Famille Lucifero
Lucifero | |
Branches | Lucifero de Crotone Lucifero de Sicile |
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Période | depuis le XVe siècle |
Pays ou province d’origine | Crotone |
Allégeance | Royaume de Naples Royaume des Deux-Siciles Royaume d'Italie |
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La famille Lucifero est une famille noble italienne originaire de Crotone qui donna de nombreux hommes politiques (10 membres de la famille Lucifero furent maires de Crotone depuis 1485 pour un total de 16 mandats occupés, de plus, plusieurs furent des députés et des sénateurs italiens, des résistants ainsi que des ministres au sein du gouvernement), militaires, lettrés (plusieurs furent écrivains et poètes) et religieux (des évêques de Crotone et d'Umbriatico).
Origine
[modifier | modifier le code]Les tout premiers Lucifero connus sont des nobles possédant les titres de barons de Zinga, de Belviso et de Malapezza (tous trois des petits fiefs d'importance mineure situés dans la province de Crotone en Calabre). Certains de ses membres s'illustre de manière militaire en soutenant l'arrivée sur le trône de Naples de la dynastie d'Aragon. Pour les remercier, le roi Frédéric Ier de Naples donne le fief d'Armeri (aujourd'hui hameau de la commune de Crotone) à Bernardo Lucifero[1],[2],[3].
Moyen-Âge
[modifier | modifier le code]La famille compte également plusieurs maires de la ville de Crotone au Moyen-Âge et pendant la Renaissance (durant la période où elle appartint au royaume de Naples. De 1485 à 1486, pendant près d'un an, Peruzzo Lucifero en est le maire. De 1572 à 1573, c'est Marcello Lucifero qui accède à ce poste puis en 1574, pendant quelques mois, Ottaviano Lucifero. En 1636, on retrouve un certain Muzio Lucifero comme maire de la ville puis en 1660 un autre Muzio Lucifero (qui est peut-être la même personne) et enfin toujours lui entre 1662 et 1663. De 1668 à 1669, Giuseppe Lucifero occupe cette charge puis de nouveau dix ans plus tard de 1678 à 1679. De 1693 à 1694 puis de 1698 à 1700, Fabrizio Lucifero. Un second Fabrizio Lucifero de 1722 à 1724 puis Francesco Lucifero de 1732 à 1735 ainsi que de 1745 à 1747. Bien plus tard, Francesco Antonio Lucifero et Antonio Lucifero (1830-1889) furent maires de la ville[4].
Au XVIe siècle, deux membres de la famille Lucifero obtiennent la charge d'évêque de Crotone. Le premier est Antonio Lucifero, qui est évêque du jusqu'à sa mort en 1521, tandis que le second est Giovanni Matteo Lucifero (neveu d'Antonio), évêque d'Umbriatico à partir du puis évêque de Crotone à partir du et jusqu'à sa mort en 1551[5]. On trouve également Giacomo Antonio Lucifero qui fut évêque d'Umbriatico du à sa mort en 1547.
Au XVIIe siècle, la famille obtient la charge de patricien de Crotone. On retrouve ainsi la branche de Pompeo Lucifero, père de deux enfants : Hippolita et Fabritio (mort en 1623). Ce-dernier, par ailleurs patricien de Crotone, achète la charge de gabelou pour les terres de l'Olivella, de Maccuditi et de l'Esta. Il épouse ensuite Adriana Berlingieri en 1594 et celle-ci lui donne un fils, Giovanni Francesco Lucifero, qui hérite de la charge de gabelou de l'Olivella. Giovanni Francesco sera lui-même le père de Giovanni Pietro senior (père de Giovanni Pietro junior), de Livia (feudataire des terres Ficazzani et de la Garrubba, elle épouse Ottavio Piterà de Catanzaro) et de Fabritio (gabelou de Maccuditi et de Maiorana).
Branche de Sicile
[modifier | modifier le code]Une branche de la famille Lucifero de Crotone émigre dans le nord-ouest de la Sicile et s'installe dans les villes de Messine et Milazzo. Elle y obtient des privilèges ainsi que la noblesse héréditaire[6].
