Gouvernement Joseph Kabila II
Gouvernement de transition
Président de la République | Joseph Kabila |
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Direction du gouvernement |
Joseph Kabila Abdoulaye Yerodia Ndombasi Azarias Ruberwa Jean-Pierre Bemba Arthur Z'ahidi Ngoma |
Formation | |
Fin | |
Durée | 3 ans, 7 mois et 6 jours |
Coalition | Gouvernement d'union nationale |
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Le Gouvernement de transition de la république démocratique du Congo est une institution mise en place le . Il s'agit d'un gouvernement d'union nationale établi à la suite des accords liés à la fin de la deuxième guerre du Congo. Il est chargé de l'établissement d'une transition démocratique dans le pays.
Les principaux objectifs du gouvernement de transition sont la restauration de la paix dans l'est du pays, et l'organisation d'élections législatives prévues pour le au plus tard, mais reportées une première fois le , et qui auront finalement lieu le . Le gouvernement est dirigé par le président de la République et quatre vice-présidents. Ceux-ci sont :
- Joseph Kabila, président de la République (PPRD) ;
- Abdoulaye Yerodia Ndombasi, vice-président (PPRD) ;
- Azarias Ruberwa, vice-président (RCD) ;
- Jean-Pierre Bemba, vice-Président (MLC) ;
- Arthur Z'ahidi Ngoma, vice-président (Forces du futur).
Les trois principales tendances politiques du pays se retrouvent ainsi à la tête de l'État. Elles se partagent les différents postes ministériels avec les autres nombreuses factions politiques issues du conflit.
Étienne Tshisekedi, (Union pour la démocratie et le progrès social), le principal opposant historique, estimant comme déjà acquis le siège de vice-président de l'opposition boycotta les élections partielles organisées par l'opposition politique non-armée, dans une salle prêtée par la Mission de l'Organisation des Nations unies en république démocratique du Congo (MONUC), et ne participa donc pas à ce gouvernement.
Le , le gouvernement de transition prend fin avec la promulgation de la Constitution de la Troisième République approuvée par référendum le [1]. De nombreuses dispositions prises sous ce régime restent en vigueur à l'heure actuelle, dont notoirement l'ancien découpage des provinces.
Poursuite des troubles dans l'Est du pays
[modifier | modifier le code]Le , un gouvernement de transition, composé de divers groupes issus du Dialogue intercongolais, fut formé. Dans le courant du mois de septembre, une présence renforcée de la MONUC établit la « zone démilitarisée de Bunia » pour pacifier la région, secouée par les rivalités entre les ethnies Hema et Lendu. Bien que la région reste instable, l'opération permit un relatif retour au calme.
En , entre 20 000 et 150 000 personnes fuirent le Kivu oriental, devant l'avance des troupes gouvernementales[2]. Le , le Conseil de sécurité des Nations unies décida de déployer 5 900 soldats de plus pour sa mission au Congo (MONUC), bien que le Secrétaire-Général Kofi Annan ait fait une requête de 12 000 hommes.
C'est au cours de cette période que l'International Rescue Committee rapporta que le conflit tuait 1 000 personnes par jour alors que la communauté internationale restait indifférente. Comparée à la guerre en Irak, il établit que durant 2004 l'Irak reçut l'équivalent de 138 USD par personne, pendant que le Congo ne recevait que 3 USD par personne[3].
La tension monte
[modifier | modifier le code]À la fin , le Président rwandais Paul Kagame déclara que le Rwanda gardait l'option d'envoyer des troupes au Congo pour combattre les milices hutues, en particulier les Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR) qui n'avait pas encore été désarmées comme promis en 2002 au cours de l'accord de Paix de Prétoria. À la mi-, de nombreux rapports établissaient que des troupes rwandaises avaient franchi la frontière. Le chef de la MONUC, M'Hand Djalouzi, commenta les rapports en disant le , « ces infiltrations n'ont rien de neuf, mais il s'agit d'autre choses, qui ressemble à une invasion ». Il demeura peu clair si les militaires rwandais occupaient le territoire ou menaient des opérations ponctuelles. Les Nations unies ont promis d'enquêter.
Le , la BBC rapporta que 20 000 civils avaient fui les combats dans la ville de Kanyabayonga dans le Nord-Kivu, à 160 kilomètres de Goma. Les forces anti-gouvernementales, conduites par le capitaine Kabakuli Kennedy, qui déclara combattre pour défendre les Banyamulenge, avait évincé les troupes loyalistes, tenant la ville et les montagnes environnantes. Le gouvernement envoya une commission pour enquêter et accusa le Rwanda de fomenter une nouvelle rébellion. Le Rwanda a démenti son implication dans les combats[4].
