Le Petit Catéchisme
Le Petit Catéchisme (en allemand Kleiner catechismus) est un ouvrage écrit par Martin Luther, publié en 1529. Il s'agit d'un des premiers catéchismes.
Inquiet des dérives d'interprétation de la Bible apparues dans les bouillonnements d'idées nées de la Réforme, Martin Luther avait voulu, par cet ouvrage, rendre accessible au plus grand nombre et le plus simplement possible l'enseignement de la Parole de Dieu : « tels qu'un chef de famille doit les enseigner aux siens en toute simplicité », répète-t-il régulièrement, tout au long de son ouvrage.
Présentation générale
[modifier | modifier le code]L'objectif de cet ouvrage est de présenter un condensé de la foi chrétienne, condensé qui serve de repère, de mémento, dont on peut aisément se souvenir, que l'on puisse aisément enseigner, discuter, communiquer, et qui soit compréhensible par tous.
Il arrime la foi chrétienne à la Bible, considérée comme parole de Dieu ; il la présente comme une relation à Dieu, unique raison de vivre, relation que l'on reconnaît par la pratique consciente des sacrements à l'église, et que l'on sert dans le cadre familial et professionnel, à la maison et auprès de ses chefs.
Contexte historique
[modifier | modifier le code]L'année 1529, année de publication du Petit Catéchisme, correspond juste à l'année où la nouvelle religion ose dire son nom : protestantisme.
Cela fait déjà huit ans que Luther a été excommunié, trois ou quatre qu'il a choisi de s'allier aux pouvoirs qui lui sont favorables, contre l'Église catholique, et aussi, à son dépit, contre ceux qu'il appelle les gueux et sorcières.
Pour Luther, ces évènements sont loin d'être une fin en soi ; sa préoccupation principale reste le salut des âmes, tout le reste n'est que moyen pour honorer l'action de Dieu. Le Petit Catéchisme fait partie de ces moyens, particulièrement pour ce qui concerne les milieux populaires.
La période est fertile en ouvrages cadrant la nouvelle religion. Le Grand Catéchisme sera le catéchisme des pasteurs. L'année suivante, la Confession d'Augsbourg, que Luther écrit avec Philippe Mélanchthon fondera rien de moins que le luthéranisme, et, chemin faisant, permettra à de nombreuses générations de protestants d'exprimer leur foi.
Il restera à Martin Luther encore 16 ans à vivre. Il continuera d'être partie prenante de l'action religieuse et politique, ainsi que de la définition des bonnes ou mauvaises mœurs. Pour le religieux, il sera bientôt relayé par Calvin, qui radicalisera encore ses idées. Et, peut être entendra-t-il parler, à la toute fin de sa vie, de la Réforme catholique...
Pour les mœurs, sa pensée se révèlera être un élément majeur pour guider les milieux populaires. Son Petit Catéchisme y participera pleinement, comme sa traduction de la Bible en langue allemande, langue qui deviendra celle de l'empire germanique. Pour les mœurs des élites, les humanistes se disputeront mieux que lui la faveur des cours, qui se constituent dans toute l'Europe, leurs membres préférant heureusement la vie de courtisan à celle de guerrier.