Au XXe siècle, les frontières de l’Allemagne ont été à la fois au cœur des conflits et de l’établ... more Au XXe siècle, les frontières de l’Allemagne ont été à la fois au cœur des conflits et de l’établissement de la paix en Europe. Grâce à dix études de cas, ce livre propose des perspectives susceptibles d’éclairer, de façon pluridisciplinaire, quels rôles les frontières et les espaces frontaliers ont joués et jouent encore dans les processus de rapprochement et de réconciliation entre l’Allemagne et ses voisins depuis 1945. À travers l’analyse comparée et croisée des couples binationaux, émergent des parallélismes et des spécificités entre les différentes configurations. Mais toujours, la mémoire de la Seconde Guerre mondiale autant que la Guerre froide, les effets de génération ou les jeux d’échelles interfèrent dans les processus de réconciliation, les ralentissant ou les accélérant tour à tour. Ce faisant, la temporalité du rapprochement s’en trouve souvent particulièrement affectée dans les zones frontalières. Parfois tête de pont pour la réconciliation mais rarement déterminant pour un processus qui dépend de nombreux facteurs, l’espace frontalier, par l’émergence de coopérations transfrontalières, d’euro-régions et de régions transnationales, reste cependant un acteur de la réconciliation de l’Allemagne avec ses voisins, l’échelle régionale permettant de sortir des antagonismes nationaux. Die Grenzen Deutschlands standen im 20. Jahrhundert sowohl im Mittelpunkt der Auseinandersetzungen als auch der Friedensregelungen in Europa. Ziel dieses Buches ist es, anhand von Fallstudien und mithilfe verschiedener Disziplinen – von der Geschichtswissenschaft über die Anthropologie bis hin zur Linguistik – Perspektiven vorzustellen, die geeignet sind, näher zu untersuchen, welche Rolle Grenzen und Grenzräume in den Aussöhnungsprozessen Deutschlands mit seinen Nachbarn seit 1945 gespielt haben und nach wie vor spielen. Nachbarschaft wird dabei geographisch verstanden und in erster Linie historisch analysiert. Anhand vergleichender Analysen binationaler Beispiele treten Parallelen und Besonderheiten verschiedener Konstellationen zutage. Stets wirken die Erinnerung an den Zweiten Weltkrieg, die damit verbundenen Erfahrungen bestimmter Generationen sowie der Kalte Krieg und das Wechselspiel diverser Ebenen auf Versöhnungsprozesse ein, bremsen oder beschleunigen sie. Infolgedessen weist die Annäherung in Grenzregionen spezifische zeitliche Verläufe auf. Grenzregionen bilden mitunter Brückenköpfe der Versöhnung, sind jedoch selten insgesamt bestimmend für einen Gesamtprozess, der von vielen Faktoren abhängt. Vor allem im Kontext der Entwicklung grenzüberschreitender Zusammenarbeit, etwa in Form transnationaler Euro-Regionen, bleiben Grenzräume jedoch wichtige Akteure der Versöhnung Deutschlands mit seinen Nachbarn, die es in besonderer Weise ermöglichen, nationale Gegensätze hinter sich zu lassen.
Une « ligne de sang ». Telle était encore, en 1960, la vision, certes très partisane, de l’antico... more Une « ligne de sang ». Telle était encore, en 1960, la vision, certes très partisane, de l’anticommunisme pour Kurt Hirsch, dont l’analyse allait de la République de Weimar à la fin des années 1950. Un peu plus d’une décennie plus tard, l’histoire de l’anticommunisme semblait même s’être allongée, puisqu’un autre ouvrage, marxiste, l’étudiait « du procès des communistes à Cologne en 1852 aux interdictions professionnelles aujourd’hui ». Pendant cette décennie de toutes les transformations, ri..
Transnational Anti-Communism and the Cold War, 2014
In the France of the 1950s, Jean-Paul David and the famous poster, “La colombe qui fait boum” (“T... more In the France of the 1950s, Jean-Paul David and the famous poster, “La colombe qui fait boum” (“The dove that goes boom”) ensured the notoriety of the French anti-communist organization Paix et liberte. Linked with similar organizations across Western Europe via the Comite europeen Paix et liberte, the network was rechristened the Comite international d’action sociale (CIAS) in 1956. Throughout the decade it participated in American psychological warfare campaigns and the mobilization of Europeans for the anti-communist cause, mixing covert actions with open propaganda.1
At the beginning of the 1950’s, the Communist peace propaganda offensive mobilized the European a... more At the beginning of the 1950’s, the Communist peace propaganda offensive mobilized the European anti-Communist associations network ‘Peace and Freedom ». The corruption of peace by the Communists, and the risks in subscribing to it, became a major element of its counter-propaganda. It then tried to oppose the Communists with European unity as the true driving force and warrant of peace and prosperity.
