Aller au contenu

Stratégie des chaînes d'îles

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Première et deuxième chaînes d'îles en Asie-Pacifique.

La stratégie des chaînes d'îles désigne en stratégie militaire l'endiguement maritime de l'Union soviétique puis la République populaire de Chine. Elle a été proposée pour la première fois par l'homme d'État américain John Foster Dulles en 1951, pendant la guerre de Corée[1].

Première chaîne d'îles

[modifier | modifier le code]
La première chaîne d'îles dessinée en rouge.

La première chaîne d'îles est définie comme la chaîne d'îles comprenant du nord au sud les îles Kouriles, la péninsule coréenne, l'archipel japonais dont les îles Ryukyu et Taïwan[2], la partie nord-ouest des Philippines (en particulier Luzon, Mindoro et Palawan ) et Bornéo.

Pendant la guerre du Vietnam, elle comprend l'île de Spratly et la côte sud-vietnamienne. Elle est en 2012 la limite d'action de la marine chinoise[3].

Le canal de Bashi et le passage entre les îles Miyako et les îles Okinawa sont des points de passage importants de la première chaîne d'îles[4].

Deuxième chaîne d'îles

[modifier | modifier le code]

La deuxième chaîne d'îles fait référence à la chaîne d'îles formée par les îles Bonin et Volcano du Japon, en plus des îles Mariannes (notamment Guam, un territoire d'outre-mer américain non incorporé avec une base militaire fortement fortifiée ), l'ouest des îles Caroline ( Yap et Palau ), et s'étend jusqu'à l'ouest de la Nouvelle-Guinée[1]. La chaîne sert de limite maritime orientale de la mer des Philippines.

Troisième chaîne d'îles

[modifier | modifier le code]

La troisième chaîne d'îles est la dernière partie de la stratégie. Cette chaîne d'îles comprend les îles Aléoutiennes, les îles hawaïennes, les Samoa américaines, les Fidji et la Nouvelle-Zélande[1]. L'Australie est à cheval entre les deuxième et troisième chaînes.

Point de vue de la Chine

[modifier | modifier le code]

La république populaire de Chine voit les chaînes d'îles comme une menace et développe sa marine pour être capable de repousser les flottes alliées, d'abord en-dehors de la première chaîne d'îles, puis en-dehors de la deuxième. Le projet de nouvelles routes de la soie vise également à desserrer l'étreinte américaine[5].

Dans les années 1980, l'amiral Liu Huaqing donne pour objectif à la Marine chinoise de dépasser la première chaîne d'îles[6].

Point de vue du Japon

[modifier | modifier le code]

Dans son livre blanc de 2022, le Ministère de la Défense du Japon met l'accent sur la défense de l'Archipel Ryūkyū afin d'empêcher l'accès du Pacifique à la Marine chinoise[7].

Références

[modifier | modifier le code]
  1. a b et c « CHINA'S REACH HAS GROWN; SO SHOULD THE ISLAND CHAINS », ASIA MARITIME TRANSPARENCY INITIATIVE, Center for Strategic and International Studies, (consulté le )
  2. Bruno Tertrais, « Bruno Tertrais : Pékin, Washington et un chapelet d'îles stratégiques », sur lexpress.fr, .
  3. Jérôme LACROIX-LECLAIR, « Stratégie maritime chinoise : quelle dynamique ? », sur diploweb.com, .
  4. (en) Franz-Stefan Gady, « Why China’s Military Wants to Control These 2 Waterways in East Asia », sur thediplomat.com, .
  5. Delphine O et Jean-Luc Reitzer, « RAPPORT D’INFORMATION », sur assemblee-nationale.fr, .
  6. (en) Eli Huanf, « China's Master PLAN: How Beijing Wants to Break Free of the 'Island Chains' », sur nationalinterest.org.
  7. (en) James Holmes, « Controlling the First Island Chain: How to Ensure China Can’t Dominate the Pacific? », sur 19fortyfive.com, .