Enfant d'Orce
BL02-J54-100 | ||||
Réplique de la couronne de dent de lait BL02-J54-100, l'Enfant d'Orce | ||||
Coordonnées | 37° 43′ 16″ nord, 2° 28′ 46″ ouest | |||
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Pays | Espagne | |||
Région | Andalousie | |||
Localité voisine | Orce | |||
Daté de | 1,4 Ma[1] | |||
Période géologique | Quaternaire | |||
Époque géologique | Pléistocène inférieur | |||
Découvert le | 2002 | |||
Nom commun | Enfant d'Orce | |||
Particularités | Premières traces humaines en Europe | |||
Âge | Enfant | |||
Géolocalisation sur la carte : Europe
Géolocalisation sur la carte : Espagne
Géolocalisation sur la carte : Andalousie
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L'Enfant d'Orce désigne le fossile BL02-J54-100, une couronne de molaire déciduale datée de 1,4 Ma découverte à Barranco León, une crique du village d'Orce en Espagne. Avec l'os crânien VM-0, ou Homme d'Orce, elle est l'une des plus anciennes traces humaines en Europe, avec les vestiges lithiques trouvés sur le site de Pirro Nord en Italie (1,5 Ma), et la dent fossile de Kozarnika en Bulgarie (1,5 Ma).
Découverte
[modifier | modifier le code]Barranco León est une crique dans la rivière d'Orce, dont la stratigraphie se compose de cinq couches (BL1 à BL5). BL1 contient des restes de faunes mal conservés et BL5 des restes de mammifères et d'outils de pierre. C'est là que fut découverte en 2002 une dent de lait, le fossile BL02-J54-100, appelé Enfant d'Orce. La dent fut reconnue comme humaine en 2008. L'ensemble des résultats ont été publiés en [1].
Le niveau de la dent contenait des restes de divers mammifères tels Stephanorhinus hundsheimensis, Vulpes, des chiens, équidés, Hippopotamus antiquus et bisons.
On y a trouvé aussi des outils de pierre oldowayens : 1 244 artefacts dont 26 nucléus. Le silex, le calcaire et la quartzite sont les principales matières premières utilisées, toutes présentes à proximité du site.
Description
[modifier | modifier le code]La couronne est complète mais très fossilisée sur sa face intérieure, laissant penser que les racines ont été perdues ante-mortem. Les principales caractéristiques qui la relient au genre Homo sont présentes. Elle est cependant relativement large.
Datation
[modifier | modifier le code]Bien que contestés[2], les nombreux éléments de datation convergent vers un âge d'environ 1,4 Ma :
- Une unique inversion de polarité magnétique détectée sur toute la séquence lui donne d'abord un âge au moins égal à celui de l'inversion Brunhes-Matuyama, il y a 781 ka.
- De plus, cinq échantillons de grains de quartz collectés dans la séquence et analysés en résonance paramagnétique électronique amènent à estimer la couche de la dent à 1,43 ± 0,38 Ma. L'incertitude est cependant très importante.
- La présence d'espèces de microfaune permet d'affiner la datation : certaines sont présentes sous une forme plus évoluée à la Sima del Elefante dans un niveau de 1,22 ± 0,16 Ma, fournissant un âge minimum.
- L'absence de suidés sur tous les sites voisins : 30 ans de recherches et des centaines de mètres carrés de fouilles n'ont révélé aucun suidé, alors qu'ils sont présents en quantité sur d'autres sites similaires. Or ces animaux se manifestent en Espagne à partir de 1,2 Ma.
L'agrégation des différentes méthodes de datation conduit à un âge d'environ 1,4 Ma[1].
Références
[modifier | modifier le code]- (en) Giovanni Muttoni, Giancarlo Scardia et Dennis V. Kent, « A critique of evidence for human occupation of Europe older than the Jaramillo subchron (~1 Ma): comment on 'The oldest human fossil in Europe from Orce (Spain)' by Toro-Moyano et al. (2013) », Journal of Human Evolution, (DOI 10.1016/j.jhevol.2013.08.005, lire en ligne)