Cet article recense les élections ayant eu lieu durant l'année 2006. Il inclut les élections législatives et présidentielles nationales dans les États souverains, ainsi que les référendums au niveau national[1].
Au Canada, les conservateurs retrouvent le pouvoir, succédant aux libéraux à l'occasion des élections en janvier, mais ne peuvent que former un gouvernement minoritaire, mené par Stephen Harper. En Italie, l'alliance des partis de gauche succède à la droite et forme le nouveau gouvernement issu des élections du mois d'avril ; Romano Prodi devient président du Conseil. Aux États-Unis, l'opposition démocrate remporte la majorité aux deux chambres du Congrès aux élections de mi-mandat en novembre.
En Ukraine, Viktor Iouchtchenko, chassé du pouvoir en par la révolution orange, le retrouve en remportant les élections législatives en mars, devenant Premier ministre. En Amérique latine, la gauche progresse : le candidat de centre-gauche Alan García remporte l'élection présidentielle au Pérou en juin, tandis que le sandinisteDaniel Ortega est élu président du Nicaragua en octobre, et que le candidat de gauche Rafael Correa remporte l'élection présidentielle en Équateur en novembre. La République démocratique du Congo, quant à elle, organise en juillet et en octobre ses premières élections nationales depuis les années 1980, et ses premières élections multipartites depuis 1965, après la deuxième guerre du Congo et alors que la situation dans le pays demeure instable. Elle reçoit l'aide des Nations unies et de l'Union européenne pour la tenue de ces scrutins.
En Palestine, le Hamas, mouvement de résistance, islamiste, remporte largement les élections législatives en janvier. En Slovaquie, à l'issue des législatives en juin, les sociaux-démocrates forment un gouvernement de coalition « rouge-brune » avec l'extrême-droite. Aux Fidji, le gouvernement de droite nationaliste de Laisenia Qarase, qui contient une faction d'extrême-droite, est reconduit par les élections du mois de mai, avant d'être renversé par l'armée, en raison notamment de ses politiques racistes. En Bulgarie, le candidat de l'extrême-droite ultra-nationaliste et antisémite accède au second tour de l'élection présidentielle en octobre, mais est largement battu par le président social-démocrate sortant Gueorgui Parvanov.
Au Laos, le scrutin législatif en avril demeure une élection à parti unique, sans alternance possible. En Biélorussie (septembre), en Gambie (septembre) et au Tadjikistan (novembre), les élections sont ouvertes en principe aux candidats d'opposition, mais un régime autoritaire veille à ce que l'opposition ne puisse les remporter.
2e tour. La constitution interdit à un président sortant de se représenter ; Ricardo Lagos (de l'alliance de centre-gauche « Concertation ») n'est donc pas candidat. Les élections législatives de ont donné une majorité absolue des sièges à la « Concertation » aux deux chambres du Congrès.
Parlement sans majorité. Alternance. Le Parti conservateur (libéral-conservateur) devance le Parti libéral (centriste, progressiste, social-libéral) au pouvoir, et obtient la majorité relative. Il forme un gouvernement minoritaire avec tout juste 40 % des sièges. Stephen Harper devient Premier ministre.
Premières élections législatives depuis dix ans, leur tenue ayant été retardée par le conflit israélo-palestinien.
Alternance. Le Hamas (extrême-droite islamiste et antisémite) remporte la majorité absolue des sièges, devançant le Fatah (gauche laïque) jusque-là majoritaire. Ismaël Haniyeh (Hamas) devient Premier ministre.
Parlement sans majorité. Le Parti de la libération nationale (PLN ; droite conservatrice et néo-libérale) obtient la majorité relative des sièges. Alternance à la présidence de la République : Óscar Arias Sánchez (PLN) est élu avec 40,9 % des voix, face notamment à Ottón Solís (Parti d'action citoyenne : centre-gauche libéral ; 39,8 %). Le candidat social-chrétien Ricardo Toledo ne termine que quatrième, avec 3,6 % des voix.
René Préval (Front de l'Espoir : centre-gauche) est élu président de la République dès le 1er tour, avec 51,2 % des voix. Le second tour des élections législatives a lieu le .
Les Tokelau sont un territoire sous souveraineté de la Nouvelle-Zélande. Les citoyens sont appelés à se prononcer pour ou contre une proposition de statut de libre association avec celle-ci.
La proposition est approuvée par 60,1 % des votants, n'atteignant donc pas l'approbation des deux tiers nécessaire pour être adoptée. Un référendum identique est organisé l'année suivante.
