Georges de Beauregard
Nom de naissance | Georges Raoul Edgard Denis de Beauregard |
---|---|
Naissance |
Marseille |
Nationalité | Français |
Décès |
(à 63 ans) Neuilly-sur-Seine |
Profession | Producteur |
Georges de Beauregard est un producteur de cinéma français, né le à Marseille et mort le à Neuilly-sur-Seine.
Biographie
[modifier | modifier le code]Étudiant en droit, Georges de Beauregard fait son service militaire lorsque la guerre éclate ; il s'engage dans la Résistance. Après la guerre, il devient journaliste et fonde, en 1947, l’Agence Universel Presse. Puis il travaille dans l'exportation de films et devient producteur en Espagne, où il produit deux films de Juan Antonio Bardem, Mort d'un cycliste (1955) et Grand-rue (1956)[1],[2].
Son fils, Philippe Charigot, naitra le 20 janvier 1955 à Paris.
Georges de Beauregard, revenu en France, construit une relation de confiance avec Pierre Schoendoerffer, à partir du milieu des années 1950, et avec Jean-Luc Godard depuis la production d’A bout de souffle en 1959[3]. A bout de souffle, ce premier long métrage de Jean-Luc Godard, initialement prévu comme devant être un film policier, devient en définitive, à la suite des impulsions de Godard, un film atypique mais qui rencontre le succès. Georges de Beauregard y gagne une aura pour avoir ainsi fait confiance à ce jeune réalisateur et avoir ainsi, pour certains critiques, révolutionné le cinéma français[4].
Georges de Beauregard produit ensuite les premiers films de Pierre Schoendoerffer, tout au long de sa carrière, mais aussi ceux des réalisateurs de la Nouvelle Vague et des amis de Jean-Luc Godard, Jacques Rozier, Jacques Demy, Agnès Varda, Claude Chabrol, Jacques Rivette, Éric Rohmer, ou encore Luc Moullet, Jean-Pierre Melville, Claude Berri ou Bertrand Tavernier. Il est connu pour laisser une grande liberté aux réalisateurs[5]. Il donne sa chance à de jeunes réalisateurs, utilisant quelquefois la formule du film à sketches pour les tester et les lancer[6].
En 1960, il fonde la société Rome Paris Films (avec Carlo Ponti). Il contribue aussi comme producteur, avec cette société de production Rome-Paris Films, à rendre possible la sortie du deuxième long-métrage de Jacques Rivette, Suzanne Simonin, la Religieuse de Diderot. Se trouvant confronté à une interdiction, à la fois, de sortie en salle et d’exportation de ce film de Rivette, il organise une conférence de presse, lance une pétition et, dépose, par l'intermédiaire de Georges Kiejman, un recours en annulation auprès du tribunal administratif, qui annule la décision du ministre. Un arrêté du Conseil d’Etat confirme ensuite et limite de fait, par sa délibération, l'étendue du pouvoir dont dispose le gouvernement[7],[8].
Puis en 1970, il crée Bela Productions avec sa femme, Bruna de Beauregard[9].
Producteur de films devenus mythiques, À bout de souffle, Le Mépris, Pierrot le Fou, Lola ainsi que Cléo de 5 à 7, Georges de Beauregard reçoit en , lors de la 9e cérémonie des César, un césar d'honneur pour l'ensemble de sa carrière. Il meurt quelques mois plus tard en [1]. Il est inhumé au cimetière de Saint-Cloud.
Le cinéma Le Saint-Germain-des-Prés à Paris (6e) a donné son nom à sa salle.
Sa fille, Chantal de Beauregard, a créé en 1985 le Prix Georges de Beauregard dédié à la mémoire de son père [10]. Depuis 2001, ce prix Georges de Beauregard est remis lors du Festival international du film de Marseille.
