Aller au contenu

Prehnite

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Prehnite
Catégorie IX : silicates[1]
Image illustrative de l’article Prehnite
Prehnite
Général
Classe de Strunz
Classe de Dana
Formule chimique HAl2Ca2O11Si3 Ca2Al(Si, Al)4O10(OH)2
Identification
Masse formulaire[2] 395,377 ± 0,012 uma
H 0,25 %, Al 13,65 %, Ca 20,27 %, O 44,51 %, Si 21,31 %,
395.38 uma
Couleur incolore à blanche, grise ou encore verdâtre à vert poireau.
Système cristallin orthorhombique
Réseau de Bravais Primitif P
Classe cristalline et groupe d'espace pyramidale ;
P 2cm
Clivage bon sur {001} ; pauvre sur {110}
Cassure irrégulière
Habitus agrégats cristallins formant des masses arrondies fibro-radiées, mamelonnées. Les cristaux isolés sont rares.
Échelle de Mohs de 6 à 6,5
Trait blanc
Éclat vitreux
Propriétés optiques
Indice de réfraction a=1.61-1.637,
b=1.615-1.647,
g=1.632-1.67
Biréfringence Biaxiale (+) ; 0.0220-0.0330
Angle 2V 58-68°
Fluorescence ultraviolet Oui
Transparence transparente à translucide
Propriétés chimiques
Densité 2,86-2,98
Propriétés physiques
Magnétisme aucun
Radioactivité aucune

Unités du SI & CNTP, sauf indication contraire.

La prehnite est une espèce minérale du groupe des silicates, sous groupe des phyllosilicates de formule Ca2Al(Si, Al)4O10(OH)2, avec des traces de Ti, Fe, Mg, Na, K ou H2O. De très rares cristaux prismatiques isolés peuvent atteindre 4,5 cm[3].

Historique de la description et appellations

[modifier | modifier le code]

Théophraste, au IIIe siècle av. J.-C., parle de la prehnite dans son ouvrage Des Pierres, où, au chapitre V, il la surnomme « raisin vert »[4], pour mettre la couleur du laurier-rose en comparaison avec celle de la rose.

Inventeur et étymologie

[modifier | modifier le code]

Balthazar Georges Sage la nomme « chrysolite du cap » en 1771[5]. C'est la description d'Abraham Gottlob Werner en 1813 qui fait référence[6]. Le terme provient de la dédicace au Commandant hollandais, Hendrik Von Prehn (1733-1785), alors que Werner pensait qu'il était le découvreur de ce minéral. De fait, ce dernier avait été ramené du Cap par Alexis-Marie de Rochon antérieurement à von Prehn[7].

  • adelite (de Fourestier) : ne pas confondre avec l'arséniate adélite, qui est une espèce agréée par l'IMA.
  • aedelite (Walmstedt)
  • bostrichite (Walker 1789) : le terme est inspiré de la traduction "mèche de cheveux" par allusion à l'aspect de certains habitus de ce minéral[8].
  • chiltonite (Emmons 1836)[9],[10]
  • chrysolite du Cap (Sage)[11]
  • coupholite ou koupholite (Picot de Lapeyrouse)[12] : désigne une variété d'habitus qui se présente en lames rhomboïdales. Le nom donné par Picot de Lapeyrouse est inspiré de la traduction grecque de "pierre légère".
  • Prehnitoid ou Prenitoide (Bechi)[13] : désigne une prehnite massive de Monte Catini en Toscane.
  • schorl en gerbes (Schreiber 1782)[14].
  • zéolithe cuivreuse : nom donné à la prehnite de Reisenbach car elle est souvent associée au cuivre[15].
  • zéolithe étincelante (Louis Gmelin)[16]
  • zéolithe jaunâtre radiée (René Just Haüy)
  • zéolithe rayonnée (von Born)
  • zéolithe verte (Louis Gmelin)
  • zéolithe vitreuse verdâtre du Cap (von Born).

Caractéristiques physico-chimiques

[modifier | modifier le code]

Cristallographie

[modifier | modifier le code]
  • Paramètres de la maille conventionnelle : a = 4,61 Å, b = 5,47 Å, c = 18,48 Å, °, V = 466.00 ; Z = 2
  • Densité calculée = 2,82

Gîtes et gisements

[modifier | modifier le code]

Gîtologie et minéraux associés

[modifier | modifier le code]
Gîtologie
La préhnite est un minéral hydrothermal secondaire qui se forme généralement dans des fissures et autres cavités des roches éruptives basiques et schistes cristallines.
Minéraux associés
calcite, cuivre, datolite, épidote, pectolite, et les zéolithes.

Gisements remarquables

[modifier | modifier le code]

Galerie France

[modifier | modifier le code]

Galerie Monde

[modifier | modifier le code]


Les prehnites de qualité gemmes peuvent être taillées notamment en cabochons, comme substituant du jade. Elle peut être distinguée des jadéites au moyen de CL-microphotographie et CL-microspectrographie et cela même si la texture est semblable.

Notes et références

[modifier | modifier le code]
  1. La classification des minéraux choisie est celle de Strunz, à l'exception des polymorphes de la silice, qui sont classés parmi les silicates.
  2. Masse molaire calculée d’après « Atomic weights of the elements 2007 », sur www.chem.qmul.ac.uk.
  3. The Handbook of Mineralogy John W. Anthony, Richard A. Bideaux, Kenneth W. Bladh, and Monte C. Nichols, and published by Mineral Data Publishing. Volume II, 1995reprinted 2003.
  4. Théophraste, p. 61
  5. Sage Elements de minéral. I. 223.[réf. incomplète] (1771)
  6. Journal des Mines, Vol. I (v .276-277).
  7. Bory de Saint-Vincent (Jean Baptiste Geneviève Marcellin, M.) Dictionnaire classique d'histoire naturelle, Volume 14 p. 261 1828
  8. Dizionario delle scienze naturali Tome IV p. 88 1833
  9. Report of the Secretary of State in Relation to a Geological Survey of the State of New-York, Croswell, Van Benthuysen and Burt, Albany (NY), 1836, p. 66 : "Chiltonite, a supposed new mineral, described by Dr. Emmons—Westport."
  10. The American Journal of Science and Arts, volume 46, 1844, p. 32
  11. Louis Albert Necker, Le règne minéral ramené aux méthodes de l'histoire naturelle, Volume 2p. 437 1835
  12. Nouveau dictionnaire d'histoire naturelle, Par Charles S. Sonnini p. 24 1817
  13. Bechi Bull.Com. Geol., 66, 1870
  14. Traité de minéralogie, Volume 3 Par René Just Haüy, France. Conseil général des mines p. 171. 1801
  15. Annales du Muséum national d'histoire naturelle, Volume 5 p. 71 1804
  16. Nouveau dictionnaire d'histoire naturelle Volume 36 p. 378 Par Jacques Eustache de Sève
  17. Shannon, Earl V. (1919): Famous mineral localities. The datolite locality near Westfield, Mass. (American Mineralogist 4:5)
  18. Gautron, L. and Meisser, N. (2001). Prehnite from La Combe de la Selle, Saint Christophe en Oisans - Isère - France. Mineralogical Record, 32 (3), 223-232.
  19. Roger De Ascenção Guedes, A. Casteret, J. C. Goujou, « Aperçu minéralogique de la vallée d'Aure, Hautes-Pyrénées », in Le Règne minéral, no. 47, 2002, p. 5-21

Sur les autres projets Wikimedia :

Bibliographie

[modifier | modifier le code]

Articles connexes

[modifier | modifier le code]