Pays d'Europe centrale et orientale
Depuis les années 1990, la plupart des pays européens dont la majeure partie du territoire s'étend à l'est du 15e degré de longitude Est sont parfois collectivement désignés sous l'appellation de pays de l'Europe centrale et orientale (PECO). Toutefois, la Suède, la Finlande, la Grèce et Chypre ne sont pas considérés dans cet ensemble malgré leur situation géographique, cette notion étant généralement réservée aux anciens pays du bloc de l'Est et aux États européens reconstitués ou créés à la suite de la dislocation de l'URSS — comme les pays baltes —, de la Tchécoslovaquie et de la Yougoslavie.
Définition géographique
[modifier | modifier le code]La pertinence de cette notion se justifie, pour des analystes comme Václav Havel ou Czesław Miłosz, par les 45 à 70 ans de dictature à parti unique, de pénuries et de répression politique, suivies de deux décennies de ploutocratie, régimes peu propices au développement des sociétés civiles, de la démocratie et de l'État de droit, qui constituent selon leurs écoles un élément géo-historique suffisamment fédérateur (« Schicksalsgemeinschaft » : "communauté de destin" en allemand) pour justifier ce regroupement. Elle est en revanche discutée, notamment en Europe occidentale et aux États-Unis, car elle désigne un ensemble actuellement sans unité politique ou monétaire, très hétérogène sur le plan économique, et tout aussi divers du point de vue culturel ou linguistique. Hormis leur situation géographique sur le continent européen, le point commun de ces pays est d'avoir subi, sans aucune consultation populaire, d'abord des régimes communistes pendant un demi-siècle ou plus, et ensuite une économie de marché très peu sociale depuis la fin du siècle dernier.
On désigne habituellement comme PECO :
- Onze États désormais membres de l'Union européenne :
- Bulgarie
- Croatie (issue de l'ex-Yougoslavie)
- Estonie (anciennement membre de l'Union soviétique via la RSS d'Estonie).
- Lettonie (anciennement membre de l'Union soviétique via la RSS de Lettonie).
- Lituanie (anciennement membre de l'Union soviétique via la RSS de Lituanie).
- Hongrie
- Pologne
- Roumanie
- Slovénie (issue de l'ex-Yougoslavie)
- Slovaquie (issue de l'ex-Tchécoslovaquie)
- Tchéquie (issue de l'ex-Tchécoslovaquie) ;
- Six autres pays, issus de l'ancienne Yougoslavie à l'exception de l'Albanie :
- Quatre républiques anciennement soviétiques sont membres ou participants de la Communauté des États indépendants (CEI) et tous les auteurs ne les considèrent pas comme des PECO : certains en excluent la Russie, d'autres toute la CEI :
Mitteleuropa
[modifier | modifier le code]Cette notion est à distinguer de l’Europe centrale et de l’Europe médiane (« Mitteleuropa », mais ce terme, de par son association à l'expansionnisme allemand, a pris une connotation négative). De fait, tous les PECO ont été communistes, même s'il existe d'autres pays ex-communistes qui ne sont pas des PECO, comme les républiques anciennement communistes d’Asie centrale, la Mongolie, le Cambodge ou l'Éthiopie.
Dans le livre Comprendre (rapidement) les nouveaux Pays de l'Est, le coauteur Bruno Bernard qualifie de franco-française cette notion de PECO et met en garde toute traduction dans les autres langues, car elle serait intraduisible ou inadaptée.
Bibliographie
[modifier | modifier le code]- Chantal Delsol et Joanna Nowicki (dir.), La Vie de l'esprit en Europe centrale et orientale depuis 1945, dictionnaire encyclopédique, éditions du Cerf, 2021.
- André Sellier, Jean Sellier, Anne Le Fur, Atlas des peuples d'Europe centrale, Paris, La Découverte, 6e éd., 2014. (ISBN 9782707182388)
Voir aussi
[modifier | modifier le code]Articles connexes
[modifier | modifier le code]Lien externe
[modifier | modifier le code]Notes et références
[modifier | modifier le code]Notes
[modifier | modifier le code]- Le Ständiger Ausschuss für geographische Namen (StAGN) est un comité d'experts responsable de la standardisation des noms géographiques dans l'espace linguistique allemand. Il s'agit d'un comité scientifique indépendant sans fonctions souveraines dont le siège est à Francfort-sur-le-Main[1].
Références
[modifier | modifier le code]- (de) « Übersichtsseite Der StAGN », sur stagn.de (consulté le )