Papers by Mara Magda Maftei
Journal international de Bioéthique et d’éthique(« Fiction, corps et transhumanisme », numéro 3/2024 dirigé par Ugo Bellagamba, Université de Nice), Éditions ESK des sciences , 2024
Le posthumanisme, courant de pensée auquel les chercheurs américains (NeilBadmington, 2000; Carry... more Le posthumanisme, courant de pensée auquel les chercheurs américains (NeilBadmington, 2000; Carry Wolfe, 2010; Stefan Herbrechter, 2013...) ont dédié nombred’études et qui reprend au poststructuralisme la critique d’un sujet auquel il est impossibled’assigner une identité précise, s’organise autour d’une forme de vie modifiée par latechnoscience. Cette forme de vie, revue du point de vue cognitif et anthropologique, intriguede plus en plus les écrivains contemporains. Dans l’ouvrage Fictions posthumanistes(Hermann, 2022), j’ai montré que ceux-ci s’intéressent aux questions que l’on considéraitauparavant comme traitées de préférence par la science-fiction et par la dystopie.Le présent article se focalise sur le roman de Jean-Gabriel Ganascia alias Gabriel Naëj(Ce matin, maman a été téléchargée, Paris, Éditions Buchet-Chastel, 2019) et sur la relectureque Jean-Gabriel Ganascia lui-même donne de ce roman dans son dernier essai Servitudesvirtuelles (Paris, Éditions du Seuil, 2022). La fiction posthumaniste de l’auteur Naëj acquiertainsi une fonction pédagogique ou didactique : le personnage de Michèle Vidal est utilisé parle chercheur Ganascia afin d’expliquer les conséquences potentielles induites par la variabilitédes données scientifiques. La fiction lui permet aussi d’introduire des notions comme lamétensomatose numérique, la dictature des orins et de spéculer avec sarcasme et ironie sur letéléchargement, la réintégration corporelle, la dissociation corps/esprit et ainsi de contester la crédibilité de plusieurs personnes bien réelles qui acquièrent une identité fictionnelle dans sonroman (le savant fou Dr. Marco Varvogliss est l’alter ego romanesque de Ray Kuzweil)
les Actes du colloque Philippe Claudel. Écrire et rêver les images, Éditions de l’Université de Lorraine, 2023 sous la direction de Marie Joqueviel-Bourjea et Anne Strasser, 2023
L’Enquête ne relève ni de la dystopie, ni du témoignage de l’ère totalitaire et concentrationnair... more L’Enquête ne relève ni de la dystopie, ni du témoignage de l’ère totalitaire et concentrationnaire comme L’Archipel du Goulag (Alexandre Soljenitsyne, 1974), La Nuit (Élie Wiesel, 1958) ou Journal de la félicité (Nicolae Steinhardt, 1991), qui décrit la relation qui s’est installée dans la prison communiste entre le narrateur-auteur et la peur. Si, comme fiction, L’Enquête ne peut évidemment pas être mesurée à des documents réels, le roman fait cependant signe vers ces univers : il alerte sur les menaces contemporaines car il montre à quel degré l’homme « libre » peut être aveuglé et intimidé par des méthodes de répression héritées du régime totalitaire. Il manifeste ainsi la perte de l’identité de l’homme moderne, de l’homme vivant dans une société occidentale où il devient un numéro, un quelconque parfaitement manipulable.
L’Enquête, roman çà et là qualifié de « dystopique », « kafkaïen » ou « fantastique », engendre plusieurs interprétations puisqu’il décrit un univers obscur peuplé de rôles joués par chaque être humain afin de rendre la société moderne efficace en termes de productivité. Par sa référence à une réalité sociopolitique et économique liquide, mais également parce que la fiction de P. Claudel fait appel à un objet extérieur à la littérature qui est, dans son cas, la mémoire collective et les connaissances de ses lecteurs, je compare, dans la deuxième partie de cette étude, le roman à une fiction posthumaniste1.