Au début des années 1950, l’offensive de propagande des communistes sur le thème de la paix mobilisa le réseau européen d’associations anticommunistes Paix et Liberté. Le dévoiement de la paix par les communistes et les risques qu’il y avait à y souscrire devint un élément majeur de sa contre-propagande. Cette dernière s’évertua à opposer aux communistes l’unité européenne comme véritable moteur et garant de la paix et de la prospérité.
Au XXe siècle, les frontières de l’Allemagne ont été à la fois au cœur des conflits et de l’établ... more Au XXe siècle, les frontières de l’Allemagne ont été à la fois au cœur des conflits et de l’établissement de la paix en Europe. Grâce à dix études de cas, ce livre propose des perspectives susceptibles d’éclairer, de façon pluridisciplinaire, quels rôles les frontières et les espaces frontaliers ont joués et jouent encore dans les processus de rapprochement et de réconciliation entre l’Allemagne et ses voisins depuis 1945. À travers l’analyse comparée et croisée des couples binationaux, émergent des parallélismes et des spécificités entre les différentes configurations. Mais toujours, la mémoire de la Seconde Guerre mondiale autant que la Guerre froide, les effets de génération ou les jeux d’échelles interfèrent dans les processus de réconciliation, les ralentissant ou les accélérant tour à tour. Ce faisant, la temporalité du rapprochement s’en trouve souvent particulièrement affectée dans les zones frontalières. Parfois tête de pont pour la réconciliation mais rarement déterminant pour un processus qui dépend de nombreux facteurs, l’espace frontalier, par l’émergence de coopérations transfrontalières, d’euro-régions et de régions transnationales, reste cependant un acteur de la réconciliation de l’Allemagne avec ses voisins, l’échelle régionale permettant de sortir des antagonismes nationaux. Die Grenzen Deutschlands standen im 20. Jahrhundert sowohl im Mittelpunkt der Auseinandersetzungen als auch der Friedensregelungen in Europa. Ziel dieses Buches ist es, anhand von Fallstudien und mithilfe verschiedener Disziplinen – von der Geschichtswissenschaft über die Anthropologie bis hin zur Linguistik – Perspektiven vorzustellen, die geeignet sind, näher zu untersuchen, welche Rolle Grenzen und Grenzräume in den Aussöhnungsprozessen Deutschlands mit seinen Nachbarn seit 1945 gespielt haben und nach wie vor spielen. Nachbarschaft wird dabei geographisch verstanden und in erster Linie historisch analysiert. Anhand vergleichender Analysen binationaler Beispiele treten Parallelen und Besonderheiten verschiedener Konstellationen zutage. Stets wirken die Erinnerung an den Zweiten Weltkrieg, die damit verbundenen Erfahrungen bestimmter Generationen sowie der Kalte Krieg und das Wechselspiel diverser Ebenen auf Versöhnungsprozesse ein, bremsen oder beschleunigen sie. Infolgedessen weist die Annäherung in Grenzregionen spezifische zeitliche Verläufe auf. Grenzregionen bilden mitunter Brückenköpfe der Versöhnung, sind jedoch selten insgesamt bestimmend für einen Gesamtprozess, der von vielen Faktoren abhängt. Vor allem im Kontext der Entwicklung grenzüberschreitender Zusammenarbeit, etwa in Form transnationaler Euro-Regionen, bleiben Grenzräume jedoch wichtige Akteure der Versöhnung Deutschlands mit seinen Nachbarn, die es in besonderer Weise ermöglichen, nationale Gegensätze hinter sich zu lassen.
Une « ligne de sang ». Telle était encore, en 1960, la vision, certes très partisane, de l’antico... more Une « ligne de sang ». Telle était encore, en 1960, la vision, certes très partisane, de l’anticommunisme pour Kurt Hirsch, dont l’analyse allait de la République de Weimar à la fin des années 1950. Un peu plus d’une décennie plus tard, l’histoire de l’anticommunisme semblait même s’être allongée, puisqu’un autre ouvrage, marxiste, l’étudiait « du procès des communistes à Cologne en 1852 aux interdictions professionnelles aujourd’hui ». Pendant cette décennie de toutes les transformations, ri..
