Mélétos
Naissance | |
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Nom dans la langue maternelle |
Μέλητος |
Époque | |
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Auteur tragique |
Mélétos (en grec ancien Μέλητος / Mélêtos) est un auteur et poète tragique grec du Ve siècle av. J.-C., connu comme l'un des principaux accusateurs de Socrate, celui qui a déposé officiellement la plainte.
Biographie
[modifier | modifier le code]Fils de Mélétos, athénien originaire du dème de Pithos, Mélétos accuse Socrate en avril -399[1], avec deux de ses amis (l'orateur Lycon et le tanneur devenu politicien Anytos) des trois crimes suivants[2] :
- Ne pas croire aux dieux de la cité
- Corrompre la jeunesse
- Introduire « des divinités nouvelles » : Socrate croyait en un démon personnel, une voix ou un signe qui le prévenait.
Le philosophe Maxime de Tyr dit dans sa Neuvième Dissertation : « Socrate fut accusé par Mélitus, traduit en jugement par Anytus, poursuivi par Lycon, condamné par les Athéniens, chargé de fers par les onze et réduit à avaler la ciguë : et Socrate dédaigna Mélitus qui l'accusoit, et Socrate couvrit de mépris Anytus qui le traduisoit en justice, et Socrate se moqua de Lycon qui parloit contre lui »[3].
Eutyphron dit dans le dialogue platonicien qui porte son nom, que l'action intentée par Mélétos à Socrate est exemplaire de l'incapacité des Athéniens à comprendre le caractère démonique et donc divin à qui Socrate dit obéir. Après la mort de Socrate, la foule se tourne contre ses accusateurs, et Mélétos est condamné à mort[4].
Plutarque de Chéronée écrit qu'après avoir laissé condamner Socrate à mort, les Athéniens s'en voulurent et se prirent de haine pour ses accusateurs à tel point qu'on forçait les garçons des bains publics à changer leur eau de baignade, entre autres harcèlements, si bien qu'ils se pendirent.[réf. nécessaire] Diogène Laërce dit qu'Antisthène passe aussi pour avoir fait bannir Anytos, et condamner Mélétos à mort.[réf. nécessaire]
Œuvres
[modifier | modifier le code]Sa plus célèbre pièce est une Œdipédie ; il a aussi écrit des chansons à boire[5]. Il a exercé en même temps que Sannyrion et Cinésias.
Notes et références
[modifier | modifier le code]- Platon, Apologie, 19b, 26-27, 36-37. Xénophon, Mémorables, IV, 4, 4 ; IV, 8, 4.
- Platon, Apologie de Socrate, 24b c ; Xénophon, Mémorables, I, 1 ; Diogène Laërce, II, 40.
- Dissertations de Maxime de Tyr, traduites sur le texte grec avec des notes critiques, historiques et philosophiques, par Jean-Isaac Combes-Dounous, Bossange, Masson et Besson, Paris, 1802
- Cette opinion est controversée, et généralement admise ; l’hostilité contre les amis de Socrate dura un certain temps après sa mort
- Mélétos, l'accusateur de Socrate, de Paul Mazon, 1940
Bibliographie
[modifier | modifier le code]- Luc Brisson (dir.), Platon et Louis-André Dorion (trad. du grec ancien par Louis-André Dorion), Apologie de Socrate : Platon, Œuvres complètes, Paris, Éditions Flammarion, (1re éd. 2006), 2204 p. (ISBN 978-2-08-121810-9).
- Luc Brisson (dir.), Le Banquet : Platon, Œuvres complètes, Paris, Éditions Flammarion, (1re éd. 2006), 2204 p. (ISBN 978-2-08-121810-9).
- (grc + fr) Xénophon (trad. François Ollier), Le Banquet. Apologie de Socrate., Les Belles Lettres, (1re éd. 1961), 119 p. (ISBN 978-2-251-00334-4).
Sources
[modifier | modifier le code]- Élien, Histoires variées [lire en ligne] (II, 13).
- Platon, Apologie de Socrate [détail des éditions] [lire en ligne]. (19b, 23e)
- Diogène Laërce, Vies, doctrines et sentences des philosophes illustres [détail des éditions] (lire en ligne) (VI, 13).
- Xénophon, Apologie de Socrate (30–32).
- Plutarque, Dialogue sur l'Amour commenté par Cyril Morana, aux Ed. des Mille et une nuits, p. 61.