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Citron Meyer

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Le citron Meyer est un cultivar de citron doux décoratif qui doit sa notoriété à l'utilisation culinaire qu'en fit Lindsey Shere, pâtissière d'Alice Waters dans les années 1970 au restaurant Chez Panisse à Berkeley, en Californie. De là il est devenu un fruit fétiche des chefs[1] et des pâtissiers.

UPOV donne le nom français de citronnier de Meyer[2].

Dénomination

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Citrus ×meyeri Yu.Tanaka est synonyme de C. lemon (le citron)[3]. En bengali এলাচি লেবু Ēlāci lēbu signifie citron cardamome

Il figure dans la liste des introductions américaines 1914-15 ref. 23028: «Citrus limonum. Citron. De Frank N. Meyer, Fengtai, Chine. Citron nain ornemental, cultivé par les Chinois comme plante décorative en hiver. On observe fréquemment de petites plantes en pot avec une douzaine de gros citrons sur leurs branches. Facilement propagé à partir de boutures. Pour tester comme ornemental et pour des expériences de reproduction»[4]. Il est distribué comme plante naine décorative en 1916[5]. À noter que Shenyang est sur le 41° parallèle nord avec des minimales de décembre à février inférieures à −12 °C.

Il est présent au Maroc en 1937, Raymond Lauriac le signale dans le verger expérimental de la ferme Lacarelle de Tafrant (province de Taounate) «J'ai vu, enfin, toute une collection de citrons, dont un appelé Meyer Lémon est d'une coloration extérieure et intérieure rouge-orange très prononcé. Ce fruit, extrêmement juteux, est idéal pour la préparation de citronnade sous forme de citron pressé»[6].

En 1959, Tanaka écrit «Soh-long est un Meyer acide et Pani-Jamir une forme douce du citron Meyer, variété qu'aurait rencontré Franck Meyer vers 1908 en Chine [ ] des formes acides de Meyer semblent spontanées en Assam[7] ».

Vers 1980, le citron Meyer est un fruit signature de Chez Panisse[8], chantre des ingrédients locaux, ce citron chinois provenait d'un arbre décoratif de l'arrière cour d'un voisin[9]. Lindsey Shere en faisait une tarte au citron qui figure dans son livre Chez Panisse Desserts[10], plus tard Martha Stewart en assure une promotion dans le grand public américain, principalement dans les desserts sucrés[11].

Description

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Citrons Meyer sur l'arbre en mars

Arbre petit, peu épineux, vigoureux quoique ne produisant pas beaucoup de gourmands, réputé plus résistant au froid que le citronnier (Zone de rusticité USDA 8a = supporterait des froids sévères pour un agrume[12]).

Fruit obovale ou oblongs, apex parfois légèrement rétrécies et sillonnées ou lobées parfois à mamelon court (certains fruits évoquent une limette), hauteur 6,5 à 9 cm, largeur 6 à 7,5 cm couleur orange clair un peu rose[13] à totale maturité. La pulpe juteuse, modérément acide à saveur moyennement citronnée est jaune orangé pâle, généralement avec 10 segments et 9 à 12 graines.

Végétation remontante, belle floraison blanche ou bordées de mauve. Il est reproduit par bouture[14].

Génétique

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Sur ce graphique de métissage le citron Meyer (4e position après la limette de Palestine) apparait proche de cette dernière mais aussi des citrons

Franck Curk et al. (2016) écrivent «La structure et le motif Hom/Het du citron Meyer ressemblaient à ceux de C. limettioides et ont probablement une origine similaire (C. maxima  ×  C. reticulata) × C. medica (double hybride pamplemoussier x mandarinier, puis x cédratier). Cette origine a été confirmée sur les 123 marqueurs avec une congruence de 98·3 et 95·8 %, respectivement». Les parents concrets ne sont pas encore connus[15].

Chez Shimuzu et al. (2016) la citron Meyer est au centre d'un triangle limettes, lemonade, kabosu

Culture - pathologies

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L. Blondel note (1949) «le Citron Meyer perd son acidité dès le mois de décembre, ce qui enlève de sa valeur à partir de cette date. Il doit être greffé sur Rough Lemon ou Rhobs El Arsa, car il a une mauvaise affinité pour le Bigaradier»[16]. Le citron Meyer n'a jamais connu le succès sur le marché du fruit frais, il est trop mou pour supporter la manipulation et le transport, il ne se colore pas bien pendant le stockage[17].

La plante fait l'objet de restrictions de circulation aux États-Unis car elle est porteuse de certains virus asymptomatiques comme le CTV[18]. Il est sensible à la mouche mexicaine du fruit Anastrepha ludens[19]. C'est sur lui qu'a été isolé le Virus des feuilles déchiquetées des agrumes (CiTLV). Il était considéré en 1997 comme une menace sanitaire en Floride[20].

