Heer
Armée
[modifier | modifier le code]La Heer désigne en allemand la composante terrestre des forces armées, dans les pays suivants de langue germanique :
En Autriche
[modifier | modifier le code]La Bundesheer de 1921 à 1938, puis depuis 1955.
La Deutsches Heer (1871-1919)
[modifier | modifier le code]Avant 1914
[modifier | modifier le code]Avec le mouvement de réforme de l'Armée prussienne, après une série de défaites désastreuses du fait de l'ennemi durant le XVIIIe siècle, une analyse interne avait informé la direction civile et militaire que si les soldats étaient de premier ordre, par contre les structures de commandement, depuis les généraux jusqu'aux structures du personnel, dépendaient trop d'affaires de famille et des compétences militaires du Roi et de la noblesse. Entre les guerres, il y avait peu de travail d'organisation efficace pour tirer parti des enseignements nés du champ de bataille. C'est l'époque où l'état-major allemand, une institution qui cherche à institutionnaliser l'excellence militaire à son profit, crée une hostilité dans l'Armée allemande jusqu'à engendrer un manque de confiance qui conduira à l'humiliation à la suite de la quatrième coalition imposée par Napoléon à Berlin. L'Armée sera alors mise sur la voie d'une renaissance avec une extension du recrutement des officiers étendu à tous les hommes qualifiés de langue allemande par des examens nationaux et l'amélioration de l'éducation dans les écoles militaires. Le processus de sélection intensif de la tranche supérieure de 1 % de diplômés de la Kriegsakademie crée une nouvelle classe montante de hauts dirigeants. L'Armée allemande est alors sur la voie d'une éventuelle domination totale de l'Europe.
Après la défaite de Napoléon à la bataille de Waterloo, le royaume de Prusse connut des années de succès militaires dans les XIXe et XXe siècles. Tous les hommes valides âgés de 17 à 45 ans étaient réquisitionnés pour le service militaire. Il y avait quatre classes de service - Active (Aktiv), Reserve, Landwehr et Landsturm. La landwehr et la landsturm étaient seulement appelés en temps de guerre. L'unité de base de l'Armée à cette époque était le régiment. Les régiments étaient généralement élevés et soutenus par une ville ou une région spécifique. Chaque régiment était alors stationné à proximité de sa ville natale. Le régiment de réserve était souvent composé des anciens membres du régiment local. Les unités de la landwehr et la landsturm ont également été organisés de la même façon. Une personne pouvait passer 22 ans de service militaire entouré de ses amis et de sa famille. Bien que ce système créé des liens étroits au sein des régiments, cela signifiait aussi que toute la population de jeunes hommes d'une ville ou une région pouvait être anéantie en une seule bataille.
Première Guerre mondiale (1914-1918)
[modifier | modifier le code]L'Armée allemande qui a combattu dans la Première Guerre mondiale n'était pas en fait une seule armée unitaire. Toutes les monarchies (le Grand-duché de Hesse et le Grand-duché de Bade - à titre d'exemple) comme parties de l'Empire allemand avaient leurs propres armées. Depuis l'unification de l'Allemagne en janvier 1871, la plupart d'entre elles étaient sous le commandement prussien, bien que chacune continue à porter son propre style d'uniformes et d'insignes. Les quatre royaumes allemands qui existaient depuis l'époque napoléonienne — la Bavière, la Prusse, la Saxe et le Wurtemberg — ont eu leurs propres armées jusqu'à la fin de la Première Guerre mondiale. Le commandant en chef en temps de paix de chacune de ces armées était le roi. La Prusse avait la plus grande armée des quatre. Après l'unification et la formation de l'Empire allemand, l'Armée prussienne est devenue le noyau des armées de l'Empire allemand (Deutsches Reichsheer). Après la déclaration de guerre, l'empereur est devenu le commandant en chef de toutes les forces armées. En 1914, l'Armée allemande a présenté 50 divisions actives et 48 divisions de réserve — en 1918, 251 divisions ont été créées.
La Reichsheer de la Reichswehr (1919-1935)
[modifier | modifier le code]À l'issue de la Première Guerre mondiale et de l'effondrement de l'Empire allemand, la plupart des unités de l'Armée allemande (Deutches Heer) sont démobilisées ou simplement dissoutes. Beaucoup d'anciens soldats se retrouvent dans des petits groupes à vocation paramilitaire appelés Freikorps (corps francs). Les corps francs sont généralement des groupes d'une centaine d'hommes ou moins protégeant un quartier ou une ville.
Le , une armée connue sous le nom de la « Force provisoire allemande de défense » (Vorläufige Reichswehr) est constituée d'environ 400 000 hommes dont un certain nombre proviennent des corps francs. Puis le , l'Armée de transition (Übergangsheer) est créée à partir de la Force provisoire de défense et des corps francs.
Enfin, le , cent mille hommes composent l'Armée de terre (Reichsheer) de l'armée (Reichswehr) de la république de Weimar : la Reichsheer comprend sept divisions d'infanterie et trois divisions de cavalerie. En , ce sont ces troupes qui écrasent le putsch de la Brasserie mené par Adolf Hitler à Munich.