L'International Crisis Group publia un rapport le avertissant que l'intervention du Rwanda pourrait ruiner les progrès fait depuis deux ans dans les pourparlers pour la paix. Ils rappelèrent que les deux guerres précédentes débutèrent en des circonstances similaires à celles existantes à ce moment au Kivu, et qu'une autre guerre dans la région était possible si des efforts diplomatiques n'étaient pas entrepris[5].
Le , l’Union pour la République propose officiellement au gouvernement « 1+4 » de mettre à la disposition de la République sa branche armée à la suite du massacre de Gatumba du et de l'agression militaire de des troupes rwandaises du général Kagame à l'est du Congo au Kivu. Le gouvernement 1+4 ne réagit pas et laisse cette proposition sans suite depuis lors.
Le , les Nations unies rapportèrent que l'Ouganda et le Rwanda continuaient à armer des groupes d'insurgés dans le Congo oriental, en violation de l'embargo en vigueur dans la région. Les deux pays nièrent de telles pratiques, et le porte-parole de l'armée ougandaise (UPDF) rétorqua que la MONUC était inutile et devrait être démantelée[6]. Pendant ce temps, une rencontre des dirigeants africains à Abuja décida d'envoyer plus de troupes de maintien de la paix au Congo et tâcher de désarmer les forces hutues, facteurs récurrents de tension dans le pays. En réponse, un porte-parole des Forces démocratiques de libération du Rwanda déclara le que le FDLR résisterait avec force à toute tentative de désarmement[7]. Le même jour, la Secrétaire d'État des États-Unis Condoleezza Rice accueillit des représentants de le RDC, de l'Ouganda et du Rwanda à Washington, DC pour des discussions en vue de la fin des tensions dans la région.
Les résultats du Gouvernement de transition
[modifier | modifier le code]Le Gouvernement de transition, étant composé des chefs de guerre des milices responsables de la deuxième guerre du Congo, échoue dans l'accomplissemet de ses missions fondamentales :
- la pacification du pays : le gouvernement échoue à neutraliser les milices de l'Union des patriotes congolais, des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR) et des Interahamwe à l'Est de la RDC[8],
- l'unification de l'armée nationale : le gouvernement échoue à intégrer l'armée nationale et refuse d'y intégrer les anciennes forces armées zaïroises[9],
- l'intégration des milices du MLC et du RCD dans l'armée nationale : toutes les factions lors de la deuxième guerre du Congo continuent d'entretenir leur milice respective et refusent de les intégrer dans l'armée nationale[10],
- l'organisation des élections avant le au plus tard : les élections n'ont pas eu lieu avant le (report au ).
En conséquence, la MONUC doit obtenir au cours des années plusieurs augmentations de ses effectifs, pour finalement devenir la plus importante mission de l'ONU, afin de faire face à la dégradation de la situation sécuritaire des populations. La mission de la MONUC devient également de plus en plus compliquée en raison de différents scandales qui la concernent (corruption, marché noir, scandales sexuels...). Elle doit se faire appuyer à partir de à Kinshasa par des troupes de l'Union de l'Europe occidentale (UEO) afin de sécuriser le processus des élections.
De nombreux scandales de corruption, de malversations, de détournements de fonds, d'accusation de pillages des ressources naturelles... éclatent au grand jour durant la 1re moitié de 2006. À partir d', la situation se dégrade et les institutions internationales (Banque Mondiale, FMI) cessent d'appuyer le Gouvernement de Transition.
Il faut attendre la mi-2006 pour assister au premier transfert d'un criminel de guerre de Kinshasa à La Haye, Thomas Lubanga (chef de la milice Union des patriotes congolais), afin de le faire comparaître devant la Cour pénale internationale (CPI).
À partir de la mi-, les observateurs de la Fondation Carter et la MONUC dénoncent des irrégularités dans la préparation des scrutins du . Le , l'Église catholique — au travers de la Conférence épiscopale nationale du Congo (Cenco) — dénonce des « irrégularités constatées » dans la préparation des scrutins du et menace de ne pas reconnaître la validité des élections si ces irrégularités ne sont pas corrigées. La Cenco appelle aussi les forces de l'ordre à la « neutralité » et les autorités à la « neutralisation » des combattants issus de différentes factions belligérantes pendant la deuxième guerre du Congo en RDC (1998-2003) qui n'ont pas encore été intégrés aux nouvelles brigades de l'armée nationale, en pleine restructuration.
