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Immigration française au Royaume-Uni

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Franco-Britanniques



George du MaurierGeorge OrwellLouis TherouxIsambard Kingdom BrunelRicky GervaisJ.K Rowling
Populations importantes par région
Population totale 3 000 000 (ancêtre français)[1]
Autres
Régions d’origine Drapeau du Royaume-Uni Royaume-Uni
Drapeau de la France France
Langues Anglais
Français
Religions Catholicisme, protestantisme (principalement Calvinisme)

L'immigration française au Royaume-Uni est un phénomène qui a eu lieu à différents moments de l'histoire.

La proximité des deux pays, séparés par un bras de mer de vingt miles, explique la présence dès la protohistoire de l'île, de tribus celtes comme les Parisii de part et d'autre de la Manche.

La Conquête normande de l'Angleterre par Guillaume le Conquérant en 1066 a donné lieu à l'arrivée de l'aristocratie française, tandis que dans les XVe et XVIe siècles, les huguenots et les calvinistes ont fui la persécution religieuse pour l'ouest de Londres.

Aujourd'hui, de nombreux Britanniques ont des ancêtres français. Selon une étude réalisée par Ancestry.co.uk, 3 millions de Britanniques ont des origines françaises[2]. Selon le consulat français de Londres, 300 000 à 400 000 citoyens français vivent dans la capitale britannique [3], tandis qu'un recensement de l'ONS (Office for National Statistics) avançait le chiffre de 86 000 personnes en 2014[4]. Bien qu'il y ait une incertitude sur le nombre exact de Français exilés au Royaume-Uni, celui-ci est en augmentation depuis ces dernières années. Toujours selon l'ONS, les Français sont plus particulièrement représentés dans les arrondissements de Kensington and Chelsea, Hammersmith and Fulham et Westminster (trois arrondissements de l'Ouest Londonien)[5].

Conquête franco-normande

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Une grande partie de l'aristocratie médiévale du Royaume-Uni descend des Franco-Normands venus en l'Angleterre lors de la conquête normande et les années ultérieures, regroupés sous le terme des Compagnons de Guillaume le Conquérant.

Ainsi, les familles illustres, faisant partie du Baronnage anglo-normand, créé lors de cette période, sont notamment :

Là est l'origine de Dieu et mon droit, devise de la monarchie britannique, et de Honi soit qui mal y pense, celle de l'ordre de la Jarretière, le plus important ordre de la chevalerie britannique[6].

Les souverains de la dynastie Plantagenêt, maison royale issue des comtes d'Anjou et du Maine, régnant sur les duchés de Normandie et d'Aquitaine, les comtés de Poitou et de Nantes, deviennent rois d'Angleterre de 1154 à 1485. Pendant cette période, les déplacements de population au sein de l'Empire Plantagenêt, certainement nombreux, ne forment donc pas une immigration dans le sens moderne du terme.

Arrivée des Huguenots, jusqu'à l'édit de Nantes

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Pendant la Réforme protestante amorcée au XVIe siècle, une première immigration francophone vient de Wallonie à Canterbury[7].

Ensuite, une vague d'arrivées, appelée Premier Refuge[8], a lieu dès les premières persécutions de 1560, et surtout après le massacre de la Saint-Barthélemy. Cette vague est faite de Huguenots, protestants français qui, dans les XVIe et XVIIe siècles ont fui la persécution religieuse en France. Une communauté protestante française importante existait donc déjà à Londres au XVIe siècle. La cathédrale de Canterbury offre la chapelle du Prince Noir (Édouard de Woodstock) dans sa crypte[9], au culte huguenot, grâce à l'Edit du signé par Édouard VI, accordant aux étrangers la possibilité d'organiser leur office selon la liturgie reformée sans devoir se conformer aux directives anglicanes, et en conservant leur langue[10].

Deux autres communautés se forment à Southampton, se regroupant à St Julien's Church, Southampton[11] et à Norwich[12].

L'édit de Nantes apporte un certain apaisement et une baisse de l'immigration.

Les Calvinistes, après la révocation de l'édit de Nantes

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Cadran solaire de l'église de Brick Lane, fondée en 1743. Umbra Sumus est une citation du poëte Horace

Par la suite, la répression du protestantisme en France dans les années 1680 a conduit à une migration massive de réfugiés principalement calvinistes, dont la plupart s'installe à Londres, notamment à Hammersmith et Westminster[13]. Cet exil atteint son pic en 1685, avec l'Édit de Fontainebleau (1685)[14]

La communauté de St Mary the Less, Norwich, fondée par des Wallons, s'accroît de plusieurs familles, Columbine, Le Monnier[15]. Un chirurgien de Dieppe, Gaston Martineau, ancêtre de Harriet Martineau, dont la famille laissa nom à une partie du Norwich Ring Road, Martineau Lane. D'autres familles anglicisèrent leur nom, changeant Blanc en White, Petit en Little, Langlois en Englishetc.[16].