Premières élections multipartites depuis 1980, l'interdiction des partis politiques ayant été levée. Le principal candidat d'opposition, Kizza Besigye, est arrêté et inculpé pour trahison et pour viol deux mois avant les élections, accusé notamment d'entretenir des liens avec des groupes rebelles armés. Sous pression de la communauté internationale, les autorités lui permettent de maintenir sa candidature.
Congrès sans majorité. Aucun parti n'obtient plus de 12 % des sièges à la Chambre des représentants, ni plus de 20 % au Sénat. Le Parti libéral (social-libéral), le Parti conservateur (droite) et le Parti social d'unité nationale (libéral-conservateur) sont à quasi-égalité. Une élection présidentielle a lieu en mai.
Parlement sans majorité. Le Parti des régions (centre-droit, pro-russe, eurosceptique) obtient la majorité relative des sièges. C'est le parti de Viktor Ianoukovytch, dont l'élection à la présidence de la République fin 2004, jugée frauduleuse, avait déclenché la révolution orange et avait été annulée. Le Parti des régions parvient à former un gouvernement de coalition avec le Parti socialiste (centre-gauche) et le Parti communiste. Viktor Ianoukovytch devient premier ministre. Les conflits entre ce gouvernement et le président Viktor Iouchtchenko, qui soutient l'opposition parlementaire, aboutissent à la dissolution du Parlement par le président de la République en , et à la tenue d'élections anticipées.
Élections anticipées, provoquées par le retrait des travaillistes du gouvernement de coalition.
Parlement sans majorité. Le parti Kadima (centriste, libéral) termine en tête avec près d'un quart des sièges. Ehud Olmert (Kadima) demeure premier ministre, formant un gouvernement de coalition avec le Parti travailliste (centre-gauche), le parti Shas (droite ultra-orthodoxe) et le parti Gil (conservateur, défendant les intérêts des retraités).
Alternance. L'Union (alliance de partis de centre-gauche, de gauche et d'extrême-gauche) remporte la majorité absolue des sièges dans les deux chambres, devançant l'alliance Maison des libertés (droite, centre-droit et extrême-droite) au pouvoir. Romano Prodi (parti l'Olivier : centre-gauche chrétien-social et écologiste) devient président du Conseil (premier ministre).
Parlement sans majorité. Le Front de l'Espoir (centre-gauche), parti du nouveau président René Préval, obtient la majorité relative des sièges dans les deux chambres.
Le Laos est un État à parti unique. Le Parti révolutionnaire populaire (marxiste-léniniste) présente davantage de candidats qu'il n'y a de sièges à pourvoir, invitant les citoyens à les départager. Les candidatures hors-parti sont autorisées, à condition d'être approuvées par des structures locales liées au parti. Pour ce scrutin, tous les candidats sauf deux sont membres du parti.
Les deux candidats indépendants sont élus, tous les autres sièges revenant automatiquement au Parti révolutionnaire populaire. La nouvelle Assemblée élit Choummaly Sayasone à la présidence de la République et approuve la nomination de Bouasone Bouphavanh au poste de premier ministre.
Un amendement constitutionnel permet au président Idriss Déby, à la tête de l'État depuis 1990, de briguer un nouveau mandat. Une tentative de coup d'État militaire échoue le . La majeure partie de l'opposition boycotte le scrutin, pour protester contre la candidature d'Idriss Déby.
Élection au suffrage indirect par les députés, les sénateurs et les représentants des régions. Le président Carlo Azeglio Ciampi (sans étiquette) ne se représente pas.
Le Parti des Fidji unies (droite à extrême-droite, conservateur, nationalisme ethnique) conserve de justesse la majorité absolue des sièges. Laisenia Qarase demeure premier ministre. Le , son gouvernement est renversé par le contre-amiral Frank Bainimarama, qui l'accuse de mener des politiques racistes qui divisent le pays, et prend le pouvoir.
Le « oui » l'emporte à 55,4 %. Le Monténégro devient un État souverain le , mettant fin à la Communauté d'États de Serbie-et-Monténégro. Des élections législatives ont lieu en juin.
Parlement sans majorité. Alternance. Le Parti démocratique civique (droite national-libérale et eurosceptique), principal parti d'opposition, remporte une majorité relative des sièges. Son dirigeant, Mirek Topolánek, devient premier ministre, mais ce n'est qu'en qu'il parvient à former un gouvernement de coalition, avec l'Union chrétienne démocrate - Parti populaire tchécoslovaque (centristes, chrétiens-démocrates, pro-européens) et le Parti vert (écologiste, centre-gauche, pro-européen). Ensemble, ces trois partis disposent exactement de la moitié des sièges au Parlement. La nouvelle opposition, constituée du Parti social-démocrate et du Parti communiste, détient l'autre moitié.
