Marie Nageotte-Wilbouchewitch
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Marie Nageotte-Wilbouchewitch, née le à Białystok (Empire russe)[a] et morte le dans le 6e arrondissement de Paris, est une pédiatre française et la première femme à avoir terminé l'internat de médecine. Elle écrit de nombreux articles scientifiques.
Biographie
[modifier | modifier le code]Famille
[modifier | modifier le code]Marie Wilbouchewitch, dite Macha dans sa famille[JP 1], est née le à Białystok, en Russie[1], dans une famille bourgeoise[2].
Elle arrive à Paris en [JP 2].
Le , elle épouse le neurologue, neuroanatomiste et neuropathologiste Jean Nageotte (1866-1948), alors interne de médecine à Paris et acquiert ainsi la nationalité française[1].
Formation
[modifier | modifier le code]À la rentrée 1883, Marie Wilbouchewitch s’inscrit en première année à la faculté de médecine de Paris ; parmi les 3 933 étudiants dont 603 étrangers, il y a 78 femmes dont 65 étrangères[JP 2]. En , elle est reçue 28e sur 46 au concours de l'internat où son futur mari est reçu 10e ; elle est ainsi la deuxième femme à être reçue au concours de l'internat, après l'Américaine Augusta Klumpke (1859-1927) reçue 16e en 1886, qui épousera Jules Dejerine (1849-1917)[JP 3]. Augusta démissionne l'année suivante, Marie Wilbouchewitch est donc la première femme à avoir terminé l'internat de médecine[JP 4],[2].
Le , elle obtient son diplôme de docteur en médecine après avoir soutenu une thèse sur le traitement antiseptique des brûlures[JP 5],[3].
Vie professionnelle
[modifier | modifier le code]Interne à l'hôpital des Enfants malades, Marie Nageotte-Wilbouchewitch exerce à Paris. Elle contribue au traitement des scolioses et cyphoses, et introduit le service social à l'hôpital. Pionnière de l'orthopédie pédiatrique, elle est formée par Georges Félizet à l'hôpital Tenon, et Louis-Alexandre de Saint Germain à l'hôpital des Enfants malades[2],[4].
Elle dirige bénévolement la salle de gymnastique de l'hôpital des Enfants malades[4] de 1895 à 1920[2].
Marie Nageotte-Wilbouchewitch fait partie du petit groupe des premières femmes médecins (avec Augusta Klumpke, Blanche Edwards-Pilliet, Madeleine Pelletier, Nicole Girard-Mangin) « tombées dans l’oubli le plus profond car elles n’ont pas parlé, pas écrit »[5].
Pédiatre réputée, elle adhère à la Société de pédiatrie de Paris en 1905, dont elle est élue présidente[4] en 1930.
Patriote pendant la Première Guerre mondiale, elle s'engage comme assistante bénévole au service des premiers blessés à l'hôpital militaire du Val-de-Grâce à Paris du au auprès du chirurgien et médecin principal Adolphe Jalaguier[2] et à nouveau en 1939. Guillaume Apollinaire, blessé à la tempe par un éclat d'obus le , est soigné par elle au Val-de-Grâce[6] et lui dédicace en reconnaissance son recueil de poèmes Alcools.
Elle aide son mari dans ses travaux.
Elle meurt le dans le 6e arrondissement de Paris[7], puis est inhumée dans le caveau de la famille Nageotte au cimetière du Montparnasse dans le 14e arrondissement de Paris[JP 1].
Publications
[modifier | modifier le code]Musique
[modifier | modifier le code]Pianiste, Marie Nageotte-Wilbouchewitch a composé plusieurs œuvres, principalement des chants pour voix et piano, textes russes et français, notamment à partir de poèmes du « poète du Caucase » Mikhaïl Lermontov[8].
Médecine
[modifier | modifier le code]Marie Nageotte-Wilbouchewitch publie de nombreux articles dans le Bulletin de la Société de Pédiatrie de Paris de 1905 à 1939. Elle écrit également de nombreux articles ainsi que deux chapitres d'un Traité de Kinésithérapie. La liste de ses publications est disponible sur le site de la BnF[9] :
- sa thèse : Traitement antiseptique des brûlures, 1893[10] ;
- Atlas-manuel de gymnastique orthopédique, traitement des déviations de la taille, 1903 [présentation en ligne] ;
- (en coll.) Kinésithérapie, massage, mobilisation, gymnastique, 1909 [lire en ligne]
- Traitement des déviations de la colonne vertébrale et de l'insuffisance respiratoire, 1937[11].
Mémoires
[modifier | modifier le code]Marie Nageotte-Wilbouchewitch a rédigé ses mémoires en trois tomes :
Pour approfondir
[modifier | modifier le code]Bibliographie
[modifier | modifier le code]- Jacques Poirier, « Le docteur Marie Wilbouchewitch-Nageotte (1864-1941) Pionnière de l’orthopédie pédiatrique et musicienne » in Histoire des sciences médicales, tome LII, no 4, 2018 p. 475-488 [lire en ligne]
Liens externes
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- Ressource relative à la santé :
- [vidéo] Marie Wilbouchewitch-Nageotte ; Première femme chirurgien Conférence à l'Académie nationale de chirurgie, le
Notes et références
[modifier | modifier le code]Notes
[modifier | modifier le code]- Białystok est en Pologne depuis 1919.
Références
[modifier | modifier le code]Biographie de Jacques Poirier
[modifier | modifier le code]- p. 475.
- p. 476.
- p. 477.
- p. 486.
- p. 478.
Autres sources
[modifier | modifier le code]- Registre des mariages de 1891 du 10e arrondissement de Paris, cote 10V4E 6400, p. 12/21.
- Françoise Deherly, « Marie Wilbouchewitch-Nageotte, la première chirurgienne » , sur gallica.bnf.fr, Le blog de Gallica, (consulté le )
- Tables des thèses soutenues à la Faculté de Médecine de Paris, pendant l'année scolaire 1892-1893.
- M. -P. Vazquez, « Histoire des femmes chirurgiens. Mon histoire débute en 1968 », Bulletin de l'Académie Nationale de Médecine, vol. 205, no 8, , p. 954–961 (ISSN 0001-4079, DOI 10.1016/j.banm.2021.05.019, lire en ligne, consulté le )
- Françoise Kern-Coquillat, Les femmes médecins dans le service de santé en France (1914-1918), p. 49[lire en ligne].
- Apollinaire, Guillaume (1880-1918) Sources d’archives identifiées, p. 4 [lire en ligne].
- Registre des décès de 1941 du 6e arrondissement de Paris, cote 066D 247, p. 28/31.
- Liste des œuvres musicales de Marie Nageotte-Wilbouchewitch.
- Liste des publications de Marie Nageotte-Wilbouchewitch.
- Traitement antiseptique des brûlures.
- Traitement des déviations de la colonne vertébrale et de l'insuffisance respiratoire.
- Mémoires - Ma famille.
- Mémoires - Mes années de médecine.
- Mémoires - Au Val-de-Grâce pendant la Grande Guerre.