leur pensée l’association des membres d’un même niveau, d’un même segment, car ces membres ont un rôle commun et par conséquent une unité. Ce système d’images relatif aux deux jambes est très vaste, il renferme des subdivisions comme le système de la marche, de la danse, du saut; mais il n’en est pas moins un dans son ensemble. C’est pourquoi si certaines parties de ce système peuvent se dissocier isolément, il peut aussi se dissocier dans son ensemble. Enfin, j’oserai presque dire que l’hémiplégie hystérique est un phénomène du même genre et qu’elle ressemble plus qu’on ne le croit à la perte systématique de la marche ou de la couture. Nous avons une idée très nette de l’ensemble des actions du côté droit opposé à l’ensemble des actions du côté gauche et il s’est formé dans la suite des temps, chez des animaux très anciens peut-être, un système d’images pour le côté droit et un système d’images pour le côté gauche. L’un de ces systèmes peut se dissocier dans son ensemble et exister à part de la conscience personnelle.
Beaucoup de personnes, habituées à considérer les choses au point de vue anatomique plutôt qu’au point de vue psychologique, pourront s’étonner des remarques précédentes : elles pourront rappeler que l’unité des mouvements d’un côté du corps est une unité anatomique et que l’hémiplégie dépend de la lésion de ce centre qui donne son unité au groupe de mouvement.
Je ne le nie en aucune façon : de ce qu’un système est psychologique il ne faut pas en conclure qu’il ne soit pas en même temps anatomique, au contraire, l’un entraîne l’autre. Quand je commence à monter sur une bicyclette, je groupe volontairement des images dépendant de plusieurs centres et qui n’ont jamais été réunies, aussi suis-je très maladroit. Au bout d’un certain temps, je sais me tenir sur une bicyclette, cela veut dire que diverses images se