Psaume 90 (89)
Le psaume 90 (89 selon la numérotation grecque) est attribué à Moïse. C'est une réflexion sur le temps.
N.B. S’il y a conflit de numérotation des versets entre l’hébreu et le latin, c’est l’original hébreu qui prévaut et la traduction française le suit. Par contre, le latin ne se plie pas à la numérotation affichée. Les numéros de versets s'appliquent au texte latin, mais la traduction est décalée par endroits.
Texte
[modifier | modifier le code]verset | original hébreu[1] | traduction française de Louis Segond[2] | Vulgate[3] latine |
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1 | תְּפִלָּה, לְמֹשֶׁה אִישׁ-הָאֱלֹהִים:אֲדֹנָי--מָעוֹן אַתָּה, הָיִיתָ לָּנוּ; בְּדֹר וָדֹר | [Prière de Moïse, homme de Dieu.] Seigneur ! tu as été pour nous un refuge, de génération en génération. | oratio Mosi hominis Dei] Domine refugium tu factus es nobis in generatione et generatione |
2 | בְּטֶרֶם, הָרִים יֻלָּדוּ-- וַתְּחוֹלֵל אֶרֶץ וְתֵבֵל;וּמֵעוֹלָם עַד-עוֹלָם, אַתָּה אֵל | Avant que les montagnes fussent nées, et que tu eusses créé la terre et le monde, d’éternité en éternité tu es Dieu. | priusquam montes fierent et formaretur terra et orbis a saeculo usque in saeculum tu es Deus |
3 | תָּשֵׁב אֱנוֹשׁ, עַד-דַּכָּא; וַתֹּאמֶר, שׁוּבוּ בְנֵי-אָדָם | Tu fais rentrer les hommes dans la poussière, et tu dis : Fils de l’homme, retournez ! | ne avertas hominem in humilitatem et dixisti convertimini filii hominum |
4 | כִּי אֶלֶף שָׁנִים, בְּעֵינֶיךָ-- כְּיוֹם אֶתְמוֹל, כִּי יַעֲבֹר;וְאַשְׁמוּרָה בַלָּיְלָה | Car mille ans sont, à tes yeux, comme le jour d’hier, quand il n’est plus, et comme une veille de la nuit. | quoniam mille anni ante oculos tuos tamquam dies hesterna quae praeteriit et custodia in nocte |
5 | זְרַמְתָּם, שֵׁנָה יִהְיוּ; בַּבֹּקֶר, כֶּחָצִיר יַחֲלֹף | Tu les emportes, semblables à un songe, qui, le matin, passe comme l’herbe : | quae pro nihilo habentur eorum anni erunt |
6 | בַּבֹּקֶר, יָצִיץ וְחָלָף; לָעֶרֶב, יְמוֹלֵל וְיָבֵשׁ | Elle fleurit le matin, et elle passe, on la coupe le soir, et elle sèche. | mane sicut herba transeat mane floreat et transeat vespere decidat induret et arescat |
7 | כִּי-כָלִינוּ בְאַפֶּךָ; וּבַחֲמָתְךָ נִבְהָלְנוּ | Nous sommes consumés par ta colère, et ta fureur nous épouvante. | quia defecimus in ira tua et in furore tuo turbati sumus |
8 | שת (שַׁתָּה) עֲוֹנֹתֵינוּ לְנֶגְדֶּךָ; עֲלֻמֵנוּ, לִמְאוֹר פָּנֶיךָ | Tu mets devant toi nos iniquités, et à la lumière de ta face nos fautes cachées. | posuisti iniquitates nostras in conspectu tuo saeculum nostrum in inluminatione vultus tui |
9 | כִּי כָל-יָמֵינוּ, פָּנוּ בְעֶבְרָתֶךָ; כִּלִּינוּ שָׁנֵינוּ כְמוֹ-הֶגֶה | Tous nos jours disparaissent par ton courroux ; nous voyons nos années s’évanouir comme un son. | quoniam omnes dies nostri defecerunt in ira tua defecimus anni nostri sicut aranea meditabantur |
10 | יְמֵי-שְׁנוֹתֵינוּ בָהֶם שִׁבְעִים שָׁנָה, וְאִם בִּגְבוּרֹת שְׁמוֹנִים שָׁנָה--וְרָהְבָּם, עָמָל וָאָוֶן:כִּי-גָז חִישׁ, וַנָּעֻפָה | Les jours de nos années s’élèvent à soixante-dix ans, et, pour les plus robustes, à quatre-vingts ans ; et l’orgueil qu’ils en tirent n’est que peine et misère, car il passe vite, et nous nous envolons. | dies annorum nostrorum in ipsis septuaginta anni si autem in potentatibus octoginta anni et amplius eorum labor et dolor quoniam supervenit mansuetudo et corripiemur |
11 | מִי-יוֹדֵעַ, עֹז אַפֶּךָ; וּכְיִרְאָתְךָ, עֶבְרָתֶךָ | Qui prend garde à la force de ta colère, et à ton courroux, selon la crainte qui t’est due ? | quis novit potestatem irae tuae et prae timore tuo iram tuam |
