Pauline de La Boulaye
Pauline de La Boulaye est diplômée en histoire contemporaine et sciences sociales (mémoire sur les origines du Centre Pompidou). Depuis 1998, elle a produit des expositions, des programmations artistiques et des missions pour des villes, des institutions culturelles, des fondations, et publié plusieurs livres. Joignant l'analyse à l'action, elle s'est spécialisée dans des projets de terrain, activateurs de liens entre habitants, arts et territoires.
Critique pour la presse généraliste ou spécialisée en arts & architecture, elle donne des conférences à l’Institut pour l’étude du langage plastique à Bruxelles de 2012 à 2016 et dans l’enseignement supérieur (master CARE de l'académie royale des beaux-arts & centrale for contemporary art ; le Septantecinq ; la Cambre).
Française et Européenne, elle vit depuis 2008 à Bruxelles où elle se forme à l'art du mouvement, alliant savoirs et corps sensibles, intelligence collective et relationnelle.
Elle a récemment co-dirigé deux volumes scientifiques fondés sur des processus d’action-recherche participative, en collaboration avec des artistes, des architectes, des institutions, des associations : Being Urban, pour l’art dans la ville Iselp – cfc éditions 2016 ; Inventaires #3 inventaire collectif d'architectures éditions Fédération Wallonie-Bruxelles - Cellule archi 2020.
Elle participe régulièrement à des jurys (master d'art en espace public, prix d'architecture) et conseille un comité d'art urbain ainsi qu'une commission transversale de la culture en Belgique (tiers lieux, coopération culturelle, économie participative et circulaire).
En 2022, elle est dramaturge urbaine pour le projet européen An Ideal City, microdanses & mutations urbaines, coproduction entre les Halles de Schaerbeek, l'Opéra d'Athènes et la Fondation italienne pour la danse Aterballetto.
A partir de 2023, elle développe son activité de dramaturge urbaine itinérante et sans frontière.
Critique pour la presse généraliste ou spécialisée en arts & architecture, elle donne des conférences à l’Institut pour l’étude du langage plastique à Bruxelles de 2012 à 2016 et dans l’enseignement supérieur (master CARE de l'académie royale des beaux-arts & centrale for contemporary art ; le Septantecinq ; la Cambre).
Française et Européenne, elle vit depuis 2008 à Bruxelles où elle se forme à l'art du mouvement, alliant savoirs et corps sensibles, intelligence collective et relationnelle.
Elle a récemment co-dirigé deux volumes scientifiques fondés sur des processus d’action-recherche participative, en collaboration avec des artistes, des architectes, des institutions, des associations : Being Urban, pour l’art dans la ville Iselp – cfc éditions 2016 ; Inventaires #3 inventaire collectif d'architectures éditions Fédération Wallonie-Bruxelles - Cellule archi 2020.
Elle participe régulièrement à des jurys (master d'art en espace public, prix d'architecture) et conseille un comité d'art urbain ainsi qu'une commission transversale de la culture en Belgique (tiers lieux, coopération culturelle, économie participative et circulaire).
En 2022, elle est dramaturge urbaine pour le projet européen An Ideal City, microdanses & mutations urbaines, coproduction entre les Halles de Schaerbeek, l'Opéra d'Athènes et la Fondation italienne pour la danse Aterballetto.
A partir de 2023, elle développe son activité de dramaturge urbaine itinérante et sans frontière.
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Papers by Pauline de La Boulaye
à celles et ceux qui liront ce texte, je souhaite qu'il nourrisse notre désir de créer de nouvelles situations artistiques, sociales, environnementales.
de l’architecture accumulée au cours de nos vies ? Comment faire pour que ce savoir naturel et les connaissances des experts se rencontrent afin d’évaluer et de décider ensemble de quelles architectures nous voulons pour le monde à venir ?
sont des expressions galvaudées, vidées
de leur sens, appauvries à force d’usages
publicitaires, médiatiques ou politiques,
en quête d’audience. C’est pourtant
une racine commune entre plusieurs
langues. L’équivalent d’un atome
dans nos représentations collectives.
Étymologiquement, urbs en latin représente
le coeur de la ville, le siège du pouvoir et
du sacré. Urbs, c’est aussi Rome, la ville
des villes : modèle initial de civilisation
occidentale construit par opposition aux
bois, refuge des hors-la-loi, espace du
sauvage.
