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Opération Apagan

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Opération Apagan
Description de cette image, également commentée ci-après
Vue aérienne de l'aéroport de Kaboul
Type Évacuation de ressortissants
Localisation  République islamique d'Afghanistan
Planifiée par Drapeau de la France France
Date -
(12 jours)
Participant

Armée de l'air et de l'espace

Armée de terre

Police nationale

COS

DGSE
DIRISI
ECPAD
Service de l'énergie opérationnelle

Service du commissariat des armées
Issue Évacuation de 2834 personnes (142 Français, 62 Européens et 2630 Afghans)

L'opération Apagan est une opération d’évacuation de ressortissants organisée par les forces armées françaises, et notamment l’Armée de l’air et de l’espace, à l’été 2021 à la suite de la prise de Kaboul par les Talibans en août 2021. Ces évacuations aériennes au départ de l’aéroport de Kaboul ont duré du 15 au [1],[2].

À la suite du retrait des troupes américaines et de l'offensive généralisée des talibans à partir du 1er mai 2021, la majeure partie du pays puis la capitale Kaboul sont capturés par les forces talibanes. De nombreux gouvernements occidentaux lancent alors en urgence l'évacuation de leurs personnels diplomatiques et de leurs ressortissants.

Déroulement de l'opération

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Dans le cadre de l'opération Apagan, un double pont aérien a été mis en place afin d'assurer la liaison entre Kaboul et Abou Dabi ainsi qu'entre Abou Dabi et Paris.

Trois types d'avions-cargos militaires ont effectué des aller-retours entre la base aérienne Al Dhafra aux Émirats arabes unis et l’aéroport de Kaboul : il s’agit d’Airbus A400M, de Lockheed C-130J Super Hercules et de Lockheed C-130H. Le niveau de menace a été jugé suffisant pour que l’A400M fasse usage de leurres antimissiles[3], plusieurs jours avant l'attentat de l'aéroport de Kaboul. Vingt-six vols tactiques ont ainsi été réalisés par ces appareils[4].

Le transport entre la base des forces françaises aux Émirats arabes unis et la France a ensuite été assuré par un Airbus A310 MRTT puis par des Airbus A330 MRTT. Seize vols stratégiques ont ainsi eu lieu entre Abou Dhabi et Paris.

Les opérations se sont effectuées dans le cadre global de l'évacuation des ressortissants étrangers menée par de nombreuses nations, en particulier occidentales, parallèlement à l'opération Allies Refuge des États-Unis[5]. Du personnel militaire français a également participé au support des personnes évacuées à la base militaire d'Al-Udeid au Qatar[6].

Forces engagées

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Un adjudant-chef de l'Armée de l'Air parle à des réfugiés à la base d'Al-Udeif, le .

La protection de l'ambassade de France à Kaboul et de l'ensemble du personnel diplomatique a été assurée par les policiers de la direction de la coopération internationale de sécurité et du RAID. Ils ont aussi activement participé à la sécurisation des convois qui ont relié l'ambassade à l'aéroport et à l'exfiltration de plusieurs centaines de civils[7].

Trois sous-officiers de la Direction interarmées des réseaux d'infrastructure et des systèmes d'information ont par ailleurs été déployées à l'aéroport international de Kaboul dès les premières rotations pour mettre en place des réseaux de communication sécurisés[8].

Des militaires du 5e régiment de cuirassiers et du commando parachutiste de l'air n°10 ont également été déployés afin d'assurer le filtrage et la sécurisation des réfugiés[9].

Le 14e régiment d'infanterie et de soutien logistique parachutiste[10], la Direction du commissariat des forces françaises aux Émirats arabes unis[11] et le détachement du service de l’énergie opérationnelle aux Émirats arabes unis[12] ont assuré la logistique de l'opération.

Enfin, l'opération Apagan aura mobilisée des personnels de l'escadron de transport 3/61 Poitou, de l'escadron de ravitaillement en vol et de transport stratégique 1/31 Bretagne[13], de l'escadron de transport 3/60 Esterel, de l'escadron de transit d'accueil aérien et de l'escadron de protection de la base aérienne 125 d'Istres[13] pour réaliser les différentes rotations aériennes.

