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Max Aub

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Max Aub
Extrait d'une fresque du collège Max Aub de Valencia.
Biographie
Naissance
Décès
(à 69 ans)
MexicoVoir et modifier les données sur Wikidata
Nom de naissance
Max Aub Mohrenwitz
Nationalités
française (-)
allemande (-)
espagnole (-)
mexicaine (jusqu'en )Voir et modifier les données sur Wikidata
Domiciles
Activités
Période d'activité
À partir de Voir et modifier les données sur Wikidata
Conjoint
Perpetua Barjau Martín (d) (de à )Voir et modifier les données sur Wikidata
Enfant
Elena Aub (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Autres informations
Parti politique
Genre artistique
Distinctions
Bourse Guggenheim (, et )Voir et modifier les données sur Wikidata
signature de Max Aub
Signature

Max Aub Mohrenwitz, dit Max Aub, né le à Paris et mort le à Mexico, est un auteur dramatique, romancier, essayiste et critique littéraire qui a eu quatre nationalités au cours de sa vie : Français, Allemand, Espagnol, Mexicain[1].

Naissance, jeunesse et famille

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Plaque commémorative au 3 cité de Trévise à Paris, où naquit Max Aub en 1903.

Max Aub naît le 3 cité de Trévise, dans le 9e arrondissement de Paris[2].

Son père, Frédéric[3] ou Guillermo[4] Aub, est représentant de commerce dans une famille de juristes allemands. Il s'est installé à Paris où il a épousé Suzanne Mohrenwitz, issue de la haute bourgeoisie française mais d'origine allemande[3]. Les deux époux ont deux enfants, Max et sa sœur Madeleine, qu'ils élèvent de façon laïque ; ceux-ci ignorent leur ascendance juive[3].

Première guerre mondiale

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À l'été 1914, alors que les oncles des enfants sont mobilisés en France et en Allemagne, ils rejoignent leur père, installé à Valence en Espagne pour le travail[3].

Max Aub devient à son tour représentant de commerce, et parcourt l'Espagne. Il épouse Perpetua Barjau Martín en 1926, le couple aura trois filles[3].

En 1925, à Madrid, Jules Romains lui fait faire ses premiers pas en littérature[1]. Il est membre du Parti socialiste ouvrier espagnol et dirige Vérité, le journal socialiste de Valence[3].

Guerre civile espagnole

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Plaque sur la façade de l'ambassade d'Espagne en France, où est évoqué son rôle pour l'acquisition de Guernica.

Lors du soulèvement nationaliste des 17 et 18 juillet 1936 en Espagne, Max Aub se rallie aux Républicains et fait partie de la délégation espagnole républicaine à Paris. Il entre en contact avec Pablo Picasso et lui commande un tableau pour le compte du gouvernement républicain. Ce sera Guernica[1]. Une plaque commémorative sur la façade de l'actuelle ambassade d'Espagne en France rappelle cet épisode, de même que le rôle de Max Aub dans la coordination du pavillon espagnol lors de l'Exposition universelle de 1937. Il retourne en Espagne en 1937[3].

Avec Ramón J. Sender, il est l'un des meilleurs chroniqueurs de la Guerre civile espagnole[5].

Même s'il n'est crédité que pour le découpage, Max Aub participe à l'écriture et à la réalisation du film d'André Malraux Espoir, sierra de Teruel (1940) ; Aub reconnaît quand même que Malraux en est l'auteur[6]. L'équipe fuit l'Espagne quand les Franquistes envahissent la Catalogne ; le montage du film se termine en France dans les studios de Joinville[3].

Seconde Guerre mondiale

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De retour à Paris, Max Aub commence à écrire Le labyrinthe magique, évoquant sa déportation dans le camp de concentration de Los Almendros[7]. En avril 1940, considéré comme un « dangereux activiste », il est incarcéré par les autorités françaises, puis libéré grâce à ses amis écrivains[3]. Max Aub est interné sur ordre de l'administration du gouvernement de Vichy, d'abord au camp de concentration du Vernet, puis, en Algérie, à Djelfa[8]. Max Aub a mis en vers pour le théâtre un récit de son internement[9].

En mai 1942, il embarque à Casablanca[10] puis s'enfuit pour le Mexique. Sa famille ne le rejoindra qu'après-guerre[3].

En 1944 paraît Manuscrit corbeau, qui place un corbeau nommé Jacobo dans la position du zoologiste qui examine « l'étrange façon de vivre des hommes[11] » au sein du camp du Vernet[8], où l'on croise loups, renards ou chiens de garde[12]. Inspiré par son passage dans les camps, cette satire peut évoquer Swift, La Fontaine ou Voltaire[11].