Transnational Anti-Communism and the Cold War, 2014
In the France of the 1950s, Jean-Paul David and the famous poster, “La colombe qui fait boum” (“T... more In the France of the 1950s, Jean-Paul David and the famous poster, “La colombe qui fait boum” (“The dove that goes boom”) ensured the notoriety of the French anti-communist organization Paix et liberte. Linked with similar organizations across Western Europe via the Comite europeen Paix et liberte, the network was rechristened the Comite international d’action sociale (CIAS) in 1956. Throughout the decade it participated in American psychological warfare campaigns and the mobilization of Europeans for the anti-communist cause, mixing covert actions with open propaganda.1
At the beginning of the 1950’s, the Communist peace propaganda offensive mobilized the European a... more At the beginning of the 1950’s, the Communist peace propaganda offensive mobilized the European anti-Communist associations network ‘Peace and Freedom ». The corruption of peace by the Communists, and the risks in subscribing to it, became a major element of its counter-propaganda. It then tried to oppose the Communists with European unity as the true driving force and warrant of peace and prosperity.
Au début des années 1950, l’offensive de propagande des communistes sur le thème de la paix mobilisa le réseau européen d’associations anticommunistes Paix et Liberté. Le dévoiement de la paix par les communistes et les risques qu’il y avait à y souscrire devint un élément majeur de sa contre-propagande. Cette dernière s’évertua à opposer aux communistes l’unité européenne comme véritable moteur et garant de la paix et de la prospérité.
This article outlines the development of the West German anticommunist propaganda, the Volks... more This article outlines the development of the West German anticommunist propaganda, the Volksbund für Frieden und Freiheit, active from 1950-1970. Its supervision and financing by several ministries made it a West German governmental tool. An anticommunist policy seemed necessary in the framework of the cold war and the division of Germany to guarantee its connection to the West as well as its return among the powers and to affirm its identity. In many respects, this association resembles Paix et Liberté. But the use of managers from the national-socialist anticommunist propaganda makes it necessary to question the continuity and the primacy of a State anticommunism and poses the problem of the democratization of the German society in the 1950s and 1960s.
Cet article esquisse l’évolution de l’association ouest-allemande de propagande anticommuniste, le Volksbund für Frieden und Freiheit, active de 1950 à 1970. Sa tutelle et son financement par plusieurs ministères en firent un instrument du gouvernement de la RFA. Pour celui-ci, une politique anticommuniste paraissait, dans le cadre de la guerre froide et de la division de l’Allemagne, nécessaire tant pour assurer son ancrage à l’Ouest que son retour parmi le concert des puissances, mais aussi pour affirmer son identité. À bien des égards, cette association ressemble à Paix et Liberté. Mais l’utilisation de cadres de la propagande anticommuniste nationale-socialiste force à s’interroger sur la continuité et le primat d’un anticommunisme d’État et pose le problème de la démocratisation de la société allemande des années 1950 et 1960.
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À travers l’analyse comparée et croisée des couples binationaux, émergent des parallélismes et des spécificités entre les différentes configurations. Mais toujours, la mémoire de la Seconde Guerre mondiale autant que la Guerre froide, les effets de génération ou les jeux d’échelles interfèrent dans les processus de réconciliation, les ralentissant ou les accélérant tour à tour. Ce faisant, la temporalité du rapprochement s’en trouve souvent particulièrement affectée dans les zones frontalières. Parfois tête de pont pour la réconciliation mais rarement déterminant pour un processus qui dépend de nombreux facteurs, l’espace frontalier, par l’émergence de coopérations transfrontalières, d’euro-régions et de régions transnationales, reste cependant un acteur de la réconciliation de l’Allemagne avec ses voisins, l’échelle régionale permettant de sortir des antagonismes nationaux.
Die Grenzen Deutschlands standen im 20. Jahrhundert sowohl im Mittelpunkt der Auseinandersetzungen als auch der Friedensregelungen in Europa. Ziel dieses Buches ist es, anhand von Fallstudien und mithilfe verschiedener Disziplinen – von der Geschichtswissenschaft über die Anthropologie bis hin zur Linguistik – Perspektiven vorzustellen, die geeignet sind, näher zu untersuchen, welche Rolle Grenzen und Grenzräume in den Aussöhnungsprozessen Deutschlands mit seinen Nachbarn seit 1945 gespielt haben und nach wie vor spielen. Nachbarschaft wird dabei geographisch verstanden und in erster Linie historisch analysiert.
Anhand vergleichender Analysen binationaler Beispiele treten Parallelen und Besonderheiten verschiedener Konstellationen zutage. Stets wirken die Erinnerung an den Zweiten Weltkrieg, die damit verbundenen Erfahrungen bestimmter Generationen sowie der Kalte Krieg und das Wechselspiel diverser Ebenen auf Versöhnungsprozesse ein, bremsen oder beschleunigen sie. Infolgedessen weist die Annäherung in Grenzregionen spezifische zeitliche Verläufe auf. Grenzregionen bilden mitunter Brückenköpfe der Versöhnung, sind jedoch selten insgesamt bestimmend für einen Gesamtprozess, der von vielen Faktoren abhängt. Vor allem im Kontext der Entwicklung grenzüberschreitender Zusammenarbeit, etwa in Form transnationaler Euro-Regionen, bleiben Grenzräume jedoch wichtige Akteure der Versöhnung Deutschlands mit seinen Nachbarn, die es in besonderer Weise ermöglichen, nationale Gegensätze hinter sich zu lassen.
