Aller au contenu

Pyramides de Gizeh

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Memphis et sa nécropole – les zones des pyramides de Gizeh à Dahchour *
Image illustrative de l’article Pyramides de Gizeh
Vue sur les pyramides. Celle de Khéphren au centre paraît plus haute que celle de Khéops car construite sur une butte. Celle de Mykérinos est accompagnée de trois pyramides satellites destinées aux reines.
Coordonnées 29° 58′ 33,8″ nord, 31° 07′ 49,5″ est
Pays Drapeau de l'Égypte Égypte
Type Culturel
Critères (i) (iii) (vi)
Numéro
d’identification
86
Région Afrique **
Année d’inscription (3e session)
* Descriptif officiel UNESCO
** Classification UNESCO

Les pyramides de Gizeh, aussi appelées complexe pyramidal de Gizeh, sont l'ensemble des pyramides égyptiennes situées dans la nécropole de Gizeh sur le plateau de Gizeh, proche de la métropole du Caire. Elles sont les seules des Sept Merveilles du monde à avoir survécu jusqu'à nos jours. Ce complexe pyramidal est classé au patrimoine mondial de l'humanité depuis 1979.

Plateau de Gizeh

[modifier | modifier le code]

Le plateau de Gizeh est situé à la lisière du désert occidental, sur la rive ouest du Nil, à 8 km du centre-ville de Gizeh et à 25 km du Caire. Ce plateau, nivelé par l'homme il y a 4 500 ans[1], a la forme approximative d'un carré de 1,6 à 1,9 km de côté[2]. Le plateau est délimité au sud-est et au sud-ouest par deux failles orientées respectivement NE-SO et NO-SE, avec un escarpement côté sud-est descendant à 40 m de dénivellation, au pied duquel courait un bras du Nil, coulant au pied du site au moment de la construction des pyramides, le bras Ahramat, aujourd'hui disparu[3]. Des chaussées menaient des pyramides jusqu’à des temples construit en contrebas, sur la rive du bras Ahramat, qui faisaient aussi office de port fluvial[3],[4].

Le paysage n'était pas un paysage de désert, mais un paysage de savane avec rivières et lacs[3]. Le débit du Nil était plus important et ce bras avait une profondeur de 2 à 8 mètres, et une largeur entre 200 et 700 mètres[3]. Le Nil a dérivé vers l'Est et ce bras Ahramat a disparu, à la suite de la baisse des précipitations et peut-être en raison d'une catastrophe tectonique naturelle, la rive ouest du Nil étant désormais à 8 km à l’est du site. Les dernières pyramides édifiées, les pyramides du Moyen Empire, sont moins hautes, peut-être à la suite de l'assèchement progressif du bras Ahramat[3]. L’assise du plateau s’abaisse doucement vers le sud-est (l’inclinaison des roches va de moins de 5° à plus de 10°)[5].

Le plateau est constitué de roche calcaire à nummulites, issue de la formation de Mokattam (éocène moyen)[6],[7]. Plusieurs carrières à proximité des pyramides ont été exploitées tandis que des collines naturelles[8] de ce plateau « ont été utilisées comme assises pour la construction des deux grandes pyramides. Le volume minimum de ces collines peut être estimé par rapport au volume total à 12 % pour Khephren et 23 % pour Kheops[9] ».

L'alignement des pyramides

L'alignement des pyramides est situé sur le sommet d'un pli anticlinal d’axe NE-SO[10]. Contrairement à ce que l'on peut lire ou entendre, ce n'est pas la ceinture d'Orion, la constellation du Grand Chien ou le lever héliaque de Sirius qui a dicté l'orientation N-S et E-O des trois grandes pyramides. Étant situées au milieu des carrières d'où proviennent les matériaux avec lesquels elles furent construites, leur orientation N-S et E-O est principalement commandée par la fracturation la plus fine des diaclases métriques diagonales (N-S et E-O) par rapport à l'axe du pli[11] et qui ont été préférentiellement utilisées dans l'exploitation des carrières. Ces discontinuités facilitaient en effet l'extraction en servant de limites aux blocs[12].

Carte de la nécropole de Gizeh.

