Dictionnaire de la Bible/Athénien
ATHÉNIEN (Ἀθηναῖος), habitant d’Athènes, capitale de l’Attique, en Grèce. — 1o Les Athéniens sont nommés pour la première fois, dans l’Écriture, II Mach., vi, 1, (leçon contestée ; voir Athénée) et ix, 15, dans le récit des derniers jours d’Antiochus IV Épiphane. Ce roi de Syrie, qui avait persécuté si cruellement les Juifs, frappé d’une maladie terrible, implora, mais en vain, la miséricorde de Dieu, lui promettant entre autres choses qu’il « égalerait les Juifs aux Athéniens », c’est-à-dire, probablement, qu’il leur accorderait l’autonomie et une indépendance semblable à celle dont jouissaient les Athéniens. Plusieurs commentateurs, tels que Grotius, Opera, Amsterdam, 1679, t. i, p. 776, et Calmet (Comment. sur les Mach., ix, 15, 1722, p. 351), surpris de trouver ici le nom des Athéniens, lisent « Antiochiens » au lieu d’Athéniens (comme ils le font II Mach., vi, 1, texte grec), parce que, disent-ils, Athènes n’obéissait point à Antiochus IV. Ils supposent que ce prince promettait de donner à tous les Juifs les droits et les privilèges des citoyens d’Antioche, qui jusque-là n’avaient été conférés qu’à quelques habitants de Jérusalem. II Mach., iv, 9 (et 19, texte grec, où Ἀντιοχεῖς signifie les habitants de Jérusalem qui avaient les droits des citoyens d’Antioche). Cette explication n’est pas impossible, mais rien n’empêche de conserver la leçon qu’on lit dans le texte actuel, et qui est confirmée par tous les manuscrits et les anciennes versions. On comprend d’autant plus facilement cette allusion au gouvernement d’Athènes, qu’Antiochus IV avait une grande prédilection pour cette ville (voir Antiochus IV, col. 694). Cf. Polybe, xxviii, 18, 3.
2o Les Athéniens sont nommés deux fois dans le Nouveau Testament. — 1o Saint Paul, dans son discours de l’Aréopage, s’adresse à eux en leur disant : Ἄνδρες Ἀθηναίοι, selon l’usage des orateurs de cette ville. Act., xvii, 22. — 2o Saint Luc, afin d’expliquer pourquoi les Athéniens désirent connaître quelle est la « doctrine nouvelle », καινὴ… διδαχή prêchée par saint Paul, fait cette réflexion : « Tous les Athéniens et les étrangers qui demeuraient [dans la ville] ne s’occupaient que de dire ou d’écouter quelque chose de nouveau (καινότερον). » Act., xvii, 21. (Le comparatif est employé pour signifier : Quelles sont les dernières nouvelles ?) Ce trait du caractère athénien est pris sur le vif ; Démosthène dit en s’adressant à ses compatriotes : « Nous nous demandons à l’agora : Que dit-on de nouveau (λέγεται τι καινόν) ? » Phil. i, Demosthenis quæ supersunt, édit. Reiske, Londres, 1832, t. i, p. 28. Théophraste, dans ses Caractères, viii, édit. Didot, p. 6, fait ainsi le portrait du nouvelliste athénien : « Que racontes-tu ?… As-tu du nouveau (ἔχεις περὶ τοῦδε εἰπεῖν καινόν) ? » Et continuant à interroger : « Ne dit-on rien de nouveau (μὴ λέγεται τι καινοτερόν) ? » Voir aussi Thucydide, iii, 38, 5, édit. Didot, p. 116 ; Plutarque, Moral., De curiosit., 8, édit. Didot, t. i, p. 628. Cf. Sénèque, Epist., l. xv, 2 (94), édit. Teubner, Opera, t. iii, p. 296.