Je mettrai en évidence l’originalité du discours de P. Claudel par rapport à d’autres romans ou essais qui traitent également du thème de la robotisation, de l’uniformisation de l’être humain et de sa relation avec la peur, en soulignant à la fois ses emprunts et ses singularités
Revue internationale de Philosophie, Metabasis, Italie, mai 2019, An XIV, numéro 27, 2019
While transhumanism refers to the alteration of human beings through technology, posthumanism is ... more While transhumanism refers to the alteration of human beings through technology, posthumanism is more difficult to define. We may think that posthumanism amounts either to a continuation or a break with huma-nism. No matter how this is settled, posthumanism today is influenced by the contentment or lack of con-tentment with respect to human life as it is. Insofar as posthumanism has an important critical dimension – and this is the dimension we’ll emphasize here – it is partly fostered by reflections about transhumanist aspirations. As it turns out, some features of transhumanism call for criticism. Transhumanist aspirations have a potential for radicalizing the differences between human beings, and for creating discontinuities between the current experience of human life and what it could become (for some people at least). This evolution is not without risk for freedom because human freedom cannot be abstracted from the relational features of social life. Beyond the physiological transformation of the individual human being - a privileged theme in fiction -, we will insist on the transformations which could be desired, concerning the status of the individual in society. In particular, we think of the transformations induced by the generalization of systems of standards aiming to frame behaviors. We might also consider the routinization of activities which results from their increasing standardization and normative determination. Isn’t it the case that this amounts to a kind of purportedly modi-fied humanity – a supposedly improved humanity with respect to the human being’s activity, action and crea-tion? Concerning the critical potential of posthumanism –insofar as the latter pays attention to the desired transformations of human life -, we’ll inquire whether its development now requires an investigation about the evolving reality of norms (beyond the accompanying reflections about fiction and prospects of the future).
Revue Legs et Littérature, numéro 21, novembre 2023, 2023
Cet article montre qu'une nouvelle catégorie d'écrivains contemporains s'intéresse au corps humai... more Cet article montre qu'une nouvelle catégorie d'écrivains contemporains s'intéresse au corps humain modifié par la technoscience. Le savoir pro¬curé par les changements apportés au corps, ainsi que des nouvelles for¬mes de pouvoir qui en émergent, contribuent à l'apparition d'une esthé¬tique particulière. Nous nous demandons si celle-ci a un caractère uni¬versel ou si elle répond à des canons littéraires nationaux. Si les écri¬vains français Pierre Ducrozet (L'invention des corps, 2017) et Marie Darrieussecq (Notre vie dans les forêts, 2017) recourent au corps posthumain dans un but plus spéculatif que critique, le corps modifié constitue plutôt pour les écrivains latino-américains une manière de dénoncer les trauma-tismes subis sous les diverses dictatures parrainées par des états adop-tant les orientations du néolibéralisme économique (Rafael Courtoisie, Le Roman du corps, 2015 et Ricardo Piglia, La ville absente, 2009). Confronter les corpus français et sud-américains per-mettra ainsi de faire apparaître les spécificités respectives. En plus de la pensée véhiculée par ces romans, nous nous intéressons aux dispositifs narratifs mis en oeuvre par ces divers écrivains.
Contemporary French & Francophone Studies: SITES, États-Unis, 2024, ISSN 1740-9306, 2024
Cet article est construit autour de deux romans de Pierre Ducrozet. L’Invention des corps (2017) ... more Cet article est construit autour de deux romans de Pierre Ducrozet. L’Invention des corps (2017) et Le Grand vertige (2020) suggèrent des manières différentes de modifier le corps : suite à des mutations opérées par la technoscience (L’Invention des corps), en rapport avec l’environnement (Le Grand vertige) et cela dans le but de créer un « nouvel homme nouveau ». Cette transformation transporte ses personnages à travers plusieurs formes de désert : désert de la mort et de la violence politique mexicaine dont Alvaro s’échappe, désert utopique de l’île artificielle que se propose d’inventer Parker afin de développer ses technologies posthumaines, désert de l’Arizona où Alvaro et Adèle prennent la fuite dans L’Invention des corps ; désert du Kenya où Adam Tobias essaie de refonder le monde à la fin du roman Le Grand Vertige.