Les trois plus grandes et plus célèbres des pyramides d'Égypte, celles de Khéops, Khéphren et Mykérinos, se trouvent sur la nécropole de Gizeh. Le site comprend également quelques pyramides plus petites comme les « pyramides des reines » et la pyramide de Khentkaous Ire.

Les pyramides de Khéops et de Képhren ont été les édifices les plus hauts au monde pendant près de 4 000 ans, avant que les flèches de certaines cathédrales les dépassent de peu à partir du XIIIe siècle et que les monuments du XIXe siècle les surpassent largement[13].

L'égyptologie naissante du XIXe siècle posant plus de questions qu'elle ne pouvait apporter de réponses, des mythes modernes ont vite rempli les trous qu'ont laissés ces pyramides (elles seraient des greniers de Joseph, des édifices construits par des aliens afin de servir de balises d'atterrissage pour des vaisseaux extraterrestres, des vestiges de l'Atlantide, des centrales électriques sans fil…)[14]. Bien qu'il existe aujourd'hui une documentation aussi bien textuelle qu'archéologique importante permettant d'appréhender la manière dont elles ont été construites et la symbolique qu'avaient ces monuments aux yeux de leurs bâtisseurs, il existe encore de nos jours, selon l'égyptologue Hélène Bouillon, de nombreux médias adeptes du sensationnalisme qui surjouent le « mystère des pyramides »[15].

On accède aux pyramides généralement par le faubourg populaire de Gizeh (village de Nazlet el-Samman) en empruntant la route des Pyramides (sharia El-Ahram) inaugurée en 1869 par l'impératrice Eugénie à l'occasion des festivités d'inauguration du canal de Suez[16]. Cette route dessert le site par le nord grâce à plusieurs parkings[réf. souhaitée].

Notes et références

[modifier | modifier le code]
  1. Suzanne Raynaud, Henri de la Boisse, Farid Mahmoud Makroum et Joël Bertho, Étude géologique et géomorphologique de la colline originelle à la base des monuments de la quatrième dynastie égyptienne : Reconstitution du plateau avant son nivellement, Géosciences Montpellier, (lire en ligne).
  2. Carte topographique actuelle du plateau de Gizeh
  3. a b c d et e Pierre Barthélémy, « La découverte d’un bras disparu du Nil éclaire l’histoire des pyramides », sur Le Monde,
  4. (en) Mark Lehner, « The development of the Giza Necropolis : The Khufu Project », Mitt. des Deutschen Archaeologischen Inst., no 41,‎ , p. 110 (lire en ligne)
  5. (en) K. Lal Gauri, « Geologic study of the Sphinx », American Research Center in Egypt Newsletter, no 127,‎ , p. 24-43
  6. Schéma montrant la formation de Mokattam
  7. (en) Yukinori Kawae, Hiroyuki Kamei, « Geomorphological Aspects at the Giza Plateau in Egypt during the Age of Pyramid Building », Journal of Geography, vol. 120, no 5,‎ , p. 864-868 (DOI 10.5026/JGEOGRAPHY.120.864, lire en ligne)
  8. Reconstitution des collines originelles
  9. Raynaud et al. 2008, p. 1.
  10. (en) Geological map of Egypt.
  11. Schéma du double système de fracturation naturelle des roches du plateau de Gizeh, tiré de : Pierre Crozat, Système constructif des pyramides, Atelier "Nouvelles formes d'expression de la systémique", 6e Congrès Européen de Science des Systèmes, Paris, 19 - 22 septembre 2005
  12. Jean-Claude Goyon, La construction pharaonique du Moyen Empire à l'époque gréco-romaine : contexte et principes technologiques, Picard, , p. 149
  13. Jean-Philippe Lauer, Observations sur les pyramides, Imprimerie de l'Institut français d'archéologie orientale, , p. 48
  14. Paméla Rougerie, « Aliens, centrales, greniers : les théories les plus folles autour des pyramides de Gizeh », sur leparisien.fr,
  15. Hélène Bouillon, Les 100 mythes de l'Égypte ancienne, Presses universitaires de France, , p. 143
  16. Hervé Beaumont, Égypte, Editions Marcus, , p. 229.

Sur les autres projets Wikimedia :

Articles connexes

[modifier | modifier le code]

Liens externes

[modifier | modifier le code]