Aller au contenu

Maurice Utrillo

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Maurice Utrillo
Suzanne Valadon, Portrait de Maurice Utrillo, 1925, lithographie.
Naissance
Décès
(à 71 ans)
Dax (Landes)
Sépulture
Nom de naissance
Maurice Valadon
Nationalité
Activité
Maître
Mouvement
Influencé par
Père
Mère
Distinction
Archives conservées par
signature de Maurice Utrillo
Signature
Vue de la sépulture.

Maurice Utrillo (/mɔʁisytʁijo/) est un peintre français né le à Paris et mort le à Dax (Landes).

Artiste représentatif de l'École de Paris, il est le fils de la peintre Suzanne Valadon (1865-1938).

Utrillo et Valadon

[modifier | modifier le code]
Maurice Utrillo et sa mère Suzanne Valadon, vers 1890.

Maurice Utrillo naît un lendemain de Noël sous le nom de Maurice Valadon, au no 8 rue du Poteau à Montmartre, dans le 18e arrondissement de Paris : il est un des rares peintres célèbres de Montmartre qui y soit né. Il est le fils de la peintre Suzanne Valadon et d'un père inconnu. Ce n'est probablement pas le fils du peintre catalan Miquel Utrillo, un des amants de Suzanne Valadon, qui néanmoins le reconnaît en 1891, dans sa 8e année, et lui donne ainsi son nom[Note 1].

Suzanne Valadon devint le modèle de Toulouse-Lautrec, Puvis de Chavannes, Auguste Renoir (qui l'appelait Maria), voire de Vincent van Gogh et de bien d'autres peintres montmartrois dont elle aurait été parfois la maîtresse. C'est en les observant qu'elle apprit à peindre et se lança dans ses premiers dessins (son fils était un de ses modèles préférés quand il acceptait de tenir la pose). On lui présenta Edgar Degas qui lui apprit quelques techniques, l'encouragea à peindre et fut son premier acheteur.

L'enfance de Maurice Utrillo se déroule auprès de sa grand-mère, à qui sa mère l'a confié, villa Hochard à Pierrefitte-sur-Seine[2] (actuelle Seine-Saint-Denis). Son adolescence est douloureuse. À partir de 1901, il fait plusieurs séjours à l'asile. Il sombre progressivement dans l'alcool, qui provoque chez lui de nombreux troubles (violence, démence). Ses études en sont affectées. Cependant, ses occupations thérapeutiques contribuent peut-être à révéler son génie. En tout cas, il reçoit les encouragements de sa mère lorsqu'elle pense découvrir en lui du talent.

Revenu à la ville de son enfance, il y croque ainsi Le Café Le Chat sans queue ou La Guinguette.

Maurice Utrillo rencontre le peintre Alphonse Quizet et commence à peindre régulièrement à partir de 1910, année où il peut se mettre à vivre de sa peinture. Il produit des centaines de toiles en plusieurs décennies et il est beaucoup plagié (il existe une multitude de faux et d'œuvres douteuses).

Dès les années 1920, il devient un peintre célèbre et le gouvernement français le décore de la croix de la Légion d'honneur en 1929. À partir de 1924 et pendant une vingtaine d'années, Maurice Utrillo passe une partie de l'année au château de Saint-Bernard (Ain) dont il est propriétaire.

Malgré l'opposition de sa mère, il épouse en 1935 Lucie Valore, avec laquelle il s'installe au Vésinet d'abord au no 27 route de la Plaine, puis en 1936 au no 18 route des Bouleaux (villa La Bonne Lucie) jusqu'en 1955, année de la mort du peintre[3]. La mère de Maurice Utrillo joue un rôle dans la gestion des finances du couple et surveille son fils afin d'éviter sa rechute dans l'alcoolisme et le pousse à travailler. Elle meurt en 1938.

En 1944, il rencontre la peintre Georgette Dupouy. Un jour d'été 1945, son beau-frère lui présente un jeune peintre débutant, Charles Féola (oncle du peintre Roland Irolla), rencontré alors qu'il peignait place du Tertre à Paris. Il se sent alors l'âme d'un mentor et l'accueille chez lui au Vésinet pendant quelques mois, le temps pour Féola de mettre à profit les conseils techniques de Maurice Utrillo, devenu son ami, et de développer son propre style. Il gardera avec son élève des liens indéfectibles. Il assistera à ses expositions montmartroises et patronnera même quelques-unes de ses expositions à Londres, New York, Rio, Le Caire, Tel Aviv, Tokyo et en Scandinavie[4]. Il est promu officier de la Légion d'honneur en 1950[5].

Maurice Utrillo meurt le à l'hôtel Splendid de Dax où il est en cure avec sa femme. Il est enterré au cimetière Saint-Vincent de Montmartre à Paris[6], face Au Lapin Agile, près de La Maison Rose fondée par les artistes Germaine et Ramon Pichot[7] qu'il immortalise en peinture[8].

Le catalogue raisonné de Maurice Utrillo recense 2 849 peintures. Peintre représentatif de l'École de Paris[9], il a beaucoup peint des paysages dans lesquels apparaissent des maisons ou des coins de villages, essentiellement des vues de Montmartre.

On distingue[Qui ?] trois périodes dans son œuvre :
  • la période Montmagny de 1904 à 1910 ;
  • la période blanche de 1910 à 1914 : les formes et les teintes blanches sont prédominantes ;
  • la période colorée de 1922 à 1955 : les tonalités vives et gaies prédominent.