Après-guerre

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Max Aub rencontre Luis Buñuel, avec qui il collaborera pour l'écriture de son film Los Olvidados (1950).

En 1951, Aub écrit au président Vincent Auriol, pour lui demander un visa lui permettant de rentrer en France[6] Il n'obtiendra un permis de séjour qu'en 1958, grâce au soutien de Malraux[3].

En 1956 paraît Crimes exemplaires, un recueil de 130 aveux de meurtres fictifs[10] qui doit au surréalisme, décrit comme un « chef-d’œuvre d’humour noir[11],[13] ».

En 1958, il écrit la biographie de Jusep Torres Campalans, un canular décrivant un peintre cubiste imaginaire[1].

Il fonde en 1965 le périodique littéraire Los sesenta, qui compte parmi ses rédacteurs les poètes Jorge Guillén et Rafael Alberti. La même année, il est membre du jury au festival de Cannes[3].

En 1969, il retourne en Espagne[3].

Il meurt à Mexico d'une crise cardiaque le [3] et sa femme meurt en 1991[réf. nécessaire].

Généralités

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Max Aub a principalement écrit en espagnol, lui-même se qualifiant d'« écrivain espagnol »[14], langue qu'il a apprise dans les livres, et dans l'entre-deux guerres, lors de ses nombreux et longs voyages en Espagne en tant que représentant de commerce[14]. En 1934, il débute l'écriture de Io Vivo. Ce n'est qu'en 1953, qu'il décide de publier ce texte. Il parait pour la première fois en Espagne, en 1966 dans une collection de poésie.

Il a écrit en français une partie de sa correspondance, ainsi que quelques conférences[14].

Bien qu'écrivain espagnol, Aub a cherché toute sa vie à garder le contact avec la France, soit par l'obtention de visa (1958), soit en veillant à être publié et traduit en France[15]. Ces démarches s'avèrent compliquées, et ses livres se vendent peu en France : 921 exemplaires en trente ans pour Jusep Torres Campalans (Gallimard) ; 1158 exemplaires entre 1965 et 1971 pour Campo francés (Ruedo Ibérico)[15].

L'œuvre de Max Aub peut se caractériser par une certaine liberté prise avec la réalité[10], comme l'illustre son canular Jusep Torres Campalans, une supercherie décrivant la biographie d'un peintre fictif, qui a convaincu un certain nombre de spécialistes[1]. De la même façon, Crimes exemplaires se présente comme un recueil de confessions de meurtriers authentiques, bien qu'il soit évident qu'il s'agit d'inventions de l'écrivain[10]. Cette liberté prise avec la réalité peut également prendre la forme « de la distorsion fantastique et du vertige du conditionnel[10] », comme c'est le cas dans le recueil Sauf votre respect.

Son œuvre est emprunte d'humour noir ou grinçant, notamment dans Crimes exemplaires[11] ou Manuscrit Corbeau[8].

Plusieurs de ses ouvrages sont marqués par son expérience des camps de concentration, notamment Manuscrit corbeau, Campo francés et Morir por cerrar los ojos[16].

  • Luis Álvarez Petreña, 1934 ; 1965 ; 1971
  • El laberinto mágico. Comprend : Campo cerrado, 1943 ; Campo de sangre, 1945 ; Campo abierto, 1951 ; Campo del Moro, 1963 ; Campo francés, 1965 ; Campo de los almendros, 1967 (trad. de l'espagnol par Claude de Freyssinet) paru chez Les Fondeurs de Briques, 2011.
  • Les bonnes intentions (Las buenas intenciones), 1954
  • Jusep Torres Campalans, 1958
  • La calle de Valverde, 1961
  • Juego de Cartas, 1964

Nouvelles et récits

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  • Max Aub (trad. de l'espagnol par Guillaume Contré), Manuscrit corbeau [« Manuscrito cuervo »], Genève, Héros-Limite, (1re éd. 1944[11]), 128 p. (ISBN 978-2-88955-020-3).
  • No son cuentos, 1944
  • Ciertos cuentos, cuentos ciertos, 1955
  • Crimes exemplaires (Crímenes ejemplares), 1957. Pandora, 1981. Phébus, 1997. Réédition Phébus Libretto, 2001
  • Cuentos mexicanos, 1959
  • La Véritable Histoire de la mort de Francisco Franco (La verdadera historia de la muerte de Francisco Franco y otros cuentos), 1960
  • Le Zopilote et autres contes mexicains (El zopilote y otros cuentos mexicanos), 1964 (trad. de l'espagnol par Virginie Girard) Les Fondeurs de Brique, 2007.
  • Historias de mala muerte, 1965
  • Max Aub (trad. de l'espagnol par Paul Dupuis), Sauf votre respect, Éditions Complexe, coll. « L'heure furtive », (1re éd. 1975), 141 p. (ISBN 978-2870278024).
  • Je vis (Yo vivo), Préface d'Esther Lázaro Sanz, traduction de l'espagnol par Isabelle Taillandier, Editions de La Reine Blanche, 2023, 78 p., (ISBN 978-2491528331)
  • Impossible Sinaï, (fr) Introduction et traduction de l'espagnol par Bernard Sicot, Ed. Mare Nostrum,Perpignan,2012, 96 p., (ISBN 9782363910097)