La fin du Gouvernement de transition
[modifier | modifier le code]L'élection présidentielle tant attendue par la population et devant mettre un terme au gouvernement de transition a finalement lieu en : Joseph Kabila est déclaré vainqueur au second tour.
Le nouveau Gouvernement emmené par Antoine Gizenga est nommé le .
La fin de la transition est caractérisée par plusieurs faits marquants :
- la dignité de la population congolaise, durant toute la période électorale, qui s'est rendue aux urnes dans la paix ;
- la prise de position tranchée de l'opposition politique et du clergé qui ont dénoncé de nombreuses malversations dans l'organisation de ces élections ;
- le boycott des élections par l'UDPS ;
- l'instabilité militaire à l'est de la RDC entretenue par Laurent Nkunda ;
- les multiples accusations de parti pris de la Communauté internationale en faveur de Joseph Kabila :
- accusation, non démentie par la CEI, de production de 5 millions de bulletin de vote additionnels, [citation nécessaire],
- Tensions Kabila-Bemba en 2006 et 2007 : bombardement de la résidence de Bemba, combats de rue, incendie des chaînes de télévision de Bemba,
- prévision initiale d'un seul tour devant mener à la victoire de Joseph Kabila (non-budgétisation initiales par les autorités et la Communauté Internationale d'un second tour) [citation nécessaire].
Composition
[modifier | modifier le code]Composé le [11], le gouvernement de transition a vu 6 remaniements ministériels :
Ministres
[modifier | modifier le code]- Affaires étrangères et Coopératon internationale :
- Antoine Ghonda Mangalibi (MLC)
- Raymond Ramazani Baya (MLC) ()
- Affaires foncières : Venant Tshipasa (DCF/COFEDEC)
- Affaires sociales :
- Ingele Ifoto (CAMP DE LA PATRIE)
- Laurent-Charles Otete Omanga ()
- Agriculture, Pêche et Élevage :
- Justin Kangundu (MLC)
- Constant Ndom Nda Ombel (MLC) ()
- Paul Musafiri (MLC) ()
- Budget : François Muamba Tshishimbi (MLC)
- Commerce extérieur :
- Roger Lumbala (RCD-N)
- Chantal Ngalula Mulumba (RCD-N) ()
- Condition féminine et Famille : Faida Mwangilwa (RCD)
- Coopération internationale :
- Coopération régionale : Antipas Mbusa Nyamwisi (RCD/ML)
- Culture et Arts :
- Pierrette Gene Vungbo Yatalo (PPRD) ()
- Christophe Muzungu (PPRD) ()
- Philémon Mukendi (PPRD) ()
- Défense nationale, Anciens combattants et Démobilisation :
- Jean-Pierre Ondekane (RCD) (–)
- Adolphe Onusumba Yemba (RCD) ()
- Développement rural : Pardonne Kaliba Mulanga (Maï-Maï)
- Droits humains : Marie-Madeleine Kalala
- Économie :
- Célestin Mvunabali (RCD) (–)
- Émile Ngoy Kasongo (RCD) ()
- Floribert Bokanga (RCD) ()
- Pierre Manoka (RCD) ()
- Moïse Nyarugabo Muhizi Mugeyo (RCD Goma) ()
- Énergie :
- Kalema Lusona (PPRD)
- Pierre Muzumba Mwana Ombe (PPRD) ()
- Salomon Banamuhere (PPRD) ()
- Enseignement primaire et secondaire :
- Élysée Munembwe (MLC)
- Constant Ndom Nda Ombel (MLC) ()
- Paul Musafiri (MLC) ()
- Éducation primaire, professionnelle et secondaire : Masika Yalala (vice-ministre), 2003 à 2005
- Enseignement supérieur et universitaire :
- Émile Ngoy Kasongo (RCD) (–)
- Joseph Mudumbi (RCD) ()
- Théo Baruti (RCD) ()
- Environnement et Conservation de la nature : Anselme Enerunga (Maï-Maï)
- Finances :
- Modeste Mutombo Kyamakosa (PPRD)
- André-Philippe Futa Mudiumbula (PANU) ()
- Marco Banguli (PPRD) ()
- Fonction publique :
- Industrie et PME :
- André-Philippe Futa Mudiumbula (PANU) (–)
