Aller au contenu

Ilia Nikolaïevitch Oulianov

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Ilia Nikolaïevitch Oulianov
Ilia Nikolaïevitch Oulianov (1831-1886) portant la médaille de l'Ordre de Saint-Vladimir
Biographie
Naissance
Décès
Nom dans la langue maternelle
ИльяVoir et modifier les données sur Wikidata
Nom de naissance
Илья Николаевич УльянинVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Formation
Activités
Famille
Blank family (en)Voir et modifier les données sur Wikidata
Père
Ульянин, Николай Васильевич (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Conjoint
Enfants
Autres informations
Distinctions
Vue de la sépulture.

Ilia Nikolaïevitch Oulianov (en russe : Илья Николаевич Ульянов) (Astrakhan, - Simbirsk, ) est un haut fonctionnaire russe de l'éducation et le père, entre autres, d'Alexandre et de Vladimir Oulianov dit Lénine.

Né en 1831 à Astrakhan sous le nom d'Ilia Nikolaïevitch Oulianine, il est le fils de Nikolaï Oulianine[1] puis Oulianov[2], artisan tailleur, et petit-fils de Vassili Oulianine[3], un serf affranchi originaire de Kalmoukie ; né dans un milieu de petite bourgeoisie[4], brillant élève, le jeune Ilia est autorisé à poursuivre des études et sort diplômé de physique et de mathématiques de l'université de Kazan en 1854. Durant la fin des années 1850, il enseigne les mathématiques à l'Institut de Penza puis, durant la décennie suivante, dans une école pour femmes à Nijni Novgorod. C'est là qu'il fait la connaissance de Maria Alexandrovna Blank qu'il épouse en 1863. A l'Institut, il dirige des recherches en météorologie et de nombreux travaux scientifiques.

Directeur des écoles de Simbirsk

[modifier | modifier le code]

En 1869, Ilia Oulianov est nommé inspecteur de l'enseignement public dans le gouvernement de Simbirsk, puis en devient le directeur des écoles (1874-1886). Il contribue notamment à former les maîtres et à créer de nombreuses écoles. En douze années de direction, le nombre d'écoles dans la province de Simbirsk passe de 20 à 434. Oulianov propage des idées neuves sur l'éducation en éliminant toute ségrégation, fondée sur les classes sociales, le genre ou l'origine nationale[5]. Il est d'ailleurs le premier à ouvrir une école non russe pour les Tchouvaches (1871) puis par la suite pour les Tatars et les Mordves[6]. Ilia exerce une grande influence sur ses enfants, et particulièrement sur son fils Vladimir qui sera, selon Hélène Carrère d'Encausse, « un inventeur politique exceptionnel, le seul de ce siècle ».

Nomination au 6e degré de la Table des rangs

[modifier | modifier le code]

Afin de le récompenser pour son œuvre, l'empereur le promeut en 1882 au 6e rang (conseiller de collège) de la Table des rangs, rang lui permettant d'accéder à la noblesse à titre personnel[7], puis héréditaire par l'obtention de l'Ordre de Saint-Vladimir de 3e classe[8].

Après l'attentat contre l'empereur Alexandre II (1er mars 1881 ( dans le calendrier grégorien) à Saint-Pétersbourg), Ilia se rend à la cathédrale de Simbirsk pour rendre hommage au « tsar libérateur ». Il décède d'une hémorragie cérébrale en , âgé de 54 ans, dans sa demeure familiale. Il est inhumé dans le cimetière de l'ex-monastère de l'Intercession de la Vierge.

Un an plus tard, son fils Alexandre Oulianov, un des principaux responsables de la tentative d'attentat contre Alexandre III, est condamné à mort et pendu (mai 1887).

Distinctions

[modifier | modifier le code]

Une rue de Nijni Novgorod lui est dédiée, la rue Oulianov.

Bibliographie

[modifier | modifier le code]
  • Jean-Jacques Marie, Lénine, 1870-1924, Paris, Balland, 2004.
  • Hélène Carrère d'Encausse, Lénine, Paris, Hachette, 2005.
  • Jean-Michel Palmier, Lénine, l'art et la révolution, Paris, Payot, 1975.
  • Marietta S. Chahinian, La famille Oulianov (Семья Ульяновых), 1935-1968.

Notes et références

[modifier | modifier le code]
  1. Qui avait 60 ans à la naissance de son fils.
  2. Pour des raisons encore mal connues, son père Nicolas Oulianine modifia son patronyme en Oulianov peu après la naissance de son fils Ilia.
  3. Hélène Carrère d'Encausse, Lénine, Paris, Fayard, 1998. Cet ouvrage reprend la thèse officielle, reposant largement sur les travaux de l'historienne soviétique Marietta Sergueïevna Chahinian, publiés à partir de 1935 sous forme d'une tétralogie : La famille Oulianov (en russe : Семья Ульяновых). Cette thèse est combattue par l'historien révisionniste Akim Armienakovitch Aroutyounov, qui considère, entre autres, que les Oulianine ne sont pas d'origine servile.
  4. Son père est admis en 1808 dans les registres de la deuxième guilde d'Astrakhan et sa mère, Anne Alexeïevna Smirnoff, est elle-même issue d'une famille de commerçants aisés de la ville.
  5. Appliquant partiellement les théories modernistes du ministre Golovnine
  6. Il ne faut pas oublier qu'il avait des racines kalmoukes et que les Kalmouks sont cousins des Mongols.
  7. En effet, les hauts grades de la Table des rangs permettaient au fonctionnaire qui en faisait la demande, de se voir inscrit sur les registres de la noblesse du gouvernement dont il relevait ; dans le cas du père de Lénine, cette demande était en fait superfétatoire, puisque tout récipiendaire jureur (c'est-à-dire jurant fidélité au tsar, garant des institutions de l'Empire) des trois premières classes de l'Ordre de Saint-Vladimir était ipso facto intégré à la noblesse héréditaire russe.
  8. Ilia Oulianov, haut fonctionnaire, est déjà, statutairement, du fait de son brillant cursus universitaire et de ses non moins brillants états de services dans l'administration impériale, citoyen d'honneur, donc noble russe à titre personnel ; la croix de 3e classe de Saint-Vladimir lui a donc permis de pérenniser ce statut nobiliaire et de l'étendre à toute sa famille. En bref, il n'a pas été anobli mais confirmé dans sa noblesse.

Liens externes

[modifier | modifier le code]