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Lucien Neuwirth

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Lucien Neuwirth
Illustration.
Lucien Neuwirth (à gauche) en 1964, au côté de Levi Eshkol
Fonctions
Sénateur de la Loire

(18 ans et 5 jours)
Élection 25 septembre 1983
Réélection 27 septembre 1992
Groupe politique RPR
Député français

(22 ans, 5 mois et 13 jours)
Élection 30 novembre 1958
Réélection 25 novembre 1962
12 mars 1967
30 juin 1968
11 mars 1973
19 mars 1978
Circonscription 2e de la Loire
Législature Ire, IIe, IIIe, IVe, Ve et VIe (Cinquième République)
Groupe politique UNR (1958-1962)
UNR-UDT (1962-1967)
UD-Ve (1967-1968)
UDR (1968-1976)
RPR (1976-1981)
Prédécesseur Circonscription créée
Successeur Bruno Vennin
Président du Conseil général de la Loire

(15 ans)
Prédécesseur Antoine Pinay
Successeur Pascal Clément
Conseiller général de la Loire

(25 ans)
Circonscription Canton de Saint-Étienne-Sud-Ouest-1
Prédécesseur Lui-même
(canton de Saint-Étienne-Sud-Ouest)
Successeur Jean-Claude Bertrand

(6 ans)
Circonscription Canton de Saint-Étienne-Sud-Ouest
Prédécesseur M. Ruelle
Successeur Lui-même
(canton de Saint-Étienne-Sud-Ouest-1)
Biographie
Surnom Lulu la pilule
Date de naissance
Lieu de naissance Saint-Étienne (Loire, France)
Date de décès (à 89 ans)
Lieu de décès Paris (16e), France
Nationalité Française
Parti politique RPF
UNR
UNR-UDT
UDR
RPR
Père Natan Neuwirth
Mère Gabrielle Blachon
Conjoint Marinette Didier (jusqu'en 1997)
Sophie Huet (1999-2013)
Enfants Gabrielle Neuwirth
Profession Commerçant

Lucien Neuwirth, né le à Saint-Étienne (Loire) et mort le à Paris, est un homme politique français.

Résistant durant la Seconde Guerre mondiale, il s'engage en politique dans le mouvement gaulliste et est député de 1958 à 1981. Il est principalement connu pour avoir défendu la loi Neuwirth pour l'autorisation de l'utilisation de la contraception orale en 1967, qui lui a valu d'être surnommé « Lulu la pilule ». Par la suite, il devient sénateur et s'intéresse à la prise en charge de la fin de vie.

Famille et études

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Lucien Neuwirth est le fils de Natan « Nesamel » Neuwirth (1897-1978), fourreur dans plusieurs capitales européennes puis à Saint-Étienne, naturalisé français en 1923 et de Gabrielle Blachon (1897-1987)[1],[2].

Lucien Neuwirth est élève au lycée Claude-Fauriel de Saint-Étienne[3].

Seconde Guerre mondiale

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Le 18 juin 1940, âgé de seize ans, il est à Yssingeaux lorsqu'il entend par hasard l'appel du général de Gaulle à la radio. « Ce qu'il disait, c'était ce que je pensais », affirmera plus tard Lucien Neuwirth[4]. Rentré à Saint-Étienne, il organise un groupe de jeunes amis convaincus comme lui qu'il faut résister, rencontre Jean Nocher, alors journaliste au journal La Tribune de Saint-Étienne. C'est autour de Jean Nocher que va se constituer le groupe Espoir et s’organiser la publication du journal clandestin du même nom. En 1942, les arrestations de résistants ayant commencé, il dit à sa mère son intention de partir pour Londres : elle l'approuve. Il s'engage dans les Forces françaises libres, rejoint les parachutistes SAS français, atterrit en planeur en Bretagne début , et part vers la Loire en jeep (opération Spencer). Il combat en Belgique (opération Franklin, hiver 1944) puis est parachuté aux Pays-Bas (opération Amherst, ) où il est fait prisonnier et fusillé. Par chance, il survit miraculeusement au peloton d'exécution, sauvé par son portefeuille laissé dans sa poche gauche, qui arrête la balle qui allait droit à son cœur. Blessé et recouvert par le corps d'un de ses camarades, il survit.

Le , il fonde l'Association des parachutistes de la Loire, actuellement Centre École de parachutisme Saint-Étienne Saint-Galmier, dont il fut le président jusqu'en 1953.

IVe République

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Lucien Neuwirth adhère au RPF en 1947.

De 1947 à 1965, il est conseiller municipal de Saint-Étienne, puis de 1953 à 1965 il est adjoint au maire de cette ville.

