Orature
L'orature constitue un champ conceptuel distinct de la littérature. Ce terme désigne l'ensemble du patrimoine qui se transmet de bouche à oreille sans recours à l'écrit, des formules les plus brèves (huchements, cris de guerre, virelangues, proverbes etc.) aux formules les plus longues (contes, légendes, chants, épopées, etc.). Sa composition, immédiate ou différée, recourt exclusivement à l'engrammation mémorielle. Sa performance implique nécessairement une interaction avec un milieu (par exemple: un public). Son mode de transmission enfin est spécifique: l'orature se constitue dans la variation. L'orature est un élément de parole élaboré: un "texte" d'orature (même réduit à une syllabe) a fait l'objet d'une manipulation discursive. On distinguera donc soigneusement ce qui est "oralisé" de ce qui est "vocalisé" : l'orature ne relève pas du style parlé, mais d'un registre formalisé.
À la suture des domaines de l'orature et de la littérature, on inscrira une "orature littéraire" (prolongements écrits de textes oraux), tout de même qu'une "littérature orale" (textes écrits conçus pour être dits).
Références
[modifier | modifier le code]- Rémy Dor, « Orature du Nord-Est afghan », Turcica, no VIII(1), , p. 87-116
- Rémy Dor, Chants du Toit du monde, textes d'orature kirghize, Paris, Maisonneuve et Larose,
- Rémy Dor, Parlons kirghiz : manuel de langue, orature, littérature kirghizes, Paris, L'Harmattan,
Voir aussi
[modifier | modifier le code]Liens internes
[modifier | modifier le code]Liens externes
[modifier | modifier le code]- "Orature" plutôt que "littérature orale" : [1]