12 | לִמְנוֹת יָמֵינוּ, כֵּן הוֹדַע; וְנָבִא, לְבַב חָכְמָה | Enseigne-nous à bien compter nos jours, afin que nous appliquions notre cœur à la sagesse. | dinumerare dexteram tuam sic notam fac et conpeditos corde in sapientia |
13 | שׁוּבָה יְהוָה, עַד-מָתָי; וְהִנָּחֵם, עַל-עֲבָדֶיךָ | Reviens, Éternel ! Jusques à quand ?... Aie pitié de tes serviteurs ! | convertere Domine usquequo et deprecabilis esto super servos tuos |
14 | שַׂבְּעֵנוּ בַבֹּקֶר חַסְדֶּךָ; וּנְרַנְּנָה וְנִשְׂמְחָה, בְּכָל-יָמֵינוּ | Rassasie-nous chaque matin de ta bonté, et nous serons toute notre vie dans la joie et l’allégresse. | repleti sumus mane misericordia tua et exultavimus et delectati sumus in omnibus diebus nostris |
15 | שַׂמְּחֵנוּ, כִּימוֹת עִנִּיתָנוּ: שְׁנוֹת, רָאִינוּ רָעָה | Réjouis-nous autant de jours que tu nous as humiliés, autant d’années que nous avons vu le malheur. | laetati sumus pro diebus quibus nos humiliasti annis quibus vidimus mala |
16 | יֵרָאֶה אֶל-עֲבָדֶיךָ פָעֳלֶךָ; וַהֲדָרְךָ, עַל-בְּנֵיהֶם | Que ton œuvre se manifeste à tes serviteurs, et ta gloire sur leurs enfants ! | et respice in servos tuos et in opera tua et dirige filios eorum |
17 | וִיהִי, נֹעַם אֲדֹנָי אֱלֹהֵינוּ-- עָלֵינוּ:וּמַעֲשֵׂה יָדֵינוּ, כּוֹנְנָה עָלֵינוּ; וּמַעֲשֵׂה יָדֵינוּ, כּוֹנְנֵהוּ | Que la grâce de l’Éternel, notre Dieu, soit sur nous ! Affermis l’ouvrage de nos mains, oui, affermis l’ouvrage de nos mains ! | et sit splendor Domini Dei nostri super nos et opera manuum nostrarum dirige super nos et opus manuum nostrarum dirige. |
Structure et thème du psaume
[modifier | modifier le code]Ce psaume est une réflexion sur le temps. Il oppose la finitude de la créature à l'infini de son Créateur dans un nouvel aspect : celui du temps. Le Créateur est antérieur à la création (v. 1 à 3). Le temps de Dieu est incommensurable au temps de l'homme (v. 4 à 12). Prière pour que Dieu relève l'homme de sa faiblesse (v. 15 à 17).
Usages liturgiques
[modifier | modifier le code]Dans le judaïsme
[modifier | modifier le code]- Le Psaume 90 est inclus dans les Pesukei Dezimra du Shabbat, Yom Tov, et de Hoshanna Rabba[4].
- Le Psaume 90 est récité durant le Shabbat Nachamu (le Shabbat après Tisha BeAv)[5].
- Le Verset 17 est récité recited après Motzei Shabbat Maariv[6] et dans le premier paragraphe du Shema au coucher[7].
- Le Psaume 90 est le septième des dix Psaumes dans le Tikkun HaKlali du rabbin hassidique Nathan de Bratslav.
Dans le christianisme
[modifier | modifier le code]Chez les catholiques
[modifier | modifier le code]Dans le rite byzantin
[modifier | modifier le code]Ce psaume est lu lors de l'apodeipnon.
Usages profanes
[modifier | modifier le code]Le poème de Matthias Jochumsson sur lequel est écrit l'hymne d'Islande est une paraphrase de ce psaume.
Mise en musique
[modifier | modifier le code]Notes et références
[modifier | modifier le code]- L’original hébreu provient du site Sefarim, du grand rabbinat de France.
- La traduction de Louis Segond est disponible sur Wikisource, de même que d'autres traductions de la Bible en français.
- La traduction de la Vulgate est disponible sur le Wikisource latin.
- Voir,(en) The Complete ArtScroll Siddur page 378
- Voir, (en) The ArtScroll Tehillim page 329
- The Complete ArtScroll Siddur page 595
- Voir, (en) The Complete ArtScroll Siddur page 291
Voir aussi
[modifier | modifier le code]Bibliographie
[modifier | modifier le code]Articles connexes
[modifier | modifier le code]Liens externes
[modifier | modifier le code]- Le commentaire du psaume sur le site [1]