Les nouvelles entités hybrides qui représentent le cœur des deux romans se construisent via des espaces apparemment libres et ouverts, comme le désert, et via des vrilles textuelles (rhizomatiques pour choisir le nom que Ducrozet lui-même emploie en référence à la forme qu’il donne à ses romans). Interprétables, instables, constitués de morceaux textuels et d’images, les deux romans de Ducrozet proposent une reconstruction de l’humain par l’intermédiaire des fictions qui relient plusieurs points géographiques et temporels, le désert restant la porte d’entrée vers une humanité postmoderniste et posthumaniste – ou l’échappatoire que les personnages espèrent y trouver.
Diogène, 2023
Cet article analyse l’apport d’un certain nombre d’écrivains contemporains (Antoine Bello, Kazuo ... more Cet article analyse l’apport d’un certain nombre d’écrivains contemporains (Antoine Bello, Kazuo Ishiguro, Isabelle Jarry, Patrick Laurent et Ian McEwan) pour la compréhension du syntagme « forme de vie » en tant que l’expression d’un mode de pensée et théorie critique. Les formes de vie telles qu’elles furent imaginées par Ludwig Wittgenstein et par Michel Foucault sont déconstruites par les écrivains selon des schémas de pensée et des méthodologies qui leurs sont spécifiques et en faisant écho au posthumanisme.
Revue des sciences humaines, Jan 23, 2024
Revue des sciences humaines
352 | 2024
Identités numériques et littérature
Littérature et for... more Revue des sciences humaines
352 | 2024
Identités numériques et littérature
Littérature et formes de l’identité numérique
Revue des sciences humaines, Mar 16, 2021
Transhumanisme vs. posthumanisme
HAL (Le Centre pour la Communication Scientifique Directe), Mar 1, 2023
Presses universitaires du Septentrion eBooks, 2023
La figure du posthumain occupe de plus en plus le devant de la scène intellectuelle du monde enti... more La figure du posthumain occupe de plus en plus le devant de la scène intellectuelle du monde entier. Quelle est sa définition et quelles sont les implications sociales, institutionnelles de la nouvelle manière d'envisager l'être humain ainsi que les conséquences de cette reconfiguration dans le domaine littéraire, cinématographique et des arts plastiques ? Nous partons de la prémisse que la figure du posthumain 1 est le nom donné à un nouveau regard sur l'être humain depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale et qu'il existe deux posthumains, celui d'avant et d'après les années 1980 2. Le rôle fondamental dans la rupture introduite par le posthumain est revenu à la Technoscience 3. Avant d'être une projection dans l'avenir, le 1.-Dans notre acception, après les années 1980, les préfixes post-et trans-renvoient à la même réalité de l'humain. 2.-Référence aux mesures néolibérales adoptées par Margaret Thatcher et par Ronald Reagan. 3.-Dans un monde en permanence contrôlé, tout devient objet de la Technique, êtres vivants et non-vivants. Rien et personne ne peut plus échapper à l'émergence des systèmes techniques : voir Günther Anders, L'Obsolescence de l'homme, t. 1 : Sur l'âme à l'époque de la deuxième révolution industrielle (1956), trad. en fr. par
Revue des Sciences Humaines
revue des sciences humaines-n°341-janvier-mars 2021 L'emballement transhumaniste Entretien avec F... more revue des sciences humaines-n°341-janvier-mars 2021 L'emballement transhumaniste Entretien avec François-Régis de Guenyveau sur Un dissident Mara Magda Maftei : Connaissiez-vous le courant transhumaniste avant de vous lancer dans la rédaction de votre premier roman, Un dissident, publié chez Albin Michel en 2017 ? Pourquoi avez-vous fait ce choix thématique du transhumanisme au lieu de rédiger, par exemple, un roman historique plus traditionnel ? François-Régis de Guenyveau : Dans le cahier de l'Herne consacré à Houellebecq, Aurélien Bellanger écrit : « Aucune oeuvre littéraire ne peut plus nous convaincre de rien si elle ignore la science 1. » On pourrait ajouter plus globalement qu'aucune oeuvre littéraire ne peut plus nous convaincre de rien si elle occulte les mutations du système économique, politique et social, dans la mesure où c'est le système qui dévoile notre vision du monde, notre culture. D'emblée, le marché du transhumanisme m'a semblé remplir cette mission de grand révélateur. Il faut ajouter qu'il s'agit d'un sujet éminemment romanesque. De fait, peu de mouvements intellectuels sont capables de susciter un