Books by Pauline de La Boulaye
Pourtant le street art n’est qu’une partie de l’art urbain. Les arts urbains sont vastes : il existe d’innombrables façons de créer dehors, dans la rue. Ceci depuis aussi longtemps que les villes existent. Les arts urbains se sont particulièrement développés avec l’expansion de la ville moderne dans les années 1960 : la performance, les arts de la rue, la sculpture sociale, les happenings sont des réactions épidermiques à la planification urbaine, un refus manifeste de l’organisation des vivants dans des espaces quadrillés…
L’artiste Gordon Matta-Clark disait : « Je crée des formes à partir de la matière de la ville : son état, sa souffrance. » Il demandait : « Qu’est-ce que l’art peut apporter à la communauté ? » Il se donnait pour mission de « créer des circonstances pour réunir les gens à travers ses œuvres ».
Je m’inscris dans sa lignée et dans les pas de la danseuse Anna Halprin (née en 1920), des dériveurs Situationnistes (1957), de Michel Foucault, philosophe éclaireur des espaces autres (1967), du funambule Philippe Petit en équilibre entre les Twin Towers (1974), des artistes-marcheurs Stalkers (1996)… Mon intention est de maintenir un regard ouvert sur les diverses formes de création dans la ville, les médiums qui explorent l’espace social, politique et public – les œuvres qui font le lien entre subversion et subvention, entre marge et norme. Il m’importe d’ouvrir l’éventail des arts urbains aux yeux des habitants, des responsables de la ville et des institutions culturelles. Car les artistes qui travaillent l’urbain ont un rôle à jouer dans la mutation urbaine et l’imaginaire commun. Un rôle fondamental, dans le sens de fondateur.
1 – Des arts urbains… Dans la première partie de ce texte, j’expose des installations artistiques apparues à Bruxelles depuis 2000 et leurs récentes conditions de productions (commandes, contrats de quartier, réaménagement urbain). Je présente aussi des expériences vécues à travers ma pratique d’analyse et d’accompagnement de projets d’arts urbains.
2 – … aux arts urbains collectifs : Dans la seconde partie, je propose des pistes d’aménagements des rapports entre artistes et villes en m’appuyant sur des processus artistiques collectifs. La production d’arts urbains collectifs est un projet pour une société dans laquelle il va falloir cohabiter entre humains ainsi qu’avec les autres vivants. Les conditions d’apparition de cette forme artistique n’ont rien à voir avec les systèmes de production artistique existants. Il est donc urgent de mettre en place une politique publique propre aux arts urbains collectifs.
L’ouvrage témoigne aussi du processus imaginé par les commissaires Gilles Debrun et Pauline de La Boulaye, en collaboration avec le collectif artistique Habitant·e·s des images. Au cours de trois étapes en Wallonie, ils ont habité l’espace public 24 heures sur 24 en y installant leurs caravanes pour rencontrer des riverains et des acteurs de terrain, visiter des constructions, interroger les architectes et débattre sur les places avec des habitants et des experts.
Ce livre choral, composé de multiples citations et visuels, dresse un portrait hétérogène d’architectures incarnées et propose des pistes concrètes pour les maîtres d’ouvrage publics et privés ainsi que pour tout habitant soucieux de son environnement.
Inventaires # Inventories a pour objectif de dresser tous les trois ans un portrait des architectures contemporaines en Wallonie et à Bruxelles. Initiée en 2010, cette collection illustre l’engagement des pouvoirs publics et des maîtres d’ouvrages privés dans la recherche d’une architecture en phase avec son temps et qui participe à l’amélioration du cadre de vie.
Selected for the first time by public choice, 45 exemplary constructions are examined here, covering individual and group-housing, workspaces, social facilities and public spaces. Also discussed are 45 actions aimed at improving life in urban and rural landscapes. This is set in the context of contemporary issues and illustrates the work made by those with concern for the inclusion of both experts and users, environment, economy of means, and social housing.
This book is the fruit of a unique approach devised by curators Gilles Debrun and Pauline de La Boulaye, in collaboration with the artistic collective Habitant·e·s des images. This included setting up camp with caravans in three separate stopovers in Wallonia, involving discussions with residents and local players, site visits with architects, and extensive public debates with all those concerned.
With its many discussion-points and visuals, this book makes solid proposals for those involved in public and pri- vate works as well as everybody else who has concerns for the environment.