À la fin des années 1530, Santoro Lucifero, né à Crotone, se transfère à Messine, port de l'ouest de la Sicile, où il est inscrit en tant que noble de la ville. En 1540, il est ainsi parmi les nombreux nobles à postuler pour la charge de Capitaine de Milazzo bien qu'il ne parvient pas à l'obtenir. Il fut entre autres un grand propriétaire terrien avec des terres à Rometta et à Santa Lucia del Mela et un fief à Saponara qu'il cède vers 1550 au vénérable Giovanni Bonaventura. Santoro épouse Agatuzza avec qui il a Federico Lucifero[1].
Branche d'Apriglianello
[modifier | modifier le code]XVIIIe siècle
[modifier | modifier le code]Giuseppe Lucifero obtient la baronnie d'Apriglianello (le fief est aussi surnommé Aprigliano bien que cela porte à confusion avec l'actuelle commune d'Aprigliano), situé en Calabre ultérieure seconde, en 1762[7].
Francesco Antonio Lucifero, un des descendants directs de Giuseppe et héritier du titre de baron d'Apriglianello, fut un homme politique et patriote italien important. Né à Crotone, il adhère en 1799 à la République parthénopéenne, république sœur de la Première République française proclamée à Naples, est devient ainsi le leader des troupes rebelles de sa ville natale. Jouissant de sa puissance, il est nommé maire de Crotone peu de temps après. Lors de la répression de la République parthénopéenne, il est capturé par les sanfédistes du cardinal Fabrizio Dionigi Ruffo car il est reconnu comme un des principaux responsables des mouvements jacobins de Crotone. Avec lui furent aussi fait prisonnier deux rebelles de Crotone, Bartolo Villaroja et Giuseppe Suriano, ainsi qu'un sicilien originaire de Licata, Giuseppe Ducarne. La sentence du procès des rebelles tomba le avec accusation de crime de lèse-majesté. Francesco Antonio Lucifero ainsi que les trois autres rebelles sont condamnés à mort et fusillés le dans le château-forteresse de Crotone[8],[9],[10].
XIXe siècle et XXe siècle
[modifier | modifier le code]Antonio Lucifero nait en 1830 à Crotone. Il descend de Francesco Antonio Lucifero et possède le titre de marquis d'Apriglianello. Il entre assez jeune en politique et est intéressé par l'archéologie. En 1873, il devient maire de Crotone en succédant à Gaetano Morelli. Il conserve cette charge pendant un an et en 1874 il est remplacé par le juriste Gennaro Avarelli. En 1875, il est de nouveau nommé maire de Crotone pour une courte période où il assume l'intérim avant que Demetrio Pirozzi lui succède. En 1881, il est nommé inspecteur des fouilles archéologiques de l'ancienne cité de Crotone et de l'aire archéologique de Cap Colonna. Il décède finalement dans sa ville natale en 1889. Ayant épousé la noble Teresa Capocchiano, il sera le père de trois fils : Alfonso Lucifero, Armando Lucifero et Alfredo Lucifero[11].
Alfonso Lucifero est le fils aîné d'Antonio Lucifero. Il nait le à Crotone. Il est notamment connu pour ses nombreux mandats de député. Il fut en effet député élu du collège de Crotone pour la XVIe, XVIIe, XVIIIe, XIXe, XXe, XXIe, XXIIe, XXIIIe et XXIVe législature du royaume d'Italie (soit un total de 9 mandats débutant le pour se terminer le ). De plus, il occupe la charge de Secrétaire d'État à la Présidence du Conseil des ministres à 5 reprises toutes successives en accédant à ce poste le pour ne le quitter que le . Durant toute cette période, il fit d'abord partie du courant politique de la Droite historique de 1886 à 1912 puis il adhéra au Parti libéral italien de 1912 à 1919. Il fut aussi écrivain et est l'auteur de plusieurs poèmes comme Ulrico, Stonature, Adalgisa ou encore Abner. Il épousa Elena Cloan-Spyer et eut pour fils Roberto Lucifero d'Aprigliano (1903-1993), sénateur et député italien. Alfonso décède finalement le à Rome.
