Le bateau à vapeur le Pionnier, sur le Zambèse. — Dessin de A. de Bar d’après le Dr Livingstone.
LE ZAMBÈSE ET SES AFFLUENTS,
24 octobre. Nous trouvons le chef Séquasha au-dessous du Kafoué, dans un village où il s’est établi avec le gros de sa bande. D’après ce qu’il nous dit, ses gens, parmi lesquels sont d’excellents chasseurs, ont tué deux cent dix éléphants dans cette tournée.
À partir du village des Tombanyama, le Zambèse est plein d’îles, où un grand nombre de buffles sont attirés par l’herbe tendre et les jeunes roseaux.
28 octobre. Nous avons campé dans une île voisine du Padibodi. Trois hommes de Ma-Mbourouma nous ont apporté de la farine et des volailles. Pour faire preuve de leur savoir-vivre et nous témoigner leur respect, ils se sont frappé la cuisse d’une main tandis que de l’autre ils nous tendaient leur présent.
Ces politesses se font avec le plus grand sérieux. On voit les mères enjoindre à leurs enfants de battre des mains, et leur montrer comment il faut s’y prendre, de même que chez nous on enseigne les bonnes manières.
29 octobre. Ce matin, après trois heures de navigation, nous sommes arrivés aux montagnes de Mbourouma, où le Zambèse se resserre de nouveau et se divise en deux courants contraires formés par les rochers situés au milieu du canal.
1er novembre. Nous revoici à Zumbo. Nos gens traversent à gué la Loangoua et n’ont d’eau que jusqu’aux genoux.
Sortis du district de Chicova, nous sommes entrés dans le Kébrabasa : nos pirogues ont descendu jusqu’à un endroit où la gorge se réduisant à une largeur de cinquante à soixante yards, la navigation devient difficile et dangereuse.
Le canot du Dr Kirk fut jeté contre un éperon de la gorge par un bouillonnement soudain et mystérieux du fleuve, qui se produit à intervalles irréguliers. Cramponné à une saillie du roc, mister Kirk luttait contre
- ↑ Suite et fin. — Voy. pages 113, 129 et 145.