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Spotter (observateur)

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Un groupe de spotters à l'aéroport de Moscou-Domodedovo photographiant un Iliouchine Il-96-300 de la KrasAir
Spotters à l'aéroport nord de Tenerife

Un spotter d'aéronef est un passionné d'aviation parcourant les aéroports et aérodromes pour observer, répertorier, prendre des photos d'avions et/ou notes diverses (photos d'empennage, immatriculations, entre autres).

Les « spotters » sont en général à la recherche d'un modèle rare, qu'ils cherchent à être le premier ou la première à avoir repéré.

L'origine du terme remonte à la Seconde Guerre mondiale. En anglais, « to spot » signifie « repérer ». À la merci des bombardiers allemands, un réseau anglais était chargé de la surveillance du ciel. Ces spotters se chargeaient de lancer l'alerte à l'approche de ces bombardiers, mais permettaient également de tracker les avions ennemis et d'en identifier les pertes. La pratique du spotting reste principalement connue au Royaume-Uni[1].

Les avions de ligne sont particulièrement visés par les spotters, mais hélicoptères et autres aéronefs sont également concernés. Avec le renforcement des mesures de sécurité autour des principaux aéroports, le spotting est interdit sur certains sites sans autorisation écrite (notamment à Roissy-Charles de Gaulle depuis 2006[2]). Les autorités expliquent leur décision par des raisons de sécurité, mais les spotters relèvent qu'au Royaume-Uni ou aux États-Unis, les spotters ont été intégrés dans les plans de sécurité des aéroports.

Législation

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  • La prise de vue ne peut se faire depuis une des zones interdites de l'aéroport ;
  • Sont interdits les clichés de l'intégralité des installations aéroportuaires de la zone côté piste[réf. nécessaire] ;
  • il est interdit d'utiliser des échelles ou des escabeaux le long de la clôture de sûreté.

Pour les aéroports de Roissy-Charles-de-Gaulle, du Bourget et d'Orly, une autorisation de 3 ans doit être délivrée par la Préfecture de Police de Paris[3].

Reconnaissance

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Les relations entre les spotters et les autorités sont variables.

Les forces de l'ordre peuvent exercer une certaine méfiance envers des individus restant plusieurs heures devant les clôtures de l'aéroport. Cette méfiance a été largement exacerbé après les attentats du 11 septembre 2001. La même année, 14 spotters britanniques et néerlandais ont été arrêtés par la police grecque, puis emprisonné pendant 6 semaine pour espionnage[4].

Au contraire, l'activité peut être encouragée par les autorités. Certains aéroports offrent de vraies installations pour les spotters. À Bruxelles, par exemple, une terrasse restaurant leur est accessible, à Barcelone des plateformes ont été créées pour leur permettre de prendre des photos sans grillages ainsi qu'à Manchester et Montréal, où des zones ont été aménagées afin de permettre aux spotters d'assouvir leur passion[5].

Les forces de l'ordre peuvent également signer des accords avec les spotters, afin qu'ils signalent tout comportement suspect aux autorités. De tels dispositifs, d'abord inventés au Royaume-Uni[6], ont également été repris au Canada[7] et aux États-Unis[8]. Un partenariat similaire devrait voir le jour en France. Une tentative d'intrusion à l'aéroport de Bâle-Mulhouse a pu déjà être stoppée, puisqu'un spotter a immédiatement signalé l'incident à la gendarmerie des transports aériens, et leur a transmis la plaque d'immatriculation du véhicule du suspect[3].

Galerie de "plane spotting"

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Bibliographie

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Notes et références

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  1. Par Sébastien Birden Le 13 juillet 2021 à 11h43, « Défilé du 14-Juillet à Paris : en quête de la bonne photo, des «spotters» à l’affût des avions de chasse », sur leparisien.fr, (consulté le ).
  2. Le Point magazine, « Les plane spotters scrutent le ciel de Roissy en quête de l'oiseau rare », paragraphe 10 à propos de l'autorisation nécessaire à l'aéroport Paris-Charles de Gaulle, sur Le Point, (consulté le ).
  3. a et b Par Marine Legrand Le 13 mai 2023 à 06h45, « Passionnés d’aviation, les « plane spotters » d’Orly exposent leurs plus belles photographies », sur leparisien.fr, (consulté le ).
  4. (en-GB) « How did plane-spotters end up as spies? », BBC,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  5. Création du Parc Jacques de Lesseps - Association québécoise du transport aérien (AQTA), 25 mai 2012.
  6. (en-GB) « Plane-spotters join terror fight », BBC News,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  7. Morgan Lawrie, « Montreal plane spotters have fun as well as boosting airport security », CBC,‎ (lire en ligne Accès libre).
  8. (en-US) « Airport Watch more than just a hobby group; GTAA calls them ‘second set of eyes’ - Toronto | Globalnews.ca », sur Global News (consulté le ).

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Articles connexes

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Liens externes

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