Arcobal est un hybride C. Meyer x Orange double sanguine obtenu au Centre de Recherche Agronomique d'Acireale est commercialisé depuis 2012[21], en français Meyer sanguin, oranger Arcobal. Le fruit de taille moyenne est décoratif avec des rayures rouges sur fond orange et une pulpe doucement acide[22], il est donné comme vigoureux et résistant à −12 °C[23], - 6 °C selon une autre source[24].

Utilisation

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évolution de la couleur du fruit: à maturité il passe de jaune à oranger

Plante décorative

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Il est conduit en bonzai, en petites plantes en pot avec ses nombreux fruits attractifs par leur couleur[25]. Sa petite taille, sa rusticité et sa luxuriance en font un arbre commun dans les jardins à l'arrière des maisons américaines[26].

Porte-greffe

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Le taux de survie moyen initial de mandarines satsuma (C. unshiu) greffées en plein champ sur le porte-greffe Meyer est élevé (92 %) selon des tests de greffage sur citronnier conduites à l'Université de Tashkent (2024). Il n'était que de 84 ou 89% pour les autres porte-greffe[27].

Meyer décoratif en forme naine

Un agrumes de cuisine actuelle

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Pâtisserie au citron Meyer

Thomas Keller le confit au sel, au sucre et aux épices, et fait son beurre blanc avec, selon lui il se marie magnifiquement avec les olives[28]. Alain Ducasse le poche au sucre[29], Javier Pascencia fait un caramel de citron Meyer avec son thon à l'avocat[30], et à Nice le sashimi de thon est aromatisé au citron Meyer[31], la confiture de citron Meyer est servie avec le foie gras[32]. Alix Lefief-Delcourt (2018) signale qu'on peut utiliser la feuille en cuisine[33]. Le classique américain est la mayonnaise Meyer Lemon Mayo (burger de Saint jacques Meyer mayo[34]) ou l'aïoli au Meyer lemon des Cajuns[35] dans ces sauces on utilise le jus du citron Meyer[36]. Jorick Dorignac a remporté (mai 2024) l’épreuve anniversaire des 15 ans de Top Chef avec une tartelette citron Meyer (zeste et jus), pollen et huile d’olive[37].

Dans l'industrie, la pectine extraite du fruit est jugée de qualité moyenne pour la gelée[38].

Le fruit mûr est riche en polyméthoxyflavones (hespéridine, diosmine, narirutine et didymine) qui ont un pouvoir antioxydant, anti-prolifératif, anti-inflammatoire, antimicrobien et antidépresseur[39].

Huile essentielle

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L'H.E. de feuille a été publiée (1982) avec en ordre décroissant: limonène 73 %, 1,8-cinéole 7 %; isopulégol 4 %, linalol 1,7 %,myrcène 1,3 %, citronellal, a-terpinéol, terpinène-4-ol, ocimène, géranial[40].

L'huile essentielle du fruit est distincte de celle des citrons acides. Le D -Limonène représente 77 % et le β -pinène 1,6 % dans la publication de 2022[41] contre limonène (40 %) et β-pinene 25 % chez le citron[42].. les auteurs notent aussi un taux plus élevée de citronellal 0,34 %, de thymol 0,87 % et autres sesquiterpènes, plus pauvre en citral[41]. Une publication turque (2017) montre une certaine proximité de l'HE de fruit avec la mandarine satsuma[43].

