Viva La Musica
Pays d'origine | Zaïre |
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Genre musical | Musique populaire congolaise |
Années actives | Depuis 1977 |
Viva La Musica est un groupe de musique congolais dirigé et fondé par Papa Wemba, produit pour la première fois le .
Histoire
[modifier | modifier le code]Création
[modifier | modifier le code]Pour mieux saisir la genèse de Viva la Musica, il faut d’abord maîtriser les débuts de Zaïko Langa Langa, de 1969 à 1974, l’éphémère existence d’Isifi Lokole, de à , et le passage de Papa Wemba dans Yoka Lokole, de à . Trois jeunes formations musicales au sein desquelles Wemba a successivement évolué, et qui furent caractérisées par de terribles luttes de positionnement. Chaque ténor cherchait à prendre de l’ascendance sur le reste du groupe, ce qui a entraîné des scissions à répétition.
Tout fait partie du conflit opposant Yoka Lokole, Mavuela Somo et Shungu Wembadio. Esseulé, ce dernier est contraint, par le bouillant Mbuta Mashakado, en , de céder le micro en plein concert et de quitter honteusement le mouvement, entendez l’orchestre Yoka Lokole.
Pour mieux marquer cet événement, nous exposerons deux versions différentes. La première, qui peut être qualifiée de populaire, met en exergue la querelle de leadership entre Wemba et Mavuela, née, entre autres, de l’abandon dont fut victime Shungu Wemba pendant son incarcération à la prison de Makala en 1976, et surtout de son isolement au profit du tandem Mavuela et Mbuta Mashakado, se considérant comme étant d'origine kinoise. La deuxième version, puisée à travers « la musique congolaise du XXe siècle », avance que Wemba, sentant que Mavuela s’imposait comme patron de l’orchestre, a tenté de renouer avec l’orchestre Isifi, en répétant en secret avec Evoloko. À la suite de cette rumeur, les autres membres du groupe décident de l’écarter. Ce faisant, Pesho wa Ngongo suggère à Papa Wemba de monter son propre groupe. Devant l'hésitation de Papa Wemba, Pesho wa Pesho tente une négociation qui aboutit au retour de Papa Wemba dans Yoka Lokole, avant d’y être chassé en plein concert, en .
Opiniâtre, Pesho revient sur l’idée de la création d’un orchestre en obtenant le parrainage de Soki Vangu, lequel met un équipement à la disposition de Papa Wemba, afin de « punir » Mavuela qui tournait autour de son amie Getou Salay. C’est ainsi que Viva la Musica effectue sa première sortie officielle, le , au Type K.
Symbolique
[modifier | modifier le code]Après la création de Viva la Musica, Shungu Wembadio devient Papa Wemba. Le siège de l'orchestre est installé à son domicile, situé au no A 42 de la rue Kanda Kanda, détrônant ainsi le no 6 de la rue Wafania, à Yolo Nord, fief d'Evoloko.
Wembadio se fait appeler « chef coutumier » du village Molokaï — anagramme des rues Masimanimba, Oshwe, Lokolama, Kanda Kanda et Inzia, qui entourent un espace du quartier Matonge, proche du Stade Tata Raphaël.
Les fanatiques de Viva deviennent des « villageois », et Papa Wemba fédère presque tous les jeunes autour du mouvement de la Sape. La coiffure en brosse remplace l’Afro. La démarche change : bien coiffé, bien parfumé, le terme Bon Chic, Bon Genre repris Wenge BCBG. La création de Viva la Musica entraîne un bouleversement total dans la manière de vivre de la jeunesse congolaise, une façon magistrale de laver l’affront subi en par son leader.
Viva la Musica joue des chansons fétiches comme La Vie est Belle, composée par Papa Wemba lui-même, Santa, composée par le parolier du groupe Koffi Olomidé, ou encore Est-Ce Que, surnommée par les fans de Papa Wemba Le dernier chant du Rossignol.
Albums
[modifier | modifier le code]Viva la Musica sort un album intitulé Pole Position en 1995[1].
En 2016 le groupe sort un album d'hommage à Papa Wemba intitulé La Voie du Maître[2].
Viva la Musica accompagne le chanteur Jean-Baptiste Mubiala Emeneya[3].
Succession de Papa Wemba
[modifier | modifier le code]Après le décès de Papa Wemba son épouse Marie-Rose Luzolo prend la tête du groupe[4],[5]. Plusieurs chanteurs quittent alors Viva la Musica.
Le chef d'orchestre de Viva la Musica est depuis 2000 Tosha Fulakanda[6].
Références
[modifier | modifier le code]- François Bensignor, « Viva la musica & Papa Wemba : Pôle Position », Hommes & Migrations, vol. 1196, no 1, , p. 50–51 (lire en ligne, consulté le )
- « Sortie de l’album « La voie du maître » du groupe « Viva la Musica » en hommage à Papa Wemba », sur ACP, (consulté le )
- LeQuotidien, « Page d’histoire : Viva la musica et l’intégration de Jean Mubiala Emeneya (Suite) - LEQUOTIDIEN RDC », (consulté le )
- « RDC – Viva la Musica : l’après Papa Wemba, un pari difficile à tenir – Ici Brazza », (consulté le )
- (en) « Papa Wemba: son épouse prend la tête du groupe Viva La Musica », sur Music In Africa, (consulté le )
- LeQuotidien, « 20 ans aux côtés de Papa Wemba et 25 ans de carrière musicale dans Viva La Musica: Tosha Fulakanda, chef d’orchestre à vie dans Viva la Musica - LEQUOTIDIEN RDC », (consulté le )