tel déchaînement des passions. Peu, de surcroît, sont si ambivalents, si poreux, si propices au brouillage du réel, au jeu permanent entre faits et fiction. Ne dit-on pas d'ailleurs que le terme même de « transhumanisme » doit sa notoriété à Julian Huxley, le frère d'Aldous Huxley, et à cette famille hors-norme où pendant des générations la science n'a jamais cessé de flirter avec les arts ? En général, je passe beaucoup de temps à flâner sur Internet. J'aime « sentir » le monde : colloques en ligne, articles de la presse scientifique, réaction des internautes sur les réseaux sociaux, actualités, théories du complot, fake news… Ce qui m'intéresse, ce n'est pas tant la véracité d'un fait que son ambiguïté et l'emballement qu'il provoque. Avant de me lancer dans 1.-Cahier Houellebecq, dirigé par Agathe Novak-Lechevalier, Éditions de l'Herne, 2017.
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Vous avez publié chez Gallimard en 2015 un roman sur un robot, Today, l'assistant androïde du per... more Vous avez publié chez Gallimard en 2015 un roman sur un robot, Today, l'assistant androïde du personnage principal, Tim, envoyé en cure de déconnexion pendant une certaine période. Magique aujourd'hui, votre roman, contient dans son titre le mot today traduit en français-le nom du robot. Quelle signification donnez-vous à cette répétition, qui n'est sûrement pas fortuite ? Isabelle Jarry : Bien évidemment, je n'ai pas choisi le titre au hasard. Aujourd'hui = today, le nom du robot. C'est à la fois un clin d'oeil (je trouvais amusant qu'un robot tel qu'il n'en existe par aujourd'hui s'appelle précisément Today) et une clé d'interprétation, dans la mesure où je veux faire comprendre au lecteur que je parle bien du temps présent et que je ne me projette pas dans un avenir hypothétique, lointain, incertain, malgré la composante « futuriste » de l'intrigue, qui fait intervenir des réalités technologiques et sociétales non encore ou pas complètement advenues. C'est bien une critique de la société contemporaine qui est proposée dans ce roman. Isabelle Jarry : Oui, j'en ai entendu parler dès 2009, j'étais alors membre de la Commission chargée de concevoir et d'animer le Débat Public national sur les Nanotechnologies (leur développement et leur régulation). Des transhumanistes nous avaient contactés et s'étaient fait connaître ; ils avaient même publié un cahier d'acteur durant le débat. C'était une position qui m'avait intéressée, car je préparais alors, avec un historien des sciences, un ouvrage
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Votre roman L'Invention des corps, publié en 2017 chez Actes Sud, en plus de témoigner de votre b... more Votre roman L'Invention des corps, publié en 2017 chez Actes Sud, en plus de témoigner de votre belle plume d'écrivain, abonde en concepts et théories transhumanistes. Je vous imagine tout d'abord bon lecteur du transhumanisme, et ensuite comme un écrivain qui décide de placer son roman sous les auspices d'un phénomène qui fait de plus en plus de vagues actuellement. Ai-je raison ? Pierre Ducrozet : Oui et non. En réalité, ça a plutôt fonctionné dans l'autre sens : j'ai décidé de consacrer un roman à la question du corps contemporain, sous toutes ses formes, tous les changements à l'oeuvre, et par conséquent j'en suis rapidement venu à m'intéresser à la question du transhumanisme, centrale pour les transformations du corps et de la société en général. Alors je me suis mis à lire beaucoup de choses sur la question. Cela faisait effectivement quelque temps déjà que je lisais des articles et des reportages sur la Silicon Valley et le transhumanisme, qui me fascinaient et me semblaient extrêmement romanesques. Par leur quête d'immortalité, leur complexité, leur côté prométhéen et icarien, les transhumanistes sont des figures romanesques géniales (parce que doubles et problématiques), à la fois éternelles (les thèmes qu'ils brassent sont les mêmes depuis le début de l'histoire de la littérature) et extrêmement contemporaines : jamais dans l'histoire de tels moyens techniques n'avaient été mis à disposition d'un tel groupe de personnes, et ce qu'ils peuvent atteindre est unique. Pour tout cela, je me suis dit que cela ferait une pâte romanesque passionnante. En revanche, oui, je m'intéresse à l'histoire d'internet, aux hackers, aux réseaux depuis longtemps, cela me passionne, et j'avais déjà une bonne connaissance de ces aspects-là.
