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Cristobalite

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α-Cristobalite
Catégorie IX : silicates[1]
Image illustrative de l’article Cristobalite
Cristobalite dans des vacuoles d'obsidienne - Californie USA
Général
Nom IUPAC Dioxyde de silicium
Numéro CAS 14464-46-1 (α)
99493-55-7 (β)
Classe de Strunz
Formule chimique O2Si SiO2
Identification
Masse formulaire[2] 60,0843 ± 0,0009 uma
O 53,26 %, Si 46,74 %,
Couleur Incolore, blanc, bleu gris, brun
Système cristallin Tétragonal
Réseau de Bravais Primitif P
Classe cristalline et groupe d'espace 422 - Ditétragonale-trapézoédrique
Macle fréquent sur {111}
Clivage {0001} indistinct, {1010} imparfait
Cassure conchoïdal
Habitus Pseudo-octaèdre, dendritique, en sphérules
Échelle de Mohs de 6 à 7
Trait blanc
Éclat vitreux
Propriétés optiques
Indice de réfraction nω = 1,487 nε = 1,484
Biréfringence Uniaxe (-) δ = 0,003
Fluorescence ultraviolet Vert ou rouge
Transparence Transparent à translucide
Propriétés chimiques
Densité de 2,32 à 2,36
Propriétés physiques
Magnétisme aucun
Radioactivité aucune

Unités du SI & CNTP, sauf indication contraire.

La cristobalite est un minéral composé de dioxyde de silicium, de formule SiO2 et qui contient des traces de Fe, Ca, Al, K, Na, Ti, Mn, Mg et P. Il est stable seulement au-dessus de 1 470 °C, mais il peut cristalliser et persister dans un état métastable à des températures plus basses. La persistance de la cristobalite en dehors de son domaine de stabilité thermodynamique est possible, grâce à des barrières cinétiques qui empêchent la transformation de phase reconstructive par réorganisation atomique.

Historique de la description et appellations

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Inventeur et étymologie

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La cristobalite a été décrite en 1887 par le minéralogiste allemand Gerhard vom Rath (1830-1888).

Le nom cristobalite dérive de sa localité type, le cerro San Cristóbal à Santiago (Chili).

La localité type se trouve à Cerro San Cristóbal, Mun. de Pachuca, Hidalgo, au Mexique. Ce site est également le gisement type de la tridymite.

Caractéristiques physico-chimiques

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Il existe une variété associant étroitement la cristobalite et la tridymite : la lussatite (ou opale-CT).

Cristallographie

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À partir de 1925, l’application des rayons X à la cristallographie permet d'avoir une première idée de sa structure[3].

La cristobalite est la phase cubique à haute température de la silice. Le même type de couche qui existe dans la tridymite est présente aussi dans la cristobalite, mais la topologie des liaisons entre couches successives est différente : les tétraèdres sont ici en configuration trans au lieu de cis, et par conséquent les canaux continus qui existent dans la tridymite sont remplacés par des cages dans la cristobalite.

La transition cristobalite → tridymite est reconstructive ; la cristobalite peut donc subsister dans une région métastable. À basse température, elle donne un polymorphe tétragonal (α), une phase entièrement métastable.

Cristallographie de la cristobalite
Nom α-Cristobalite[4]
β-Cristobalite[5]
Système cristallin tétragonal cubique
Classe cristalline
groupe d'espace
Cellule élémentaire a = 497,8 pm
c = 694,8 pm
a = 716,6 pm
Nombre de formules chimiques par unité de cellule 4 8

Gîtes et gisements

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Gîtologie et minéraux associés

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La cristobalite se forme à haute température dans les roches ignées acides. Elle peut se former à plus basse température dans des dépôts biochimiques. Elle est également présente dans les météorites et est l'un des constituants des roches lunaires.

Les minéraux associés sont l'augite, la hornblende, le quartz β, l'olivine, la pseudobrookite, la sanadine et la tridymite.

Gisements producteurs de spécimens remarquables

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Elle est très répandue dans le monde.

En France

Dans le monde

  • Francon quarry, Saint-Michel District, Montréal, Jacques Cartier Co., Québec, Canada[9]
  • Morne Serpent, Grande Rivière Village, Sainte Lucie[10]

Exploitation des gisements

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Utilisation

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Cristobalite dans l'obsidienne - Californie, États-Unis - (14×8 cm).
  • En pétrographie
    • Elle renseigne sur la température de formation des roches dans lesquelles elle a été trouvée.
  • Comme pigment
La cristobalite se distingue par sa blancheur. Elle n'est pas d’un blanc aussi pur que le dioxyde de titane (blanc de titane), mais elle est toutefois plus lumineuse. Cette particularité l’a fait utiliser comme pigment pour les couleurs. Au vu de sa particulière inertie chimique, elle est très utile pour les pigments de marquages en extérieur (peintures et revêtement muraux). Elle peut donc se retrouver dans les poussières issues d'opérations de décapage des peintures par grenaillage ou sablage. C'est alors une cause potentielle de silicose et fait l'objet de normes de valeurs limites de moyenne d'exposition [11]
  • Propriétés mécaniques
    • Sa remarquable stabilité mécanique, associée à son inertie chimique, en fait l'un des constituants des céramiques dentaires.
    • Elle entre dans la composition de produits d'étanchéité.
  • Pierre ornementale
    • L’obsidienne, qui contient des cristaux de cristobalite, est connue sous le nom d’« obsidienne flocons de neige ». Elle sert alors de pierre ornementale pour confectionner des bijoux et de petites sculptures.

Précautions d'emploi

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Ce produit peut provoquer des silicoses quand il est inhalé de manière chronique, et c'est un cancérogène reconnu pour l'homme[12].

Notes et références

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  1. La classification des minéraux choisie est celle de Strunz, à l'exception des polymorphes de la silice, qui sont classés parmi les silicates.
  2. Masse molaire calculée d’après « Atomic weights of the elements 2007 », sur www.chem.qmul.ac.uk.
  3. R. W. G.Wyckoff, The crystal structure of the high temperature form of cristobalite. In: American Journal of Science. Série 5, no 9, 1925, S. 448-459.
  4. W. A. Dollase, Reinvestigation of the structure of low Cristobalite. In: Zeitschrift fuer Kristallographie, Kristallgeometrie, Kristallphysik, Kristallchemie, no 121, 1965, S. 369-377
  5. D. R. Peacor, High-temperature single-crystal study of the cristobalite inversion. In: Zeitschrift fuer Kristallographie, Kristallgeometrie, Kristallphysik, Kristallchemie, no 138, 1973, S. 127-220
  6. Roger De Ascenção Guedes, E. Médard, J. Mergoil, « Minéralogie des volcans du mont Denise, Espaly-Saint-Marcel, Haute Loire » in Le Règne minéral, no. 62, 2005, p. 9-22
  7. Aimé Rudel, Curiosités Géologiques d'Auvergne et du Velay, Éditions Volcans, 1970
  8. F. Roulin et al., 1986, 109, p. 349-357.
  9. Tarassoff, P., Horvath, E. et Pfenninger-Horvath, E. (2006) : Francon Revisited. Mineralogical Record 37 (3) : 257-263
  10. M. Le Guen de Kerneizon et al., Bull. Minéral., 1982, 105, p. 203-211
  11. INRS Fiche de sécurité sur le grenaillage : ref ED121
  12. Fiche de sécurité

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Articles connexes

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Liens externes

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