leur permet au point de vue des impôts d’échapper aux lois nouvelles que l’Allemagne a votées. Les fortunes qu’il faudrait pouvoir frapper sont en grande partie à l’étranger. Il y a 14 millions d’Allemands aux États-Unis et avec leur aide les Allemands d’Allemagne ont placé une partie de leur fortune dans le Nouveau-Monde. Il y a des milliers d’Allemands qui sont dans de très bonnes situations sur tous les points importants du globe. Le gouvernement lui-même reconnaît qu’il lui est impossible de contrôler la fortune de ses nationaux ainsi mise en lieu sûr. L’une des principales fautes que nous avons commises en 1918 a été de ne pas comprendre qu’il fallait immédiatement prendre des gages, qu’il fallait organiser immédiatement un contrôle sur la fabrication des usines, sur l’importation et l’exportation. Les Allemands nous montrent aujourd’hui des caisses vides. Ils ont converti leurs marks en dollars, en livres sterlings, en florins hollandais ».
On peut ajouter à ce qui précède qu’une des causes de la situation économique actuelle de l’Allemagne résulte de la destruction systématique par ses armées de la presque totalité des établissements industriels du Nord de la France. Les usines métallurgiques, électriques, mécaniques, les mines, etc., ont été anéanties après que les Allemands se furent emparés de leurs installations. On peut apprécier la grandeur de ces ravages en considérant que la France a déjà dépensé 80 milliards pour reconstruire une partie de ce qui avait été détruit.
L’illustre philosophe Boutroux, auteur d’un livre célèbre publié dans ma Bibliothèque de Philosophie Scientifique et auquel je reprochais ses hésitations à conclure, me répondit :
— La plupart des choses n’impliquent pas de conclusions.