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Une conscience désincarnée Entretien avec Gabriel Naëj (Jean-Gabriel Ganascia) sur Ce matin, mama... more Une conscience désincarnée Entretien avec Gabriel Naëj (Jean-Gabriel Ganascia) sur Ce matin, maman a été téléchargée Mara Magda Maftei : Vous avez une double formation, d'ingénieur et de philosophe. Vous êtes professeur à la faculté des sciences de l'Université Paris Sorbonne et auteur de plusieurs ouvrages scientifiques sur la portée du transhumanisme dont le plus récent est Le Mythe de la Singularité : faut-il craindre l'intelligence artificielle ? (Éditions du Seuil, 2017). Vous publiez en 2019, sous pseudonyme (Gabriel Naëj), votre seul ouvrage de fiction jusqu'à présent, Ce matin, maman a été téléchargée (Éditions Buchet-Chastel, 2019) dans lequel le lecteur trouve toute la théorie transhumaniste et ses mots-clés : téléchargement, réintégration corporelle, dissociation corps/esprit, le tout dans le but d'accéder à l'immortalité dans la tradition du Golem, de Frankenstein et de l'Ève future. Vous créez de la même manière qu'Auguste de Villiers de l'Isle-Adam une nouvelle andreïde en la personne d'une mère, Michèle Vidal, qui accepte de se télécharger en une femme pulpeuse « à peau de pêche » pour continuer de veiller sur son fils ! Par rapport à d'autres romans écrits en marge du transhumanisme, on voit bien que le vôtre est rédigé par un scientifique qui veut prendre plus de liberté par rapport à ses recherches et qui se lance dans l'écriture d'une fiction. Les notes de bas de page ainsi qu'une abondance de concepts transhumanistes font mon bonheur puisque Ce matin, maman a été téléchargée confirme bien ma théorie selon laquelle une fiction nouvelle, spéculative du phénomène transhumaniste, s'est installée suite à celui-ci. Aviez-vous conscience de tout cela au moment où vous avez décidé d'écrire ce roman ? Jean-Gabriel Ganascia : Ma motivation initiale, lorsque j'ai commencé à écrire Ce matin, maman a été téléchargée était double. D'un côté, je le
HAL (Le Centre pour la Communication Scientifique Directe), Jul 1, 2022
Depuis le début du XXIe siècle, paraissent de nombreuses œuvres de fiction qui font écho aux thèm... more Depuis le début du XXIe siècle, paraissent de nombreuses œuvres de fiction qui font écho aux thèmes et préoccupations du courant transhumaniste – que ce soit pour les illustrer ou pour les critiquer. Le présent livre, qui se veut interdisciplinaire, permet d’abord de mieux comprendre et distinguer les phénomènes du transhumanisme et du posthumanisme : alors que le transhumanisme programme la modification prochaine de l’Homme grâce aux technologies numériques et biomédicales, le posthumanisme rassemble les postures philosophiques qui envisagent de telles mutations. Ce livre démontre aussi que la fiction posthumaniste ne se définit pas seulement par des convergences thématiques, mais qu’elle construit le cadre d’une véritable forme littéraire particulière. En marge de la science-fiction de type cyberpunk et de la dystopie, la fiction posthumaniste élabore un espace romanesque inédit qui représente et questionne le devenir annoncé de l’humanité, de sa réalité biologique et de son organisation sociale. C’est à caractériser cette catégorie littéraire nouvelle et à en mettre en valeur ses spécificités que cet ouvrage se consacre.
