WorldWideWeb (navigateur)
WorldWideWeb est le premier navigateur web et le premier éditeur HTML. L'inventeur du World Wide Web Tim Berners-Lee, travaillant au CERN, développe la première version d'octobre à . Ce navigateur fonctionne sur système d'exploitation NeXTSTEP, ce qui a permis le très rapide développement d'une telle application avec interface graphique. La diffusion a en revanche été sévèrement limitée par la rareté de l'ordinateur NeXT.
Bien plus tard, WorldWideWeb est rebaptisé Nexus pour éviter la confusion avec le World Wide Web[1],[2].
Le code source a été placé dans le domaine public en 1993.
Historique
[modifier | modifier le code]Courant 1990, Tim Berners-Lee arrive à la conclusion que les logiciels hypertexte alors disponibles ne sont pas adaptés à son projet[3]. En , il convainc son chef Mike Sendall d'acheter un NeXTcube pour le développement. En , il débute la réalisation du navigateur. Le mois suivant, il développe les fonctionnalités d'édition. Vers Noël 1990, le navigateur-éditeur est démontrable[4], il fonctionne sur le NeXT de Tim Berners-Lee ainsi que sur celui acquis par Robert Cailliau, et communique avec le serveur Web info.cern.ch[5]. Le , dans une présentation interne au CERN, le projet « WorldWideWeb », dont le navigateur-éditeur sur NeXt, sont présentés[4].
Plusieurs versions ont ensuite circulé parmi les collègues de Berners-Lee avant d'être mises à disposition du public sur un serveur FTP et annoncé par l'intermédiaire de Usenet en [4]. À ce moment, plusieurs personnes, dont Bernd Pollermann et Jean-François Groff, sont impliqués dans le projet. Plus tard, Tim Berners-Lee et Jean-François Groff ont adapté certaines composantes de WorldWideWeb dans une version en langage C bien plus portable que l'Objective-C, en créant la bibliothèque logicielle libwww.
Dès , Tim Berners-Lee a fait développer un navigateur en mode texte, le line-mode browser, littéralement navigateur en mode ligne. Ce navigateur est conçu pour être capable de fonctionner sur autant de types d'ordinateur que possible, et il est donc extrêmement simple.
Des navigateurs de tierces parties sont ensuite apparus, mais en 1993, ils ont tous été éclipsés par la popularité de NCSA Mosaic. Les personnes impliquées dans sa création se sont alors tournées vers d'autres tâches, comme celles de définir des standards pour le développement futur du Web (HTML, différents protocoles, etc.).
Le , le CERN décide de placer le code source de WorldWideWeb dans le domaine public[6],[7]. Le code-source fut ensuite transféré vers une licence open source en par François Flückiger[8].
Plusieurs versions du logiciel étaient disponibles sur le site evolt.org[9].
Fonctionnalités
[modifier | modifier le code]Les fonctionnalités de WorldWideWeb reposent beaucoup sur NeXTSTEP. En effet, ce système offre en standard une interface graphique avec des outils de développement pour créer très facilement des fenêtres et des menus. En outre, il existe de puissants objets standard : Tim Berners-Lee indique qu'il lui a suffi d'ajouter les hyperliens aux composants de traitement de texte existants pour obtenir un éditeur WYSIWYG supportant plusieurs fontes de caractères, des styles de caractère, et même un correcteur orthographique[10],[1].
Le navigateur est capable d'afficher des documents écrit en Hypertext Markup Language (HTML), le langage inventé par Tim Berners-Lee pour mettre des hyperliens dans du texte. Il peut aussi ouvrir des fichiers de tous formats de données compatibles avec le système NeXT, dont PostScript, des films, du son.
Il faut remarquer que les images étaient affichées dans une fenêtre séparée, jusqu'à ce que la classe Text
de NeXTSTEP permette de le faire dans la même fenêtre que le texte. C'est le navigateur NCSA Mosaic qui a le premier affiché les images dans le texte[11].
Le navigateur est capable de télécharger les données avec le Hypertext Transfer Protocol (URL http:
), le protocole de communication développé pour le Web. Mais il est également capable d'accéder aux messages de Usenet (URL news:
), de lire des fichiers sur disque (URL file:
) et de télécharger les fichiers sur serveur FTP (URL ftp:
). La possibilité d'accéder à des données par d'autres moyens que HTTP est capitale en 1990, car presque rien n'est accessible avec le protocole HTTP encore naissant.
WorldWideWeb est également un éditeur. Il permet l'édition et les liens de plusieurs pages dans différentes fenêtres. Les fonctions « Mark Selection », qui crée une ancre, et « Link to Marked », permettent de créer des liens. Éditer des pages à distance n'est pas possible.
Notes et références
[modifier | modifier le code]- (en) Tim Berners-Lee: WorldWideWeb, the first Web client, sur w3.org
- (en) Bernadette Hlubik Schell, The Internet and Society, ABC-CLIO, , 311 p. (lire en ligne), p. 12.
- (en) Weaving the Web, Tim Berners-Lee, p. 30.
- (en) A Little History of the World Wide Web, sur w3.org.
- (en) Weaving the Web, Tim Berners-Lee, p. 33.
- (en) Index of /History/1991-WWW-NeXT/Implementation, sur w3.org.
- (en) What were the first WWW browsers?, sur w3.org.
- Quentin Jardon, Alexandria : les pionniers oubliés du web : récit, Paris, Gallimard, , 243 p. (ISBN 978-2-07-285287-9, OCLC 1104333774, lire en ligne), p. 154
- « WorldWideWeb (Nexus) | browsers.evolt.org », sur web.archive.org, (consulté le )
- (en) Weaving the Web, Tim Berners-Lee, p. 30-31.
- (en) Frequently asked questions, Where does Mosaic fit in?, sur w3.org.
Annexes
[modifier | modifier le code]Articles connexes
[modifier | modifier le code]Liens externes
[modifier | modifier le code]- (en) Tim Berners-Lee: WorldWideWeb
- (en) A Little History of the World Wide Web
- (en) Berners-Lee's blog
- (en) Weaving the Web, (ISBN 1-58799-018-0), Tim Berners-Lee,
- (en) Nexus binaries and source
- (en) home of the first website