Papers by Stéphane G. Marceau
Research report by Stéphane G. Marceau
Introduction - La production culturelle autochtone au Québec connaît une période d’effervescence ... more Introduction - La production culturelle autochtone au Québec connaît une période d’effervescence et de rayonnement local et international importante et croissante. Des pionniers comme les festivals Innu Nikamu et Présence Autochtone ou encore la compagnie de théâtre Ondinnok ont fait, depuis 30 ans, tomber des murs et ont recréé des espaces d’expression et de création importants que s’approprient de plus en plus les jeunes générations autochtones à travers le Québec. Cette effervescence coïncide avec une reconnaissance publique et officielle, grâce à la Commission de vérité et réconciliation (2015), des désastreux impacts du génocide culturel perpétré sur les peuples autochtones par l’État Canadien. Cette reconnaissance est fondamentale puisqu’elle ancre officiellement ces réalités, souvent effacées ou discréditées, dans l’histoire du Canada et elle invite à une réflexion sur ce que sont les identités autochtones aujourd’hui.
Comme ambassade culturelle en devenir, il nous semblait fondamental de participer à cette réflexion. Notre travail à l’ouverture du lieu sera de promouvoir, de rechercher, de faire valoir, de soutenir de faire rayonner et de participer à la production culturelle autochtone. Il est ainsi de notre devoir de mieux comprendre en quoi consiste cette production afin de pouvoir répondre de façon respectueuse, authentique et adéquate à notre mandat. Après des siècles à avoir été contraints à produire cachés, à se voir interdire nos cultures et à subir une assimilation, plusieurs de nos histoires, de nos traditions et de nos forces créatrices se sont perdues. Heureusement, d’autres ont perduré malgré tout, se sont transformées ou ont été créés. La production culturelle autochtone se retrouve, se réinvente et se reconstruit.
Nous avons souhaité mieux comprendre les dynamiques multiples et diversifiées qui sous-tendent les productions culturelles autochtones aujourd’hui afin de mieux comprendre quelles sont ces productions : Quels rôles prennent ces productions dans nos vies? Comment s’expriment-elles? Qui les produit? Comment sont-elles produites? Pour qui? Dans quel contexte? Comment, comme ambassade culturelle, pouvons-nous répondre aux besoins des productrices et des producteurs culturelles autochtones et faciliter cette production?
Spécifiquement, pour cette première phase d’une recherche qui nous l’espérons pourra couvrir l’ensemble du territoire aujourd’hui appelé « Québec », nous nous sommes intéressés aux productions en milieu urbain. En effet, plus de 50 % des Autochtones vivent aujourd’hui en milieu urbain (Statistique Canada, 2011). Une partie importante de la production culturelle autochtone se fait donc en ville. Or, malgré le travail de certaines institutions de recherche, peu de connaissances sont disponibles sur cette production culturelle. Il nous semblait adéquat et judicieux de s’inscrire dans cette mouvance urbaine et de commencer notre travail de recherche par les réalités des villes.
Il importait aussi d’être inclusif et d’essayer, dans la mesure de nos moyens, de donner une voix à un large éventail de productrices et de producteurs culturelles. Si les cultures autochtones se reconstruisent et se redéfinissent, il est fondamental à nos yeux de s’assurer que toutes les productions définies comme autochtones par les productrices et les producteurs, ou par leurs communautés, aient leur place dans cet état des lieux. Nous souhaitions aussi nous assurer de ne pas perpétuer une forme d’élitisme présente parfois dans le milieu des arts et de la culture.
Nous chercherons, dans les pages qui suivent, à comprendre les pratiques, les relations et les motivations entourant les productions culturelles autochtones dans les villes de Montréal, Québec,
Saguenay, Sept-Îles et Val-d’Or. Nous nous intéresserons ensuite aux conditions de production de ces manifestations culturelles autochtones et finalement à leurs impacts et à leurs rôles dans la reconstruction culturelle des Autochtones au Québec. Nous terminerons en proposant des pistes d’action pour faciliter et soutenir cette production, ses productrices et ses producteurs.
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Research report by Stéphane G. Marceau
Comme ambassade culturelle en devenir, il nous semblait fondamental de participer à cette réflexion. Notre travail à l’ouverture du lieu sera de promouvoir, de rechercher, de faire valoir, de soutenir de faire rayonner et de participer à la production culturelle autochtone. Il est ainsi de notre devoir de mieux comprendre en quoi consiste cette production afin de pouvoir répondre de façon respectueuse, authentique et adéquate à notre mandat. Après des siècles à avoir été contraints à produire cachés, à se voir interdire nos cultures et à subir une assimilation, plusieurs de nos histoires, de nos traditions et de nos forces créatrices se sont perdues. Heureusement, d’autres ont perduré malgré tout, se sont transformées ou ont été créés. La production culturelle autochtone se retrouve, se réinvente et se reconstruit.
