Femme noire agressive
Le stéréotype de la femme noire agressive (en anglais : Angry Black Woman) consiste à dire que les femmes noires seraient mal-élevées, stéréotype qui est particulièrement présent aux États-Unis. Ce mythe impliquerait que les femmes noires sont en général agressives.
Certains intellectuels, comme Dionne Bennett et Marcyliena Morgan, suggèrent que ce stéréotype soit moins étudié que d'autres, car il est considéré comme valide[1],[2].
Carolyn West définit la femme noire en colère comme une variété d'un stéréotype Sapphire (une autre catégorie répertoriée est "Sistas with Attitude")[3]. West définit l'image Sapphire/ABW" omniprésente comme "un modèle pour représenter presque toutes les femmes noires" et comme servant à plusieurs fins. West le voit comme « une passion et une indignation juste… souvent interprétées à tort comme une colère irrationnelle… utilisée pour faire taire et faire honte aux femmes noires qui osent défier les inégalités sociales, se plaindre de leur situation ou exiger un traitement équitable (Harris-Perry, 2011). L'invocation de ce stéréotype peut ainsi constituer une injonction de polissage du ton. Le stéréotype de la femme noire agressive (Sapphire) est généralement cité au côté des stéréotypes de la femme noire enjouée et maternelle (Mammy)[4] et de la femme noire diabolique (Jezebel)[5],[6].
Défini par David Pilgrim (2015), « c'est un mécanisme de contrôle social qui est utilisé pour punir les femmes noires qui violent les normes sociétales qui les encouragent à être passives, serviles, non menaçantes et invisibles »[7].
Nicki Minaj a été victime d'un traitement par les médias stéréotypé sur le mode de la femme noire agressive lorsqu'elle a exprimé son indignation envers Taylor Swift aux MTV Video Music Awards de 2015[8].
Sapphire stéréotype en tant que source
[modifier | modifier le code]Ce stéréotype est apparu lors de la période esclavagiste aux États-Unis. Les femmes noires réduites en esclavages étaient considérées comme « agressives, dominantes et masculines ».
L'archétype dépeint des femmes noires de l'époque était celui de femmes impures, fortes, masculines, dominantes et agressives qui éloignaient leurs enfants et leurs partenaires de leur rôle de dominant[9].
Références
[modifier | modifier le code]- (en) Blair L. M. Kelley, « Here's Some History Behind That 'Angry Black Woman' Riff the NY Times Tossed Around », The Root, (lire en ligne).
- (en) Melissa V. Harris-Perry, Sister Citizen : Shame, Stereotypes, and Black Women in America, New Haven, Yale University Press, , 392 p. (ISBN 978-0-300-16554-8 et 0-300-16554-4, lire en ligne).
- Carolyn West, « Mammy, Jezebel, Sapphire, and Their Homegirls: Developing an "Oppositional Gaze" Toward the Images of Black Women », Lectures on the Psychology of Women, , p. 286–299 (lire en ligne, consulté le )
- « The Mammy Caricature - Anti-black Imagery - Jim Crow Museum - Ferris State University », sur ferris.edu (consulté le ).
- « The Jezebel Stereotype - Anti-black Imagery - Jim Crow Museum - Ferris State University », sur ferris.edu (consulté le ).
- (en) Erin Angelique Lewis, « A Literature Review of Black Women’s Portrayal in Media and Its Effects on Their Treatment in Society » [PDF], sur cdr.lib.unc.edu, (consulté le ).
- (en-US) « ‘Jezebel’ is one of three common racial slurs against all Black women and girls », sur Baptist News Global, (consulté le ).
- Camille Malnory, « Nicki Minaj dénonce le racisme de l'industrie musicale », Libération, (lire en ligne, consulté le ).
- « The Sapphire Caricature - Anti-black Imagery - Jim Crow Museum - Ferris State University », sur ferris.edu (consulté le ).