Les opérations d'évacuations sur l'aéroport international de Kaboul ont été couvertes du 21 au 27 août 2021 par une équipe image de l'Établissement de communication et de production audiovisuelle de la Défense. Pendant cette semaine, les trois équipiers ont réalisé des images de toutes les étapes du parcours des ressortissants et réfugiés, depuis leur recueil aux portes de l'aéroport jusqu'aux décollages des avions de transport tactiques.

L’opération a concerné près de 3 000 personnes dont une centaine de civils français qui étaient établis à Kaboul et aux environs (diplomates, coopérants, etc.), 40 ressortissants étrangers et environ 2 600 Afghans[14]. Ces derniers sont principalement des civils qui avaient travaillé pour l’armée française, notamment comme interprètes, et leur famille[15] mais aussi des personnalités comme Mohammad Yousuf Jan Nesar, « l'œil du commandant Massoud »[16]. Le dernier vol du pont aérien a permis le retour en métropole le du personnel de l'ambassade de France en Afghanistan ainsi que des militaires et policiers français déployés à Kaboul[17],[18].

Le bilan de l'opération Apagan est qu'elle a permis d'évacuer, entre le 15 et le , 2 834 personnes dont 142 Français, 62 Européens et 2 630 Afghans[19]. Parmi les Afghans évacués, 47% étaient des femmes[4].

Références

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  1. « Afghanistan : les évacuations militaires françaises prendront fin vendredi soir, annonce Jean Castex », sur France 24, (consulté le ). D'autres pays, notamment les États-Unis ont mené des opérations d'évacuation pendant la même période
  2. « Afghanistan : la France a mis fin à son opération d’évacuation vers Paris », Le Monde,‎ (lire en ligne)
  3. « APAGAN : Face au risque d'attaque, un A400M français largue des leurres anti-missiles en décollant de Kaboul », sur Zone Militaire, (consulté le )
  4. a et b Assemblée Nationale, « Audition, ouverte à la presse, de Mme Florence Parly, ministre des Armées, sur le bilan de l’opération Apagan », sur Assemblée nationale (consulté le ).
  5. Ouest-France, « Afghanistan. Quels sont les pays qui poursuivent les évacuations et ceux qui les arrêtent ? », sur www.ouest-france.fr, (consulté le )
  6. (en) « Service members and civilians provide support for Afghanistan evacuation », sur DVIDS (consulté le )
  7. « Afghanistan : comment le commandant de police Mohamed Bida a "sorti de l'enfer" des centaines de personnes fuyant Kaboul », sur Franceinfo, (consulté le )
  8. « APAGAN : la DIRISI locale des forces françaises aux Émirats arabes unis au cœur de l’opération », sur www.defense.gouv.fr (consulté le )
  9. « Apagan, baptême du feu du 5e régiment de cuirassiers », sur FOB - Forces Operations Blog, (consulté le )
  10. « APAGAN : Centre de regroupement et d’évacuation des ressortissants, un lieu d’accueil sécurisé », sur www.defense.gouv.fr (consulté le )
  11. « APAGAN : le Service du commissariat des armées en action », sur www.defense.gouv.fr (consulté le )
  12. « APAGAN - Portrait du brigadier-chef Marc, du Détachement du Service de l’énergie opérationnelle aux Émirats arabes unis (DETSEO-EAU) », sur www.defense.gouv.fr (consulté le )
  13. a et b « La BA 125 au cœur de l’opération Apagan | Armée de l'air », sur air.defense.gouv.fr (consulté le )
  14. « Opération d’évacuation en Afghanistan », sur Ministère des Armées, (consulté le )
  15. « EN DIRECT - 7 Français sur 10 pour l'accueil de réfugiés afghans, selon notre sondage », sur LCI (consulté le )
  16. Mathieu Deslandes, « Comment le caméraman du Commandant Massoud a échappé aux talibans », sur ina.fr, La revue des médias,
  17. « mise à jour opération Apagan », sur www.defense.gouv.fr (consulté le )
  18. Ministère de l'Europe et des Affaires étrangères, Ministère des Armées, « Communiqué conjoint du ministre de l'Europe et des Affaires étrangères, M. Jean-Yves Le Drian et de la ministre des Armées, Mme Florence Parly », sur www.defense.gouv.fr, (consulté le )
  19. « Opération d’évacuation en Afghanistan », sur www.defense.gouv.fr, (consulté le )

Articles connexes

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Bibliographie

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Vidéographie

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