Roberto Lucifero d'Aprigliano, fils unique d'Alfonso Lucifero, nait le à Rome. Il est diplômé en loi et devient ainsi avocat. En , opposé au régime fasciste, il entre dans la Résistance italienne. Il fait donc partie d'un réseau clandestin à tendance monarchiste antifasciste, nommé le Centro della democrazia italiana (Centre de la démocratie italienne). En , il est capturé par des SS nazi et enfermé dans la prison de Regina Cœli[12].
Généalogie récente
[modifier | modifier le code]- Alfonso Lucifero (°1803)
- Antonio Lucifero (1830-1899)
- Alfonso Lucifero (1853-1925)
- Roberto Lucifero d'Aprigliano (1903-1982)
- Alfonso Lucifero (né en 1927)
- Roberto Lucifero (né en 1960)
- Antonio Lucifero (né en 1968)
- Alfonso Lucifero (né en 1927)
- Roberto Lucifero d'Aprigliano (1903-1982)
- Armando Lucifero (1855-1933)
- Falcone Lucifero (1898-1997)
- Alfredo Lucifero (1858-1909)
- Alfonso Lucifero (1853-1925)
- Antonio Lucifero (1830-1899)
Fonctions occupées
[modifier | modifier le code]Fonctions civiles
[modifier | modifier le code]Les Lucifero, barons et marquis | ||||
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Début | Fin | Titulaires | Titres | Région |
Barons de Zinga | Calabre | |||
Barons de Belvedere | Calabre | |||
Barons de Malapezza | Calabre | |||
XVe siècle | après 1728 | Bernardo Lucifero (au XVe siècle) inconnus Fabrizio Lucifero (en 1728) |
Barons d'Armeri | Calabre |
Barons de San Nicolo | Sicile | |||
Barons d'Aprigliano (ou Apriglianello) | Calabre | |||
Marquis d'Aprigliano (ou Apriglianello) | Calabre |
Fonctions ecclésiastiques
[modifier | modifier le code]Pour approfondir
[modifier | modifier le code]Bibliographie
[modifier | modifier le code]Articles connexes
[modifier | modifier le code]Liens externes
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Notes et références
[modifier | modifier le code]- Francesco San Martino De Spucches et Mario Gregorio, LA STORIA DEI FEUDI E DEI TITOLI NOBILIARI DI SICILIA DALLA LORO ORIGINI AI NOSTRI GIORNI, vol. 9, (lire en ligne), « Lucifero », p. 44 à 47.
- (it) Giornale araldico-genealogico-diplomatico, , 362 p. (lire en ligne), p. 120.
- (it) Giovanni Battista di Crollalanza, Dizionario storico-blasonico delle famiglie nobili e notabili italiane estinte e fiorenti, , 316 p. (lire en ligne), p. 339.
- (it) Sindaci di Crotone, Crotone, Archivio Storico di Crotone.
- (it) Felice Caivano, Storia crotoniata preceduta da un cenno sulla Magna Grecia e tratta a fine da un cenno sull'attualità, Stabilimento tipografico di R. Tortora, , p. 148.
- (it) « Lucifero », sur Famiglie Nobili di Sicilia.
- « Lucifero », sur Famiglie nobili napolitane, année 2010 (consulté le ).
- Histoire de Crotone sur galkroton.it (7 février 2014).
- Histoire de la République parthénopéenne à Crotone sur repubblicanapoletana.it.
- Mario Battaglini, La Repubblica napoletana, Guerini, (lire en ligne), p. 105.
- (it) Andrea Pesavento, Il palazzo dei Messina di fronte alle mura, Archivio Storico di Crotone.
- (it) Giuseppe Sircana, Roberto Lucifero, vol. 66, Dizionario Biografico degli Italiani, (lire en ligne).