Rosario Livatino
Rosario Livatino | |
Bienheureux | |
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Naissance | , Canicattì, Italie |
Décès | , Agrigente, Italie |
Nationalité | Italien |
Vénéré à | cimetière communal de Canicattì |
Béatification | à Agrigento par le cardinal Marcello Semeraro |
Vénéré par | l'Église catholique |
Fête | 21 septembre |
Saint patron | lutte contre la mafia |
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Rosario Livatino (Canicattì, - ) est un magistrat italien et militant catholique, engagé notamment dans la lutte contre la mafia.
Assassiné par le groupe Stidda, le pape Jean-Paul II l'a défini comme un « martyr de la justice et indirectement de la foi ». Il est vénéré comme bienheureux par l'Église catholique.
Biographie
[modifier | modifier le code]Rosario Angelo Livatino naît à Canicattì le . Issu d'un milieu catholique, il participe depuis son enfance à l'Action catholique et s'engage dans sa paroisse. Motivé par sa foi, il se passionne pour la justice et s'oriente vers des études de droit[1].
En 1975, il est licencié de jurisprudence auprès de l'université de Palerme.
Rosario Livatino intègre le tribunal de Caltanissetta en 1978. De 1979 à 1988, il occupe la fonction de substitut du procureur au tribunal d'Agrigente.
Quant à sa vie privée, Rosario Livatino est resté célibataire ne voulant pas faire courir de risques à une épouse ou à des enfants. Il assiste chaque jour à la messe, fait une visite au tabernacle chaque matin, et s'engage dans sa paroisse. A 35 ans, après un cheminement spirituel, il reçoit la confirmation[1].
En 1989, il devient l'un des trois juges de la section pénale du tribunal d'Agrigente[2]. Il lutte contre la mafia, en ordonnant de nombreuses poursuites judiciaires contre des membres présumés de Cosa Nostra. Malgré les menaces pour sa vie, il poursuit sa lutte. Il finit toujours ses lettres en signant : 'S.T.D' (Sous la Tutelle de Dieu)[1].
Alors qu'il est sur le point d'assigner à résidence et de mettre sous surveillance rapprochée plusieurs membres de grandes familles mafieuses, et qu'il ne bénéficie ni de véhicule blindé ni d'escorte armée, il est assassiné le . Peu avant 9 heures du matin, plusieurs hommes de main de la mafia l'attendent sur la route 640 qu'il emprunte chaque jour en quittant l'église San Giuseppe pour se rendre au tribunal d'Agrigente. Blessé par une première salve, il tente de s'enfuir et est abattu de deux balles dans la tête. Il est le huitième juge assassiné en Sicile depuis 1971[2].
Au cours de son procès, les motifs retenus pour son assassinat furent que les mafieux n'étaient pas parvenus à corrompre ce juge, surnommé le 'petit saint' par le parrain Giuseppe Di Caro[1].
Vénération
[modifier | modifier le code]Reconnaissance du martyre et béatification
[modifier | modifier le code]Sa maison puis sa tombe deviennent un point de rendez-vous pour les proches, des connaissances et de plus en plus de personnes cherchant à témoigner d'une résistance à la mafia[3]. Plusieurs ouvrages lui sont consacrés, tantôt à visée hagiographique, tantôt plus laïc et politique[3].
Le pape Jean-Paul II le considère comme un « martyr de la justice et indirectement de la foi », lors de son voyage apostolique en Sicile le . Peu après, l'évêque d'Agrigente ouvre l’instruction de la cause super martirium et lance une enquête préliminaire pour recueillir des témoignages sur la piété de Rosario Livatino[3].
Le , la Congrégation pour les causes des saints autorise le diocèse d'Agrigente à ouvrir la cause en béatification et canonisation de Rosario Livatino. Au terme de l'enquête canonique, c'est le que le pape François reconnaît le martyre de Rosario Livatino, et signe le décret de sa béatification.
Rosario Livatino est solennellement proclamé bienheureux au cours d'une messe célébrée à Agrigente le [4]. La cérémonie est présidée par le cardinal Marcello Semeraro et l'archevêque de la ville, le cardinal Francesco Montenegro .
Notes et références
[modifier | modifier le code]- (it) « Decreti Pubblicati nel 2020 », sur www.causesanti.va (consulté le )
- « ITALIE nouveau meurtre de la Mafia Le juge Rosario Livatino a été assassiné en Sicile », Le Monde.fr, (lire en ligne, consulté le )
- Deborah Puccio-Den, « Victimes, héros ou martyrs ?. Les juges antimafia », Terrain. Anthropologie & sciences humaines, no 51, , p. 94–111 (ISSN 0760-5668, DOI 10.4000/terrain.11323, lire en ligne, consulté le )
- (it) « Livatino: giudice proclamato beato, festa il 29 ottobre », sur rainews (consulté le )
Annexes
[modifier | modifier le code]Bibliographie
[modifier | modifier le code]- (it) Nando dalla Chiesa, Il giudice ragazzino, éditions Einaudi, 1992.
- (it) Pietro Calderoni, L'avventura di un uomo tranquillo, éditions Rizzoli, 1995.
- (it) Ida Abate, Il piccolo giudice, Editrice Ave, 2005.
- (it) Pino Suriano, « Rosario Livatino, un magistrato "formato" dalla fede », sur tempi.it, .
Article connexe
[modifier | modifier le code]- Il giudice ragazzino, film biographique adapté du livre de Nando Dalla Chiesa