Inventaires # Inventories presents contemporary archi- tecture in Wallonia and Brussels every three years. The collection began in 2010 and illustrates public authorities’ and private clients’ commitment to improve living environ- ment and their quest for an architecture attuned to its era.
sous la direction de | directed by
Gilles Debrun & Pauline de La Boulaye
avec la participation de | with Habitant.e.s des images
L’art soutenu par ce livre se veut créateur et activateur d’espaces de liberté, de liens humains, d’interrogations et d’ouverture. Il retrace retrace l'évolution de l'urbanisme et de l'art public à Bruxelles depuis 2000, valorise des projets récents, soucieux du devenir urbain collectif,
et donne des outils pour le renouveau de l’art dans la ville.
Un enjeu vital dans le contexte actuel. Un guide utile pour celles et ceux qui veulent décloisonner l'art et la société, et voir Bruxelles autrement.
Curated exhibitions by Pauline de La Boulaye
Nos villes sou raient déjà : délitement des liens sociaux, privatisation du sol par le libéralisme rampant, contrôle armé chronique depuis les attentats, penchant politique pour le tourisme, attaque du milieu habité, perte d’échelle.
Aujourd’hui, la peur de la contagion nous a marqués et laisse une empreinte tangible dans nos corps, ainsi que dans notre relation aux autres et aux lieux partagés.
C’est le moment de transformer nos liens. L’art
a cette puissante capacité ! Il est urgent de réinventer la rencontre entre artistes et habitants, recoudre le lien des retrouvailles. Il ne s’agit plus de déposer des ovnis artistiques destinés à une consommation culturelle. Il s’agit de proposer des objets artistiques reliés à une ville en mutation et à ses habitants.
à celles et ceux qui liront ce texte, je souhaite qu'il nourrisse notre désir de créer de nouvelles situations artistiques, sociales, environnementales.
de l’architecture accumulée au cours de nos vies ? Comment faire pour que ce savoir naturel et les connaissances des experts se rencontrent afin d’évaluer et de décider ensemble de quelles architectures nous voulons pour le monde à venir ?
sont des expressions galvaudées, vidées
de leur sens, appauvries à force d’usages
publicitaires, médiatiques ou politiques,
en quête d’audience. C’est pourtant
une racine commune entre plusieurs
langues. L’équivalent d’un atome
dans nos représentations collectives.
Étymologiquement, urbs en latin représente
le coeur de la ville, le siège du pouvoir et
du sacré. Urbs, c’est aussi Rome, la ville
des villes : modèle initial de civilisation
occidentale construit par opposition aux
bois, refuge des hors-la-loi, espace du
sauvage.
Pourtant le street art n’est qu’une partie de l’art urbain. Les arts urbains sont vastes : il existe d’innombrables façons de créer dehors, dans la rue. Ceci depuis aussi longtemps que les villes existent. Les arts urbains se sont particulièrement développés avec l’expansion de la ville moderne dans les années 1960 : la performance, les arts de la rue, la sculpture sociale, les happenings sont des réactions épidermiques à la planification urbaine, un refus manifeste de l’organisation des vivants dans des espaces quadrillés…
L’artiste Gordon Matta-Clark disait : « Je crée des formes à partir de la matière de la ville : son état, sa souffrance. » Il demandait : « Qu’est-ce que l’art peut apporter à la communauté ? » Il se donnait pour mission de « créer des circonstances pour réunir les gens à travers ses œuvres ».
Je m’inscris dans sa lignée et dans les pas de la danseuse Anna Halprin (née en 1920), des dériveurs Situationnistes (1957), de Michel Foucault, philosophe éclaireur des espaces autres (1967), du funambule Philippe Petit en équilibre entre les Twin Towers (1974), des artistes-marcheurs Stalkers (1996)… Mon intention est de maintenir un regard ouvert sur les diverses formes de création dans la ville, les médiums qui explorent l’espace social, politique et public – les œuvres qui font le lien entre subversion et subvention, entre marge et norme. Il m’importe d’ouvrir l’éventail des arts urbains aux yeux des habitants, des responsables de la ville et des institutions culturelles. Car les artistes qui travaillent l’urbain ont un rôle à jouer dans la mutation urbaine et l’imaginaire commun. Un rôle fondamental, dans le sens de fondateur.