Filmographie
[modifier | modifier le code]- 1955 : Le Fugitif d'Anvers (El Fugitivo de Amberes), de Miguel Iglesias
- 1955 : Mort d'un cycliste (Muerte de un ciclista), de Juan Antonio Bardem
- 1956 : Grand-rue (Calle Mayor), de Juan Antonio Bardem
- 1958 : La Passe du diable, de Jacques Dupont et Pierre Schoendoerffer (documentaire)
- 1959 : Ramuntcho, de Pierre Schoendoerffer
- 1959 : Pêcheur d'Islande, de Pierre Schoendoerffer
- 1960 : Un steak trop cuit, de Luc Moullet (court-métrage)
- 1960 : À bout de souffle, de Jean-Luc Godard
- 1961 : Lola, de Jacques Demy
- 1961 : Une femme est une femme, de Jean-Luc Godard
- 1961 : Léon Morin, prêtre, de Jean-Pierre Melville
- 1962 : Cléo de 5 à 7, d'Agnès Varda
- 1962 : L'Œil du Malin, de Claude Chabrol
- 1962 : Le Doulos, de Jean-Pierre Melville
- 1962 : Adieu Philippine, de Jacques Rozier
- 1963 : Le Petit Soldat, de Jean-Luc Godard
- 1963 : Landru, de Claude Chabrol
- 1963 : Les Carabiniers, de Jean-Luc Godard
- 1963 : Le Mépris, de Jean-Luc Godard
- 1964 : La Chance et l'amour, de Claude Berri, Charles L. Bitsch, Jean-François Hauduroy, Bertrand Tavernier et Bernard Toublanc-Michel
- 1964 : Six Femmes pour l'assassin (Sei donne per l'assassino) de Mario Bava
- 1965 : La 317e Section, de Pierre Schoendoerffer
- 1965 : Marie-Chantal contre le docteur Kha, de Claude Chabrol
- 1965 : Pierrot le fou, de Jean-Luc Godard
- 1965 : Le Vampire de Düsseldorf de Robert Hossein
- 1966 : Suzanne Simonin, la Religieuse de Diderot, de Jacques Rivette
- 1966 : La Ligne de démarcation, de Claude Chabrol
- 1966 : Objectif 500 millions, de Pierre Schoendoerffer
- 1966 : Made in USA, de Jean-Luc Godard
- 1967 : Lamiel, de Jean Aurel
- 1967 : La Collectionneuse, d'Éric Rohmer
- 1969 : L'Amour fou, de Jacques Rivette
- 1969 : Quarante-huit heures d'amour, de Jacques Laurent
- 1970 : Le Petit Bougnat, de Bernard Toublanc-Michel
- 1970 : Le Mur de l'Atlantique, de Marcel Camus
- 1972 : Le Bar de la fourche, d'Alain Levent
- 1973 : Prêtres interdits, de Denys de La Patellière
- 1974 : Gross Paris, de Gilles Grangier
- 1975 : Numéro deux, de Jean-Luc Godard
- 1976 : Comment ça va, de Jean-Luc Godard (coréalisé avec Anne-Marie Miéville)
- 1977 : Encore un hiver, court-métrage de Françoise Sagan
- 1977 : Les Fougères bleues de Françoise Sagan
- 1977 : Le Crabe-tambour, de Pierre Schoendoerffer
- 1980 : La Légion saute sur Kolwezi, de Raoul Coutard
- 1980 : Tout dépend des filles..., de Pierre Fabre
- 1980 : Le Cheval d'orgueil, de Claude Chabrol
- 1982 : L'Honneur d'un capitaine, de Pierre Schoendoerffer
- 1982 : Arms, de Philippe Charigot (court-métrage)
Références
[modifier | modifier le code]- « Mort du producteur Georges de Beauregard », Le Monde, (lire en ligne)
- Bertrand Tavernier, Le cinéma dans le sang, Archipoche, (lire en ligne)
- Adrien Gombeaud, « Cinéma : derrière les grands films, les grands argentiers », Les Échos, (lire en ligne)
- Jean-Luc Douin, « "A bout de souffle" a-t-il révolutionné le cinéma ? », Le Monde, (lire en ligne)
- « “Cléo de 5 à 7”, le film chéri de la Nouvelle Vague », Télérama, (lire en ligne)
- N. Z., « Avec " les Baisers ", Georges de Beauregard a donné leur chance à cinq jeunes réalisateurs », Le Monde, (lire en ligne)
- Valérie Vignaux, Suzanne Simonin, ou, La religieuse. Jacques Rivette, Editions du Céfal, (lire en ligne)
- « La limite des pouvoirs en matière de censure », Le Monde, (lire en ligne)
- « Georges de Beauregard (1920-1984) », sur universalis.fr (consulté le )
- (en) Valerie J. Webster, Awards, Honors & Prizes : International and Foreign 1999, Gale Research, , p. 216
Voir aussi
[modifier | modifier le code]Bibliographie
[modifier | modifier le code]- (en) Ginette Billard et Ernest Callenbach, « Interview with Georges de Beauregard », Film Quarterly, University of California Press, vol. 20, no 3, , p. 20-23 (DOI 10.2307/1210107, lire en ligne)
- Chantal de Beauregard, Georges de Beauregard, Premier sourire de Belmondo... dernier de Bardot..., Nîmes, Lacour éditeur, collection Colporteur, 1991 sur Sudoc.fr
Liens externes
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- Ressources relatives à l'audiovisuel :
- Ressource relative à la littérature :
- Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes :
- (en) Richard Alwyn, International Dictionary of Films and Filmmakers