Lors du putsch d'Alger en , il est porte-parole du Comité de salut public, directeur de la radiodiffusion-télévision française en Algérie (Radio Alger) et représentant permanent en Algérie de Jacques Soustelle[5].

Début de la Ve République et dépénalisation de la contraception en 1967

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En , il découvre la contraception à Londres. Alors qu'il va avoir une relation sexuelle dans Hyde Park avec une Irlandaise de la Women's Army Corps, cette dernière lui tend un contraceptif effervescent. C'est à cette occasion qu'il découvre que les préservatifs et les spermicides sont en vente libre en Angleterre[6].

Aux élections législatives françaises de 1958, il est élu député[7] de 2e circonscription de la Loire avec l'UNR. Il est réélu en 1962 sous la même étiquette, puis réélu en 1967, 1968 et 1973 avec l'UDR et réélu en 1978 avec le RPR.

En 1957, il fait la connaissance du mouvement « Maternité heureuse ». Dans le cadre de ses activités de responsable de la commission d’assistance judiciaire que lui avait confiées en 1947 Alexandre de Fraissinette, maire de Saint-Étienne, il avait déjà été sensibilisé à la détresse des femmes subissant des grossesses non désirées[7]. Il se promet, dès cette époque, d'abroger la loi de 1920 criminalisant la propagande anticonceptionnelle, ce qui lui attire les foudres des conservateurs. Le portail de sa maison est graffité d'« assassin d'enfant », sa fille de treize ans est priée de quitter l'établissement privé religieux où elle était scolarisée[8]. Dans un paquet recommandé, il reçoit un fœtus avec ce mot : « Salaud, voilà ce que tu as fait ». Il est traité de « fossoyeur de la France »[9].

En 1966, alors député UDR, il rédige avec l'aide de Pierre Simon une proposition de loi dépénalisant la contraception et la dépose en mai de cette année[7]. Il tente de rassembler autour de lui d'autres députés gaullistes favorables à l'abrogation, mais la majorité y est violemment hostile. C'est Marie-Claude Vaillant-Couturier, camarade de résistance, qui lui gagne le soutien de députés communistes. Le , il est interrogé à la télévision par Pierre Dumayet sur son livre Dossier de la pilule. Cette interview lui permet d'expliquer sa proposition de loi relative à la régulation des naissances, à l'autorisation et à la libéralisation du recours à la contraception.

Après bien des atermoiements, la loi Neuwirth légalisant la contraception est finalement promulguée le . Il complète celle-ci par la loi no 73-639 du créant le Conseil supérieur de l'information sexuelle, de la régulation des naissances et de l’éducation familiale (CSIS)[10]. Son action pour la légalisation de la contraception lui vaut le surnom de « Lulu la pilule »[7].

De 1958 à 1962, il est secrétaire général du groupe UNR puis questeur de l'Assemblée nationale de 1962 à 1975, il devient secrétaire général-adjoint de l'UDR en . Il se présente sans succès aux élections municipales de Saint-Étienne en 1965 et en 1971 face à Michel Durafour.

En 1976, il est président de l’Amicale parlementaire des PME. La même année, il fonde avec Marie-Andrée Lagroua Weill-Hallé le Comité national pour la régulation des naissances[8].

De à , il est président du Conseil général de la Loire. Après avoir été battu par le socialiste Bruno Vennin lors des élections législatives de juin 1981 marquées par la « vague rose », il crée en le club politique Nouvelle opposition nationale.

Sénat et fin de vie

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Lucien Neuwirth est élu sénateur RPR de la Loire le 25 septembre 1983[8], puis réélu le 27 septembre 1992 jusqu'au 30 septembre 2001. De 1989 à 1998, il exerce également les fonctions de questeur du Sénat. Siégeant à la commission des Affaires sociales du Sénat, il est à l’origine des lois sur la prise en charge de la douleur (1995)[11],[12] et sur les soins palliatifs (1999)[13]. Celles-ci lui sont inspirées par l'expérience de son épouse en chimiothérapie et la différence avec la prise en charge de la douleur aux États-Unis à la même époque[8].

De 1998 à 2001, il est membre de la délégation française aux assemblées du Conseil de l'Europe et de l'Union de l'Europe occidentale. En 2001, il est membre du Conseil économique et social.

Franc-maçon[14],[15], il a été membre de la Grande Loge de France[16].