  • (es) Narciso, Barcelone, Imprenta Altés (1re éd. 1928)
  • (es) Teatro incompleto, Barcelone, Imprenta Omega (1re éd. 1931[17])
  • (es) Espejo de avaricia : Caracter, en tres actos y siete cuadros, Cruz y Raya (1re éd. 1935), 147 p.
  • Trois monologues mais un seul de vrai [« Tres monólogos y uno solo verdadero »] (trad. de l'espagnol par Anne Gimbert), Portaparole, coll. « I venticinque », (1re éd. 1956).

Filmographie

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En tant que scénariste

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Max Aub a participé à l'écriture de près d'une trentaine de films, entre 1940 et sa mort en 1972[18].

Adaptations

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  • 1978 : Soldados d'Alfonso Ungría (es), d'après Les bonnes intentions
  • 1997 : Menos Nove de Rita Nunes, d'après Crimes exemplaires
  • 2002 : Vierge de la luxure d'Arturo Ripstein, d'après La Véritable Histoire de la mort de Francisco Franco

L'astéroïde (72827) Maxaub est nommé en son honneur.

Notes et références

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  1. a b c d et e Pierre Assouline, « Quoi de neuf ? Max Aub », sur larepubliquedeslivres.com, (consulté le ).
  2. Archives de Paris 9e, acte de naissance no 696, année 1903 (page 27/31) (sans mention marginale)
  3. a b c d e f g h i j k l m n et o Caroline Hanotte, « Biographie de Max Aub », sur cineartistes.com (consulté le ).
  4. Gérard Malgat, Max Aub et Manuel Azaña, l’écriture au service de la République, Éd. Arkheia, hors-série 2, Azaña, 2008.
  5. « L'ÉCRIVAIN ESPAGNOL MAX AUB EST MORT », Le Monde,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  6. a et b Bernard Sicot, « André Malraux y Max Aub. La república española, crisol de una amistad. Cartas, notas y testimonios (1938-1972) », Cahiers de civilisation espagnole contemporaine, no 11,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  7. SensCritique, « Campo de los almendros Max Aub - SensCritique », sur www.senscritique.com (consulté le )
  8. a b et c « Max Aub – Manuscrit Corbeau », sur undernierlivre.net, (consulté le ).
  9. Norbert Bel-Ange, Quand Vichy internait ses soldats juifs d'Algérie : Bedeau, sud Oranais, 1941-1943, L'Harmattan, 2005, p. 100.
  10. a b c d et e « Max Aub, l'ange exterminateur », Le Monde,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  11. a b c d et e Yves Pagès, « Max Aub et son maître corbeau », sur Libération, (consulté le ).
  12. Jean-Paul Gavard-Perret, « Max Aub : corbeau et oiseaux de proie », sur linternaute.com, (consulté le ).
  13. Roland Jaccard, « Les crimes exemplaires de Max Aub », Le Monde,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  14. a b et c Sicot 2008, § 8.
  15. a et b Sicot 2008, § 5.
  16. Sicot 2008, §4.
  17. « Max Aub », sur universalis.fr (consulté le )
  18. « Max Aub » (présentation), sur l'Internet Movie Database

Bibliographie

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  • (es) Ignacio Soldevila Durante, La obra narrativa de Max Aub (1929-1969), Madrid, Gredos,
  • Bernard Sicot, « Compte rendu de l’ouvrage de Gérard Malgat, Max Aub y Francia o la esperanza traicionada », Cahiers de civilisation espagnole contemporaine, no 3,‎ (lire en ligne, consulté le ). Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article.
  • (es) Gérard Malgat (ed.) (trad. Antoni Cisteró), André Malraux y Max Aub : La república española, crisol de una amistad. Cartas, notas y testimonios (1938-1972), Pagès editors/Universitat de Lleida, , 173 p. (lire en ligne) (correspondance avec André Malraux).
  • Gérard Malgat, Max Aub et la France, ou l'espoir trahi, L'atinoir, coll. « L'Atineur », , 460 p. (ISBN 978-2918112280).

Liens externes

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