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Roger Caratini

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Roger Caratini
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Biographie
Naissance
Décès
Nom de naissance
Roger Eugène Numa Antoine Caratini
Nationalité
Activité
Enfant

Roger Caratini, né à Paris le et mort à Limeil-Brévannes le [1], est un philosophe, écrivain, polymathe et encyclopédiste français.

Né à Paris de parents d'origine corse (cap-corsine) par son père, Jules Caratini, et balanin par sa mère, Céline Anziani[réf. nécessaire]), il devient bachelier à 16 ans, puis réussit hypokhâgne et khâgne au lycée Louis-le-Grand[2].

En 1943, ayant égaré le gendarme recruteur du STO qui lui demandait sa religion, il passe quelques mois au camp de Drancy mais n'est pas finalement envoyé en Pologne[3].

Il est licencié en mathématiques et en philosophie[4]. Parallèlement, il est durant cinq ans étudiant en médecine[4]. Il a, entre autres[5], « appris le sumérien »[5] et « publié de nombreux travaux sur l'astronomie et les mathématiques babyloniennes »[5],[6].

Sa thèse de philosophie est supervisée par Bachelard et porte sur l'épistémologie de la théorie des groupes[2]. Après trois ans passés à enseigner la philosophie[3], il devient psychanalyste pour enfants et adolescents[7],[8] pendant 17 ans avant d'abandonner le métier[5] en 1966 « pour faire un film sur les Kurdes »[3]. La même année, il rencontre Pierre Bordas qui lui propose, « Puisque vous savez tout », d'écrire une encyclopédie[5].

Il est père de sept enfants[2],[9].

Reconnu pour l’étendue de ses connaissances et souvent[8] comparé au polymathe Jean Pic de la Mirandole, lui-même qualifié de « prince des érudits » de la Renaissance italienne[10], Roger Caratini est aussi l’auteur de nombreux ouvrages de vulgarisation.

Il est notamment réputé[11] pour avoir rédigé seul la quasi-intégralité de l’encyclopédie Bordas en 23 volumes (1968-1975)[12],[8],[13],[5],[11]. Afin de créer la seule encyclopédie thématique, et non pas alphabétique, du marché, il travaille quinze heures par jour pendant sept ans aidé de sa femme et d'un secrétaire[5]. Il n'est aiguillé que sporadiquement par des spécialistes sur certains sujets qu'il maîtrise mal[5]. D'après le journal Le Monde, c'est un « succès » : les éditions Bordas en vendront plus de 3 millions d'exemplaires[5],[8].

En 1988, il gagne un procès contre les éditions Bordas pour avoir, dans les années 1980, changé en totalité le contenu de l'encyclopédie en ne modifiant que légèrement son titre[14].

Par ailleurs, il est parfois classé dans la catégorie des « compilateurs », c'est-à-dire qu'il ne travaille pas toujours à partir de sources historiques mais à partir de biographies ou travaux universitaires déjà existants[15].

Enfin, Roger Caratini s'intéressa également à la pédagogie scolaire en ouvrant en 1961 le collège mixte du Manoir d'Andrésy[16] dans une vaste propriété dominant la Seine à Andrésy qu'il avait entièrement financé.

Cet établissement, qui se voulait l'égal des prestigieux Collèges des Roches et du Montcel, prodiguait, largement en avance sur son temps, un « enseignement indirect » basé sur un processus d’apprentissage interactif dirigé par les élèves et non pas directement par les enseignants dont le rôle consistait principalement à modérer, orienter et corriger.

Malheureusement, mal compris par les parents d'élèves et faute de fonds nécessaires au recrutement de professeurs spécialement formés à cette méthode dans les pays scandinaves, le Collège du Manoir d'Andrésy fut contraint d'arrêter ses activités en 1966.

Ce fut pour Roger Caratini une profonde déception tant il croyait que la pédagogie scolaire, telle qu'elle était enseignée dans les années 1960, méritait d'être totalement réformée, ce qui fut fait partiellement en 1975 à la suite de la réforme Haby qui introduisit la mixité dans les collèges et les lycées.

