Stratégie des chaînes d'îles
La stratégie des chaînes d'îles désigne en stratégie militaire l'endiguement maritime de l'Union soviétique puis la République populaire de Chine. Elle a été proposée pour la première fois par l'homme d'État américain John Foster Dulles en 1951, pendant la guerre de Corée[1].
Première chaîne d'îles
[modifier | modifier le code]La première chaîne d'îles est définie comme la chaîne d'îles comprenant du nord au sud les îles Kouriles, la péninsule coréenne, l'archipel japonais dont les îles Ryukyu et Taïwan[2], la partie nord-ouest des Philippines (en particulier Luzon, Mindoro et Palawan ) et Bornéo.
Pendant la guerre du Vietnam, elle comprend l'île de Spratly et la côte sud-vietnamienne. Elle est en 2012 la limite d'action de la marine chinoise[3].
Le canal de Bashi et le passage entre les îles Miyako et les îles Okinawa sont des points de passage importants de la première chaîne d'îles[4].
Deuxième chaîne d'îles
[modifier | modifier le code]La deuxième chaîne d'îles fait référence à la chaîne d'îles formée par les îles Bonin et Volcano du Japon, en plus des îles Mariannes (notamment Guam, un territoire d'outre-mer américain non incorporé avec une base militaire fortement fortifiée ), l'ouest des îles Caroline ( Yap et Palau ), et s'étend jusqu'à l'ouest de la Nouvelle-Guinée[1]. La chaîne sert de limite maritime orientale de la mer des Philippines.
Troisième chaîne d'îles
[modifier | modifier le code]La troisième chaîne d'îles est la dernière partie de la stratégie. Cette chaîne d'îles comprend les îles Aléoutiennes, les îles hawaïennes, les Samoa américaines, les Fidji et la Nouvelle-Zélande[1]. L'Australie est à cheval entre les deuxième et troisième chaînes.
Point de vue de la Chine
[modifier | modifier le code]La république populaire de Chine voit les chaînes d'îles comme une menace et développe sa marine pour être capable de repousser les flottes alliées, d'abord en-dehors de la première chaîne d'îles, puis en-dehors de la deuxième. Le projet de nouvelles routes de la soie vise également à desserrer l'étreinte américaine[5].
Dans les années 1980, l'amiral Liu Huaqing donne pour objectif à la Marine chinoise de dépasser la première chaîne d'îles[6].
Point de vue du Japon
[modifier | modifier le code]Dans son livre blanc de 2022, le Ministère de la Défense du Japon met l'accent sur la défense de l'Archipel Ryūkyū afin d'empêcher l'accès du Pacifique à la Marine chinoise[7].
Références
[modifier | modifier le code]- « CHINA'S REACH HAS GROWN; SO SHOULD THE ISLAND CHAINS », ASIA MARITIME TRANSPARENCY INITIATIVE, Center for Strategic and International Studies, (consulté le )
- Bruno Tertrais, « Bruno Tertrais : Pékin, Washington et un chapelet d'îles stratégiques », sur lexpress.fr, .
- Jérôme LACROIX-LECLAIR, « Stratégie maritime chinoise : quelle dynamique ? », sur diploweb.com, .
- (en) Franz-Stefan Gady, « Why China’s Military Wants to Control These 2 Waterways in East Asia », sur thediplomat.com, .
- Delphine O et Jean-Luc Reitzer, « RAPPORT D’INFORMATION », sur assemblee-nationale.fr, .
- (en) Eli Huanf, « China's Master PLAN: How Beijing Wants to Break Free of the 'Island Chains' », sur nationalinterest.org.
- (en) James Holmes, « Controlling the First Island Chain: How to Ensure China Can’t Dominate the Pacific? », sur 19fortyfive.com, .