Il meurt le à l'hôpital Sainte-Périne dans le 16e arrondissement de Paris[17],[18] à l'âge de quatre-vingt-neuf ans. Une messe a été célébrée par le père Pascal Gollnisch en l'église Saint-François-de-Sales de Paris dans le 17e arrondissement de Paris le en présence notamment de Najat Vallaud-Belkacem, Marisol Touraine, Charles Pasqua, Gérard Larcher, Patrick Ollier, Antoine Rufenacht, Bernard Debré, Roger-Gérard Schwartzenberg, Michel Roussin, Jean-François Legaret et Paul-Marie Coûteaux[19]. Les obsèques de Lucien Neuwirth ont été célébrées par Mgr Dominique Lebrun le en la cathédrale Saint-Charles-Borromée de Saint-Étienne[20]. Il est inhumé au cimetière du Crêt-de-Roc à Saint-Étienne[20].

Vie privée

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Il fut marié en premières noces à Marinette Didier (décédée le au centre Léon-Bérard à Lyon), avec qui il a eu une fille Gabrielle Neuwirth épouse Dallara (décédée le à l'âge de cinquante-deux ans). Il sera très marqué par la mort de sa fille.

Il épouse en secondes noces, le à Paris, Sophie Huet, journaliste au Figaro et présidente de l'Association des journalistes parlementaires[21].

Mandats et fonctions

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Mandats parlementaires

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  • -  : Député de 2e circonscription de la Loire
  • -  : Député de 2e circonscription de la Loire (réélu)
  • -  : Député de 2e circonscription de la Loire (réélu)
  • -  : Député de 2e circonscription de la Loire (réélu)
  • -  : Député de 2e circonscription de la Loire (réélu)
  • -  : Député de 2e circonscription de la Loire (réélu)
  • -  : Sénateur de la Loire (réélu le )

Mandats locaux

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Autres mandats

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Décorations

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Décorations françaises

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Décoration étrangère

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Publications

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  • Dossier de la pilule, 1967.
  • Le fléau fiscal : Réforme ou révolution, Paris, Fayard, 1967.
  • Mais, après tout… (Ma guerre à 16 ans), Arles, Actes Sud, 1994.
  • Rapport sur la politique de lutte contre le cancer, corédigé avec Claude Huriet, 2001.

Dans la fiction

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Notes et références

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  1. Jean-Louis Beaucarnot, « Les origines familiales de Lucien Neuwirth », sur La Revue française de généalogie, (consulté le )
  2. « Lucien Louis NEUWIRTH - SOUVIGNET Sylvain Jean - Geneanet », sur Geneanet (consulté le )
  3. « Claude Fauriel Groupe de Paris compte rendu Soirée Neuwirth 8 mars 2004 », sur fauriel.paris.free.fr (consulté le )
  4. Entretien télévisé sur le site de l'INA
  5. Entretien avec Lucien Neuwirth sur L'Express
  6. Clara Dupont-Monod, « L'homme par qui la pilule vint aux femmes », L'Histoire, no 318,‎ , p. 116.
  7. a b c et d Anna Cuxac, « Lulu la Pilule », Causette, no 84,‎ , p. 56-57 (lire en ligne).
  8. a b c et d Clémentine Billé et Hugo Wintrebert, « Lucien Neuwirth, le député qui a fait avaler la pilule à la France gaulliste », sur slate.fr, (consulté le ).
  9. Xavière Gauthier, Paroles d'avortés: quand l'avortement était clandestin, Martinière, , p. 284.
  10. « CSIS », sur ined.fr.
  11. Lucien Neuwirth, « Sur les problèmes posés, en France, par le traitement de la douleur, Rapport d'information », .
  12. « Loi no 95-116 du 4 février 1995 ».
  13. « Les soins palliatifs et l'accompagnement - Sénat », sur www.senat.fr (consulté le )
  14. Éric Zemmour, « Les habits neufs de la franc-maçonnerie », sur Le Figaro, (consulté le )
  15. « Mort de Lucien Neuwirth auteur de la loi sur la pilule », Le Monde,‎ (ISSN 1950-6244, lire en ligne, consulté le )
  16. Denis Meynard, « La franc-maçonnerie a le vent en poupe », sur L'Express, (consulté le )
  17. « Mort du père de la pilule contraceptive Lucien Neuwirth », sur Le Point,
  18. « Lucien Neuwirth est décédé », sur Le Progrès,
  19. « Obsèques de Lucien Neuwirth, père de la pilule », sur Europe 1, (consulté le )
  20. a et b Saint-Étienne : les adieux à Lucien Neuwirth sur France 3 Rhône-Alpes.
  21. « Mort de Lucien Neuwirth, pionnier de la contraception » (consulté le )
  22. « Lucien Neuwirth », sur noms.rues.st.etienne.free.fr (consulté le )
  23. Yves Renaud, « Saint-Étienne inaugure sa place Lucien-Neuwirth », sur France Bleu Saint-Étienne Loire, (consulté le )
  24. « L’esplanade de Châteaucreux devient la place Lucien Neuwirth », sur Le Progrès, (consulté le )

Liens externes

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