Aller au contenu

Ford GT40

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Ford GT40
Image illustrative de l’article Ford GT40
La Ford GT40 Mk I victorieuse des 24 Heures du Mans 1969[1].

Marque Ford
Années de production 1964-1968
Production 12 prototypes[2] et 126 exemplaire(s)
Classe Voiture de course
Usine(s) d’assemblage Drapeau du Royaume-Uni Slough
Moteur et transmission
Énergie Essence
Moteur(s) V8 OHV 16V
Position du moteur Centrale longitudinale
Cylindrée De 4 195 à 6 997 cm3
Puissance maximale 310,3 ch (228,2 kW)
Couple maximal 446 N m
Transmission Propulsion
Boîte de vitesses 5 vitesses manuelles
Masse et performances
Masse à vide 908 kg
Vitesse maximale De 257 à 341 km/h
Accélération 0 à 100 km/h en 4,2 s
Châssis - Carrosserie
Carrosserie(s) Coupé
Direction à crémaillère
Freins AV et AR : disques
Dimensions
Longueur 4 140[3] mm
Largeur 1 778[3] mm
Hauteur 1 029 mm
Empattement 2 413[3] mm
Voies AV/AR 1 447[3] mm  / 1 422[3] mm
Chronologie des modèles

La Ford GT40, parfois appelée Ford GT40 Mk I est une voiture de sport du constructeur américain Ford qui a été fabriquée à 126 exemplaires[4], de 1964 à 1968. Elle a permis à la firme américaine de remporter, entre autres, les 24 Heures du Mans à quatre reprises successives, de 1966 à 1969.

L'appellation GT40 vient des initiales « GT » de la catégorie « Grand Touring » (Grand Tourisme), complétées par le nombre « 40 » pour sa hauteur de caisse de 40 pouces (soit 1,02 m).

Dès le début des années 1960, Henry Ford II, petit-fils de Henry Ford, qui vient d'être nommé au poste de président-directeur général de la Ford Motor Company, souhaite que la marque participe à l'épreuve prestigieuse des 24 Heures du Mans.

Au printemps 1963, Ford apprend par un intermédiaire européen qu'Enzo Ferrari, qui rencontre des difficultés financières, pourrait être intéressé par la vente de son entreprise[5]. Aux fins d'une acquisition, Ford dépense alors plusieurs millions de dollars dans un audit comptable et financier complet de la compagnie italienne et en frais juridiques, mais Ferrari se retire des négociations au dernier moment. Enzo Ferrari, qui voulait conserver seul la direction du département compétition, aurait refusé une clause qui l'aurait empêché de courir aux 500 miles d'Indianapolis et, de colère, annule brusquement le projet de vente.

Vexé, Henry Ford II décide alors de créer une voiture pouvant concurrencer la marque au cheval cabré. Il contacte trois constructeurs britanniques : Lotus, Lola et Cooper. Cooper est sur le déclin et Lola dispose d'un proto ayant déjà participé au Mans, la Lola GT Mk6 avec un moteur Ford en centrale arrière, la voiture n'est ni plus ni moins qu'une Formule 1 avec une coque en fibre de verre. Ford, qui a participé à l'intégration du moteur, achète deux châssis. C'est donc naturellement le designer anglais Eric Broadley, propriétaire de Lola Cars, qui sera retenu par un contrat de 18 mois, pour concevoir la GT40[6] .

La première GT40 est terminée le 1er avril 1964[6] et deux exemplaires sont prêts à temps pour les essais préliminaires du Mans des 16 et 17 avril 1964[7]. Une voiture est détruite et l'autre endommagée durant ces tout premiers essais en conditions de course. En cause, des défauts de conception aérodynamique importants : l'avant a tendance à se soulever à grande vitesse, et l'arrière manque d'appui et donc d'adhérence[7]. Grâce à de nombreuses modifications et à la préparation, les années suivantes, due à l'équipe de Carroll Shelby[8],[9], l'écurie Ford réussit à relever le défi en battant Ferrari sur son terrain, notamment au circuit du Mans.

Victoires au Mans

[modifier | modifier le code]

En mai 1964, la GT40 participe à sa première course, les 1 000 km du Nürburgring. Trois semaines plus tard, trois GT40 Mk I équipées de V8 de 4,2 L sont engagées au Mans. La voiture de Ginther/Gregory prend la tête de la course au deuxième tour et y reste jusqu'à son premier arrêt aux stands mais les trois voitures se retirent successivement sur des problèmes mécaniques, laissant la victoire aux Ferrari.

La première victoire de la GT40 arrive en janvier 1965 aux 2 000 km de Daytona. Il s'agit d'une Mk II (7 L) préparée par Carroll Shelby. Elle obtient par la suite la seconde place aux 12 Heures de Sebring.