Nous avons souhaité mieux comprendre les dynamiques multiples et diversifiées qui sous-tendent les productions culturelles autochtones aujourd’hui afin de mieux comprendre quelles sont ces productions : Quels rôles prennent ces productions dans nos vies? Comment s’expriment-elles? Qui les produit? Comment sont-elles produites? Pour qui? Dans quel contexte? Comment, comme ambassade culturelle, pouvons-nous répondre aux besoins des productrices et des producteurs culturelles autochtones et faciliter cette production?
Spécifiquement, pour cette première phase d’une recherche qui nous l’espérons pourra couvrir l’ensemble du territoire aujourd’hui appelé « Québec », nous nous sommes intéressés aux productions en milieu urbain. En effet, plus de 50 % des Autochtones vivent aujourd’hui en milieu urbain (Statistique Canada, 2011). Une partie importante de la production culturelle autochtone se fait donc en ville. Or, malgré le travail de certaines institutions de recherche, peu de connaissances sont disponibles sur cette production culturelle. Il nous semblait adéquat et judicieux de s’inscrire dans cette mouvance urbaine et de commencer notre travail de recherche par les réalités des villes.
Il importait aussi d’être inclusif et d’essayer, dans la mesure de nos moyens, de donner une voix à un large éventail de productrices et de producteurs culturelles. Si les cultures autochtones se reconstruisent et se redéfinissent, il est fondamental à nos yeux de s’assurer que toutes les productions définies comme autochtones par les productrices et les producteurs, ou par leurs communautés, aient leur place dans cet état des lieux. Nous souhaitions aussi nous assurer de ne pas perpétuer une forme d’élitisme présente parfois dans le milieu des arts et de la culture.
Nous chercherons, dans les pages qui suivent, à comprendre les pratiques, les relations et les motivations entourant les productions culturelles autochtones dans les villes de Montréal, Québec,
Saguenay, Sept-Îles et Val-d’Or. Nous nous intéresserons ensuite aux conditions de production de ces manifestations culturelles autochtones et finalement à leurs impacts et à leurs rôles dans la reconstruction culturelle des Autochtones au Québec. Nous terminerons en proposant des pistes d’action pour faciliter et soutenir cette production, ses productrices et ses producteurs.
Comme ambassade culturelle en devenir, il nous semblait fondamental de participer à cette réflexion. Notre travail à l’ouverture du lieu sera de promouvoir, de rechercher, de faire valoir, de soutenir de faire rayonner et de participer à la production culturelle autochtone. Il est ainsi de notre devoir de mieux comprendre en quoi consiste cette production afin de pouvoir répondre de façon respectueuse, authentique et adéquate à notre mandat. Après des siècles à avoir été contraints à produire cachés, à se voir interdire nos cultures et à subir une assimilation, plusieurs de nos histoires, de nos traditions et de nos forces créatrices se sont perdues. Heureusement, d’autres ont perduré malgré tout, se sont transformées ou ont été créés. La production culturelle autochtone se retrouve, se réinvente et se reconstruit.
Nous avons souhaité mieux comprendre les dynamiques multiples et diversifiées qui sous-tendent les productions culturelles autochtones aujourd’hui afin de mieux comprendre quelles sont ces productions : Quels rôles prennent ces productions dans nos vies? Comment s’expriment-elles? Qui les produit? Comment sont-elles produites? Pour qui? Dans quel contexte? Comment, comme ambassade culturelle, pouvons-nous répondre aux besoins des productrices et des producteurs culturelles autochtones et faciliter cette production?
Spécifiquement, pour cette première phase d’une recherche qui nous l’espérons pourra couvrir l’ensemble du territoire aujourd’hui appelé « Québec », nous nous sommes intéressés aux productions en milieu urbain. En effet, plus de 50 % des Autochtones vivent aujourd’hui en milieu urbain (Statistique Canada, 2011). Une partie importante de la production culturelle autochtone se fait donc en ville. Or, malgré le travail de certaines institutions de recherche, peu de connaissances sont disponibles sur cette production culturelle. Il nous semblait adéquat et judicieux de s’inscrire dans cette mouvance urbaine et de commencer notre travail de recherche par les réalités des villes.
Il importait aussi d’être inclusif et d’essayer, dans la mesure de nos moyens, de donner une voix à un large éventail de productrices et de producteurs culturelles. Si les cultures autochtones se reconstruisent et se redéfinissent, il est fondamental à nos yeux de s’assurer que toutes les productions définies comme autochtones par les productrices et les producteurs, ou par leurs communautés, aient leur place dans cet état des lieux. Nous souhaitions aussi nous assurer de ne pas perpétuer une forme d’élitisme présente parfois dans le milieu des arts et de la culture.
Nous chercherons, dans les pages qui suivent, à comprendre les pratiques, les relations et les motivations entourant les productions culturelles autochtones dans les villes de Montréal, Québec,
Saguenay, Sept-Îles et Val-d’Or. Nous nous intéresserons ensuite aux conditions de production de ces manifestations culturelles autochtones et finalement à leurs impacts et à leurs rôles dans la reconstruction culturelle des Autochtones au Québec. Nous terminerons en proposant des pistes d’action pour faciliter et soutenir cette production, ses productrices et ses producteurs.