2. (it) Felice Liperi, Storia della canzone italiana, RAI Radiotelevisione Italiana ERI, coll. « Musica e musicisti », , 543 p. (ISBN 978-88-397-1064-2), p. 57
  3. Conservatoire des pauvres, conservatoire Sainte Marie de Lorette, conservatoire San Onofrio, conservatoire della Pietà dei Turquini.

Articles connexes

[modifier | modifier le code]