En 1965, six GT40 sont engagées au Mans ; deux Mk II de 7 L préparées par Shelby American Inc. et quatre Mk I (moteur de 4,7 L) confiées à quatre équipes différentes. Les Mk II sont les plus rapides sur la piste et celle de McLaren/Amon est en tête. Malheureusement, toutes les GT40 auront abandonné sur casse mécanique dès la 7e heure de la course, laissant une fois encore la victoire à Ferrari.

Une armada de huit Mk II (7 L) et cinq GT40 (4,7 L) sont engagées au Mans pour l'édition 1966. L'expérience acquise lors des précédentes participations de 1964 et 1965 permet à trois Mk II de finir aux trois premières places, toutes les autres ayant abandonné (voir le film Le Mans 66).

La Mk II remporte également les 12 Heures de Sebring et Daytona Beach la même année.

Quatre Mk IV, trois Mk II et trois Mk I sont engagées en 1967. La Mk IV est une nouvelle voiture avec un châssis et un design différent, elle est équipée du même moteur de 7 L que la Mk II, capable de propulser la voiture, dont l'aérodynamique a été amélioré, à 340 km/h dans les Hunaudières. La GT40 Mk IV d'A. J. Foyt et Dan Gurney est en tête pendant toute l'épreuve et gagne avec quatre tours d'avance sur la Ferrari qui arrive deuxième. La Mk IV gagne les 12 Heures de Sebring la même année.

Pour la saison 1968, la FIA modifie le règlement portant sur la cylindrée des voitures. Celle-ci est limitée à 3 L pour les prototypes et 5 L pour les voitures de production (plus de 50 unités). Cinq Ford GT40 Mk I sont engagées pour l'édition 1968 par John Wyer, un ingénieur et directeur d'écurie. Elles sont équipées du bloc de 4,7 L doté de nouvelles culasses Gurney-Eagle et dont la cylindrée augmente juste en deçà de la limite à 4 942 cm3. Ce V8 développe 410 ch. Ferrari refuse le nouveau règlement qui l'empêche de faire courir ses prototypes équipés de V12 de 4 L et boycotte l'épreuve. La Mk I, aux couleurs Gulf bleu et orange, gagne face à des prototypes de plus faible cylindrée, les quatre autres GT40 engagées abandonnent.

En 1969, la GT40 Mk I 4,9 L de Ickx/Oliver gagne de quelques secondes devant la Porsche 908 de 3 L de Gérard Larrousse et Hans Herrmann. Une deuxième Mk I prend la troisième place du podium, à quatre tours. Sur les cinq Mk I engagées, deux abandonnent. C'est l'année où Jacky Ickx choisit de marcher tranquillement vers sa voiture et prend le temps de mettre son harnais avant de partir, en dernière position. L'année suivante, le fameux « départ Le Mans » (pilotes courant vers leurs voitures placées en épi sur le côté opposé) est abandonné.

Victoires aux 24 Heures du Mans
Année Type Pilotes Distance
(km)
Moyenne
(km/h)
1966 Mk II Chris Amon, Bruce McLaren 4 843,09 210,80
1967 Mk IV Dan Gurney, A. J. Foyt 5 232,90 218,03
1968 Mk I Pedro Rodríguez, Lucien Bianchi 4 452,88 185,54
1969 Mk I Jacky Ickx, Jackie Oliver 4 997,88 208,25
Résultats complets des Ford GT40 Mk I aux 24 Heures du Mans
Année Écurie Type Numéro Catégorie Pilotes Résultats
1964 Ford Motor Company MkI 10 P Phil Hill, Bruce McLaren Abandon
11 Richie Ginther, Masten Gregory Abandon
12 Jo Schlesser, Richard Attwood Abandon
1965 Scuderia Filipinetti MkI 6 P Herbert Müller, Ronnie Bucknum Abandon
RRC Walker Racing Team 7 Bob Bondurant, Umberto Maglioli Abandon
Ford Advanced Vehicles 14 John Whitmore, Innes Ireland Abandon
1966 F.R. English Ltd. / Comstock Racing MkI 12 S Innes Ireland, Jochen Rindt Abandon
Scuderia Filipinetti 14 Peter Sutcliffe, Dieter Spoerry Abandon
Ford France SA 15 Guy Ligier, Bob Grossman Abandon
Essex Wire Corporation 59 Skip Scott, Peter Revson Abandon
60 Jacky Ickx, Jochen Neerspach Abandon
1967 Ford France SA MkI 16 S Pierre Dumay, Henri Greder Abandon
Scuderia Filipinetti 18 Mario Casoni, Umberto Maglioli Abandon
John Wyer Automotive Engineering 62 Brian Redman, Mike Salmon Abandon
1968 Claude Dubois MkI 8 Sport Jean Beurlys, Willy Mairesse Abandon
John Wyer Automotive Engineering 9 Pedro Rodriguez, Lucien Bianchi 1er
10 Paul Hawkins, David Hobbs Abandon
11 Jackie Oliver, Brian Muir Abandon
Strahaven Limited 12 Mike Salmon, Eric Liddell Abandon
1969 John Wyer Automotive Engineering MkI 6 Sport Jacky Ickx, Jackie Oliver 1er
7 Mike Hailwood, David Hobbs 3e
Peter Sadler 8 Paul Vestey, Peter Sadler Abandon
Alan Mann Racing Limited 9 Frank Gardner, Malcolm Guthrie Abandon
Deutsche Auto Zeitung 68 Reinhold Joest, Helmut Kelleners 6e
La GT40 de l'équipage Ickx/Thompson du John Wyer Automotive Engineering, 6e des 24 Heures de Daytona 1967.