1 – Des arts urbains… Dans la première partie de ce texte, j’expose des installations artistiques apparues à Bruxelles depuis 2000 et leurs récentes conditions de productions (commandes, contrats de quartier, réaménagement urbain). Je présente aussi des expériences vécues à travers ma pratique d’analyse et d’accompagnement de projets d’arts urbains.
2 – … aux arts urbains collectifs : Dans la seconde partie, je propose des pistes d’aménagements des rapports entre artistes et villes en m’appuyant sur des processus artistiques collectifs. La production d’arts urbains collectifs est un projet pour une société dans laquelle il va falloir cohabiter entre humains ainsi qu’avec les autres vivants. Les conditions d’apparition de cette forme artistique n’ont rien à voir avec les systèmes de production artistique existants. Il est donc urgent de mettre en place une politique publique propre aux arts urbains collectifs.
L’ouvrage témoigne aussi du processus imaginé par les commissaires Gilles Debrun et Pauline de La Boulaye, en collaboration avec le collectif artistique Habitant·e·s des images. Au cours de trois étapes en Wallonie, ils ont habité l’espace public 24 heures sur 24 en y installant leurs caravanes pour rencontrer des riverains et des acteurs de terrain, visiter des constructions, interroger les architectes et débattre sur les places avec des habitants et des experts.
Ce livre choral, composé de multiples citations et visuels, dresse un portrait hétérogène d’architectures incarnées et propose des pistes concrètes pour les maîtres d’ouvrage publics et privés ainsi que pour tout habitant soucieux de son environnement.
Inventaires # Inventories a pour objectif de dresser tous les trois ans un portrait des architectures contemporaines en Wallonie et à Bruxelles. Initiée en 2010, cette collection illustre l’engagement des pouvoirs publics et des maîtres d’ouvrages privés dans la recherche d’une architecture en phase avec son temps et qui participe à l’amélioration du cadre de vie.
Selected for the first time by public choice, 45 exemplary constructions are examined here, covering individual and group-housing, workspaces, social facilities and public spaces. Also discussed are 45 actions aimed at improving life in urban and rural landscapes. This is set in the context of contemporary issues and illustrates the work made by those with concern for the inclusion of both experts and users, environment, economy of means, and social housing.
This book is the fruit of a unique approach devised by curators Gilles Debrun and Pauline de La Boulaye, in collaboration with the artistic collective Habitant·e·s des images. This included setting up camp with caravans in three separate stopovers in Wallonia, involving discussions with residents and local players, site visits with architects, and extensive public debates with all those concerned.
With its many discussion-points and visuals, this book makes solid proposals for those involved in public and pri- vate works as well as everybody else who has concerns for the environment.
Inventaires # Inventories presents contemporary archi- tecture in Wallonia and Brussels every three years. The collection began in 2010 and illustrates public authorities’ and private clients’ commitment to improve living environ- ment and their quest for an architecture attuned to its era.
sous la direction de | directed by
Gilles Debrun & Pauline de La Boulaye
avec la participation de | with Habitant.e.s des images
L’art soutenu par ce livre se veut créateur et activateur d’espaces de liberté, de liens humains, d’interrogations et d’ouverture. Il retrace retrace l'évolution de l'urbanisme et de l'art public à Bruxelles depuis 2000, valorise des projets récents, soucieux du devenir urbain collectif,
et donne des outils pour le renouveau de l’art dans la ville.
Un enjeu vital dans le contexte actuel. Un guide utile pour celles et ceux qui veulent décloisonner l'art et la société, et voir Bruxelles autrement.
Nos villes sou raient déjà : délitement des liens sociaux, privatisation du sol par le libéralisme rampant, contrôle armé chronique depuis les attentats, penchant politique pour le tourisme, attaque du milieu habité, perte d’échelle.
Aujourd’hui, la peur de la contagion nous a marqués et laisse une empreinte tangible dans nos corps, ainsi que dans notre relation aux autres et aux lieux partagés.
C’est le moment de transformer nos liens. L’art
a cette puissante capacité ! Il est urgent de réinventer la rencontre entre artistes et habitants, recoudre le lien des retrouvailles. Il ne s’agit plus de déposer des ovnis artistiques destinés à une consommation culturelle. Il s’agit de proposer des objets artistiques reliés à une ville en mutation et à ses habitants.