Papers by Bernard LUDWIG
Au début des années 1950, l’offensive de propagande des communistes sur le thème de la paix mobilisa le réseau européen d’associations anticommunistes Paix et Liberté. Le dévoiement de la paix par les communistes et les risques qu’il y avait à y souscrire devint un élément majeur de sa contre-propagande. Cette dernière s’évertua à opposer aux communistes l’unité européenne comme véritable moteur et garant de la paix et de la prospérité.
À travers l’analyse comparée et croisée des couples binationaux, émergent des parallélismes et des spécificités entre les différentes configurations. Mais toujours, la mémoire de la Seconde Guerre mondiale autant que la Guerre froide, les effets de génération ou les jeux d’échelles interfèrent dans les processus de réconciliation, les ralentissant ou les accélérant tour à tour. Ce faisant, la temporalité du rapprochement s’en trouve souvent particulièrement affectée dans les zones frontalières. Parfois tête de pont pour la réconciliation mais rarement déterminant pour un processus qui dépend de nombreux facteurs, l’espace frontalier, par l’émergence de coopérations transfrontalières, d’euro-régions et de régions transnationales, reste cependant un acteur de la réconciliation de l’Allemagne avec ses voisins, l’échelle régionale permettant de sortir des antagonismes nationaux.
Die Grenzen Deutschlands standen im 20. Jahrhundert sowohl im Mittelpunkt der Auseinandersetzungen als auch der Friedensregelungen in Europa. Ziel dieses Buches ist es, anhand von Fallstudien und mithilfe verschiedener Disziplinen – von der Geschichtswissenschaft über die Anthropologie bis hin zur Linguistik – Perspektiven vorzustellen, die geeignet sind, näher zu untersuchen, welche Rolle Grenzen und Grenzräume in den Aussöhnungsprozessen Deutschlands mit seinen Nachbarn seit 1945 gespielt haben und nach wie vor spielen. Nachbarschaft wird dabei geographisch verstanden und in erster Linie historisch analysiert.
Anhand vergleichender Analysen binationaler Beispiele treten Parallelen und Besonderheiten verschiedener Konstellationen zutage. Stets wirken die Erinnerung an den Zweiten Weltkrieg, die damit verbundenen Erfahrungen bestimmter Generationen sowie der Kalte Krieg und das Wechselspiel diverser Ebenen auf Versöhnungsprozesse ein, bremsen oder beschleunigen sie. Infolgedessen weist die Annäherung in Grenzregionen spezifische zeitliche Verläufe auf. Grenzregionen bilden mitunter Brückenköpfe der Versöhnung, sind jedoch selten insgesamt bestimmend für einen Gesamtprozess, der von vielen Faktoren abhängt. Vor allem im Kontext der Entwicklung grenzüberschreitender Zusammenarbeit, etwa in Form transnationaler Euro-Regionen, bleiben Grenzräume jedoch wichtige Akteure der Versöhnung Deutschlands mit seinen Nachbarn, die es in besonderer Weise ermöglichen, nationale Gegensätze hinter sich zu lassen.
Au début des années 1950, l’offensive de propagande des communistes sur le thème de la paix mobilisa le réseau européen d’associations anticommunistes Paix et Liberté. Le dévoiement de la paix par les communistes et les risques qu’il y avait à y souscrire devint un élément majeur de sa contre-propagande. Cette dernière s’évertua à opposer aux communistes l’unité européenne comme véritable moteur et garant de la paix et de la prospérité.
Cet article esquisse l’évolution de l’association ouest-allemande de propagande anticommuniste, le Volksbund für Frieden und Freiheit, active de 1950 à 1970. Sa tutelle et son financement par plusieurs ministères en firent un instrument du gouvernement de la RFA. Pour celui-ci, une politique anticommuniste paraissait, dans le cadre de la guerre froide et de la division de l’Allemagne, nécessaire tant pour assurer son ancrage à l’Ouest que son retour parmi le concert des puissances, mais aussi pour affirmer son identité. À bien des égards, cette association ressemble à Paix et Liberté. Mais l’utilisation de cadres de la propagande anticommuniste nationale-socialiste force à s’interroger sur la continuité et le primat d’un anticommunisme d’État et pose le problème de la démocratisation de la société allemande des années 1950 et 1960.