La Heer de la Wehrmacht (1935-1945)
[modifier | modifier le code]Dans le cadre du traité de Versailles, la Reichswehr est seulement autorisée à disposer d’un effectif de 100 000 hommes réparti entre l'Armée de terre et la Marine. À la suite des élections de 1933, le parti nazi arrive au pouvoir et souhaite limiter les effets du traité. L'Armée de terre est intégrée à la Wehrmacht en mai 1935 avec l'adoption de la Loi pour la reconstruction des Forces de défense nationale. La Wehrmacht comprend non seulement l'Armée de terre et la Marine, mais aussi la Luftwaffe, c’est-à-dire l'Armée de l’air.
Initialement, l'Armée de terre est constituée de 21 unités allant de la taille de division à de petites formations. Entre 1935 et 1945, cette force atteint des centaines de divisions et des milliers de petites unités de soutien. En juin 1944, 157 divisions de la Wehrmacht sont présentes en Union soviétique, 6 en Finlande, 6 au Danemark, 12 en Norvège, 9 en Allemagne, 12 dans les Balkans, 26 en Italie, et 59 sur le front occidental (France, Belgique et Pays-Bas). Cependant, une grande partie de ces divisions sont incomplètes et usées, avec environ 50 % de leur effectif prévu. Entre 1939 et 1945, près de 16 millions de personnes ont servi dans l'Armée de terre. Plus de 3 millions ont été tuées et plus de 4,1 millions ont été blessées.
Sur les 7 361 hommes qui ont reçu la décoration d'honneur la plus élevée allemande de la Seconde Guerre mondiale, la croix de chevalier de la croix de fer, 4 777 ont été de l'Armée de terre, ce qui représente 65 % du total des décorations accordées. Les Alliés dissolvent l'Armée allemande le 20 août 1946.
La Heer de la Bundeswehr (1955-1990)
[modifier | modifier le code]La Heer est la composante terrestre de la Bundeswehr allemande (les forces armées fédérales chargées de la défense du pays). La Bundeswehr est l'armée nationale de la République fédérale d’Allemagne depuis 1955. Les forces armées de la Fédération sont contrôlées en temps de paix par le ministère de la Défense (Verteidigungsministerium). Le ministre de la Défense est le seul civil qui peut donner des ordres aux militaires, ce qui assure le primat du politique sur le militaire.
L'armée de terre de l'Allemagne de l'Est (1956-1990)
[modifier | modifier le code]L’armée de terre de l'Allemagne de l'Est (Landstreitkräfte der DDR - LaSK) est une armée qui a duré 44 ans, de la fondation de la Nationale Volksarmee (NVA) le 18 janvier 1956 à la dissolution de celle-ci le 2 octobre 1990. Élément fondamental et moteur des troupes du pacte de Varsovie, après avoir été considérée comme un acteur secondaire, elle est équipée de matériel d'origine essentiellement soviétique de technologie avancée. À l'issue de sa dissolution, une partie de ses capacités est alors absorbée par l'armée fédérale allemande (Bundeswehr).
La Heer de la Bundeswehr depuis 1990
[modifier | modifier le code]La réunification de l'Allemagne voit l'armée populaire nationale de la République démocratique allemande absorbée par les forces ouest-allemandes qui atteignent le un effectif de près de 600 000 soldats[1] (avec 1 300 000 réservistes actifs[2]), dirigés par 193 généraux[3].
Patronyme
[modifier | modifier le code]Noms simples
[modifier | modifier le code]- Oswald Heer (1809-1883), géologue et naturaliste suisse ;
- Joachim Heer (1825-1879), homme politique suisse ;
- Adolf Heer (1849-1898), sculpteur allemand ;
- Anna Heer (1863 -1918), médecin suisse ;
- Hannes Heer (né en 1941), historien allemand ;
- Gerhard Heer (né en 1955), escrimeur allemand ;
- Alfred Heer (né en 1961), personnalité politique suisse ;
- Ronny Heer (né en 1981), skieur suisse, spécialiste du combiné nordique ;
- Oliver Heer (né en 1988), navigateur suisse.
Noms composés
[modifier | modifier le code]- Rolf de Heer (né en 1951) est un réalisateur, producteur, scénariste et compositeur australien.
Toponyme
[modifier | modifier le code]- Heer, village situé dans la commune d’Hastière, en Belgique ;
- Heer, quartier de Maastricht, aux Pays-Bas ;
- Heer, ancienne commune, aujourd'hui devenue le quartier de Maastricht ci-dessus ;
- La Terre de Heer, territoire administratif norvégien situé sur l'île du Spitzberg.
Notes et références
[modifier | modifier le code]- (de) « Geschichte der Bundeswehr », sur bundeswehr.de (consulté le ).
- (de) « Die Bundeswehr im Kalten Krieg », sur bundeswehr.de (consulté le ).
- « Trente ans après la chute du Mur, la Bundeswehr n'a que deux généraux nés en ex-Allemagne de l'Est », sur opex360.com, (consulté le ).