Notes et références

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  1. Collectif, Les Grandes Tables du Monde 2013, LEC communication (A.Ducasse), (ISBN 978-2-84123-568-1, lire en ligne), p 385
  2. « Citrus meyeri Yu. Tanaka (CITRU_MEY) », sur www.upov.int (consulté le )
  3. « Citrus × meyeri Yu.Tanaka — The Plant List », sur www.theplantlist.org (consulté le )
  4. National Agricultural Library U. S. Department of Agriculture, New plant introductions, Washington : G.P.O, (lire en ligne)
  5. LuEsther T. Mertz Library New York Botanical Garden, Horticultural Society of New York et Pennsylvania Horticultural Society, Horticulture, Boston, Mass. : Horticulture Pub. Co., (lire en ligne)
  6. Raymond Robarts - University of Toronto, Le Maroc terre d'agrumes, Casablanca Impr. Réunies du "Petit Marocain" et de la "Vigie Marocaine", (lire en ligne)
  7. (en) T Tanaka, « A revision of Assam citrus », Bulletin of the University of Osaka Prefecture. Ser. B, Agriculture and biology.,‎ 1959, 9, p.29-39 (lire en ligne [PDF])
  8. (en-US) Amanda Hesser, « All Perfume, No Pucker », The New York Times,‎ (ISSN 0362-4331, lire en ligne, consulté le )
  9. (en) « The secret to delicious desserts is in the detail, and ingredients », sur South China Morning Post, (consulté le )
  10. (en) Claraines¡dpm! Does: Foodie Adventures, « Meyer Lemon Tart », sur Instructables (consulté le )
  11. (en) « [meyer lemon] Results from Martha Stewart », sur Martha Stewart (consulté le )
  12. (en) « PlantFiles: Citrus, Meyer Lemon, Valley Lemon », sur Dave's Garden (consulté le )
  13. « Lemons / Citrus Pages », sur citruspages.free.fr (consulté le )
  14. « Lemon », sur hort.purdue.edu (consulté le )
  15. Franck Curk, Frédérique Ollitrault, Andres Garcia-Lor et François Luro, « Phylogenetic origin of limes and lemons revealed by cytoplasmic and nuclear markers », Annals of Botany, vol. 117, no 4,‎ , p. 565–583 (ISSN 0305-7364, PMID 26944784, PMCID 4817432, DOI 10.1093/aob/mcw005, lire en ligne, consulté le )
  16. « Notes et actualités », Journal d'agriculture traditionnelle et de botanique appliquée, vol. 29, no 323,‎ , p. 514–544 (lire en ligne, consulté le )
  17. (en) « Improved Meyer lemon », sur Givaudan Citrus Variety Collection at UCR (consulté le )
  18. « Meyer Lemon | Citrus ID », sur idtools.org (consulté le )
  19. (en) Robert L. Mangan, Aleena Tarshis Moreno, « Host Status of Meyer and Eureka Lemons for Anastrepha ludens », sur academic.oup.com (consulté le )
  20. « Publication : USDA ARS », sur www.ars.usda.gov (consulté le )
  21. « NEW PROMISING CITRUS HYBRIDS FOR ORNAMENTAL USE », sur www.actahort.org (consulté le )
  22. (en-US) « Meyer Lemon x Double Blood Orange », sur Oscar Tintori - Nurseries Worldwide - Citrus Plants (consulté le )
  23. (en-GB) « Double Blood Orange x Meyer Lemon - » (consulté le )
  24. Gerbeaud, « L'oranger arcobal ou Orange Tigre (Citrus arcobal) », sur www.gerbeaud.com, (consulté le )
  25. Leroy Eric, Mon ami le Citron: Le citron et ses bienfaits sur la santé, BoD - Books on Demand, (ISBN 978-2-322-09504-9, lire en ligne)
  26. (zh) 世界知識, 世界知識出版社,‎ (lire en ligne)
  27. https://www.inovatus.es/index.php/ejine/article/view/2884/2751
  28. « Chef Thomas Keller & David Breeden : Restaurant 3 étoiles – Relais & Châteaux », sur www.relaischateaux.com (consulté le )
  29. Alain Ducasse, Cuisine de roi à Versailles - Alain Ducasse, LEC communication (A.Ducasse), (ISBN 978-2-84123-953-5, lire en ligne)
  30. (en) Lonely planet fr, Mexique - Péninsule de Basse -Californie, edi8, (ISBN 978-2-8161-8295-8, lire en ligne)
  31. « Le Canon - Nice - Un restaurant du guide MICHELIN », sur MICHELIN Guide (consulté le )
  32. communication, « La terrine de Foie gras de canard, navet et citron Xavier Jarry • Les Nouvelles Gastronomiques | Actualités », sur Les Nouvelles Gastronomiques | Actualités, (consulté le )
  33. Alix Lefief-Delcourt, Le Grand Livre des secrets du citron : Santé, beauté, maison, Éditions Leduc, (ISBN 979-10-285-1083-1, lire en ligne)
  34. (en) Jenn de la Vega, Showdown Comfort Food, Chili & BBQ: Bold Flavors from Wild Cooking Contests, Page Street Publishing, (ISBN 978-1-62414-397-7, lire en ligne), p 100
  35. (en) George Graham, Acadiana Table: Cajun and Creole Home Cooking from the Heart of Louisiana, Harvard Common Press, (ISBN 978-1-55832-869-3, lire en ligne)
  36. (en) CurtCo/SDM LLC, San Diego Magazine, CurtCo/SDM LLC, (lire en ligne), p 171
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  43. (en) Taner Bozkurt, Osman Gülnaz, Yıldız Aka Kaçar, « Chemical composition of the essential oils from some citrus species and evaluation of the antimicrobial activity », IOSR Journal of Environmental Science, Toxicology and Food Technology (IOSR-JESTFT) (ISSN 2319-2399).Volume 11, Issue 10,‎ , p. 29-33 (lire en ligne [PDF])

Liens externes

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