Ce qui disparaît dans ces divers états, ce sont les phénomènes complexes, riches, qui résultent du fonctionnement harmonieux de tout un système, ceux dont les éléments sont nombreux et dont l’unité est grande; 2º Ce sont les phénomènes sur lesquels portent l’attention et la croyance et qui demandent le sentiment de la réalité; 3º Ce sont surtout les phénomènes qu’on peut qualifier de présents, la volonté exactement adaptée à la situation présente, dans ce qu’elle a de nouveau, d’original, l’attention aux événements qui viennent de survenir, qui permet de les comprendre et de s’y adapter.
C’est pour comprendre ces caractères singuliers qui se présentent à l’état d’ébauche dans la fatigue, le sommeil, l’émotion et qui sont si remarquables dans la névrose psychasténique que j’ai été conduit à présenter quelques hypothèses sur la hiérarchie des phénomènes psychologiques et sur l’oscillation de l’esprit. En voyant que certains phénomènes, toujours les mêmes, se conservent et s’exagèrent dans tous ces troubles, tandis que d’autres phénomènes, également toujours les mêmes, disparaissent régulièrement, on est conduit à supposer que toutes les fonctions de l’esprit ne sont pas égales et qu’elles ne présentent pas les mêmes degrés de facilité. Les opérations mentales semblent se disposer en une hiérarchie dans laquelle des degrés supérieurs sont difficiles à atteindre et inaccessibles à nos malades, tandis que les degrés inférieurs sont restés à leur disposition. Sans doute, nous avons toujours eu vaguement une conception de ce genre à propos des travaux de l’esprit, mais cette comparaison n’était faite qu’à un point de vue assez restreint et elle conduisait à des résultat très superficiels et très inexacts. Qui ne croirait, à première vue, qu’un raisonnement syllogistique demande plus de travail cérébral que la perception d’un arbre ou d’une fleur avec le sentiment de leur réalité et