Publications

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(Liste non exhaustive)

Notes et références

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  1. Relevé des fichiers de l'Insee
  2. a b et c Nicolas d'Estienne d'Orves, Sébastien Lapaque, Sébastien Le Fol, Anthony Palou, « Les nouveaux penseurs médiatiques », Le Figaro,‎
  3. a b c et d Catherine NAY, Patrice de MERITENS, « Roger Caratini », Le Figaro Magazine,‎  :

    « (...) Religion (...) : « Brahmaniste » (...) aussitôt assimilée à une secte juive. J'ai donc été envoyé (...) camp de Drancy où je suis resté quelques mois. J'ai échappé au pire (...) parce qu'à compter de mars 1944, il n'y a pratiquement plus eu de convois en partance pour la Pologne.(...) ». «(...) j'imagine très bien un système où les candidats au pouvoir dans un pays seraient présentés par les partis, puis tirés au sort. Le hasard est bien préférable à la démocratie : les Grecs l'avaient bien compris (...) L'activité d'un homme politique est, indépendamment de ses fonctions, à 90 % consacrée à maintenir son parti au pouvoir, donc à récupérer des suffrages.(...) »

  4. a et b « La sueur de Sisyphe Le savoir n'a pas de fin. Il est débordant, monstrueux, tyrannique. », sur Le Monde.fr, (consulté le )
  5. a b c d e f g h et i « Une encyclopédie écrite par un seul homme », sur Le Monde.fr, (consulté le ) : « (...) il a étudié la musique et il s'est intéressé au cinéma d'assez près pour écrire une histoire du cinéma français pendant la guerre. (...) »
  6. Roger Caratini, « Quadrature du cercle et quadrature des lunules en Mésopotamie », Revue d'assyriologie et d'archéologie orientale, vol. 51, no 1,‎ , p. 11–20 (ISSN 0373-6032, JSTOR 23294816)
  7. a et b Pierre Tranoy, « Le siècle des minorités apaisées », Sud Ouest,‎  :

    « (...) Combien existe-t-il de minorités dans le monde ? -- Il doit bien y en avoir 200 000. Rien qu'aux Philippines, il y a 10 000 ethnies différentes qui sont autant de minorités en puissance. Dans mon livre, j'en cite un millier, j'en analyse une centaine et j'en décris une vingtaine (...) »