Autres victoires

[modifier | modifier le code]
Ford GT40 de l'écurie Ford-France en 1965.

Autres résultats de pilotes français :

Déclinaison routière

[modifier | modifier le code]

Ford GT40 Mk I street version
Ford GT40

Marque Ford
Années de production 1966
Production 31 exemplaire(s)
Classe Coupé
Moteur et transmission
Moteur(s) V8 Ford 289 de 4.7L
Puissance maximale 370 ch DIN
Boîte de vitesses Manuelle ZF à 5 rapports

La Ford GT40 Mk I street version est la version routière de la Ford GT40. C'est une voiture de sport homologuée pour la route. Elle a été produite à 31 exemplaires[10],[11],[12].

Lors de ventes aux enchères en 2016 aux États-Unis, des exemplaires de ces véhicules ont été estimés entre 3 et 4 millions $[11],[12],[13].

Sur les 31 modèles construits, sept ont d'abord été utilisés comme voitures promotionnelles par des concessionnaires[12].

Production après-Ford

[modifier | modifier le code]

Quand Ford décide de cesser la production, plusieurs sociétés sont intéressées pour reprendre la production ou construire des répliques de la GT40. L'une d'entre elles, l'entreprise anglaise Safir Engineering, rachète la marque « GT40 » et le droit de produire la voiture. La Ford GT40 Mk V est lancée en 1985 et est produite jusqu'en 1999. Les châssis sont numérotés en continuation de la séquence originale de Ford et la voiture est motorisée par un V8 de 4,7 L Ford OHV développant un peu plus de 300 ch. Pratiquement identique à l'original, la voiture atteint une vitesse maximum de 260 km/h et réalise le 0-100 km/h en 5,3 s.

Il existe plusieurs sociétés produisant des répliques, dont CAV (Cape Advanced Vehicules), en Afrique du Sud[14] ou Superformance LLC en Californie[15].

Notes et références

[modifier | modifier le code]

Références

[modifier | modifier le code]
  1. Ce même châssis (no 1075) avait déjà remporté l'édition 1968 des 24 Heures : (en) GT40 #1075 – A Two-Time Le Mans Champion - The Henry Ford, 4 mars 2014.
  2. « Récapitulatif de la production des Ford GT40 - Ford GT 2005-2006 et Ford GT 2017+ », Forum Shelby Passion France, [source insuffisante]
  3. a b c d et e (en) GT40 Specifications - Superformance
  4. (en) Daniel Vaughan, « 1967 Ford GT40 History », Conceptcarz.com, (consulté le )
  5. (en) 1963 Ford GT40 Mark I - ModenaWest.com, 26 juillet 2018.
  6. a et b Saga Ford GT40 ; La course comme argument commercial - MotorLegend.com, p. 3.
  7. a et b Saga Ford GT40 ; 1964 : un an pour apprendre - MotorLegend.com, p. 2.
  8. Saga Ford GT40 ; 1965 : retour en force - MotorLegend.com, p. 1.
  9. Et le pilote Kenneth Henry Miles, dit « Ken Miles ».
  10. (en) Razvan Calin, « 1-in-31 1966 Ford GT40 MkI Aims for Millions Next January, Has All the Bells and Whistles », Autoevolution,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  11. a et b (en) Brad Anderson, « Rare Road-Legal 1966 Ford GT40 Mk1 May Fetch Over $4 Million », sur Carscoops, (consulté le )
  12. a b et c (en) Chris Perkins, « Set Mouth to Water: This Ford GT40 Road Car Is Heading to Auction », sur caranddriver.com, (consulté le )
  13. « 1966 Ford GT40 MkI Street version », sur gatsbyonline.com, (consulté le )
  14. (en) Cape Advanced Vehicules - Site officiel.
  15. (en) Superformance - Site officiel.

Sur les autres projets Wikimedia :

Article connexe

[modifier | modifier le code]

Liens externes

[modifier | modifier le code]