En 1718, est fondée à Finsbury, La Providence, un hôpital français pour soigner et abriter les huguenots malades ou déshérités. La population française de Londres s'élève alors à 20 000 ou 25 000 personnes[17].

En 1747, est fondée l'école française de charité de Westminster, à Windmill Street, qui instruit quelques dizaines d'enfants[18].

Fondatrice notamment du quartier de Spitalfields[19], la communauté protestante française était l'une des communautés les plus importantes de la capitale (également très présente dans les quartiers de Soho, Shoreditch, Petitcoat, Tentergrown et Blackfriars). De nombreux soyeux de Lyon s'y installent, obtiennent en 1662 privilège de la vente exclusive de certains articles, et en 1697 la prohibition complète des étoffes fabriquées en France[20].

Lieux de culte

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En 1743, est édifiée dans ce quartier La Neuve Eglise, aussi appelée église de l'hôpital[21], à l'angle de Brick Lane et de Fournier Street, du nom d'un tisserand huguenot[22],[23] (Elle deviendra par la suite une chapelle méthodiste en 1819, une synagogue fin XIXe siècle, puis une mosquée en 1976).

Emplacement de l'hôpital Saint-Antoine, au XIIIe siècle, et de l'église protestante française, démolie en 1840.

Le plus important lieu de culte était l'église protestante à Threadneedle Street, fondée en 1550[24], sur l'emplacement de l'hôpital Saint-Antoine[25].

Il existait aussi à Londres une église Savoy (Savoy Chapel), de la même confession[26]. Cette église était établie dans une salle d'un hôpital édifié par le roi d'Angleterre Henry VII sur les ruines de l'ancien Palais de Savoie, fondé en 1245[27].

Parmi d'autres lieux de cultes, on peut citer[28] :

  • La chapelle de Marylebone, fondée vers 1656 ;
  • Chapelle de Castle Street, à Leicester Square ;
  • Chapelle Hungerford, au marché du même nom ;
  • église de Swallow Street, à Piccadilly ;
  • l'église des Grecs à Hog Lane[29], représentée par une peinture de William Hogarth en 1738 ;
  • La Patente, à Berwick Street (Une autre église du même nom existait à Spitalfields[30]).

Révolution française et Restauration

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L’Émigration désigne le départ d'environ 140 000 personnes hors du territoire français entre 1789 et 1800, en raison des troubles révolutionnaires. Le gouvernement britannique autorise l'ouverture de chapelles catholiques à Londres, comme dans le Sud du pays à Southampton, Jersey et Guernesey[31]. Certains Français y mènent une activité politique :

En 1842, est fondée la Société Française de Bienfaisance de Londres[37], ainsi que l'Hôpital Français à Londres en 1867, qui deviendra le Dispensaire Français[38].

La France libre est le régime de résistance extérieure fondé à Londres par le général de Gaulle à la suite de son appel du [39]. Outre les militaires et autres volontaires, des personnalités comme Maurice Schumann, René Cassin, Jacques Soustelle, Pierre Dac, Simone Weil fuient les combats pour rejoindre le Royaume-Uni. Dès juillet-, un certain nombre de socialistes se réfugient Angleterre, prennent contact avec le Parti travailliste (Labour Party) et la Société Fabienne, et décident de mener la lutte pour la libération de la France en fondant le «Comité des socialistes français»[40].

En , les Forces françaises libres comportaient 7 000 hommes. Au maximum de leur développement, elles rassemblèrent 53 000 hommes[41].

Autres établissements

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Le nombre de Français vivant au Royaume-Uni a augmenté sans discontinuer depuis 1991, selon les statistiques du gouvernement français. Les Français sont surtout présents à Londres, notamment dans le quartier de Kensington[45]. Il y a plusieurs écoles françaises à Londres, comme La Petite École Française dans l'ouest de Londres, et le Lycée français Charles-de-Gaulle situé à South Kensington, tous deux gérés par l'État français.

Souverains français décédés au Royaume-Uni

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Britanniques d'origine française célèbres