Lieux d'expositions

[modifier | modifier le code]

Le musée Utrillo-Valadon situé à Sannois (Val-d'Oise) et fermé depuis le pour une durée indéterminée en raison du désordre structurel du bâtiment, conserve trois toiles d'Utrillo ainsi que cinq œuvres de sa mère, Suzanne Valadon, et deux d'André Utter, époux de cette dernière.

La Pinacothèque de Paris a organisé en 2009 une exposition consacrée à Maurice Utrillo et à Suzanne Valadon[10]. Elle a également présenté plusieurs de leurs œuvres à l'occasion de l'exposition Modigliani, Soutine et l'Aventure de Montparnasse - La Collection Jonas Netter en 2012.

En 2010, son testamentaire Jean Fabris — qui a rompu avec le musée Utrillo-Valadon de Sannois — inaugure l'espace Utrillo, comprenant une quinzaine de tableaux, 15 000 photographies et de nombreux documents[2]. En 2015, repartant sur de nouvelles bases avec la commune de Sannois, Fabris envoie deux œuvres du musée Utrillo-Valadon rejoindre 80 autres peintures au Japon dans le cadre d'une exposition destinée à faire connaître la mère d'Utrillo (Utrillo étant déjà connu et apprécié en terre nippone, au point que des cafés portent son nom[11]).

Œuvres dans les collections publiques

[modifier | modifier le code]
Algérie
États-Unis
France
République tchèque
  • Prague Musée juif :
    • Église Saint-Pierre de Montmartre, 1930 ;
    • Le Donjon rue de Veaux, 1932.
Royaume-Uni
Russie
Serbie
Suisse

Notes et références

[modifier | modifier le code]
  1. D'après Louis Barbier, le père biologique serait Henri de Toulouse-Lautrec. Maurice Utrillo aurait même revendiqué son héritage et sa mère l'aurait fait interner[pas clair].

Références

[modifier | modifier le code]
  1. « https://www.siv.archives-nationales.culture.gouv.fr/siv/POG/FRAN_POG_05/p-6ddjxjluc-1o4thor1lvkia »
  2. a et b « Maurice Utrillo de retour à Pierrefitte », Le Parisien, édition de Seine-Saint-Denis, , p. 1.
  3. [PDF] Biographie de Suzanne Valadon, mère de Maurice Utrillo, sur utrillo.com.
  4. « Charles Féola et les envoûtements de Montmartre », sur Guide officiel du syndicat d'initiative de Montmartre, .
  5. « Base de données Léonore », sur www.leonore.archives-nationales.culture.gouv.fr (consulté le ).
  6. « Utrillo Maurice (1883-1955) », sur Cimetière de France et d'ailleurs, (consulté le ).
  7. La rédac, « Le jour où… la Maison Rose a été construite à Montmartre », sur Vivre paris, (consulté le )
  8. « Paris : La Maison Rose à Montmartre, petite histoire et grands artistes - 2 rue de l'Abreuvoir - XVIIIème - Paris la douce, magazine parisien, culture, sorties, art de vivre » (consulté le )
  9. Suzanne Valadon et Maurice Utrillo à la Pinacothèque de Paris, du 6 mars 2009 au 15 septembre 2009.
  10. Exposition Utrillo-Valadon à la pinacothèque de Paris.
  11. Deux œuvres du musée Utrillo de Sannois exposées au Japon.
  12. a et b Guy Briolet, Martine Dumortier, Françoise Lécuyer-Champagne, Jean-Pierre Pierre-Ivan, Maïté Vallès-Bled (préf. Martial Taugourdeau), L'Eure-et-Loir et les peintres, Chartres, Jean Legué, , 169 p. (ISBN 9782950074539), p. 165.

Bibliographie

[modifier | modifier le code]
  • Gustave Coquiot (préf. G. C), Maurice Utrillo, V., éditions André Delpeuch-Paris, , 125 p..
  • Francis Carco, La Légende et la vie d'Utrillo, Paris, Éditions Bernard Grasset, 1928 (ASIN B0000DOZP8).
  • Pierre Mac Orlan, Utrillo, Paris, Les Éditions du Chêne, 1952. 16 planches, 8 pages de texte.
  • Jean Fabris, Claude Wiart, Alain Buquet, Jean-Pierre Thiollet, Jacques Birr, Catherine Banlin-Lacroix et Joseph Foret, Utrillo, sa vie, son œuvre, Paris, Éditions Frédéric Birr, 1982 (ASIN B00IQANDQO).
  • Jean Fabris, Maurice Utrillo. Folie ?, Paris, Éditions Galerie Pétridès, coll. « Beaux livres», 1992 (ISBN 978-2912184054).
  • Michel Peyramaure, Suzanne Valadon, Robert Laffont, coll. « Pocket » no 10683-10684 ; tome 1 : Les Escaliers de Montmartre, 417 p. (ISBN 978-2266094122) ; tome 2 : Le Temps des ivresses, 398 p. (ISBN 978-2221094211).
  • Dictionnaire Bénézit, Dictionnaire critique et documentaire des peintres, sculpteurs, dessinateurs et graveurs de tous les temps et de tous les pays, vol. 13, éditions Gründ, , 13440 p. (ISBN 2700030230), p. 929-931.
  • Valadon, Utrillo - Au tournant du siècle à Montmartre - De l’Impressionnisme à l'École de Paris, Éd. Pinacothèque de Paris, 2009 (ISBN 9782358670012). — Catalogue de l'exposition.
  • Jean Fabris et Cédric Paillier, Catalogue raisonné de l'œuvre complet de Maurice Utrillo, tome I, éd. Association Maurice Utrillo, 2009 (ISBN 978-2918452003).

Liens externes

[modifier | modifier le code]

Sur les autres projets Wikimedia :