Eugénie Desjobert
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Eugénie Delachaux |
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Charles Desjobert (d) |
Eugénie Desjobert, née Delachaux le à Paris et morte le à Saubusse est une riche héritière et philanthrope française active dans le département des Landes.
Biographie
[modifier | modifier le code]Famille
[modifier | modifier le code]Eugénie Delachaux naît le à Paris. Elle est la fille de Louis Abraham Delachaux et d'Anne Martine Collin[1],[2]. Le premier est un négociant horloger suisse descendant d'Estevin de la Chaux, protestant dauphinois ayant fuit la France en 1685, après la révocation de l'édit de Nantes, pour s'installer aux Planchettes, dans le canton de Neuchâtel. Louis Abraham Delachaux rentre en France en 1790, et se lie d'amitié avec Alexandre Lebrun de Plaisance et Maximilien de Robespierre, qui lui confie un poste dans l'intendance de l'armée française. Il participe notamment à la bataille de Valmy. Il constitue une important fortune et épouse, le , Anne Martine Collin, originaire de Bruxelles et veuve d'Ambert de Lambersart, guillotiné à Arras en 1794, pendant la Terreur. De leur union naissent deux enfants : Guillaume-Tell et Louise Eugénie. Leur père meurt le , alors qu'Eugénie n'a que trois ans[2].
Mariage
[modifier | modifier le code]Elle rencontre Charles Desjobert, polytechnicien et diplomate alors en poste à Amsterdam de dix-sept ans son aîné. Il est issu d'une famille noble possédant le domaine de Praha à Culan, dans le Cher, dont les membres occupent le poste d'intendants des princes de Condé. Son grand-père, Charles Desjobert, fils d'un lieutenant civil et criminel, procureur et notaire, devient lieutenant procureur au parlement de Paris puis secrétaire du roi. Son fils, Charles Louis Félix, né à Paris en 1751, devient grand maître des eaux et forêts de la généralité de Soissons et épouse Marguerite Basly, fille de Claude Basly, contrôleur de la chambre des comptes, notaire et échevin de Paris. Il obtient de ce mariage plusieurs fiefs, dont le domaine de Launay, à Orsay. Commandant de la garde nationale, Charles Louis Félix Desjobert devient maire d'Orsay en . Il a deux fils Amédée, député et Charles, diplomate[3].
Il épouse Eugénie Delachaux le à Paris. Ils ont trois enfants : Gustave, Eugène et Élisa. Charles, « de santé fragile et sans doute d'un caractère dépressif », meurt en 1832 à l'hôpital de Nice[4].
Vie
[modifier | modifier le code]Charles Desjobert se suicide à l’aide d’un pistolet le à Nice pour mettre fin à ses souffrances dues à un sarcocèle. Il est inhumé religieusement à Saint-Laurent-du-Var malgré le droit canonique qui interdit cet honneur aux suicidés, en échange d’une contribution à la paroisse locale. Leurs deux fils meurent également en 1844 et 1856 et son beau-frère Amédée en 1859. Elle s’éloigne avec sa fille Elisa et se retire à Saubusse[5], entourée de son régisseur et de ses gens de maison, dans la propriété Betbeder. Elle fait construire dans le village de nombreux équipements publics, dont le lavoir, le puits et plusieurs établissements destinés aux enfants[6].
Elle fait un don de 400 000 francs-or (somme considérable à l’époque) pour édifier un pont en pierre sur l'Adour avec sept arches. En souvenir, ses initiales E.D. ont été gravées au-dessus de chacune des piles du pont, entourées d'une couronne de lauriers[7].
Elle finance aussi une partie de la construction du préventorium Sainte-Eugénie à Capbreton, à qui elle a donné son prénom. Une rue porte aussi son nom.
Selon la tradition, c’est au cours d’une visite de chantier du pont, en , qu’elle contracte froid et meurt le à 80 ans[7].
Notes et références
[modifier | modifier le code]- Touzery 2016, p. 8.
- Fialon 2023, p. 55-56.
- Fialon 2023, p. 56.
- Fialon 2023, p. 56-57.
- Touzery 2016, p. 4-5.
- « visites.aquitaine.fr/eugenie-d… »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?).
- Site de Saubusse.
Annexes
[modifier | modifier le code]Bibliographie
[modifier | modifier le code]- [Chabas 1967] David Chabas, Villes et villages des Landes, Capbreton, Chabas, , 448 p. (ISBN 9782402605830, présentation en ligne), p. 99 et 394-395
- [Suau 1991] Charles Blanc, « Desjobert (Madame) », dans Bernadette Suau, Mémoire des Landes : dictionnaire biographique, Mont-de-Marsan, Comité d'étude sur l'histoire et l'art de la Gascogne, , 346 p. (ISBN 2-9501584-2-0), p. 107
- [Touzery 2016] Mireille Touzery, « Amour, fortune et religion pendant la Révolution française : les Delachaux », Bulletin de la Société de Borda, no 521, , p. 1-34 (lire en ligne)
- [Fialon 2023] René Fialon, « Eugénie Desjobert (1800-1880), une grande bienfaitrice landaise », dans Philippe Soussieux, Femmes d’exception dans les Landes, Saint-Pée-sur-Nivelle, Kilika, , 296 p. (ISBN 979-1094405543), p. 55-64
Liens externes
[modifier | modifier le code]- « Eugénie Desjobert, figure de Saubusse », sur saubusse.fr,
- « Immeuble Desjobert », sur Calaméo,