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Notes et références

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  1. « Britons can trace French ancestry after millions of records go online », sur The Daily Telegraph (consulté le ).
  2. « Britons can trace French ancestry after millions of records go online » : « The documents disclose that despite our rivalry with our continental counterparts, 3 million Britons - one in 20 – can trace their ancestry back to France. »
  3. « London, France's sixth biggest city », BBC News, (consulté le ) : « The French consulate in London estimates between 300,000 and 400,000 French citizens live in the British capital »
  4. « Is London really France's 'sixth biggest city'? »
  5. « 2011 Census: Main language (detailed), local authorities in England and Wales » (consulté le )
  6. « Les expressions françaises décortiquées - Honni soit qui mal y pense »
  7. Strangers in Canterbury 1590-1790: The Huguenots follow the Walloons
  8. Premier refuge huguenot (1572)
  9. Canterbury, église protestante française
  10. La nouvelle France protestante: Essor et recomposition au XXIe siècle, Jean-Paul Willaime, sébastien Fath, 2017
  11. The Southampton chapel with a French connection
  12. Norwich French Church Charity: A brief history of the Huguenots
  13. The Religious Culture of the Huguenots, 1660-1750, Anne Dunan-Page, 2017
  14. Le Refuge huguenot
  15. Huguenots of Spitalfields: Norwich
  16. Huguenots in Norfolk
  17. L’héritage huguenot à Londres
  18. French Protestant Church School of Westminster
  19. La Réforme a 500 ans, partez sur les traces des réfugiés de l’époque !
  20. Histoire des insurrections de Lyon, en 1831 et en 1834, Jean-Baptiste Monfalcon, 1834
  21. The Huguenots of Spitalfields
  22. Gilbert & George, Gilbert & George, Isabelle Baudino, Marie Gautheron, ENS Editions, 2005
  23. L'Histoire des Français de Londres : Spitalfields
  24. The French Church (Threadneedle St)
  25. 1550 La Fondation
  26. La principauté dʼOrange de 1470 à 1580: une société en mutation, Volume 2, W. F. Leemans, Elisabeth Leemans, Uitgeverij Verloren, 1986
  27. [1]
  28. The Huguenots - Their Settlements, Churches and Industries in England and Ireland, Samuel Smiles, Read Books Ltd, 16 avr. 2013
  29. The General Evening Post, 1759
  30. WARDOUR STREET CHAPEL, WESTMINSTER
  31. Eglise et Révolution d'après les prêtres émigrés à Rome et à Londres (1792-1802), Bernard Plongeron
  32. La 20 Francs Or Louis XVIII frappée à Londres
  33. L'atelier Royal de Londres et la frappe de louis d'or en 1815, G.P.Dyer, 1976
  34. Un journaliste émigré jugé à Londres pour diffamation envers le Premier Consul: Liste des documents concernant le procès de Jean-Gabriel Peltier devant le King's Bench (1802-Février 1803). Londres, Public Record Office, Treasury Solicitor. TS 11/429 - 1357, Hélène Maspéro-Clerc, 1971
  35. Chateaubriand et l'émigration française à Londres
  36. Châteaubriand envoyé de Louis XVIII à Londres
  37. Dispensaire Français et la Société de Bienfaisance
  38. Le Dispensaire français : une structure de santé incontournable à Londres
  39. La vie quotidienne des Français libres à Londres
  40. 1940-1944 Les socialistes à Londres et en Amérique
  41. Qui étaient les Français libres ?
  42. L'église protestante française de Londres a 450 ans
  43. The French Hospital Almshouses
  44. Huguenot museum in Rochester opened by princess
  45. IHT - the French making themselves at home in London
  46. Stansky, Peter; Abrahams, William (1994). "From Bengal to St Cyprian's". The unknown Orwell: Orwell, the transformation. Stanford, California, United States: Stanford University Press, p. 5–12. (ISBN 978-0-8047-2342-8).
  47. Du Maurier
  48. Louis de Bernières
  49. http://genealogy.about.com/od/famous_family_trees/a/French-Ancestry-Of-JK-Rowling.htm
  50. Purnell, Sonia (2011). Just Boris: Boris Johnson: The Irresistible Rise of a Political Celebrity. London: Aurum Press Ltd (ISBN 1-84513-665-9).
  51. « Simon Le Bon - IMDb », sur IMDb (consulté le ).
  52. [2]
  53. Jacqueline Bisset
  54. « Marc Isambart Brunel », sur Futura (consulté le ).
  55. (en) Matilda Battersby, « My life in ten questions...The Stranglers’ Jean-Jacques Burnel », The Independent,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  56. « Cardinal Basil Hume, OM », sur The Daily Telegraph (consulté le ).
  57. Le Parisien, « Dido revient au naturel », Le Parisien,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  58. PoemHunter, « Hilaire Belloc - Hilaire Belloc Biography - Poem Hunter », sur poemhunter.com (consulté le ).
  59. « Auguste Charles Pugin / French architect », sur Encyclopedia Britannica (consulté le ).
  60. (en) « Breaking news headlines in the UK and worldwide », sur AOL.com (consulté le ).
  61. (en) Interview by Cole Moreton, « Davina McCall: 'I'm fine. Really. It just hurts so much' », The Independent,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  62. a et b « Isaac Casaubon / French scholar », sur Encyclopedia Britannica (consulté le ).
  63. a et b « Jean-Christophe Novelli : 'I'm losing my hearing' », sur The Daily Telegraph (consulté le ).
  64. http://literature.britishcouncil.org/michale-roberts
  65. « Thatcher saved Britain's food, says Michel Roux », sur The Daily Telegraph (consulté le ).
  66. (en) « World Public Library », sur worldlibrary.org (consulté le ).
  67. « Ben Grimes-Viort - Vogue.it », sur vogue.it (consulté le ).
  68. « Philip Hermogenes Calderon 1833–1898 / Tate », sur Tate (consulté le ).