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Nuit bleue (expression)

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L'expression « nuit bleue » désigne une série d'attentats à l'explosif, simultanés ou se suivant dans un temps relativement limité (une même nuit).

Dans le contexte de la guerre d'Algérie

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L'expression est liée aux séries d'attentats perpétrés par l'Organisation armée secrète (OAS) pendant la guerre d'Algérie[1] : lors de la « nuit bleue d'Alger » du , 25 attentats eurent lieu[2] ; la « nuit blanche » du au vit 9 attentats se commettre au plastic à Paris afin de commémorer le deuxième anniversaire de la semaine des barricades d'Alger et visa en priorité des personnalités communistes[3] ; des attentats contre des commerçants algériens dans les quartiers de Bab-El-Oued, la Casbah et Belcourt furent exécutés lors de la « nuit rouge » du [4], et ce dans le but de perturber les négociations d'Évian qui s'ouvriraient deux jours plus tard.

D'autres événements s'inscrivent dans la même démarche (liste non exhaustive) :

Dans d'autres conflits

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Des années plus tard, l'expression est reprise pour désigner certaines actions du Front de libération nationale corse (FLNC) en Corse. On dénombre notamment la première « nuit bleue » le  –  puis celle du à Paris (22 attentats) et du , la plus violente de l'histoire du conflit (99 attentats)[7]. Début , une nouvelle flambée de violence revendiquée le FLNC rappelle les « nuits bleues » des décennies passées[8]. Plus récemment, dans la nuit du au , 21 attentats, visant principalement des résidences secondaires sur l'île, sont qualifiés par le même vocable[9].

Cette expression est utilisée par Le Monde, a posteriori, s'agissant d'une série d'attentats du menée dans les principales villes de Chypre par l'organisation armée indépendantiste EOKA, en référence à son logo bleu[10].

Revenant sur l'explosion de trois bombes le , Maurice Briand — député-maire de Guingamp à l'époque des faits — déclare : « Cette nuit […] nous l'avons appelée la nuit bleue »[11].

En , selon le magazine d'extrême droite Valeurs actuelles citant une note du Service central du renseignement territorial, un groupe d'ultra-gauche nommé Nuits bleues 1312 aurait appelé les militants à commettre des actions violentes contre les forces de police dans la nuit du au [12].

Bibliographie

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  • « Nuit bleue » in Jean-Louis Gérard, Dictionnaire historique et biographique de la Guerre d'Algérie, Hélette, Jean Curutchet, 2000, 206 p. (ISBN 2-912932-27-0)

Notes et références

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  1. François Malye, « Guerre d'Algérie : , année dramatique », Le Point, (consulté le ).
  2. « Le Réseau O.A.S. de l'Ouest », Encyclopédie de Brocéliande, sur broceliande.brecilien.org (consulté le ).
  3. France-Soir du , 8e édition toute dernière, p. 1 et 6.
  4. Reportage sur les dégâts causés par les explosions de plastic dans la nuit du 4 au 5 mars 1962, Ina Fresques.
  5. Anne-Marie Duranton-Crabol, L'OAS : la peur et la violence, Bruxelles, André Versaille, , 190 p. (ISBN 978-2-87495-174-9), p. 64.
  6. Philippe Tétart, « Les attentats de l'OAS et la manifestation de Charonne », sur Lumni | Enseignement (consulté le ).
  7. « Vingt ans d'actions violentes », L'Humanité, (consulté le ).
  8. Le Journal de 13h, 3 janvier 1991 - reportage de Claude Sempère, Antenne 2. Disponible en ligne : https://www.ina.fr/video/CAB91000297 (consulté le 17 mai 2020).
  9. Sébastien Tieri et Jean Crozier, « Nuit bleue : 21 attentats recensés en Corse à la veille du  », sur francetvinfo.fr, France 3 Corse ViaStella, (consulté le ).
  10. « Il y a trente-cinq ans La " nuit bleue " de Chypre », Le Monde, (consulté le ).
  11. Fabienne Menguy, « Il y a 30 ans, trois bombes explosaient dans la cité », Ouest-France, (consulté le ).
  12. Louis de Raguenel, « Le renseignement craint des séries d'attaques contre la police dans les prochains jours », Valeurs actuelles, (consulté le ).