Doux ange au doux nom (Leconte de Lisle, Premières poésies)
Apparence
Premières Poésies et Lettres intimes, Texte établi par Préface de B. Guinaudeau, Bibliothèque-Charpentier ; Eugène Fasquelle, éditeur, (p. 133-134).
DOUX ANGE, AU DOUX NOM DE MARIE
Doux ange, au doux nom de Marie,
Dont chaque parole fleurie
Me rend le cœur harmonieux,
Sais-tu qu’à mon âme ravie
Un seul rayon de tes beaux yeux,
Rayon d’espoir, ouvre les cieux ?
Mon existence frêle et sombre
Est attachée à ta jeune ombre
Et reflète tes jours joyeux…
Oh ! sais-tu qu’à mes vœux sans nombre
Un seul rayon de tes beaux yeux,
Rayon d’espoir, ouvre les cieux ?…
Ah ! quand viendra l’heure d’ivresse
Où, souriant à ma tendresse,
Et penchant son front gracieux
Comme un parfum sur ma tristesse,
Diras : « Ce rayon de mes yeux
T’appartient ; il t’ouvre les cieux ! »