- Jean Mbuyu Lunyongola (PPRD)
- Information, Presse et communication nationale :
- Vital Kamerhe (PPRD) (–)
- Henri Mova Sakanyi (PPRD) ()
- Intérieur, Décentralisation et Sécurité :
- Théophile Mbemba Fundu (PPRD)
- Général Denis Kalume Numbi ()
- Jeunesse et Sports :
- Omer Egwake (MLC)
- Roger Nimy (MLC) ()
- Jacques Lungwana (MLC) ()
- Justice et Garde des Sceaux : Honorius Kisimba Ngoy
- Mines :
- Eugène Diomi Ndongala (DC)
- Ingele Ifoto (Camp de la Patrie) ()
- Plan :
- Alexis Thambwe Mwamba (MLC) (–)
- Delly Sesanga (MLC) ()
- Portefeuille :
- Joseph Mudumbi (RCD)
- Célestin Mvunabali (RCD) ()
- Postes et Télécommunications : Gertrude Kitembo (RCD)
- Recherche scientifique : Gérard Kamanda wa Kamanda (FCN)
- Santé publique :
- Jean Yagi Sitolo (PPRD) (–)
- Anastasie Moleko Moliwa (PPRD) ()
- Émile Bongeli Yeikeo Ya Ato (PPRD) ()
- Zacharie Kashongwe (PPRD) ()
- Solidarité et Affaires humanitaires : Catherine Nzuzi wa Mbombo (MPR/FP)
- Tourisme :
- Roger Nimy (MLC)
- José Engwanda (RCD-N) ()
- Transports et Communications :
- Joseph Olenghankoy (FONUS)
- Heva Muakasa (FPN) ()
- Modeste Yali ( Maï-Maï)
- Travail et Prévoyance sociale :
- Théo Baruti (RCD) (–)
- Jean-Pierre Lola Kisanga (RCD) ()
- Balamage Nkolo (RCD) ()
- Travaux publics et Infrastructures :
- José Endundo Bononge (MLC)
- José Makila (MLC) ()
- Urbanisme et Habitat : John Tibassima Atenyi (RCD/ML)
Références
[modifier | modifier le code]- « RFI - République démocratique du Congo - Carte des provinces de la RDC » , sur Radio France Internationale, (consulté le )
- BBC NEWS | World | Africa | Thousands flee DR Congo unrest.
- (en-GB) « DRC conflict 'kills 1,000 a day' », BBC, (lire en ligne , consulté le )
- BBC NEWS | Africa | Mediators go to DR Congo hotspot.
- International Crisis Group - Back to the Brink in the Congo.
- News: Great Lakes, Uganda, Rwanda deny violating DRC arms embargo, slam UN report.
- News: Great Lakes, Rwandan rebels warn of resistance to planned AU disarmament force.
- The Congo: Solving the FDLR Problem Once and for All, 12 mai 2005.
- L'engagement solennel des ex-forces armées zaïroises réfugiées en république du Congo, 28 octobre 2004 & La réforme du secteur de la sécurité en RDC, 13 février 2006.
- Élections au Congo: Établir ou troubler l’ordre public, 27 avril 2006 & La sécurité des élections au Congo: les leçons des affrontements de Kinshasa, 2 octobre 2006.
- Composition du gouvernement de transition en république démocratique du Congo, congonline.com.
- Léger réaménagement technique du gouvernement de transition de RDC, AFP sur jeuneafrique.com, 11 juillet 2004.
- RD Congo : Nomination de neuf ministres au gouvernement, Archives politique, presse-francophone.org, janvier 2005.
- Avec la nomination hier de trois ministres et d’un vice-ministre Mlc, Le Potentiel, 18 février 2005.
- Remaniement : la dictature des composantes, congo-actualites.net, 19 novembre 2005.
- Remaniement du gouvernement, La Conscience.com, 18 novembre 2005.
Voir aussi
[modifier | modifier le code]- Zaïre
- Première guerre du Congo
- République démocratique du Congo
- Deuxième guerre du Congo
- Politique en république démocratique du Congo
- Liste des partis politiques de la république démocratique du Congo
- Massacres et violations des droits de l'homme en république démocratique du Congo entre 1994 et 2003
- Élection présidentielle congolaise de juillet 2006
- Tensions Kabila-Bemba en 2006 et 2007