Le président Vicente Fox (Parti action nationale) ne se représente pas.
Congrès sans majorité. Le Parti action nationale (PAN ; droite chrétienne-sociale) conserve la majorité relative des sièges dans les deux chambres. Le parti conserve également la présidence de la République, avec la victoire de Felipe Calderón qui obtient 35,9 % des voix face à quatre autres candidats. Il devance de très peu Andrés López (Parti de la révolution démocratique : centre-gauche), qui recueille 35,3 % des voix et ne reconnaît pas sa défaite.
Alternance. Tous les ministres sortants, à l'exception du Premier ministre Maatia Toafa, perdent leurs sièges de députés. Le nouveau Parlement élit Apisai Ielemia au poste de Premier ministre.
Le Parti progressiste populaire (communiste, et associé à la communauté d'origine indienne) conserve la majorité absolue des sièges. Sam Hinds (PPP) demeure Premier ministre.
Dix jours avant le scrutin, cinquante-et-une personnes meurent dans d'un mouvement de foule dans un stade trop rempli, lors d'un rassemblement de partisans du gouvernement.
Ali Abdallah Saleh (Congrès général du peuple : centriste, hétéroclite), au pouvoir depuis 1978, est réélu avec 77,2 % des voix face à trois autres candidats. Faisal Bin Shamlan, le candidat d'une coalition de partis d'opposition, et ancien ministre des Infrastructures et du Pétrole du Yémen du Sud, obtient 21,8 % des suffrages.
Élections anticipées, le gouvernement ayant perdu sa majorité au Parlement. Les Îles Cook sont un État de facto indépendant, en libre association avec la Nouvelle-Zélande.
Le Parti démocrate (centre-droit libéral), au pouvoir, retrouve la majorité absolue des sièges. Jim Marurai (démocrate) demeure Premier ministre.
Parlement sans majorité. Le parti Mouvement pour la démocratie multipartite (centre-gauche) y conserve la majorité relative. Levy Mwanawasa (MDM) est réélu président de la République avec 43,0 % des voix face à quatre autres candidats.
Parlement sans majorité, très divisé. Le Parti du mouvement démocratique (centre-droit, hétéroclite) obtient le plus de sièges à la Chambre des députés, devant le Parti des travailleurs (gauche), mais aucun parti n'obtient même un cinquième des sièges. Les Démocrates (droite conservatrice, libérale en économie) sont le premier parti au Sénat, avec toutefois moins d'un quart des sièges. Luiz Inácio Lula da Silva (Parti des travailleurs) est réélu président de la République au second tour avec 60,8 % des voix, face à Geraldo Alckmin (Parti de la social-démocratie brésilienne : centriste, libéral).
Un amendement constitutionnel est adopté pour permettre au président sortant de briguer un troisième mandat. Les partis d'opposition boycottent le scrutin pour protester. L'OSCE estime que les candidats qui se présentent ne constituent qu'une opposition de façade, acquise au gouvernement.
Alternance. Le Parti démocrate (centriste, social-libéral) remporte la majorité absolue des sièges à la Chambre des représentants. Au Sénat, les démocrates progressent également et obtiennent quarante-neuf sièges sur cent, autant que le Parti républicain (droite conservatrice et néo-libérale), qui perd sa majorité. Les deux sénateurs indépendants, Joseph Lieberman et Bernie Sanders, sont proches du Parti démocrate, conférant à celui-ci une majorité effective.
Élections anticipées, le gouvernement ayant perdu sa majorité parlementaire.
Parlement sans majorité. Jan Peter Balkenende (Appel chrétien-démocrate : centre-droit) demeure Premier ministre, mais doit former un gouvernement de coalition avec le Parti travailliste (centre-gauche, jusque-là principal parti d'opposition) et l'Union chrétienne (centre-droit). Ces élections sont également marquées par la percée du Parti socialiste (gauche radicale), qui devient le premier parti d'opposition.
Alternance. Le Parti uni des travailleurs (centre-droit) remporte la majorité absolue des sièges, tandis que le Parti travailliste (centre-gauche), jusque-là au pouvoir, perd plus de la moitié de ses sièges. John Compton (PUT) devient Premier ministre, à l'âge de 81 ans.
Le Parti démocratique (conservateur), au pouvoir depuis sa création en 1968, conserve la majorité absolue des sièges. Jean Eyeghe Ndong demeure Premier ministre.