HAL (Le Centre pour la Communication Scientifique Directe), Jun 1, 2016
International audienceWhile transhumanism refers to the alteration of human beings through techno... more International audienceWhile transhumanism refers to the alteration of human beings through technology, posthumanism is more difficult to define. We may think that posthumanism amounts either to a continuation or a break with humanism. No matter how this is settled, posthumanism today is influenced by the contentment or lack of contentment with respect to human life as it is. Insofar as posthumanism has an important critical dimension – and this is the dimension we’ll emphasize here – it is partly fostered by reflections about transhumanist aspirations. As it turns out, some features of transhumanism call for criticism. Transhumanist aspirations have a potential for radicalizing the differences between human beings, and for creating discontinuities between the current experience of human life and what it could become (for some people at least). This evolution is not without risk for freedom because human freedom cannot be abstracted from the relational features of social life.Beyond ...
Revue des sciences humaines, 2021
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Papers by Mara Magda Maftei
L’Enquête, roman çà et là qualifié de « dystopique », « kafkaïen » ou « fantastique », engendre plusieurs interprétations puisqu’il décrit un univers obscur peuplé de rôles joués par chaque être humain afin de rendre la société moderne efficace en termes de productivité. Par sa référence à une réalité sociopolitique et économique liquide, mais également parce que la fiction de P. Claudel fait appel à un objet extérieur à la littérature qui est, dans son cas, la mémoire collective et les connaissances de ses lecteurs, je compare, dans la deuxième partie de cette étude, le roman à une fiction posthumaniste1.
Je mettrai en évidence l’originalité du discours de P. Claudel par rapport à d’autres romans ou essais qui traitent également du thème de la robotisation, de l’uniformisation de l’être humain et de sa relation avec la peur, en soulignant à la fois ses emprunts et ses singularités
Les nouvelles entités hybrides qui représentent le cœur des deux romans se construisent via des espaces apparemment libres et ouverts, comme le désert, et via des vrilles textuelles (rhizomatiques pour choisir le nom que Ducrozet lui-même emploie en référence à la forme qu’il donne à ses romans). Interprétables, instables, constitués de morceaux textuels et d’images, les deux romans de Ducrozet proposent une reconstruction de l’humain par l’intermédiaire des fictions qui relient plusieurs points géographiques et temporels, le désert restant la porte d’entrée vers une humanité postmoderniste et posthumaniste – ou l’échappatoire que les personnages espèrent y trouver.
352 | 2024
Identités numériques et littérature
Littérature et formes de l’identité numérique
L’Enquête, roman çà et là qualifié de « dystopique », « kafkaïen » ou « fantastique », engendre plusieurs interprétations puisqu’il décrit un univers obscur peuplé de rôles joués par chaque être humain afin de rendre la société moderne efficace en termes de productivité. Par sa référence à une réalité sociopolitique et économique liquide, mais également parce que la fiction de P. Claudel fait appel à un objet extérieur à la littérature qui est, dans son cas, la mémoire collective et les connaissances de ses lecteurs, je compare, dans la deuxième partie de cette étude, le roman à une fiction posthumaniste1.
Je mettrai en évidence l’originalité du discours de P. Claudel par rapport à d’autres romans ou essais qui traitent également du thème de la robotisation, de l’uniformisation de l’être humain et de sa relation avec la peur, en soulignant à la fois ses emprunts et ses singularités
Les nouvelles entités hybrides qui représentent le cœur des deux romans se construisent via des espaces apparemment libres et ouverts, comme le désert, et via des vrilles textuelles (rhizomatiques pour choisir le nom que Ducrozet lui-même emploie en référence à la forme qu’il donne à ses romans). Interprétables, instables, constitués de morceaux textuels et d’images, les deux romans de Ducrozet proposent une reconstruction de l’humain par l’intermédiaire des fictions qui relient plusieurs points géographiques et temporels, le désert restant la porte d’entrée vers une humanité postmoderniste et posthumaniste – ou l’échappatoire que les personnages espèrent y trouver.