  8. a b c et d « Roger Caratini, "divulgateur critique", il coordonna l'Encyclopédie Bordas », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  9. Roger (1924-2009) Auteur du texte Caratini, La Force des faibles : encyclopédie mondiale des minorités / Roger Caratini, (lire en ligne)
  10. « Décès de l’écrivain et encyclopédiste Roger Caratini », sur lepoint.fr, (consulté le )
  11. a et b Le 30 mai 2009 à 07h00, « Décès de l'encyclopédiste Roger Caratini », sur leparisien.fr, (consulté le )
  12. « http://www.livreshebdo.fr/les-gens/actualites/a-84-ans-roger-caratini-est-mort/3093.aspx »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?)
  13. « Portrait d'un encyclopédiste », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  14. « M. Roger Caratini contre les éditions Bordas Un encyclopédiste en colère », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  15. Voir, par exemple, l'avertissement de son ouvrage consacré à Jeanne d'Arc, page 9 : Jeanne d'Arc. De Domrémy à Orléans et du bûcher à la légende, Paris, L'Archipel, décembre 1999 (ISBN 2-84187-173-8).
  16. Thomas Wieder, « DISPARITIONS Roger Caratini, "divulgateur critique", il coordonna l'Encyclopédie Bordas », Le Monde,‎ (lire en ligne)
  17. « Les Minorités - Apostrophes - Bernard Pivot » [vidéo], sur madelen.ina.fr, (consulté le )
  18. Pierre Ter-Sarkissian, « La force des faibles - Encyclopédie mondiale des minorités -par Roger Caratini », Hommes & Migrations, vol. 1101, no 1,‎ , p. 14–15 (lire en ligne, consulté le )
  19. « L'ANNÉE DE LA SCIENCE », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  20. Institut National de l’Audiovisuel- Ina.fr, « Roger Caratini (interviewé par Bernard Pivot) » [vidéo], sur Ina.fr, (consulté le )
  21. Roger (1924-2009) Auteur du texte Caratini, Dictionnaire des personnages de la Révolution / Roger Caratini, (lire en ligne)
  22. Charles Josquin, « Robespierre en 1989 », Raison présente, vol. 91, no 1,‎ , p. 31–38 (DOI 10.3406/raipr.1989.2792, lire en ligne, consulté le )
  23. Cavanna, « Cavanna l'incorruptible », Le Nouvel Obs,‎ , p. 6 (lire en ligne [PDF])
  24. « Citoyen francilien" », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  25. Claudie Weill, « Roger Caratini, Dictionnaire des nationalités et des minorités en URSS, Paris, Larousse, (Coll. « Essentielles »), 1990 », L'Homme et la société, vol. 103, no 1,‎ , p. 149–150 (lire en ligne, consulté le )
  26. Philippe CUSIN, « Roger Caratini : pédagogue de la philo », Le Figaro,‎
  27. Claude JACQUEMART, « La saga de Jules César », Le Figaro,‎
  28. Jean-Philippe Mestre, « Le « petit caporal » épinglé », Le Progrès - Lyon,‎  :

    « (...) Alors qu'il vient juste de poser ses valises (et les 15.000 ouvrages de sa bibliothèque) en plein cœur de Saint-Etienne, l'historien s'en explique : « Pour juger un dictateur, il faut juger son bilan. Celui de Napoléon est nul.(...) s'il a gagné beaucoup de batailles, il a perdu l'essentiel: la guerre. (...) »

  29. Y.G., « Quelle sorte d'histoire ? », Le Progrès - Lyon,‎
  30. « « L'erreur qui persiste devient un mensonge » », Le Progrès - Lyon,‎  :

    « (...) pour lui, les événements historiques sont, le plus souvent, transformés au profit du politique, voire de l'économique. (...) »

  31. « Spéciale Napoléon - Apostrophes - Bernard Pivot » [vidéo], sur madelen.ina.fr, (consulté le )
  32. « Jeanne d'Arc (R. Caratini) », sur www.histoire-pour-tous.fr (consulté le )
  33. « 570 à 632 - Introduction à l'islam - Herodote.net », sur www.herodote.net (consulté le )
  34. « La Mésopotamie », sur www.lhistoire.fr, (consulté le )
  35. Roger (1924-2009) Auteur du texte Caratini, Les mathématiciens de Babylone / Roger Caratini, (lire en ligne)
  36. Jean-François Mondot, « Quand les Babyloniens inventaient le plaisir des maths », Science et Vie, no 1018,‎ , p. 130-135 :

    « (...) 1500 ans avant que les balourds pharaons bâtissent à coups de trique des monuments stéréotypés, les scribes-mathématiciens du pays mésopotamien ont mis l'humanité sur la route du progrès intellectuel (...) »

  37. Anna Pourrillou-Journiac, « Du bruit pour rien », Sud Ouest,‎
  38. « Livres. Haro sur l'égyptomanie! », Le Temps,‎ (ISSN 1423-3967, lire en ligne, consulté le )
  39. « Livres : L'Égyptomanie est-elle une imposture ? », sur www1.rfi.fr, (consulté le )
  40. « Une histoire originale et excessive », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  41. Paulette Milleliri, « Roger Caratini : Histoire du peuple corse. Coll. « Histoire et histoires ». 1995 », Dix-Huitième Siècle, vol. 28, no 1,‎ , p. 611–611 (lire en ligne, consulté le )

Liens externes

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