352 | 2024
Identités numériques et littérature
Littérature et formes de l’identité numérique
Chers collègues,
Vous trouvez ci-joint le programme du cinquième « épisode » intitulé « Demain les corps ! » de notre séminaire annuel Esprit Futur : Penser et créer le futur qui aura lieu ce jeudi 9 mars 2023 en présentiel et via ZOOM.
Pour cet « épisode » constitué des deux panels : Technologies du corps et Écritures du futur, nous avons l'honneur d'accueillir les intervenants suivants :
Jérôme Goffette (Maître de conférence, Faculté de Médecine Lyon)
Yannick Rumpala (Enseignant-Chercheur, Université Nice Côte d'Azur)
Thibaud Marmorat et Eloïse Vinson (Docteur, Doctorante, Aix-Marseille Université)
Robert Ranisch (Professeur, Université de Brandenburg)
Mara Madga Maftei (Professeur, Université de Bucarest & Auteure)
Fleur Hopkins-Loféron (Postdoctorante, CNRS Laboratoire THALIM)
Pour rappel, voici également le résumé de cet « épisode » : « Demain le corps ! » aborde les sujets de l’édition génétique et du transhumanisme. Comment est pensé le corps du futur ? Quels en sont les enjeux marchands, éthiques et juridiques ? Ce séminaire mettra en questionnement ces zones de tension autour de la préservation de la vie, de la modification ou de l’augmentation de l’Humain ou bien encore sa disparition totale au profit d’autres formes de vie basées sur les technosciences et imbriquées dans des intérêts socio-économiques.
P.S. : Si vous souhaitez avoir plus d’informations sur le projet et l’équipe, n’hésitez pas à consulter notre site https://espritfutur.fr/
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Dear colleagues,
This is the program of the fifth "episode" entitled “Bodies of tomorrow” of our annual seminar Esprit Future: Thinking and creating the future which will take place on mars 9, 2023 also via ZOOM.
For this "episode" consisting of two panels: Technologies of the body and Writings of the Future, we are honored to welcome the following speakers:
Jérôme Goffette (Maître de conférence, Faculté de Médecine Lyon)
Yannick Rumpala (Enseignant-Chercheur, Nice Côte d'Azur University)
Thibaud Marmorat et Eloïse Vinson (Docteur, Doctorante, University Aix-Marseille)
Robert Ranisch (Professeur, University of Brandenburg)
Mara Madga Maftei (Professeur, University of Bucarest & Auteure)
Fleur Hopkins-Loféron (Postdoctorante, CNRS Laboratoire THALIM)
Here is the summary of this "episode": “Bodies of tomorrow” addresses the subjects of genetic editing and transhumanism. How is the body of the future conceived? What are the commercial, ethical and legal issues at stake? This seminar will question these areas of tension around the preservation of life, the modification or augmentation of the human being, or its total disappearance in favour of other forms of life based on technosciences and linked with socio-economic interests.
P.S.: If you want to have more information about the project and the team, please visit our website https://espritfutur.fr/
Radiographie d’une vie heureuse (roman)
Mara Magda Maftei
Médicaments, insomnie, Dieu. Un long mariage soumet un couple à plusieurs épreuves. C’est d’autant plus difficile de rester ensemble lorsqu’aux problèmes personnels s’ajoute la traversée de différents régimes politiques.
Aglaie et Ghiță sont nés et ont été formés en période communiste. Ils vivent modestement de leur retraite à Bucarest. Ils reçoivent le capitalisme comme ils le peuvent. Un évènement va bouleverser leur vie du jour au lendemain. Chacun emprunte le chemin de la folie, mais à sa manière : Aglaie rêve d’une tout autre vie, Ghiță plonge de plus en plus en lui-même et arrive même à négocier son sort avec la mort. À combien d’expériences personnelles et historiques peut-on s’adapter durant une vie ?
Ce roman raconte, d’une manière humoristique, une double histoire : la relation tumultueuse d’un vieux couple et les difficultés d’adaptation au capitalisme roumain.